#CHEF | 08 - JAMES

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Sans gènes !

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Il met bien du temps juste pour aller pisser. Si ça se trouve, il a un souci avec sa jambe. Je dépose ma fille dans son parc et vais voir de quoi il en retourne. Quand j'arrive devant les toilettes, la porte est ouverte, la lumière est éteinte, mais je peux me rendre compte que la pièce est vide.

Je me dirige vers la chambre de Mackenzie et je dresse le même constat. Connor n'est pas là. Il ne reste que la salle de bains et ma chambre.

Je vérifie donc la pièce d'eau. Je pousse un peu plus la porte déjà ouverte et il ne s'y trouve pas. Il est forcément dans ma chambre. Ce n'est pourtant pas le moment de s'allonger pour une sieste.

— Ne te gêne surtout pas !

Connor ne sursaute même pas. Je ne sais pas si c'est qu'il ne m'a pas entendu ou s'il s'en fout royalement de ma présence. Je pencherais pour la deuxième option.

Dans sa main, il tient une photo d'Éva et moi, le jour de notre mariage.

— Vous formiez un beau couple.

Je m'assois sur le lit, à côté de ce curieux, qui n'aurait jamais dû entrer dans ma chambre. Je lui reprends le cadre des mains. Connor n'y oppose aucune résistance. On était beaux, heureux et inconscients sans savoir que notre vie de couple serait aussi courte.

Son sourire éclatant, son regard pétillant, sa jolie robe blanche. Le soleil était au rendez-vous et déposait une agréable lumière sur nous.

— Vous avez été mariés longtemps ?

— Dix-huit mois.

— Elle était infirmière, c'est ça ?

— Oui. Elle aimait son boulot, elle aidait les patients à aller mieux... Elle adorait la vie et la croquait à pleines dents.

Ma voix se coupe trop serrée par cette gorge nouée par la tristesse.

Sa main se pose sur mon genou pour m'apporter son soutien. Connor reste silencieux. Il me laisse le temps de me reprendre. Je sens son regard sur moi. La chaleur de sa paume sur mon articulation. Ses doigts serrent le bas du muscle de ma cuisse et je ressens de nouveau cette décharge.

Je me relève aussitôt comme si son contact me brûlait. Je repose le cadre sur ma table de chevet à côté d'une photo d'Éva enceinte, c'était trois jours avant la naissance de Mackenzie. Et puis, je replace comme il faut celle de ma petite Merveille qui complète le trio. Sans me retourner, je lui indique.

— Tu devrais sortir de ma chambre.

Je l'entends se lever. Incroyable, il s'exécute sans rien ajouter. Je jette un dernier coup d'œil à ma femme quand je sens son parfum musqué puis son souffle court sur ma nuque.

— Je ne voulais pas te blesser.

— Sors.

Mes mains à plat sur le bois du chevet, je tente de me contenir pour ne pas lui hurler dessus.

— James... La petite pleure.

J'étais tellement concentré sur la photo de notre mariage que je ne l'ai pas entendue.

— Pousse-toi !

Je le dépasse rapidement pour me rendre au salon. Ma fille est dans son parc et ne risque rien, mais je ne veux pas qu'elle ressente un nouvel abandon. Je la soulève et la cale contre mon torse.

— Calme-toi mon petit cœur. Papa est là.

Je vois Connor revenir et se diriger vers la cuisine pour tenter de placer la tarte dans son sac de transport. Il est en train de galérer avec une seule main de libre. J'effectue les quelques pas qui nous séparent pour l'aider. Sans réfléchir, je dépose ma fille dans les bras de Connor avant qu'il fasse un carnage avec la tarte. Ça serait dommage de ruiner son travail.

— Laisse, je m'en occupe.

Il tient ma Princesse sans lui accorder d'attention. Son regard se braque dans le mien et je savais qu'il serait ombrageux. Mais il n'ose rien dire pour ne pas effrayer Mackenzie.

— Tu as bientôt fini ?

— Deux minutes, Connor. Tu crois que tu vas y arriver ?

Je ne peux empêcher ce rictus de gagner le coin de ma lèvre tandis qu'il se pose sur un tabouret afin de mieux tenir mon petit cœur. Je savais bien que le charme de ma fille allait opérer. Sa main, libérée de la béquille, se place dans son dos et il reste ainsi. Une vraie statue.

— Voilà qui est mieux.

— Magne-toi, James.

— Je verse le caramel au beurre salé dans un pot en verre, je visse le couvercle et je récupère ma Princesse.

Je les regarde faire. Connor est raide tel un piquet, tandis que ma fille sourit. Elle babille pour tenter de nouer le contact, mais Connor reste fermé. Il demeure hermétique à son langage. Comme insensible.

— Elle veut son doudou.

— Ben, elle peut attendre deux minutes, que tu as terminées.

Il la soulève légèrement pour l'asseoir sur le bord de l'îlot. Ce qui déclenche le rire de ma fille. Connor me regarde totalement perdu.

— Tu crois que...

— Recommence, pour voir.

Connor hésite à reprendre Mackenzie alors qu'elle lui tend les bras. Je lui enjoins de retenter le mouvement. Il la soulève et Mackenzie se remet à rire.

— Ta fille aime voler, on dirait.

Rassuré par son action. Connor la réitère. Il l'assoit, la relève. Et, chaque fois, ma petite Merveille rigole. Un son cristallin qui ravit aussi bien Connor que moi.

— Tu as vu ça ?

— Oui, elle a l'air d'adorer. Par contre, tu devrais arrêter si tu ne veux pas qu'elle régurgite.

Connor la regarde droit dans les yeux. C'est intense entre eux. Ma fille est redevenue sérieuse.

— Tu n'as pas intérêt à gerber sur moi !

Connor s'est reculé au maximum et la tient à bout de bras.

— James ! Récupère-la !

Je ne peux m'empêcher de sourire en découvrant ce mec grand, solide et qui vacille comme une flamme en pleine tempête cyclonique face à un bébé. Alors je me fends la poire avant de lui balancer.

— Ma fille fait trembler un Marines.

— N'importe quoi !

— Ah ouais ? Tu n'es pas capable de la reprendre contre toi.

Le regard du soldat me défie, mais il rêve et, en couleurs, s'il croit que je vais m'incliner devant lui.

— Je te préviens la mioche si tu me vomis dessus, je te...

— Attention, à ce que tu profères comme menaces, Connor !

Tout doucement, il la rapproche de lui, mais se stoppe bien trop loin pour moi.

— Je t'imaginais plus courageux que ça. Hein, ma Princesse, tu en penses quoi ?

Elle me sourit puis reporte son attention sur Connor. Il n'en mène pas large. Une goutte de sueur coule même sur sa tempe. Si je voulais être méchant et me venger de son intrusion dans ma chambre, je lui dirais que ma fille et son possible vomissement ne sont pas aussi dangereux qu'une mine. Mais, je me retiens en me mordant la langue. Si Connor est dans cet état, c'est à cause de ces engins explosifs, qui ont tué bon nombre de ses frères d'armes et qui l'ont blessé à son tour.

Le temps de ma réflexion pour éliminer mon hésitation, Connor a réussi à rapatrier ma fille contre lui. Aussitôt effectué, je m'approche et tends les bras à Mackenzie en chambrant Connor.

— Allez, viens, ma Merveille. Laisse tonton tranquille.

— Pas question qu'elle me désigne ainsi.

— C'est plus facile à prononcer pour elle que de dire Connor.

— Ta fille si soi-disant parfaite saura m'appeler par mon prénom.

Il s'approche de nous pour parler à Mackenzie.

— Connor... Répète.

La petite gazouille un truc qui ne ressemble de près ou de loin à Connor. Totalement dépité, le soldat se redresse.

— Ce n'est pas gagné !

— Allons-y, je vais finir par être en retard.

J'installe ma fille dans son siège auto tandis que Connor se pose à l'arrière de la voiture en râlant. Le pauvre doit laisser la place du passager à ma Princesse. C'est vraiment intolérable. Impensable. Et pourtant, impossible de faire autrement puisque le siège auto de Mackenzie est fixé sur celui à ma droite.

En position dos à la route, elle va pouvoir regarder Connor et l'écouter répéter en boucle son prénom pour qu'elle le prononce bien. Ce qui n'est pas près d'arriver encore. Mais à ma grande surprise, ce n'est pas celui-ci qu'il lui apprend.

— Dit, papa.

— J'ai déjà essayé...

— Laisse-moi faire. C'est entre elle et moi.

À plusieurs reprises, il lui répète ce mot si important pour moi. Je sais bien qu'elle le prononcera un jour, mais j'aimerais tellement que ce moment ne tarde pas trop.

Je me gare devant mon restaurant, je contourne la voiture et, quand j'ouvre la porte, je suis accueilli par ce petit mot.

— Pa... Pa...

∞ ∞∞ ∞

James découvre Connor dans sa chambre en train de regarder une photo de son mariage avec Éva. Il abuse, non ?

James et Éva avaient tout pour être heureux avec l'arrivée de Mackenzie. Ça nous rappelle qu'on peut tout perdre en un claquement de doigts...

Connor tient la petite dans ses bras et s'aperçoit que ce n'est pas si terrible que cela. Le charme commence à opérer, on dirait, non ?

Connor a réalisé l'exploit de faire dire Pa' à la jolie Mackenzie. Qu'est-ce qu'on est heureux la première fois où nos enfants prononcent papa ou maman...

∞ ∞∞ ∞

📍 Demain matin, on lira le chapitre de CONNOR

🎭 C'est inattendu !

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🎅 Bonne soirée, mes Christmas Love, gros bisous 🎄

✨️ Kty.Edcall.Autrice ✨️


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