#CHEF | 108 - JAMES
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Quel bonheur de retrouver Mackenzie, mais...
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Je gare la voiture devant la maison d'enfance de Connor. Le retour en bateau a été calme et silencieux. Nous en avions besoin après tout ce remue-ménage. Connor a tenu la barre pendant que je m'occupais de la voile. Mais la majeure partie de la traversée, je l'ai passé collé contre le dos de mon homme. Juste pour le serrer dans mes bras. Pour regarder le même horizon. Respirer au même rythme. Pour m'assurer qu'il était encore là.
Deux heures de communion muette pour renforcer notre lien.
Chacun de nous deux pensant forcément à son départ, pourtant nous n'avons pas une seule fois abordé le sujet. À quoi bon ? Nous avons déjà tourné le problème dans tous les sens sans pour autant trouver une solution. Une riposte. Une échappatoire à son obligation. Les faux-fuyants, ce n'est pas son truc.
Connor affronte les choses sans se dérober. La tête haute, il fait face. Un trait de caractère hérité des instructeurs chez les Marines. Je n'ose imaginer la teneur des entraînements pour en arriver à un tel résultat.
Shannon ouvre la porte de sa maison avec ma fille dans ses bras. Si j'avais besoin d'une motivation pour sortir de la voiture, là, j'en ai trouvé une excellente. La meilleure même.
— Tu viens ?
— Je ne comptais pas passer ma soirée dans la bagnole.
Par contre, ça a aussi renforcé sa mauvaise humeur et sa manière de s'exprimer. Son attitude est toujours plus piquante, irrévérencieuse, maniant la provocation à la perfection. Son sens critique s'étant affirmé au fil des années. Plus les heures le rapprochent de son départ, plus son humeur s'assombrit. Je ne peux même pas lui en vouloir. Il sait ce qui l'attend, moi, je ne peux que l'imaginer et apparemment je dois être bien en deçà du compte.
Cependant, deux femmes arrivent à le mettre hors jeu. C'est Mackenzie et Shannon. Il se dirige vers la maison et me nargue au passage.
— Alors, le vieux ? Tu bouges ?
Piqué au vif dans ma fierté comme si je venais d'être éperonné, je le rattrape et lui confie à voix basse.
— Tu vas voir ce que le vieux va te mettre cette nuit. Demain, tu auras du mal à marcher quand j'en aurai terminé avec ton cul, petit con.
Je le laisse sur place, tandis que son rire franc se casse sur mon dos.
— Quel prétentieux !
— On dirait bien que vous êtes en forme ! s'amuse Dean.
Il se tient aux côtés de Shannon et arbore un merveilleux sourire. Ce mec est un vrai rayon de soleil tant il est cool. On ne peut pas en dire autant de son fils, qui visiblement n'a pas hérité de ce trait de caractère par moments.
— Papa !
— Coucou, ma Princesse.
Je la prends dans mes bras, l'embrasse sur ses joues potelées et encore rouges.
— Ses dents la travaillent toujours ?
— Oui, mais elle gère très bien.
— Tu es la meilleure, ma fille.
Je la sens se redresser et rire. Et je sais, sans aucun doute, qui fait le clown derrière mon dos.
— Nono !
Mackenzie tend ses bras vers son nouveau papa et celui-ci les lève pour que ma Princesse s'envole dans les airs avant de serrer son corps, de humer son odeur de bébé pour finir par l'embrasser sur le front. Mackenzie rit aux éclats, quand Connor sème des bisous sur son ventre.
Comment va-t-elle gérer son absence ?
Pour elle aussi, la séparation va être dure. Alors je les laisse profiter l'un de l'autre, même si je crève d'envie de tenir ma fille contre moi pour la câliner. Je me console en m'assurant que j'aurais tout le temps pour m'en occuper quand Connor sera parti. Je grimace de douleur face à cette pensée, qui n'échappe pas à Shannon.
— On va devoir se serrer les coudes. Se soutenir et prier pour qu'il nous revienne.
Je n'arrive pas à lui répondre, tant ma gorge est nouée par la tristesse et l'angoisse de le perdre. Notre virée à Las Vegas avait mis un mouchoir sur ce sentiment de malaise qui m'étreint. Cette bulle a éclaté pour nous ramener à la réalité de la situation.
— Arrêtez avec vos têtes d'enterrement. Je ne suis ni parti ni mort. Alors, sourions et profitons de cette dernière soirée.
Théo débarque à son tour avec une joie non dissimulée de retrouver son frère.
— Toujours en train de monopoliser l'attention ? Il se marre. Il est temps que tu te casses, que je récupère un peu de visibilité.
Le chambrage fait partie de leur relation. Connor, bien loin de s'en formaliser, serre son frangin dans ses bras pour une accolade fraternelle, ce qui plaît beaucoup à ma fille, alors qu'elle se retrouve prise en sandwich entre les deux Williams. Puis elle reste dans ceux de son parrain et je dois me rendre à l'évidence, ce n'est pas encore, que je pourrais la câliner. Alors, je demande à Shannon.
— Rassure-moi, elle n'a pas pris son bain.
— Non, je sais que tu aimes le lui donner.
— Merci pour tout, Shannon.
Je dépose un baiser sur son front, comme j'en avais l'habitude avec ma grand-mère. Cette merveilleuse femme est un peu devenue une maman de substitution pour moi.
Nous rentrons tous dans la maison et allons nous installer sur la terrasse pour profiter des derniers rayons de soleil. Dean a déjà apporté des verres et une citronnade qu'il réalise lui-même.
— Vous m'en direz des nouvelles !
Je la goûte aussitôt et Dean attend impatiemment mon verdict.
— C'est vrai qu'elle est excellente. J'adore. Et toi, Connor ?
Il est reparti dans ses pensées en gardant le regard fixé sur le jardin.
— Délicieuse.
Pour lui donner envie de revenir dans la conversation, je relate les dernières péripéties de notre agression ainsi que la rencontre avec le couple de Français. Comme je l'avais envisagé, ça réveille la conscience de mon homme, qui se mêle à nouveau à la discussion. Il enchaîne sur la course à la nage que Christophe et lui ont disputé. Ce qui intéresse fortement son père et son frère.
Je reste un peu en retrait pour les regarder discuter tout en câlinant ma fille. Ce moment – de pure détente – m'est vital. Mackenzie aussi est en manque, car elle a niché sa petite tête dans le creux de mon cou et ne lâche pas ma main. Je fredonne la berceuse qu'elle aime tant et ma Princesse s'endort dans mes bras. Je la garde quelques minutes contre moi. Son souffle régulier m'apaise, ainsi que son odeur de bébé mêlé à celle de son gel pour la laver.
Délicatement, je la couche dans son lit et cale son doudou contre sa joue. Je la regarde dormir quand je sens la présence de Connor dans mon dos.
— Tu crois qu'elle se souviendra de moi après six mois d'absence ?
— Déjà, on ne sait pas si tu vas partir pour autant de temps. Et ensuite, on pourra s'appeler en visio, non ?
— Je suppose que maintenant que je suis marié et que j'ai un enfant, je pourrai en bénéficier une fois par mois.
Totalement sonné, je me retourne dans l'intervalle défini par ses bras, qui entourent ma taille. Frappé de surprise par cette annonce, je bredouille.
— C'est tout ?
— Oui...
Connor est tout aussi touché que moi par cette révélation.
— Et pour le téléphone ?
— C'est une fois par semaine et seulement cinq minutes.
— Mais, je ne vais jamais tenir...
Connor m'entraîne à sortir de la chambre de Mackenzie et entre dans la sienne.
— Je ne voulais pas te mettre au courant trop tôt pour ne pas te miner le moral.
— Ça va être horriblement dur...
Je me pelotonne contre le corps de mon homme. Assis sur ce lit, comme nous le pratiquions souvent au début de notre rencontre.
— Pourquoi vous infligent-ils une telle punition ?
— Nous sommes tous logés à la même enseigne. Les gradés – eux aussi – subissent ce sort cruel. Espérons que, ce jour-là, je ne sois pas en mission, sinon, il faudra attendre la semaine suivante.
— C'est inhumain.
— Je m'en rends compte, maintenant. Pour mes autres engagements, je n'avais que mes parents ou mon frère à appeler et j'en étais content, mais, si je loupais un rendez-vous, ce n'était pas très grave. Alors que, là...
Connor resserre ses bras qui entourent ma taille. Aussitôt, je pivote et m'assieds à califourchon sur ses jambes. Je prends ses joues en otage entre mes mains et l'oblige à me regarder. Je suis tout aussi triste que lui, mais je dois me montrer fort pour mon mari. Il sera seul dans cet enfer, alors que, moi, je serai entouré.
— On va tenir le coup, Soldat. Notre amour nous donnera le courage de survivre. Est-ce qu'on peut s'écrire ?
— Oui, on peut, même si ce n'est pas très rapide.
— Ça permettra de combler un peu l'absence. Tu pourras les relire le soir couché sur ton lit. Ça sera un moment de rendez-vous entre nous. Grâce à cet échange épistolaire, on pourra garder le contact.
— C'est d'un romantisme à gerber.
Je savais qu'en employant ce mot désuet, Connor allait réagir. Il me sourit et m'embrasse avec une douceur infinie. Son étreinte se referme sur mon corps brûlant d'amour pour cet homme. Alors, qu'il me susurre à l'oreille.
— Je t'aime, Amour... Ne m'oublie pas.
∞ ∞∞ ∞
➥ Connor est morose et ne cache pas sa mauvaise humeur. Normal avant un départ comme le sien. Mais Mackenzie arrive à lui rendre le sourire. Pensez-vous qu'elle va l'oublier pendant les six mois d'absence ?
➥ Théo et Connor n'arrêtent pas de se chambrer. C'est souvent le cas dans les fratries, non ?
➥ Connor apprend à James la fréquence à laquelle ils vont pouvoir s'appeler. C'est vraiment peu, qu'en pensez-vous ?
➥ Connor a beau savoir que James l'aime, il ressent tout de même cette peur qu'il l'oublie. C'est légitime, non ?
∞ ∞∞ ∞
📍 Demain matin, on lira le chapitre de CONNOR :
🤩 Pourquoi attendre ?
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🥰 Bonne journée, mes Christmas Love, gros bisous 😘
✨ Kty.Edcall.Autrice ✨
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