#CHEF | 08 - Je vais faire comment sans lui ?

✨️ Merci de soutenir mon histoire «IL N'Y A PAS QUE LA DINDE QUI SERA FOURRÉE À NOËL» en cliquant sur l'étoile ✨

Je vais faire comment sans lui ?

∞ ∞∞ ∞

L'annonce de Théo n'a rien à voir avec ce qu'il nous a confié dans la cuisine. Shannon et Dean les félicitent chaleureusement alors que ma belle-mère est en larmes. D'après elle, elles sont autant de joie envers leur nouvelle vie que de tristesse de comprendre qu'elle ne va plus les voir aussi souvent. Shannon – tout comme elle l'accomplit pour Mackenzie – garde Tyler lorsque Théo et Jodie sont pris sur des décorations de chambre. Ce qui arrive de plus en plus souvent.

Je me lève à mon tour pour les féliciter. Connor ne bouge pas de sa place. Les bras croisés sur ses pectoraux bombés par l'incompréhension. Il n'accepte pas cette décision. Théo est un pilier pour lui depuis tout gamin. Il l'est devenu d'autant plus depuis son retour de chez les Marines.

— Tu te casses vraiment ?

— Ce n'est pas pour tout de suite...

— Alors, pourquoi nous le balancer maintenant ?

— Connor...

Je tente de le raisonner, mais il ne m'écoute pas. Son regard courroucé est plongé dans celui de mon meilleur ami. Plus rien n'existe autour eux deux. C'est un duel de frangins qu'ils se livrent.

— Pour que, justement, tu te prépares à l'idée.

— C'est vraiment très prévenant de ta part, il ironise d'un ton mauvais.

— Je comprends que...

— Non, laisse tomber. Tu ne peux pas comprendre.

— Fiston...

Son père pose sa main sur son bras pour tenter de le raisonner. Il le rejette. Puis il le repousse.

— C'est bon, papa. Désolé...

Il se dirige vers l'entrée. Il s'empare du trousseau de clés et ouvre la porte à la volée.

— Putain, il se casse, hurle Théo.

Je suis déjà en train de lui courir après. Pour être sûr qu'il s'arrête, je me poste devant la voiture. Son regard est tout aussi déterminé que le mien. Ou il change d'avis et rentre au chalet. Ou il me laisse monter avec lui. Pas question qu'il parte tout seul en étant dans cet état.

— Connor !

Je pose mes mains à plat sur le capot pour lui montrer ma détermination. Mon mari se penche sur le côté. Il ouvre la porte, j'en profite pour vite entrer dans l'habitacle gelé. Je n'ai pas eu le temps de prendre une veste. L'important n'est pas là. Je suis assis aux côtés de Connor et où il décide d'aller, je suis avec lui.

— À quoi tu joues ?

Connor ne répond pas. Il est dans ses pensées. Crispé. Hermétique à mes mots. Je le regarde conduire sans rien ajouter. Mon homme a besoin de décharger sa colère avant de pouvoir en parler. J'enclenche le chauffage pour ne pas terminer en bonhomme de neige.

— Génial ! C'est la Sibérie !

J'ai réglé la ventilation trop tôt et surtout trop fort. Au lieu d'avoir de la chaleur agréable, on se retrouve avec un air polaire qui retire quelques degrés à l'ambiance déjà glaciale. Je baisse aussitôt le thermostat, mais le mal est fait. Le pare-brise s'est recouvert d'une couche de buée ainsi que les fenêtres. La voiture est inconduisible avec si peu de visibilité.

— Désolé.

— Tu l'as fait exprès ?

Connor râle, car il doit arrêter la bagnole avant qu'il ne provoque un accident.

— J'ai froid.

J'ai beau porter un gros pull, je suis frigorifié. Les tremblements gagnent mon corps. Ce qui alerte mon homme.

— Tu es vraiment chiant.

Il attrape mon bras. Il me tire vers lui pour me coller contre son torse. Connor rabat le côté de sa parka sur moi.

— Tu devrais vite te réchauffer.

Son ton de voix reste dur. Ses yeux fixent le décor face à nous. Sa mâchoire demeure serrée et je ne sais pas quoi lui dire pour qu'il relâche la pression. J'ai bien une idée pour le détendre. Mais depuis sa thérapie avec le psy, Connor a compris qu'il n'était pas sain de se servir d'un acte sexuel pour résoudre les ennuis.

— Tu devrais discuter avec Théo. Ça n'a pas dû être évident comme décision à prendre.

— C'est totalement débile, tu veux dire. Comme si Didi ne pouvait pas créer ses croquis depuis L.A.

— Je n'en sais rien. Seuls Théo et Jodie sont en mesure de t'apporter des réponses.

— Comment peut-il être aussi souriant et heureux alors qu'un océan va nous séparer ?

— Parce que le projet est attrayant. Théo peut tatouer dans n'importe quel endroit de la planète.

— Tu approuves ? Il me demande choqué.

— Si c'est ce qu'ils veulent, je respecte leur décision. Même s'ils vont terriblement me manquer.

— Il ne sera même pas là pour la naissance de notre fils.

— Il t'a dit que ce n'était pas pour tout de suite. Tu aurais dû écouter quand ils devaient partir. Si ça se trouve, ça sera dans six mois, comme dans plus longtemps encore.

Je le sens se ratatiner autour de moi avant qu'il prononce avec difficultés.

— Je vais faire comment sans lui ?

— Tu vas t'adapter. Comme tu l'as accompli à chaque bouleversement de ta vie. Tu es fort. Ensemble, on surmontera cette nouvelle épreuve.

— Mouais...

— Et puis, on pourra aller les voir. J'ai toujours rêvé de visiter l'Italie.

Connor lâche enfin le décor des yeux pour plonger ses iris troublés par la tristesse dans les miens. Mon cœur souffre de la voir ainsi. Je dois l'amener à voir le positif de cette situation.

— C'est vrai ?

— Oui. Rome, Venise, Florence, la tour de Pise, le colisée...

— Ok ! J'ai capté ton délire. Donc je dois capituler ?

— Connor, tu as envie de briser leur rêve ?

— Non. Bien sûr que non...

Son front se pose sur le volant, arrachant mon corps au sien. La fraîcheur en profite pour reconquérir mon dos et mes flancs. Un iceberg se faufile entre nous deux et ma réaction est immédiate. Je grelotte.

— Tu n'es vraiment pas un homme du froid. Viens par là, petite chose fragile.

Si devoir me lover contre lui peut lui permettre de tourner la page, je veux bien le laisser me réconforter. Connor rebrousse chemin. Il stoppe la voiture et je ne sais pas pour quelle raison.

— Je vais acheter un truc pour Mac et Tyler.

Nous sommes garés devant un drugstore. Et plutôt que de rester à l'attendre dans l'habitacle, mon homme me demande.

— Tu viens m'aider à choisir un truc cool ?

— Si tu penses que je peux être utile.

— Tu l'es toujours, Amour.

Connor dépose un baiser sur ma bouche gelée avant de m'entraîner vers la boutique. Je le retiens par le bras pour qu'il se stoppe. Malgré le froid, j'ai besoin de plus qu'un simple frôlement de nos lèvres. J'englobe sa joue de ma main. L'autre s'agrippe à sa fesse. Elle l'a pétrie avec envie. Ma bouche le dévore. Ma langue le lèche, l'emporte dans une danse endiablée.

— Arrête, James...

— Ou quoi ?

— Je te prends sur le capot chaud de la bagnole.

— N'importe quoi !

Nous éclatons de rire. Ravis de rétablir notre complicité. Je suis heureux de voir ses iris à nouveau briller de malice. Je retrouve mon homme. Celui que j'aime. Celui qui me challenge. Celui que je désire à n'importe quelle heure de la journée ou de la nuit. Cependant, nos moments à deux sont de plus en plus rares. Entre ceux que l'on passe avec Mac qui grandit et ceux que l'on consacre au restaurant, nous n'en avons pas autant qu'avant. Et ceux où nous sommes seuls et tranquilles pour nous retrouver se raréfient. Sans doute guidé par ce manque d'intimité, je m'entends le narguer.

— Tu n'as que de la gueule, Soldat !

— Tu crois ?

Son torse me pousse. Il me provoque. M'intime de répéter cette allégation. Ce n'est pas le moment de lâcher. Je ne sais pas où ce désir va nous mener. Je suis déterminé à lui prouver le mien. Mes pectoraux se montrent valeureux face aux siens bien plus musclés. Je le pousse même pour ne pas me laisser bouffer par mon homme bien trop charismatique. Mon front se pose contre le sien. Ne rien lâcher.

— James...

— Je te veux.

Connor tourne la tête à droite, à gauche pour tenter de voir si une échappatoire est possible. Mon mari n'est pas du genre à s'avouer vaincu. Il tient tout autant que moi à nous accorder une parenthèse. Pourtant notre recherche reste vaine.

— On va devoir attendre...

— On ne fait que ça depuis des jours déjà, on repousse sans cesse notre câlin, me rappelle mon homme.

Comme si je ne m'en souvenais pas. Moi aussi, je suis à cran.

— Rendons-nous au drugstore et nous verrons sur le chemin du retour.

Dépité, Connor m'entraîne dans la boutique. Nous parcourons les allées et nous ne trouvons pas ce qui pourrait plaire aux deux gamins.

— Et ça ?

— Un village de bonshommes de neige ?

— Oui, regarde. Il y a des igloos, de chouettes personnages, une pente de ski. Ils pourraient y jouer tous les deux. Et ça permettrait à Mackenzie d'oublier sa fixette sur le père Noël.

— Tu as raison. On prend ça !

— Sûr ?

— Oui.

— Tu me donnes l'impression de ne pas vouloir perdre de temps.

— Tu me connais trop, Amour.

On passe à la caisse. Il paye, et je tire sur la main de mon mari pour retourner rapidement à la voiture. Je dépose le cadeau sur la banquette arrière. Connor allume aussitôt le moteur pour démarrer sur les chapeaux de roues dès que je serai installé.

— Fonce !

Connor accélère immédiatement en m'envoyant un sourire lourd de sens. J'aime quand mon homme prend les commandes. Il n'y a pas meilleur que lui pour nous permettre de découvrir de nouvelles expériences.

— Tu me dis si tu vois un endroit intéressant !

— D'abord, j'envoie un message à Théo pour le rassurer.

— Ajoute qu'on en profite pour se promener.

Je tape le texte avant de regarder de mon côté. Mais à part la neige et les sapins, il n'y a rien d'autre. Après dix minutes de route. Toujours rien. Je commence à désespérer. Nous n'allons pas tarder à arriver au chalet.

— Là !

Connor crie comme s'il venait de découvrir une pépite d'or en plein milieu du désert. Je tourne la tête pour apercevoir ce qu'il a déniché.

— Tu déconnes ?

— J'en ai l'air ?

— Généralement, tu ne rigoles jamais avec le sexe. Mais là...

— Tu verras dans cinq minutes, quand je serai enfoncé dans ton derche si mon idée est aussi lunaire que ça. Fais-moi confiance.

— Les yeux fermés, Soldat.

Connor acquiesce. Heureux que je lui accorde une confiance aveugle. Il engage la voiture dans cette route partiellement recouverte de neige.

— Sois prudent, Connor.

Au même moment, les roues arrière perdent de l'adhérence. Le cul de l'auto dérape dans le virage et je serre les fesses de peur de finir dans le décor.

— T'inquiète ! Je gère. J'ai connu bien plus dangereux que quelques flocons de neige.

— Tu en es sûr, parce que ça glisse beaucoup.

Connor braque. Et la voiture part dans l'autre sens. Je suis accroché à la poignée. Je suis stressé, crispé. Je me retiens de ne pas hurler à chaque fois que je suis persuadé que l'on va terminer dans le fossé.

— Arrête-toi, Connor.

— On y est presque. Plus que quelques mètres.

Je tente de voir la cabane en bois. Cependant, la neige est abondante et je ne peux que distinguer une forme.

— On va nous tomber dessus dès qu'on aura franchi le seuil !

— Tu vois bien que l'endroit est désert, même la route n'a pas été dégagée.

Je regarde le décor autour de nous. Tout est recouvert de neige. Connor a l'air d'avoir raison.

— On peut se contenter de la voiture, sinon ?

Sa tête se tourne aussi vite dans ma direction, que la bagnole termine en travers. Je dois être aussi livide que la poudreuse qui nous entoure.

— Je ne veux pas que tu finisses en esquimau. Ma langue pourrait rester collée contre ton piolet gelé.

— Où vas-tu chercher de telles images ?

— Tu m'inspires, Amour. Allez ! Ramène tes miches ! On va faire sa fête au père Noël.

∞ ∞∞ ∞

➥ Connor réagit mal à l'annonce de son frère. On peut le comprendre ?

➥ De colère, il se casse, suivi de justesse par James qui tente de le calmer. Il a visiblement trouvé les bons mots...

➥ Ils s'arrêtent au drugstore et en ressortent avec un village de bonshommes de neige. Cela va-t-il plaire aux enfants ?

➥ Connor ne manque jamais d'imagination. On peut dire que celle-ci est même loufoque, non ? La cabane du père Noël ! Il n'a aucune limite...

➥ Vont-ils vraiment aller jusqu'au bout de ce délire ?

∞ ∞∞ ∞

📍 Samedi, on lira le chapitre de CONNOR :

🎭 Tu as raison, restons-en là...

∞ ∞∞ ∞

🥰 Bonne journée, mes Infinity Love, gros bisous 😘

🌈 Kty.Edcall.Romance ✨


Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top