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Un tour au restaurant !

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Je décroche les sangles du siège auto avant de prendre ma fille dans mes bras et j'en profite pour l'embrasser sur le front.

— Tu sens bon ma Merveille.

Elle gazouille, me sourit, ça suffit à me rendre heureux. Ma petite Mackenzie, malgré les circonstances tragiques de sa venue au monde, est la plus belle chose qu'il m'est arrivé. J'ai aimé Eva, mais l'affection que je porte à ma fille n'a pas de commune mesure avec celle que j'avais pour mon épouse. Celle-ci est sans limite. Je serais prêt à tout pour elle. Parce que seul son bonheur m'importe.

C'est pour ça que, ce soir, je l'ai prise avec moi. Et il en sera ainsi demain vu que je ne travaille pas et ensuite j'aviserai en fonction de la réadaptation à la vie en communauté de Connor.

Avant de partir de chez les Williams, Shannon lui a donné son bain. Elle sent terriblement bon la framboise, ma petite Mackenzie. Je sens ses cheveux clairs et bouclés et laisse mon regard se perdre dans le sien. Elle ressemble tellement à sa mère. La couleur de ses iris n'est pas définitive, mais je suis persuadé qu'elle aussi aura les yeux vairons. L'hétérochronie est certes rare, mais ses pupilles parlent pour eux. Mackenzie en possède un vert et un autre bleu.

Je déverrouille la porte du restaurant, enclenche la lumière et profite du calme qui règne dans la grande pièce où les tables de bistrot ont été redressées pour le service du soir. Je dépose ma fille dans son parc, qui se trouve dans l'arrière-cuisine que j'ai aménagée pour elle. Ce n'est pas l'idéal pour garder une enfant de cet âge, mais je fais de mon mieux. Je ne peux pas tout le temps demander à Shannon de s'occuper de la petite.

C'est ma fille, je dois assumer.

Je m'assois sur un fauteuil à côté d'elle et profite de ce qu'elle s'amuse sagement avec ses peluches et ses hochets pour vérifier le courrier et trier les factures. Je dois revoir le menu de mariage de Théo et Jess, maintenant que Connor a semé le doute dans leur tête en critiquant mes plats.

Mais qu'est-ce qu'il y connaît en qualité de mets ?

Lui qui n'a mangé que des conserves et des trucs préparés pendant trois ans. Je me repasse la conversation que l'on a eue pendant que la petite prenait son bain. Rien que de penser à Connor, j'ai de l'urticaire alors qu'il a mis son grain de sel dans notre discussion sans y être invité.

— C'est toi qui as pondu cette merde ? annonce le Marines en regardant la feuille en détail.

— Ne commence pas Connor.

— Laisse-le s'exprimer, prié-je, Théo. Je suis curieux d'avoir son avis.

— James a raison. Avoir un œil neuf peut s'avérer bénéfique, mon Chou.

J'aperçois Connor faire semblant de vomir en entendant le surnom que vient de donner Jess à mon meilleur ami. Je dois dire que, pour une fois, je suis d'accord avec lui. Je m'étonne même de le voir tendre son poing vers moi pour que je cogne le mien contre. Il y a longtemps que je ne pratique plus ce genre de communication. Mais je le réalise pour tenter d'apaiser les choses entre nous. Notre différence d'âge ne doit pas être un frein à une hypothétique entente.

Je me répète comme un mantra que je dois songer au bien-être de ma fille et de sa future cohabitation avec Connor. Le ton moqueur qu'il emploie en toisant son frère du regard, me sort de mes pensées.

— Je comprends mieux pourquoi il y a une pièce montée. N'est-ce pas mon petit chou ?

Il faut dire que Théo est bardé de tatouages, de piercings et entendre sa fiancée le nommer ainsi est risible. Et casse le mythe du mec je-m'en-foutiste qu'il cultive.

En tout cas, cette histoire de choux a rendu le sourire à Connor qui ne peut s'empêcher de se marrer, alors qu'il me demande.

— Crème ou chantilly ?

— Les deux, c'est bien meilleur.

Ses iris s'illuminent instantanément et je ne veux même pas savoir pourquoi ils brillent ainsi.

— Donc, la finalité, ce sont des choux collés au caramel et en forme de pyramide ? Ne me dis pas que tu as prévu le couple de mariés à placer tout en haut ?

Là, même Théo se marre avec nous, tandis que Jess tire de plus en plus la gueule. Ce sont ses choix que Théo a finalement acceptés après des heures de négociations avec sa fiancée qui ne voulait pas en démordre. J'espère qu'on n'est pas partie pour un nouveau marathon.

— Quand tu auras fini de te bidonner, James, tu me diras par quoi tu vas terminer notre repas si l'on supprime la pièce montée ?

Sa question arrête le rire de Théo, alors que Connor propose très sérieusement.

— Un wedding cake ?

— C'est possible ? me demande Théo.

— À quelques jours de la cérémonie, c'est chaud de faire un tel changement !

— Un Chef comme toi sait faire une génoise, non ?

— Bien sûr, mais le principe, c'est de le recouvrir de pâte à sucre. Et là, ça bloque, je n'y connais rien.

— Connor ? Tu dois savoir le faire, toi ? demande sa mère.

— Maman, depuis trois ans, je n'ai pas mis les pieds dans une cuisine.

Je n'en reviens pas.

Alors pour dissimuler ma surprise, je tends les bras vers ma fille, qui vient d'arriver avec Shannon. Mackenzie étire son corps dans ma direction pour que je la rattrape. Je la serre contre moi avant de demander à Connor.

— Toi ? Tu...

— Oui, moi, je ! Ça te paraît si improbable que ça, Monsieur le Chef ?

— Je n'ai pas dit ça, mais...

— Mais quoi ? Je n'ai pas la tête de l'emploi ?

— Ne sois pas ridicule, Connor. Je ne pensais pas que tu avais suivi des études...

Il me coupe la parole, visiblement affecté par mes mots pour me répondre vertement.

— De mieux en mieux !

Forcément, il n'a pas bien saisis le sens de ma phrase. Alors j'enchaîne.

— Tu as suivi quelle formation ?

— J'ai obtenu mon diplôme de pâtissier.

— Je croyais que tu le savais, m'indique Théo.

— Non ! Tu ne m'en as jamais parlé. D'un autre côté, on ne passe pas notre temps à évoquer ton frangin.

Connor secoue les bras avec véhémence pour retrouver notre attention.

— Eh, oh ! Je suis là ! Vous pourriez arrêter de parler comme si je n'étais pas face à vous.

On se tourne tous vers le militaire et son air satisfait d'avoir attiré le regard sur lui m'exaspère. Alors je reprends pour le tester.

— Donc, tu sais faire des weddings cakes ?

— Oui, j'ai appris à utiliser la pâte à sucre. Dis-moi ce dont tu as envie, Jess, je le réalise.

— Hop, pop, hop ! Tu vas d'abord me prouver ton niveau avant que j'accepte de te confier quoi que ce soit.

Connor me défie du regard et il n'est pas question que je baisse le mien. Il veut jouer ? Pas de problème !

— Quand tu le souhaites, James !

— Demain. Le restaurant est fermé.

— Ça marche ! s'anime-t-il. Je serai ton homme... Et je vais te clouer le bec, Chef Mayer !

Il agit comme un mec sûr de lui, mais j'ai décelé cette seconde d'hésitation. S'il croit qu'il va m'enfumer aussi facilement, il se trompe. Mais je ne relève pas et encore moins cette allusion qui n'a rien de fine. Shannon est heureuse de retrouver son fils, de le voir enthousiaste à l'idée de me prouver ce qu'il vaut.

Cependant, j'ai besoin de savoir un truc qui me turlupine depuis que j'ai appris son ancienne profession.

— Explique-moi comment un pâtissier termine comme infirmier chez les Marines ?

Connor reprend son statut de militaire ainsi qu'une position plus droite et sévère pour me balancer avec un sourire arrogant plaqué sur ses lèvres ombrées par une barbe de trois jours.

— C'est tout simple, il suffit de s'engager.

— Et ?

Je vois que mon insistance l'énerve, mais je tiens à obtenir des réponses. Je ne lâcherai pas.

— Putain ! Tu es toujours aussi chiant ou bien j'ai droit à un traitement de faveur ?

Son regard bleu me braque et me somme de m'arrêter, mais il n'est pas question que ce petit con me dicte sa volonté.

— Combien de mecs n'as-tu pas pu sauver ?

Connor serre les poings et les dents. Sa mâchoire carrée se crispe. Je lui ai fait mal. Et contrairement à lui, avec sa réflexion sur l'absence d'Eva, moi, je suis conscient de ce que je viens de balancer. 

Mais qu'est-ce qui m'a pris ?

— C'était déplacé de ma part, je reconnais aussitôt. Excuse-moi, Connor.

— Je pensais qu'on avait trouvé un semblant de cesser le feu. Mais, je me suis trompé. Va te faire foutre, James !

J'ai été ignoble sur ce coup-là.

Assis derrière le bureau de mon restaurant, je regarde ma fille s'amuser dans son parc. Je ne peux m'empêcher de songer à la réaction de Connor. Elle était vive, mais normale. Comment pouvait-il en être autrement ?

Je ne suis pas fier de mon attaque gratuite où j'ai touché à cette corde sensible, qui est sa légitimité dans ce corps militaire. Et ça, devant son père, qui a ébauché le premier rictus de satisfaction de la soirée depuis le retour de son fils.

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➥ Un semblant de trêve avait l'air de se profiler entre James et Connor, mais elle n'a pas tenu longtemps. Vont-ils arriver à s'entendre au fil des jours ?

➥ On apprend que Connor était pâtissier avant de s'engager dans l'armée. Ça vous surprend autant que James ?

➥ Pensez-vous que Connor va être à la hauteur pour réaliser le wedding cake ?

➥ James a merdé en continuant cette escalade d'attaques qui consiste à blesser l'autre. Pourquoi l'a-t-il autant poussé ?

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📍 Demain matin, à 11 h 00, on lira le chapitre de CONNOR

🎭 Je dois serrer les dents !

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🎅 Bonne soirée, mes Christmas Love, gros bisous 🎄

✨ Kty.Edcall.Author ✨