#SOLDAT | 115 - C&J
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L'issue est aussi noire que mon avenir !
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CONNOR
Je ne peux pas rester devant ce tableau pitoyable sans essayer quelque chose. Mon geôlier est en train de sortir son matos de son caleçon en imposant ces mots, qui délivrent en moi la puissance d'un électrochoc.
— Suce-moi ! C'est un ordre. Obéis... Soldat !
Cet homme au rire narquois, au ton sarcastique, n'aurait jamais dû employer la fonction militaire que j'occupe. James est le seul qui est légitime pour utiliser ce surnom.
Soldat !
Je suis celui de mon mari, pas celui d'un connard qui se pense le plus fort parce qu'il est du côté de l'autorité. Je vais lui faire ravaler cette pointe de lubricité, qui anime son regard torve.
— Tu te crois tout permis, hein ?
— J'ai reçu un passe-droit pour faire de toi tout ce dont j'ai envie.
Je dois le pousser à m'avouer qui se cache derrière ce complot - même si je sais pertinemment qui tire les ficelles - pour savoir pourquoi on m'inflige un tel traitement. Il est si imbu de sa personne que ça ne devrait pas être difficile de lui tirer les vers du nez et c'est autant de temps que je gagne. Il n'est pas question que je devienne son jouet. Je dois jeter mes dernières forces dans cette bataille.
— Laisse-moi deviner. Tu es à la solde de Jake Williams. Je me trompe ?
Son air vicieux s'illumine tandis qu'il continue à s'astiquer devant mon visage. Son odeur de transpiration mélangée à celle de l'urine est aussi dérangeante que la vision de ce quadra qui se donne du plaisir en pensant m'exciter.
J'ai envie de gerber et ce n'est pas le plan machiavélique qu'il m'avoue qui va arranger les choses.
— Celui que tu prenais pour ton papounet ne veut plus être associé à une tarlouze dans ton genre. Alors après avoir baisé ta bouche, je ferai passer ça pour une agression sexuelle. Je jurerais que tu m'as foncé dessus. Que tu t'en es pris à moi parce que tu es un animal en manque de fornication. Je dirais que je me suis défendu en te donnant plusieurs coups de matraque et qu'ensuite je t'ai menotté en attendant qu'on vienne à ma rescousse.
— Tu n'es qu'un vieux salopard vicieux. Tu ne t'en sortiras pas comme ça.
Son rire méprisant me glace le sang. Il se rapproche un peu plus de moi. Alors pour éviter tout contact avec ma bouche, je détourne la tête.
— C'est ce que tu crois, mon beau. Williams a tout prévu. Avec l'appui du Commandant Flanagan, il a envoyé Nelson pour t'arrêter. Et après quelques jours dans cette cellule, tu es mûr à point pour qu'il te fasse passer pour un dégénéré qui n'arrive pas à se contrôler.
— Vous comptez m'envoyer en taule, c'est ça ?
— Moi, non. Je ne suis que celui qui va effectuer la sale besogne. Par contre, Nelson et Flanagan ne vont pas se gêner pour en terminer avec toi. Soit, tu vas dans une prison militaire et tu seras le nouveau jouet sexuel des taulards. Soit, tu retournes au front et tu seras affecté en première ligne sur tous les déplacements à risque. Dans les deux cas, ça sera ta fête et ton cher mari sera rapidement veuf. Mais ça, il en a l'habitude.
Je suis totalement sonné par ce plan mis en place par Jake pour se venger de ma mère, de son infidélité et de mon homosexualité. Qu'importe la solution que je choisis, je vais terminer entre quatre planches. Alors, autant dégommer ce connard.
J'attends qu'il baisse sa garde en pensant qu'il a gagné. Son manche me donne des haut-le-cœur en l'ayant à quelques millimètres de ma bouche. C'est le bon moment pour lancer mon attaque.
Et puis...
Tout va très vite.
Le bruit, l'assaut, son corps qui est propulsé vers l'avant. Sa queue, qui mange la poussière du sol en terre. Mon regard perdu face à cette scène irréaliste. Les soldats sont armés jusqu'aux dents. L'intervention n'a duré que trois ou quatre secondes. Je suis éreinté et mes dernières forces me lâchent. Je sens qu'on me relève. Ma jambe est douloureuse. Ankylosée. Aussi raide qu'un bâton.
— Transférez-le à l'infirmerie ! Dépêchez-vous, il est blessé.
— Vous attendiez quoi pour intervenir ?
— D'avoir assez de preuves pour les arrêter et qu'ils soient tous jugés coupables.
— Comment avez-vous su ?
— Le commandant Freeman avait des doutes. Il a ordonné de mettre en place une surveillance sur les allées venues dans votre cellule et lors de votre sortie pour aller à la douche, nous avons placé une caméra.
Il me montre une fissure dans le mur et en retire un petit rond pas plus gros qu'une pile bouton.
— Nous avons tout ce qu'il nous faut avec ça !
— Je vais m'en sortir, alors ?
— D'abord, soldat, vous devez voir le médecin. Votre jambe saigne. On aura le temps de reparler de votre situation dans les prochains jours.
Je me laisse guider vers l'infirmerie en traînant la patte. Ce connard n'y est pas allé de main morte et je dérouille sévère.
Retrouver le moelleux d'un matelas après autant de jours à rester couché sur un banc en béton n'a pas de prix. Enfin, si. Celui d'une blessure, d'une humiliation, d'une cicatrice rouverte. J'ai beau être un Marines entraîné pour en chier, ce que je viens de vivre s'avère être tout aussi douloureux que ce que je ressens au niveau de ma jambe.
Pour ce qui est de l'ouverture réalisée sur mon visage à l'aide de sa matraque, c'est peu profond d'après le médecin militaire. L'infirmier a juste placé neuf bandes de strips sur la longueur pour aider la peau à se refermer sans laisser de trace.
Quant à ma jambe, les nouvelles sont moins bonnes. Mais ça, je n'avais pas besoin du toubib pour le savoir.
∞ ∞∞ ∞
JAMES
Vingt-quatre jours sans Connor...
Sans savoir s'il va bien, si sa situation s'arrange ou empire. Connor doit tourner comme un lion en cage dans cette cellule. Les journées succédant aux nuits dans un rythme encore plus long que le mien. Heureusement, je dois m'occuper de Mackenzie, du restaurant. J'ai le soutien de sa famille, je ne suis pas seul contrairement à Connor.
Mon alliance tourne entre mon pouce et mon index. On était tellement heureux. Il n'est pas possible qu'on nous retire ce bonheur.
Le téléphone sonne et je sursaute.
— Dean ! Tu as des nouvelles ?
— Oui, passe à la maison.
— Ok ! J'arrive tout de suite.
Je laisse tout en plan dans la cuisine, je vérifie tout de même que j'ai bien éteint le four et le piano sur lequel je n'abandonne aucune casserole ni même une poêle. Je m'approche du parc de Mackenzie pour la prendre dans mes bras.
— Dean vient d'appeler, on va le voir chez Shannon.
— Papy... Mamy...
— Oui, ma Princesse.
Je lui passe son petit manteau et me dirige rapidement vers la voiture. Je termine de l'attacher quand je sens une présence dans mon dos. Mes membres se recouvrent de frissons incontrôlables. Je n'ose pas me retourner de peur d'halluciner.
Je ferme les yeux pour tenter de calmer ma respiration. Ce n'est pas nouveau que je crois que mon homme se trouve là. Chaque fois, la chute est rude quand je m'aperçois que c'est juste ma tête qui me joue des tours.
Pourtant, là, ça a l'air différent...
— Salut...
Cette voix caverneuse, ce petit ton moqueur. Ce parfum apporté à mon nez par une légère brise...
Il ne m'en faut pas plus pour me retourner. Et tant pis si c'est un nouveau mirage.
Connor est bien là devant moi dans son uniforme de soldat avec des béquilles. Je m'approche de lui rapidement puis ralentis le pas arrivé à quelques centimètres de lui. Je ne sais pas comment agir en découvrant son regard. Il n'est plus si vert. Plus aussi lumineux. Tellement plus ténébreux et entouré de cernes violacés.
Je tends mon bras pour que ma main frôle sa joue. J'ai l'impression de retrouver un animal blessé. Où est donc passé mon Soldat ?
— Je peux ?
Il secoue favorablement la tête sans quitter mon regard. La pulpe de mes doigts entre en contact avec sa barbe, je retrace une ligne apparente sur sa pommette. Instinctivement, Connor place sa tête dans le creux de ma main. Il ferme les yeux et je ne peux plus retenir cette larme qui dévale sur mon visage.
— Oh, Connor... Que t'ont-ils fait ?
En entendant ma question, mon homme se crispe. Retire sa tête. Son abandon est terminé. Ses doigts se contractent sur ses béquilles. Son regard fuit le mien et, maintenant, j'ai peur d'obtenir une réponse.
— Tu veux qu'on aille chez nous ? Tes parents savent que tu es là ?
— Non. Je suis venu directement. Je ne pouvais pas attendre pour te voir.
Une lueur d'espoir renaît en moi. Je souris timidement alors qu'il accomplit ce petit pas vers moi. Je bloque ma respiration ne sachant pas comment agir. Je préfère que l'initiative vienne de lui pour éviter de commettre une erreur.
— Embrasse-moi, Amour.
Sa demande ressemble plus à une supplique. La douleur transparaît dans ses mots comme si c'était vital pour lui. Je réalise ce dernier pas qui nous sépare encore. Mes mains encerclent son visage aux traits tirés. Il a maigri, un peu vieilli aussi. Qu'a subi mon homme pour avoir à ce point changé ?
— James...
Mon nom prononcé avec des sanglots dans la voix me retourne le bide. Mes lèvres se posent sur les siennes avec une peur qui me tétanise. Je ne sais pas quelle va être sa réaction.
Va-t-il supporter ce contact ? Va-t-il le rejeter ?
∞ ∞∞ ∞
➥ On en parle de l'horrible plan élaboré par Jack pour que Connor vive un enfer ?
➥ Heureusement que la cavalerie est arrivée. Connor était bien décidé à jeter ses dernières forces dans la bataille, quitte à en payer les conséquences. Il ne pouvait pas accepter la situation sans se rebeller, non ?
➥ Sa jambe et son visage ont pris cher, mais visiblement c'est son esprit qui est le plus traumatisé. Êtes-vous de cet avis ?
➥ James ne sait pas comment agir avec son Soldat de peur de le briser un peu plus. Connor va-t-il accepter que James l'embrasse ou va-t-il le rejeter même s'il en a fait la demande ?
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📍 Samedi matin, on lira le chapitre de CONNOR, le dernier de cette histoire, enfin peut-être...
🎭 C'est mon premier réveil dans ses bras.
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🥰 Bonne journée, mes Christmas Love, gros bisous 😘
✨ Kty.Edcall.Romance ✨
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