#SOLDAT | 07 - CONNOR
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Un bleu, un vert...
∞ ∞∞ ∞
C'était quoi, ce coup de jus entre nous ? Le contact entre nos doigts a été électrique au point de faire reculer James. Mes iris verts croisent ses deux billes sombres. Il a l'air tout aussi paumé que moi.
Nos corps nous démontrent qu'ils ont ressenti ces tensions entre nous.
James récupère le plat que j'ai posé sur le plan de travail et m'annonce :
— Ça ne te dérange pas si l'on passe à mon restaurant avant que je te ramène ?
— Si tu ne peux pas faire autrement.
Je soulève mes épaules avant de terminer mon café.
— Je dois réceptionner une livraison.
— Ne compte pas sur moi pour t'aider à porter des cartons.
— Très drôle, Connor.
J'ai l'impression que ces deux heures passées ensemble à pâtisser ont un peu détendu l'atmosphère entre nous. James a l'air plus cool dans sa cuisine. Je le regarde faire la vaisselle et même de dos sa carrure est imposante. J'aperçois ses dorsaux rouler sous sa chemise aux manches remontées sur ses avant-bras. Je ne peux m'empêcher de les imaginer en pleine action. Quant à ses fesses, je reste en arrêt sur leurs formes, bien bombées, musclées et je n'ai pas d'efforts à réaliser pour les voir entre mes mains.
James est un bel homme qui s'entretient malgré son âge. Comme quoi à trente-trois piges, il tient encore la route. Avec un tel corps et sa belle gueule, il va vite se retrouver avec une femme et une nouvelle mère pour sa fille.
Déjà, devenir père, ça doit être une sacrée étape que je ne connaîtrai jamais puisque je ne veux pas d'enfants. Mais en plus élever sa gamine tout seul, ça doit être encore plus dur.
Tiens en parlant de sa mioche, elle se réveille et bien sûr elle gueule. Quelle chouineuse, cette pisseuse !
— Elle est obligée de chialer à chaque fois qu'elle ouvre un œil ?
— Tu veux qu'elle m'envoie un texto ? Ou qu'elle m'appelle peut-être ?
Je ne suis pas aussi con qu'il le croit, je sais bien qu'elle est trop petite pour parler. Mais on dirait qu'elle ne peut pas s'empêcher de chialer.
— Elle n'a que onze mois, reprend-il. Donc pleurer est son seul mode d'expression.
Il défend sa fille bec et ongles, alors je vais le titiller encore un peu rien que pour l'emmerder.
— Elle compte parler bientôt ?
— Pas avant quelques mois, je suppose.
— Putain ! Mais achète-lui un téléphone !
James me balance son fameux regard noir pour me dire que j'arrive à la limite de ce que j'ai le droit de prononcer sur sa Princesse. Il n'a toujours pas compris qu'il ne m'impressionne pas. Il oublie que je suis un Marines et que j'en ai chié là-bas avec l'autorité, alors ce n'est pas un regard de travers qui va me faire trembler. Comme mon pote l'annoncerait – ça m'en fait bouger une sans toucher l'autre. Une manière plus imagée de dire que je m'en bats les couilles.
Il revient tout souriant avec sa Princesse dans les bras. C'est dingue, on dirait, un autre homme. Il est plus détendu, calme. Par contre, on en parle de ce rictus totalement niais, qu'ont les gens quand il regarde un bébé comme si c'était la plus belle chose sur terre. Pourtant, ils sont souvent moches à cet âge-là.
Bon, la petite Princesse fait exception à la règle. C'est une jolie poupée. James prépare le biberon de sa fille. Il est de dos, mais sa gamine se trouve face à moi. Elle me fixe sans baisser son regard comme son père l'a effectué il y a peu.
Si elle tente de lire en moi, elle ne va pas découvrir grand-chose. Par contre, elle est flippante et je rectifie ce que j'ai avancé comme théorie. Elle m'impressionne plus que mes instructeurs chez les Marines.
— C'est moi, ou elle a des iris bizarres ?
— Ils ne sont pas étranges, se formalise James, ils sont différents.
— Ah ! Ça, je te le confirme !
— Ce sont des yeux vairons. L'hétérochromie ? Tu connais ?
Je m'approche pour mieux les distinguer et la petite me suit du regard comme si je l'intriguais, l'intéressais. Elle me fixe, me happe. Je suis assez près pour les apprécier. Un bleu et un vert. C'est la première fois que j'en vois chez un bébé. Tout à mon inspection, je ne l'ai pas aperçu arriver.
Sa petite main se pose sur ma joue avec une infinie douceur. Je n'ose pas bouger, ou me reculer, ni me soustraire à cette caresse si tendre. Elle commence à gazouiller comme si elle voulait discuter avec moi, mais je ne comprends rien.
Paniqué, je regarde James pour qu'il vienne à mon aide, mais cet idiot se marre en me voyant si vulnérable.
— Qu'est-ce qu'elle me veut ?
— Mackenzie souhaite juste entrer en contact avec toi. Te montrer qu'elle n'est pas qu'une chialeuse. Mais, elle espère aussi te charmer comme elle l'a accomplie avec nous tous. Tu es tombé dans son piège.
— N'importe quoi !
Je me force à me reculer tandis que la petite frimousse me sourit.
— Tu ne résisteras pas longtemps.
— C'est ce qu'on verra. Je n'ai pas pour habitude de laisser une gonzesse faire ce qu'elle veut de moi. Alors, ce n'est pas ta fille qui va commencer.
Je pose mes fesses sur le tabouret haut pour soulager ma jambe, qui supporte de mieux en mieux que je la sollicite, même si c'est pour quelques secondes. Comme quoi de l'avoir poussée ce matin a réveillé un truc.
— Je lui donne le biberon. Et ensuite, on pourra y aller.
— Ok ! Je vais rester là... Pour veiller à la cuisson de la tarte.
James n'est pas dupe. Il sait très bien qu'on a mis un minuteur et que ça ne demande pas que je la surveille comme le lait sur le feu. Mais il n'ajoute rien et préfère profiter de ce moment avec sa fille.
Je devrais détourner le regard de ce tableau si intime, mais je n'y arrive pas. La petite boit son lait et, tout comme hier, elle tient dans le creux de sa main le doigt de son père.
Quand la sonnerie du four retentit, je sors la tarte. Elle est trop belle et je suis fier de moi. Trois ans sans pâtisser, forcément, j'avais peur d'avoir désappris comment faire. Mais c'est comme la pratique du vélo, ça ne s'oublie pas. Il suffit de s'y remettre.
— Je vais la changer.
— Elle s'est salie ?
— Ses habits, non. Par contre, elle s'est bien lâchée dans la couche.
— Par pitié, passe sous silence les détails.
Tout en se marrant face à ma grimace, il se dirige vers le couloir. C'est donc de ce côté de la maison que se trouvent les chambres. Je me demande à quoi celle de James peut ressembler. Une envie pressante me prend. Je récupère mes béquilles et me rends dans le couloir à la recherche des toilettes.
Heureusement, c'est noté sur la porte avec une plaque en porcelaine. Il n'y a pas plus kitsch que ce truc-là. Je jette un œil aux différentes portes et sur une autre je trouve des lettres en bois désignant le prénom de Mackenzie. Je me hasarde à regarder les deux suivantes. Je découvre « salle de bains ». Et rien sur la dernière.
C'est forcément celle de James.
Je me demande encore si je tente de visiter sa chambre lorsque je perçois la conversation, enfin le monologue, plutôt, entre James et Mackenzie.
— Tu vas devoir être patiente, mon petit cœur. Tu sais, Connor n'est pas un mauvais gars. Il est juste un peu paumé de rentrer dans sa famille après un an sans les avoir vus.
J'entends des bruissements de tissu puis James reprend.
— Sa blessure le rend hargneux. C'est un mec fier. Un Marines. Il ne doit pas exposer ce qu'il ressent afin de ne pas passer pour un faible. Alors en attendant qu'il aille mieux, on doit se montrer patient avec lui.
Cette fois-ci, j'entends la gamine gazouiller comme si elle lui donnait son assentiment. C'est du délire. Jamais je n'aurais envisagé une telle discussion entre un adulte et un bébé.
Je ne dois pas me laisser contaminer par ses mots...
Je retourne rapidement vers les toilettes avant que je sois pris en flagrant délit à écouter aux portes.
— Connor ?
— Je voulais aller aux chiottes.
— Tu ne sais pas... commence-t-il d'une voix tranchante avant de se raviser et de réagir avec plus de bienveillance. Tu ne sais pas lire ?
— Bien sûr que si ! Qu'est-ce que tu crois ? Parce que je suis un Marines, j'ai le crâne vide ?
— Je n'ai pas dit ça. Éva avait mis ses petites plaques sur chaque porte pour en indiquer la fonction à nos invités.
— C'est moche et inutile, il suffit de demander.
James baisse le regard et serre un peu plus fort le corps de sa fille contre lui comme pour s'apporter du courage et calmer sa respiration.
Quel con, je fais !
— Je n'ai pas réfléchi. Désolé.
— C'est laid. Tu as raison. Mais...
— Tu ne peux pas y toucher. Je comprends. Je vais pisser et je vous rejoins.
James me dépasse pour se rendre au salon et je peux enfin me soulager. Je me lave les mains, bien décider à les retrouver.
Sauf que cette porte – sans plaque – me tente terriblement.
Est-ce que je dois répondre à ma curiosité ou laisser tomber ?
∞ ∞∞ ∞
➥ La pâtisserie a permis à James et Connor de trouver un terrain neutre où la confrontation n'a pas de place. Cela va-t-il durer ?
➥ Mackenzie a réussi à déstabiliser Connor. La douceur dont fait preuve la petite pourrait-elle attendrir assez le soldat pour qu'il accepte ce bébé dans son environnement ?
➥ Connor écoute la discussion entre le père et la fille à son sujet. James ne le déteste pas tant que ça, on dirait, non ?
➥ Le choix est cornélien ou la question ne se pose même pas ? Doit-il pousser cette porte pour découvrir la chambre de James ?
∞ ∞∞ ∞
📍 Ce soir, on lira le chapitre de JAMES :
🎭 Sans gènes !
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🎅 Bonne journée, mes Christmas Love, gros bisous 🎄
✨ Kty.Edcall.Autrice ✨
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