#CHEF | 58 - JAMES
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Impossible !
∞ ∞∞ ∞
J'espère que le temps que l'on passe à nettoyer la cuisine va décourager Adonis. Mais qu'est-ce qu'il fout là ? J'ai une petite idée, mais je n'ai pas envie de la rendre concrète. Pas plus que Connor, visiblement, qui m'a l'air passablement énervé. C'est la troisième fois qu'il nettoie son plan de travail en inox. S'il continue à frotter, il va le rendre plus brillant encore que lorsque je l'ai acheté.
La porte battante de la cuisine s'ouvre et l'attitude furax de Daly commence à me courir sur le haricot.
— Le mannequin s'impatiente !
— Daly, on ne te demande pas d'émettre des commentaires.
— J'informe juste Connor que son plan cul en a marre d'attendre.
— Arrête avec tes allusions. Tu ne sais pas qui il est.
Elle dégaine son portable et nous éclaire sur sa recherche.
— On a un peu discuté. Il s'appelle Adonis. Il est mannequin, Escort boy... Je continue ?
S'ensuit un ping-pong verbal où Connor et Daly se renvoient coup pour coup. Je voulais intervenir, mais la façon dont Connor m'a regardé m'a plutôt donné envie de les laisser gérer, mais, là, elle va trop loin. En tant que Chef de cette brigade, je me dois de maintenir l'ordre.
— Stop, tous les deux ! Daly... Tu es virée.
Ses yeux sortent de ses orbites et me foudroient sur place.
— Tu n'as pas le droit de me foutre à la porte. Je bosse bien...
— Ton contrat à la semaine se termine demain. Ce n'est pas la peine de revenir. Je te réglerai tout de même ce jour d'absence.
— Tu vas me le payer !
Elle sort de la cuisine et je vérifie par le hublot qu'elle ne déchaîne pas sa colère sur mon restaurant. Elle se dirige droit vers Adonis. Elle lui parle et il se lève pour la suivre.
C'est quoi, ce bordel ?
Je demande au reste de la brigade de partir, j'ai besoin d'être seul avec Connor pour pouvoir en parler.
— À demain, les gars. Bon boulot !
J'attends qu'ils aient quitté mon établissement pour annoncer la bombe à Connor.
— Daly et Adonis se connaissent, je lui confie ce qui achève de me décontenancer.
Ce dernier est aussi surpris que moi et il se laisse choir sur son tabouret.
— On devrait fouiller son profil sur Instagram ? réagit-il aussitôt.
Je lui tends mon téléphone pour lui montrer le compte de celui que je prenais pour un bon pote. Il passe en revue les abonnés de ce mec avec qui j'aimais délirer sur scène. Nos sessions d'improvisation étaient tops.
— Alors ?
— Je cherche... Il n'y a personne à Daly. Ça ne m'étonne pas, elle a dû prendre un pseudo.
— Regarde s'il y en a un avec Addison.
— Bingo !
Je me rapproche de mon amant, après avoir récupéré ma fille. Je parcours son écran par-dessus son épaule pour apercevoir si je capte un lien entre eux.
— Tu as observé ses fringues ?
— Oui, rien à voir avec ce qu'elle porte pour venir travailler.
— Tu connais la boîte d'Escortes où bosse Adonis ?
Je récupère mon téléphone des mains de Connor et tape le nom qu'il m'avait donné le soir où nous avions discuté autour d'un verre.
PRETTY MEN
Je m'en souviens parce que ça m'avait fait rire. J'avais tout de suite pensé à Julia Roberts.
Avec Connor, on cherche sa fiche et après une dizaine de passées, son minois souriant et juvénile apparaît.
— On dirait un gamin sur cette photo, s'étonne Connor.
— Ou le cliché date ou, alors, c'est pour attirer tous ces mecs vicieux en mal de chair fraîche.
Connor parcourt sa description et me confirme ma seconde proposition.
— Regarde, il annonce clairement vouloir des Daddys.
— Ils doivent racler un max... Beurk, ça me dégoûte.
— Attends, ce n'est pas fini. Il y a bien la même boîte pour les femmes.
Connor clique sur le lien et reprend le défilement des profils, jusqu'à ce qu'il tombe sur Daly.
— Je n'en reviens pas !
— Ce sont tous les deux des Escorts. Le voilà donc, le rapport entre eux.
Mon amant regarde la description et, à la fin, apparaissent plusieurs photos, dont celle d'Adonis.
— Pourquoi s'affiche-t-il en bas de sa page ?
— Ils proposent des plans à plusieurs.
— Non, mais j'hallucine.
Connor clique sur cette option et les tarifs me font partir en vrille.
— C'est pour la soirée, hein ?
— C'est le prix à l'heure !
— Oh, la vache.
1 000 dollars pour chacun d'eux.
— Ils se palpent trois ou quatre mille dollars par soir ?
— Sans tous les à-côtés. Les tenues, les endroits de luxe et les pourboires.
— Ils se font un max de fric ! Alors pourquoi bosse-t-elle en tant que serveuse dans mon restaurant ? Et lui, comme vendeur d'accessoires pour animaux ?
— Je n'en sais rien.
Une idée me trotte dans la tête. Et rien que d'y penser, des frissons me parcourent l'échine.
— Et si ce n'était qu'une quête de normalité pour cacher leur autre activité ?
— Possible...
Connor se creuse la tête autant que moi et je ne peux plus garder mon intuition pour moi.
— Et si...
— Quoi ?
— Ils recrutaient leurs futures proies au travers de leurs boulots.
— Tu penses qu'ils pourraient en profiter pour placer leurs cartes ?
— D'après toi, quelle est la clientèle de ce genre de boutique ?
— Des personnes gagas de leurs animaux de compagnie.
— Plutôt âgées et friquées, non ?
— Ça se tient. Et pour ici ?
— On a pas mal d'hommes d'affaires. Des clients dans la quarantaine avec un bon train de vie.
— La cible idéale pour Daly.
J'ai envie de tout envoyer valdinguer, mais je tiens ma fille dans mes bras. Je ne dois pas l'effrayer. Connor qui continue ses recherches me montre l'écran du téléphone.
— Tu le reconnais ? Il me demande en me présentant sa fiche sur le site.
— Sa tête me dit vaguement quelque chose...
— Il est venu manger l'autre soir avec cette femme bien habillée et plus âgée que lui.
— Exact ! Ils devaient se rendre à l'opéra ensuite.
— Elle sortait donc avec un Escort, termine-t-il son analyse.
— Ce n'est pas la première fois qu'elle mange ici.
— Tu crois que c'est Daly qui lui a fourni ses coordonnées ? s'inquiète Connor.
— J'en ai bien peur.
— Dans ce cas-là, tu dois porter plainte avant que ça ne te retombe sur le coin de la gueule.
Sa réflexion m'arrache une grimace.
Dans quel merdier cette conne m'a-t-elle entraîné ?
∞ ∞∞ ∞
Je viens de passer deux heures chez les flics pour leur expliquer ce que j'ai découvert à propos de Daly et Adonis. J'ai dû leur démontrer que mes soupçons étaient bien fondés sur mon employé et sur ce mec avec qui j'oubliais mes soucis le temps d'improviser sur scène. Ils ont pris en compte ma plainte et vont enquêter de leur côté. Ils me tiennent au courant.
J'engage la poussette dans la promenade qui mène au front de mer. Un peu de légèreté ne pourra pas nous faire de mal après mon passage chez les flics.
— Ça va aller ? s'inquiète Connor.
— Oui, je me sens plus rassuré après leur avoir parlé.
Comme si c'était une attitude normale, Connor crochète mes doigts. Je tique face à cette façon d'agir, qui ne lui pose pas de problème en public.
— Connor...
— Relax, James. On se balade, on ne fait rien de mal.
Non en effet, on est juste deux hommes promenant un bébé en cette fin de journée harassante.
— Détends-toi, James.
— On pourrait croiser des clients.
— Et ?
Je ne sais pas quoi lui répondre. Est-ce moi qui suis trop étroit d'esprit de penser que ces personnes ne viendraient plus s'ils apprenaient que j'ai une relation avec un autre mec ?
— Tu crois vraiment que les gens en ont quelque chose à battre de savoir avec qui tu baises.
— Connor, je le gronde.
Il me lâche, s'arrête de marcher et m'oblige à l'imiter. Il s'assoit sur un banc et allume une cigarette, ce qui me prouve qu'il est nerveux. Je m'installe à côté de lui en prenant garde de décaler la poussette à l'opposé de Connor pour ne pas que ma fille soit dérangée par la fumée qui s'échappe dans l'autre direction.
— C'est une première pour moi. Ne te braque pas, j'ai juste besoin d'un peu de temps, tu comprends ?
— Je sais... Je pensais qu'on avait dépassé ce stade.
Je laisse le silence s'imposer entre nous. Je regarde les gens passer, les couples agir. Certains se tiennent la main. D'autres ne font que marcher sans se toucher. Il n'y a pas de règles, chacun se comporte en fonction de son ressenti. Je tente de me souvenir de mon attitude avec Éva. Je n'étais ni tactile ni démonstratif, que ça soit en public ou en privé.
— On a dépassé beaucoup de stades en peu de temps, tu ne trouves pas ?
— Tu as raison. J'en demande trop. C'est juste, que...
— Tu as envie de clamer au monde entier que l'on est ensemble.
Connor tourne la tête vers moi et ses prunelles vertes me prouvent que j'ai vu clair. Il tient à moi et me l'a avoué avec ces fameux trois mots, qui ont vrillé mon cœur. Il m'appelle « mon amour ». Il se montre tendre, doux, sous ses airs de mec fier et arrogant, se cache un homme en or. Et je craque de plus en plus pour lui.
— Je tiens à toi, Connor, n'en doute pas. Je ne suis pas aussi expressif que toi ou à l'aise pour démontrer mes sentiments.
— Je m'en étais aperçu. Je ne te demande rien, c'est juste que j'ai besoin de sentir que je compte un peu pour toi.
Connor veut des preuves. Je le sais, mais je n'arrive pas à lui délivrer, ce que je ressens pour lui, aussi facilement que lui. J'ai barricadé mon cœur pour ne plus souffrir. Est-ce que ce soldat vaut la peine que je prenne le risque de m'afficher ?
∞ ∞∞ ∞
➥ James et Connor découvrent le lien entre Daly et Adonis. Ce sont des Escorts tous les deux. Vous aviez deviné ?
➥ Ils comprennent que les deux Escorts se servent de leur petit boulot pour trouver des clients. C'est dingue, non ?
➥ James porte plainte contre Daly et Adonis. A-t-il eu raison ?
➥ James a peur d'ouvrir son cœur et d'exposer ce qu'il ressent pour Connor. Ce dernier se montre compréhensif. Mais jusqu'à quand ?
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📍 Demain matin, on lira le chapitre de CONNOR :
🎭 La question sans réponses !
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🎅 Bonne soirée, mes Christmas Love, gros bisous 🎄
✨ Kty.Edcall.Autrice ✨
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