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Test de gâteaux.

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Je regarde ma montre pour la troisième fois en cinq minutes. Connor est en retard. Il doit passer pour que je puisse évaluer son niveau de pâtisserie avant de lui confier la confection du wedding cake pour célébrer l'union de Théo et Jess.

On s'est mis d'accord hier pour qu'il vienne pour 14 h 00. Mais ça, c'était avant que je lui rentre dans le lard en insinuant qu'il avait peut-être laissé mourir des soldats en n'étant pas vraiment infirmier.

Je ne comprends toujours pas comment j'ai pu me montrer aussi dur. Je compte bien m'excuser encore une fois dès qu'il sera là. Enfin, s'il vient.

La maison est rangée. Ce matin, je me suis occupé du ménage comme tous les lundis. Mon jour de repos lui est en partie consacré. Je viens de mettre une lessive en route avec les vêtements de Mackenzie. Ma fille est dans sa chambre et dort à poings fermés. Je prends cinq minutes et je la regarde. Elle est couchée sur le côté, sa tête est calée contre son doudou. Eva l'avait choisi ainsi que la décoration de la chambre. Un cadeau qu'elle aura laissé à sa fille. Mon cœur se serre, et avant de craquer, je sors de la pièce. Je passe dans la cuisine pour me faire un café.

Connor a un quart d'heure de retard. Il ne viendra pas.

Je commence à ranger le matériel que j'avais mis en place sur le plan de travail quand on frappe à la porte. Je n'y croyais plus. J'ouvre et vois Shannon puis Connor, qui se tient derrière sa mère.

— Désolé, James, on est en retard, mais on a eu une matinée mouvementée.

Je me décale pour les laisser entrer, alors que Shannon me claque une bise et que je tends ma main vers Connor. Je le vois hésiter avant de la serrer. Loin de la prise d'hier, il s'assure juste de comprimer mes doigts et rapidement il se détache de cette poignée. Il avance avec ses béquilles en suivant le mouvement.

— Je vous sers un café ?

— Avec plaisir. Ma Princesse dort ?

— Oui, elle fait sa sieste.

Connor, toujours silencieux, s'assoit sur un tabouret haut et je le vois grimacer.

— Tu ne veux pas t'installer sur le canapé ? Ça serait plus confortable pour ta jambe.

Il grogne et se lève pour s'y rendre.

— Je t'apporte ton café, mon grand.

Je me tourne vers Shannon et d'un regard je l'interroge.

— Il devait transmettre une lettre à la veuve d'un des soldats morts lors de l'embuscade. Il le lui a promis tandis qu'il rendait son dernier souffle dans ses bras. Connor n'a rien pu faire pour le sauver.

Je comprends encore mieux la colère qu'il a ressentie hier après ma réflexion et son envie de me casser la gueule.

— Il n'a pas le moral aujourd'hui, alors si tu pouvais te montrer cool avec lui, ça me ferait plaisir.

— Je vais essayer, mais je ne te garantis rien. Il va devoir y mettre du sien. Sa jambe à l'air d'être plus douloureuse qu'hier, non ?

Shannon me raconte ce que son père lui a fait subir ce matin. Je ne comprends pas son attitude envers son fils. Quand je vois ma relation avec ma fille, je ferais tout pour elle. Alors que Jack est dans un esprit totalement différent.

Mon petit ange se met à pleurer. Instinctivement, je cherche Connor du regard. Il est toujours assis sur le canapé. Par contre, il tient sa tête en étau autour de ses mains en se bouchant les oreilles.

— Fais-la taire...

Je me dirige vers sa chambre pour tenter de la calmer. Je remonte la boîte à musique, replace son doudou sur sa joue et chantonne tout en lui caressant le dos pour terminer de l'apaiser.

Même pas deux minutes après, elle dort à nouveau. Je retourne à la cuisine en me demandant comment va se passer le test quand je vois dans quel état Connor se trouve.

Je le retrouve derrière l'îlot en train de réaliser une pâte en mélangeant la farine, l'œuf et le beurre que j'avais préparé, pesé et mis dans des bols.

— Tu fais quoi ?

— Ça ne se voit pas ?

— Si tu es trop...

— Ça va, me coupe-t-il d'une voix grave. Alors tu me testes sur quoi ? Une tarte aux pommes ?

— Un classique. Mais...

— Rien de tel pour faire un truc moyen. Et tu attends de moi, un dessert parfait.

Je m'installe face à lui. Je le regarde s'animer. Il est à l'aise dans ses gestes même en étant assis.

— Shannon est rentrée ?

— Oui, elle avait un rendez-vous avec des copines pour les préparatifs de Noël.

— Je dois te ramener ?

— Si ça ne t'embête pas, sinon je l'appellerai pour qu'elle vienne me rechercher.

— Non, on ne va pas la déranger. Je te ramènerai si tu arrives à être dans le même espace clos que ma fille.

— Mackenzie. C'est ça ?

— Oui.

— C'est joli.

Il me lance ça d'une voix calme, alors qu'il écrase la pâte avec une force de titan. Je ne peux arrêter de regarder ses mains puissantes, qui la pétrissent laissant apparaître sur le dessus des veines gonflées par l'effort.

— Tu sais que ce n'est pas bon de trop la travailler.

— Je suis au courant.

Il l'enroule dans un morceau de film alimentaire avant de la placer au frigo. Je n'interviens pas, car, jusque-là, Connor agit comme il faut. Il pèle les pommes dans le silence puis il passe un demi-citron dessus pour éviter qu'elles noircissent.

J'approuve cette astuce puisque je l'emploie moi aussi. Il se saisit d'une poêle. Il la pose sur la plaque à induction et la met à chauffer sans rien dedans. Je vais pour le lui faire remarquer tandis qu'il la saupoudre de sucre.

Je me ravise et le regarde faire. Enfin, j'essaye parce qu'avec sa large carrure, il me cache cette partie de mon plan de travail.

Je me lève pour me placer à côté de lui, ma hanche en appuie contre le meuble laqué noir. Même assis, il en impose. Je le dépasse tout de même de quelques centimètres en plus de nos neuf ans de différence.

— Tu fais un caramel...

— Au beurre salé, précise-t-il.

Il continue de rajouter du sucre et réitère cette étape à trois reprises. Puis hors du feu, il verse la crème liquide préalablement chauffée pour éviter le choc thermique, et il termine par les morceaux de beurre qu'il incorpore en deux fois.

Il remue la poêle en effectuant des ronds pour bien mélanger les ingrédients et arrête la plaque.

— Étape réussie.

— Tu préfères les pommes découpées en quartiers ou en lamelles ?

— En lamelles avec un dressage...

— Régulier. Le contraire aurait été étonnant, rétorque-t-il avec un sourire malicieux accroché à ses lèvres ourlées. Tu veux bien préchauffer le four, ça m'évitera de me lever.

— Pas de soucis.

S'il croit m'avoir avec cette excuse, il se plante. Et en beauté.

— Je le règle sur quelle température ?

— 180°C en position chaleur tournante. J'ai bon, Chef Mayer ?

— C'est exact.

Il récupère la pâte et l'abaisse à l'aide du rouleau. Puis il la place dans le moule à tarte. Il fonce bien le fond et les côtés avant de le piquer avec une fourchette. Je vois son regard partir à la recherche de quelque chose qu'il ne trouve pas. Visiblement étonné par cette absence, il me demande.

— Tu n'as pas de billes de céramique pour tapisser le fond ?

Il n'est pas tombé dans mon piège. J'ai volontairement oublié de les déposer sur le plan en marbre blanc. Je récupère mon sac en tissu rempli de noyaux de cerises, alors que Connor découpe un morceau de papier cuisson qu'il dispose sur la pâte. Il verse les petites billes dessus pour éviter à la pâte de s'affaisser pendant la cuisson à blanc.

Je m'approche pour me saisir du plat quand de son côté Connor pivote sur son siège pour me le donner.

Nos doigts se frôlent et instinctivement je recule.

∞ ∞∞ ∞

➥ Shannon explique à James pourquoi Connor est aussi taciturne. Ça a dû être une épreuve douloureuse de donner cette lettre à la femme du Marines, non ?

➥ Mackenzie se met à pleurer pendant sa sieste. A-t-elle ressenti la présence de Connor ? Ou est-ce juste une coïncidence ?

➥ Connor s'en sort bien et réalise à la lettre la recette. James découvre une nouvelle facette de Connor qu'il apprécie. Pensez-vous qu'ils vont mieux s'entendre ?

➥ Que vient-il de se passer dans la cuisine quand leurs doigts se sont frôlés ?

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📍 Demain matin, on lira le chapitre de CONNOR :

🎭 Un bleu, un vert !

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🎅 Bonne soirée, mes Christmas Love, gros bisous 🎄

✨ Kty.Edcall.Autrice ✨