#CHEF | 26 - JAMES

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Serait-ce possible ?

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Ça va faire presque une heure que je suis allongé dans le lit de la chambre d'amis et je n'arrive pas à dormir. Je me repasse le fil de la soirée et j'ai envie de me coller des baffes. Pourquoi ai-je voulu savoir si ce que Connor avait vécu avec les Marines était horrible ?

Bien sûr que ça devrait l'être. Comment pouvait-il en être autrement ? Autant demander à un aveugle si c'est dur de ne rien voir. Ou à une personne malentendante de ne rien entendre. Forcément qu'un Marines en mission dans ce pays a vécu des trucs inimaginables.

Pourtant mon intention était de pouvoir mieux le connaître. Comprendre sa personnalité complexe. Mais tout ce que j'y ai gagné, c'est de mettre Connor hors de lui.

Quand je me suis rendu dans ma chambre, après avoir vérifié que ma fille dormait bien, j'ai entendu que Connor parlait dans la sienne. Je ne sais pas avec qui il avait cette conversation.

Je serais bien resté à écouter à la porte, mais j'ai commis suffisamment de bourdes aujourd'hui pour en rajouter une de plus.

Je me sens un peu mieux, après ma douche. Juste recouvert d'un caleçon, et encore le corps mouillé, j'apprécie le moment. Calme, détendu, silencieux. Je laisse Morphée m'entraîner vers le sommeil. Mais dès que je ferme les yeux, c'est Connor qui apparaît. C'est quoi, ce bordel ?

Je tente de garder les paupières ouvertes, mais la fatigue m'emporte enfin.

Ce sont les pleurs de Mackenzie qui m'arrachent à ce sommeil chèrement acquis. Je me dépêche de la rejoindre avant de réveiller toute la maison. Je prends ma fille dans mes bras en même temps que je lui parle pour la tranquilliser. Je me dirige vers la cuisine quand je tombe sur Shannon en train de préparer le biberon de ma petite Merveille.

— Désolé, Mackenzie t'a réveillée.

— Je venais de me lever pour aller aux toilettes. Dorénavant, je m'abstiendrai de boire de la bière le soir.

On se marre, tandis que le biberon chauffe et que ma gloutonne de fille s'impatiente.

— Tu devrais te recoucher. Tu as besoin de dormir, James.

— Merci, Shannon, mais j'ai envie de passer ces moments avec Mackenzie.

— Tu es un super papa, mais ne t'épuise pas à vouloir tout accomplir et tout gérer.

— Je vais essayer.

Elle sort de la pièce et avec la petite, on retourne dans sa chambre. Je m'installe dans le rocking-chair et donne le biberon à ma Princesse, qui se délecte avec son lait. Je la regarde téter, plisser les yeux par moments, enrouler ses doigts autour de mon index. Connexion que Mackenzie a établie très vite et qu'elle réitère chaque fois.

— Ça va mieux, mon bébé.

Elle gazouille, repue. J'attends qu'elle fasse son rot avant de lui changer sa couche et de la bercer dans mes bras. Ses paupières commencent à cligner et je sais que je peux la replacer dans son petit lit. Son doudou calé contre sa joue, je patiente un peu avant de sortir. Mais Mackenzie est déjà repartie au pays des songes.

Je quitte sa chambre et me dirige vers la mienne, bien décidé à terminer ma nuit moi aussi. Mais un bruit me fait sursauter en passant devant la porte de Connor. Je tends l'oreille et des cognements sourds suivis de mots que je ne comprends pas m'alertent. Puis un cri déchire la nuit. Sans me poser plus de questions, j'ouvre la porte à la volée. Connor fait un cauchemar.

Ses poings tapent l'oreiller tandis qu'il injurie quelqu'un. Puis son corps se fige avant de se recroqueviller. Connor termine en boule dans un coin du lit en pleurant. Mes pas me guident sans que je tente de savoir si c'est bien ou pas. J'agis dans l'urgence. Je pose ma main sur son épaule recouverte d'un film de sueur, mais il ne réagit pas, empreint par la peur qui le tenaille.

— Connor, réveille-toi, je souffle pour ne pas l'effrayer plus.

La porte s'ouvre et je perçois la silhouette de Shannon. Forcément, le cri qu'a poussé Connor a dû l'alerter.

— Il fait un cauchemar, je chuchote.

— Il en a toutes les nuits.

— Tu veux prendre ma place ? Tu sais ce qui le calme mieux que moi.

— Non... Regarde, ta main posée sur son bras l'apaise. Je vous laisse.

Se pourrait-il que, même endormi, il ressente que c'est moi ?

Je n'ai pas le temps d'obtenir de réponse que Connor bouge. Il se tourne en emportant dans ce mouvement ma main, qui se trouve coincée sous son torse. Je me retrouve à demi couché sur lui, les jambes encore pendantes à l'extérieur du lit. Je tente de récupérer mon bras pour me relever. Mais rien n'y fait. Dès que j'arrive à reculer de quelques centimètres, Connor grogne entre ses dents.

Même quand il dort, il a ce trait de caractère, qui ressort, je remarque tout en souriant.

J'essaye d'évaluer la situation précaire dans laquelle je me trouve parce que je ne suis pas plus équilibriste que souple. Je vais vite fatiguer si je reste dans cette posture. Une idée me vient, mais elle est totalement loufoque. Donc je tente de me raisonner et espère en dénicher une autre. Mon bras commence à s'ankyloser et je dois agir vite. Quitte, à ce que ça le réveille. Des plaintes sortent de sa bouche, le peu de luminosité que m'apporte la lune me révèle les traits tirés de Connor.

Un mélange de souffrance et de peur.

— Non ! Laissez-la...

— Chut, calme-toi.

Le voilà reparti dans ce cauchemar. Il se débat et j'en profite pour récupérer mon bras, mais je ne peux pas accepter qu'il endure ça sans réagir. Je tente un truc fou. Je me couche sur le côté, proche de lui, de son corps empreint aux tourments.

— Connor, réveille-toi...

Il ne m'entend pas et se met à parler dans une autre langue. Son ton est dur. Au timbre de sa voix, je capte qu'il ordonne des choses que pourtant je ne comprends pas. Puis il se fige à nouveau, son corps se met à trembler. Tous ses membres s'agitent et par réflexe j'entoure ses bras du mien. L'autre passe sous sa nuque et bloque son torse avant que je me plaque contre son dos. Ma jambe saute au-dessus de la sienne pour contenir ses spasmes.

Mon corps tout entier épouse le sien. J'encaisse ses secousses comme si elles étaient miennes. Je lui parle doucement à l'oreille afin que Connor se calme. Pour que son corps relâche toute cette pression, cette peur panique, qui le malmène. Petit à petit, le soldat rend les armes. Ses muscles sont moins tendus, moins soumis à l'emprise de ces tremblements.

Connor se calme enfin. Je suis épuisé d'avoir livré bataille contre ses fantômes, qu'il a ramenés avec lui et qui hantent ses nuits.

Je le sens se relâcher, accepter ma présence. Sa main empoigne mon bras, qui ceinture sa taille. Connor resserre sa prise m'obligeant à encore plus m'approcher de son corps. Les quelques millimètres de sécurité que j'avais laissés entre lui et moi s'effacent en l'espace d'une seconde. Son souffle s'apaise, devient plus régulier. Il est retourné dans un sommeil calme et reposant. Mais pas pour moi. Je tiens Connor dans mes bras, couché tout contre lui, je ressens toutes les aspérités de son corps. Le moindre arrondit, et notamment celui de ses fesses juste recouvertes d'un caleçon.

Et c'est seulement maintenant que je m'aperçois que Connor ne porte que cette pièce de tissu. Son corps nu est collé au mien. Sa chaleur m'inonde. Le parfum de son gel douche aux notes boisées envahit mon espace. Il s'infiltre dans mes narines pour être transporté jusqu'à mes poumons. Chaque inspiration se couvre de cette fragrance. Je ferme les yeux et capitule. J'en ai marre de me contraindre. De refuser ce que je ressens. De nier l'évidence. Cet homme blessé, cabossé par la guerre a éveillé un truc en moi que je ne soupçonnais même pas.

Sa présence fait réagir certaines parties de mon corps à chacun de ses mouvements incontrôlés. Connor n'arrête pas de bouger et j'ai de plus en plus de mal à garder les idées claires. Je dois calmer ce que je ressens. Connor représente une tentation bien trop grande. Je m'interdis d'éprouver de telles sensations, alors qu'il dort.

— James, il souffle dans un soupir à peine audible.

La situation s'avère inconfortable.

Ma conduite est immorale...

Mon attitude, indécente.

∞ ∞∞ ∞

James se lève pour s'occuper de sa fille et refuse l'aide de Shannon. C'est un super papa qui assure, mais doit-il plus déléguer avant de s'épuiser ?

Connor est terrassé par les affres de son cauchemar qui apparaît violent. La peur régit ses tourments sans qu'il ne puisse rien faire. Ça doit être horrible de vivre et revivre tout ça chaque nuit, non ?

James suit son instinct et plaque son corps contre celui de Connor, qui est empreint à une série importante de tremblements. A-t-il eu le bon réflexe ?

James ne veut pas abuser de la situation et ne sait pas comment calmer ses ardeurs alors que leurs deux corps sont si proches. Va-t-il fuir ?

∞ ∞∞ ∞

📍 Demain matin, on lira le chapitre de CONNOR :

🎭 Que fait Brian dans mon lit ?

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🎅 Bonne soirée, mes Christmas Love, gros bisous 🎄

✨ Kty.Edcall.Autrice ✨

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