#SOLDAT | 03 - C'est quoi encore, cette connerie ?

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C'est quoi encore, cette connerie ?

∞ ∞∞ ∞

Quinze jours se sont écoulés et c'est avec une envie teintée de stress que nous venons de déposer Mac à l'école. Ce matin, nous allons voir Hope, elle doit passer la première échographie de contrôle. Et en étant les papas, nous sommes conviés à y participer. Cela est noté dans le contrat que nous avons signé avec elle au sein de cette agence spécialisée. Elle met en relation des mères porteuses et des pères qui comme nous désirent avoir un enfant. C'est certes plus onéreux, mais c'est bien encadré et nous sommes sûrs que notre bébé sera à nous au bout des neuf mois.

— Tu te sens comment, Amour ?

— Stressé. Et toi ?

— Aussi... C'est dingue, on va enfin voir notre fils.

— Connor ! Arrête de penser que ça sera un garçon si ce n'est pas le cas, tu vas être déçu.

— Je l'aimerais tout autant si c'est une fille.

— Mais...

Il m'énerve de lire en moi comme dans un livre ouvert. Depuis mon retour de San Diego et mes nombreux pétages de plombs, James a développé un putain de radar qui lui permet de savoir comment je vais ou ce que je pense. Alors pour ce qui est de baiser, c'est pratique, mais, là en l'occurrence, je m'en serais bien passé.

— Tu penses que ça serait cool qu'on ait le choix du roi ou plutôt de la reine ?

— C'est quoi encore, cette connerie ?

— C'est celui d'avoir deux enfants de sexe opposé. Pour le choix du roi, c'est d'avoir un fils en premier pour assurer la lignée et prendre la succession. Et ensuite d'avoir une fille pour pouvoir garantir un beau mariage par la suite qui rapportera à la couronne.

— Ah tu vois ! Même le roi est d'accord avec moi !

— Sauf que, dans notre cas, nous avons le choix de la reine puisque nous avons eu une fille en premier.

— Bon, c'est complètement con ton histoire et puis, il n'est pas question qu'on élève notre Poupée pour la donner en mariage. C'était vraiment des barbares sans cœur pour agir ainsi.

— Seul le bien du royaume prévalait !

C'est impossible que mes enfants subissent une quelconque pression quant à l'avenir qu'ils se seront choisi. Je compte les accompagner dans leurs décisions et il n'est pas question de les diriger ou de leur imposer quoi que ce soit.

— Tu ne seras pas comme lui.

— Comment sais-tu que je pense à ce crevard ?

— Un magicien ne révèle pas ses tours. Allez ! Arrête de râler, on est arrivé.

James se gare devant l'agence ou nous devons récupérer Hope afin de nous rendre à la clinique pour qu'elle passe les examens.

— Salut, Hope. La forme ?

Je lui accorde une accolade amicale sans trop la serrer. James m'imite et il me tarde qu'il se décolle de son corps pour découvrir son petit ventre.

— Ne soyez pas déçu, Connor. C'est un peu tôt pour qu'on le voie, me rassure Hope.

Elle a déjà eu trois enfants et elle sait donc de quoi elle parle. Par contre, c'est la première fois qu'elle va avoir un bébé en tant que mère porteuse. Pourtant, elle n'a pas l'air stressée et au contraire elle arbore un sourire rassurant.

— Allons voir à quoi ressemble votre citron.

— Notre citron ?

— Souviens-toi, mon Amour. Jodie et Théo aussi donnaient des noms de légumes ou de fruits pour représenter la grosseur du fœtus.

— Pas question d'appeler mon fils de la sorte.

Hope se marre, alors qu'elle monte à l'arrière de notre voiture.

— Connor, va falloir vous déstresser sinon vous n'allez pas tenir les six mois qu'il reste.

Elle a sans doute raison, mais c'est plus fort que moi. Je veux que cette aventure soit parfaite pour moi, mais aussi pour James. Cette grossesse doit bien se passer ainsi que l'accouchement. Il supporterait très mal de revivre ce qui est arrivé avec Eva.

— Et puis qu'est-ce qui vous dit que votre citron n'est pas une fille ?

Je sais qu'on a une chance sur deux, mais...

— On aura la réponse à partir de quel mois ?

— À partir de la quatorzième semaine c'est possible si le fœtus est bien positionné.

— Et vous en êtes à combien ?

— Dix.

Putain ! Je vais devoir attendre au moins un mois. Je ne suis pas patient et encore moins là. Pourtant je ne peux pas aller contre la nature. Chaque jour de vie est important pour sa construction. Alors je vais prendre sur moi.

— De toute façon, mon Amour, on ne le saura qu'à la visite du cinquième mois.

— Pourquoi attendre autant ?

— Parce que c'est ainsi, à part s'il y a une pathologie, ce qu'on ne souhaite pas, il n'y aura que trois échographies.

— Et entre-temps ?

— J'aurai deux autres rendez-vous prénataux.

— On pourra y assister ?

— Si ça peut vous rassurer.

James pose sa main sur ma jambe, qui monte et descend dans un rythme frénétique.

— Calme-toi, mon Amour. Respire...

Mon mari imprime un tempo dont la cadence m'aide à retrouver un semblant de maîtrise sur mes nerfs. Je sens que ça va être intense comme rendez-vous.

Forcément, le toubib n'est pas à l'heure.

— Tu crois qu'on sera à l'heure pour récupérer Mac ?

James regarde la montre que je lui ai offerte pour Noël dernier et je vois que lui aussi s'en inquiète.

— Je vais téléphoner à Shannon pour qu'elle aille la récupérer. C'est plus prudent.

— Fais vite. Il ne manquerait plus que le toubib nous appelle pendant que tu es à l'extérieur.

Forcément, c'est ce qui se produit. Je me lève tout en fixant la porte pour voir si James arrive. Hope saisit mon bras et me presse pour avancer.

— Ne vous inquiétez pas, James nous rejoindra.

Le toubib regarde sa fiche et il nous annonce.

— Madame et Monsieur Stormy, veuillez entrer.

Hope se bidonne en observant ma tronche. Et elle me balance.

— Allons, Chéri ! Pressons-nous, le docteur a d'autres personnes à voir en consultation.

Désespéré par la situation, je vais baisser les bras quand j'entends un souffle puissant arriver dans mon dos.

— Me voilà, Docteur, désolé, je devais passer un coup de fil important.

Le médecin nous détaille tous les trois et, pour l'aider à mieux comprendre notre statut, je noue mes doigts à ceux de James. Le toubib relit sa fiche et retourne s'asseoir derrière son bureau.

— Messieurs, veuillez attendre Madame Stormy dans la salle d'attente.

— Mais nous sommes les papas de ce bébé, je tente de lui expliquer.

Il n'est pas question que je ne voie pas mon citron aujourd'hui.

— Qui est le géniteur ?

On se regarde avec James en ayant peur de comprendre ce qui se cache derrière cette interrogation sévère.

— C'est moi, mais...

— Alors vous pouvez rester, quant à vous, veuillez attendre à l'extérieur.

— C'est mon mari et il est tout autant le père de ce bébé que moi.

— Bon, je n'ai pas que ça à faire. Il n'y a que le géniteur, qui puisse rester avec la porteuse.

Hope grimace, mais se retient de lui dire ce qu'elle pense. Elle caresse son ventre afin de se calmer, alors que James prend la décision de sortir pour apaiser la situation qui est en train de dérapée. J'ai envie de hurler ma colère. Comment peut-il nous parler ainsi ? Il a clairement affiché son mécontentement face à cette situation qui lui déplaît.

Je suis encore en train d'enrager après ce comportement de connard, qui nous juge. Je suis hors de moi face au sacrifice qu'a dû accomplir James. Mon pauvre mari ne verra pas notre bébé.

— Rester en sous-vêtement. Et pesez-vous, il ordonne à Hope sans même relever son regard de sur sa fiche.

Elle passe dans la pièce attenante et s'exécute.

— Vous n'appréciez pas la situation, on l'a bien compris, mais...

— Monsieur...

Il m'interroge avec dédain.

— Carlson.

— Je vais assurer la consultation, mais vous serez priés de trouver un autre médecin pour la suite de la grossesse.

Je me lève aussitôt et sans regarder dans le box, je demande à Hope.

— On se casse ?

— Avec plaisir, mais le bébé...

— Ce ne sont pas les médecins qui manquent dans cette ville. On va en trouver un digne de ce nom, qui ne nous jugera pas et qui acceptera mon mari.

Elle se rhabille et me suit. Sans qu'elle s'assoie, je lui annonce.

— On va vous libérer de ce poids, on se casse, espèce de connard rétrograde.

— Je ne vous permets pas...

— Ça tombe bien. Moi non plus, je ne vous accorde pas de nous traiter de la sorte.

— Venez, Connor, l'air est irrespirable ici, persifle Hope en fixant le toubib qui se cache derrière ces petites lunettes rondes.

J'ouvre la porte en grand. Elle cogne contre le mur, ce qui attire forcément l'attention des personnes assises dans la salle d'attente. James se lève aussitôt, imaginant sans doute qu'il y a un souci. Il y en a bien un, effectivement, mais pas celui auquel il pense. Alors je le rassure immédiatement. Mais James tente de me raisonner.

— On s'en fout que ça soit un connard d'homophobe tout ce qui compte, c'est de savoir si le bébé va bien.

— Pas question qu'il pose ses mains de moralisateur sur mon corps, annonce Hope tout aussi remontée que moi.

— Sortez d'ici, bande de dégénérés ! Ou j'appelle la police.

— Ne vous donnez pas ce mal. On vous laisse, vous et vos convictions à la con.

J'entraîne James vers l'extérieur, suivi de Hope. Mon mari est en colère et je le comprends.

— James...

— Non. Je ne veux rien entendre, Connor.

Il monte dans la voiture et nous attend tout en serrant ses mains sur le volant.

— J'aurais dû le laisser contrôler si le bébé se portait bien. Votre mari est en colère...

— Ce n'est pas à cause de vous ou de ma décision.

Je lui raconte rapidement ce qu'il a vécu avec la grossesse d'Eva et la naissance de Mackenzie.

— Allez le voir, je vais m'asseoir sur le banc et appeler l'agence pour leur expliquer la situation.

J'ouvre la porte du côté passager et James ne tourne même pas la tête dans ma direction. Sa mâchoire est crispée et tressaute face à l'ampleur de sa détresse. Je vérifie avec tristesse que les jointures sont devenues blanches de trop serrer le volant. Ma main se pose sur son bras tendu pour tenter de le faire lâcher sa prise.

— James. Amour... Je comprends que tu sois contrarié, j'ai agi sur le coup de la colère. Mais je n'ai pas supporté qu'il nous stigmatise de la sorte et que tu sois obligé de te sacrifier. C'est notre bébé et tu seras là toi aussi pour le découvrir.

— Il ne vaut mieux pas. C'est un signe... 

— Tu n'es en rien responsable si ce toubib est un con. Amour. Regarde-moi.

Ses doigts se dénouent sous la pression que j'engage sur son bras.

— Tu ne comprends pas Connor...

— Oh, si. Je sais très bien dans quel état d'esprit tu es. Tu ne t'es toujours pas pardonné pour ce qui est arrivé à Éva.

James fond en larmes et je l'attire contre mon corps pour que je l'accueille sur mon torse.

— Ça va aller, Amour. Je suis là.

Je le garde dans mes bras de longues minutes. Jusqu'à ce que ses sanglots cessent.

— Comment va-t-on faire pour le bébé ?

— On va trouver un nouveau toubib. Un qui acceptera notre trio. Hope devait appeler l'agence.

Cette dernière revient vers nous et nous espérons qu'elle ait de bonnes nouvelles.

∞ ∞∞ ∞

Connor est tout aussi stressé que pressé de découvrir le bébé. Et il n'en démord pas, pour lui, c'est un garçon. Pourquoi est-ce si important pour lui ?

La façon dont ce médecin agit est vraiment inadmissible. Tout ça parce qu'il n'accepte pas qu'un couple gay puisse avoir des enfants avec l'aide d'une mère porteuse. Qu'en pensez-vous ?

Cette grossesse réveille chez James de mauvais souvenirs, qui s'en veut toujours pour la mort d'Eva. Le comprenez-vous ou devrait-il tourner la page ?

D'après vous quelle solution l'agence va-t-elle trouver ?

∞ ∞∞ ∞

📍 Mercredi, on lira le chapitre de JAMES

🤩 Tu veux parler à Parrain ?

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🥰 Bonne journée, mes Lovely Love, gros bisous 😘

🌈 Kty.Edcall.Romance ✨

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