#CHEF | 02 - Ne te sens pas obligé de m'en parler...
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Ne te sens pas obligé de m'en parler...
∞ ∞∞ ∞
Connor adore me challenger, mais, là, je reste sans voix.
— T'es sérieux ?
— Autant que je puisse l'être. Pourquoi ?
— Tu veux vraiment qu'on stationne au dernier étage ?
— C'est le seul qui ne possède pas de caméras qui filment de ce côté. Enfin, quand je m'y rendais...
Connor part dans ses souvenirs alors que je sens l'envie me quitter et ma queue est sur la même longueur d'onde.
— Connor ?
— Hum...
Il se tourne enfin vers moi, mais j'ai l'impression qu'il a replongé dans ce passé, qui a failli lui être fatal.
— Ce n'était pas une bonne idée de venir ici...
— On est d'accord, Soldat.
— Je n'ai pas réfléchi...
— Tu t'es laissé emporter par le plaisir que tu désirais me donner. Je comprends, mon foufou. Allons plutôt nous vider la tête en soulevant de la fonte.
Je l'embrasse. Je ne tiens pas à ce qu'il s'en veuille. Chaque fois que je le vois redevenir fragile, l'angoisse ressurgit.
— Ça va, Amour, il me rassure d'une voix empreinte de mauvais souvenirs. Ne t'inquiète pas. Je suis juste étonné d'avoir sélectionné ce parking souterrain. Mais tranquillise-toi, je n'ai aucune envie d'y repenser ou de redevenir ce déchet, que j'étais à l'époque.
Cependant, je sens l'angoisse teinter sa voix, signe qu'il ne doit pas garder cette blessure pour lui. Sa thérapie avec le psy le démontre un peu plus tous les jours.
— Tu veux en parler ?
À croire que Connor n'attendait que ma question pour se lancer.
— J'étais jeune et j'avais envie de tester les limites.
Je le sens se tendre, alors je glisse mes doigts dans les siens. J'embrasse le dessus de sa main pour attirer son attention. Il se recentre, récupère une respiration plus calme et reprend.
— J'étais déjà en conflit avec Jack à cause de mon homosexualité. Alors pour oublier ses mots blessants, j'ai commencé la fumette, puis j'ai consommé des trucs de plus en plus forts... J'ai même vendu de la came pour pouvoir me payer la mienne.
— Tu es venu ici pour dealer ?
— Entre autres...
Je le sens se tendre et fermer les yeux. Je glisse mon bras derrière ses épaules pour l'attirer vers moi. Ses larmes coulent dans un silence qui me serre le bide.
— Ne te sens pas obligé de m'en parler...
— Tu dois savoir le déchet que j'étais devenu. Et pourquoi j'ai voulu en finir avec cette vie de merde.
Connor tente de réguler sa respiration. Son pouce caresse l'intérieur de mon poignet dans un geste hypnotique sans oser me regarder alors qu'il m'annonce d'une voix serrée par son aveu.
— J'ai vendu mon corps... C'est arrivé qu'une fois, il s'empresse d'ajouter, honteux. Je me suis tellement dégoûté que j'ai voulu en finir. C'est Théo qui m'a sauvé la vie. Il m'a trouvé dans la baignoire avec l'aiguille encore plantée dans le bras... C'est lui qui m'a aidé pour tout arrêter. Puis je me suis engagé chez les Marines pour être sûr de ne plus jamais replonger.
— Oh, mon Amour. Je suis tellement désolé que ton adolescence ait été aussi chaotique.
— Je dois te dégoûter.
— Ne dis pas de conneries. Tu allais mal, tu as pris les mauvaises décisions, mais tu as réagi et regardes l'homme formidable que tu es devenu.
Sa tête se relève vers la mienne dans une lenteur déchirante. Ses iris larmoyants reflètent toute la détresse qu'il ressent. Il est si fragile dans ces moments-là.
— C'est aussi ce douloureux passé qui a construit l'homme admirable que tu es maintenant. Tu as su te reprendre en main. Tu as été plus fort que la drogue. Au contraire, je suis tellement fier de toi. Je t'aime, mon Amour.
— Rentrons chez nous.
Je sors rapidement de cet endroit sombre et lugubre. Il transpire la mort. Alors avant que l'on croise une ancienne de ses connaissances au détour d'un poteau, je m'éjecte de cette gueule béante. Aussitôt, la lumière nous accueille, le soleil brille et dépose un voile de chaleur qui nous recouvre. Connor ne lâche pas ma main et régulièrement je jette un coup d'œil pour voir comment il va.
— Je gère, il me souffle en ajoutant son sourire en coin. C'est du passé et ça ne m'affecte plus, j'ai juste été déstabilisé. Et puis ça m'a permis de te balancer la vérité sur ce côté sombre de ma vie. C'est mon psy qui va être ravi.
Je me gare dans l'allée de notre maison. Notre cocon à tous les trois dans lequel nous sommes heureux. Cet endroit atypique nous ressemble. Extérieurement, la façade ne détonne pas des autres, mais à l'intérieur cet ancien garage a gardé tout le charme du brut entre béton et poutre en acier.
Jamais je n'aurais pensé habiter un tel endroit, mais depuis que Connor est entré dans ma vie, mes goûts ont changé, ils se sont modifiés pour être en adéquation avec l'osmose de notre couple.
Notre baraque – comme la désigne Connor – nous ressemble.
— On a du courrier, m'annonce mon homme en passant la porte.
Il dépose les lettres sur l'îlot central en marbre noir. Je prépare nos cafés et j'attends avec impatience que Connor vienne se coller à mon dos. Mais cette fois-ci, il reste loin de moi. Surpris, je me tourne tout en déposant la tasse face à lui. Connor est debout, immobile, il fixe l'écran de son téléphone.
Son attitude m'alerte et je contourne l'îlot pour le rejoindre. Je me colle à son dos, ceinture sa taille et pose ma joue contre son omoplate. Je patiente quelques secondes en espérant qu'il me confie ce qui le rend à ce point mutique. Voyant que mon étreinte ne le défend pas, je tente de le reconnecter.
— Une mauvaise nouvelle ?
— Non... Au contraire. Je n'en reviens pas, regarde, il s'enthousiasme d'un seul coup.
Je me décale pour pouvoir consulter le message qu'il a reçu.
« Ça a marché ! »
— C'est ce que je crois ?
— Oui, le message provient de Hope.
— Elle n'a jamais aussi bien porté son nom.
Connor vrille dans l'enceinte de mes bras et ses mains prennent en coupe mon visage. Ses magnifiques iris pétillants de bonheur s'ancrent dans les miens et je fonds d'amour pour cet homme qui bouleverse ma vie un peu plus chaque jour que je passe à ses côtés.
— Tu te rends compte, Amour ?
— Je t'avoue que je suis...
— Je savais que mes petits soldats seraient opérationnels du premier coup, se vante Connor.
Son sourire est si merveilleux et reflète tant la joie qu'il ressent, que je me perds dans cette ivresse de bonheur.
— Tu n'es pas heureux ?
— Je suis juste sonné. Je ne m'attendais pas à ce que ça arrive si vite...
— Tu vas avoir sept mois pour t'y habituer, Amour. On va devenir papa !
La joie de Connor est contagieuse. Mon mari m'entraîne dans son euphorie. Il tient mes mains à bout de bras et nous fait tourner de plus en plus vite jusqu'à ce que nos têtes et nos estomacs nous stoppent. On se laisse tomber sur le canapé et notre baiser est à la hauteur de la joie que l'on ressent.
— On va de nouveau devenir des papas, Amour. Tu crois que ça sera un garçon ?
— Je n'y ai pas pensé, tout ce qui compte, c'est qu'il soit en bonne santé. Tu as répondu à Hope pour la féliciter ?
— Pas encore. J'étais dans l'euphorie de l'annonce...
Connor récupère son portable et tape rapidement un message et lui demande quand on pourra se voir.
— La première échographie est dans quinze jours. Tu te rends compte...
— Moi, oui, mais apparemment pas toi !
Je me moque gentiment de mon mari, qui vient de réaliser ce qui nous arrive. Le tsunami de l'annonce passée, il est en train de prendre conscience.
— On va avoir un bébé ?
— C'est le principe de notre démarche.
Je souris en le voyant se décomposer au fur et à mesure qu'il se rend compte de ce que cela va engendrer pour notre famille. Mais surtout pour lui. Connor est ce mec, qui ne voulait pas d'enfants et qui le clamait haut et fort. Et pourtant, c'est lui qui est à l'origine de la genèse de ce projet.
— Tu nous imagines dans quelques mois ?
— Sans le moindre souci, on va accueillir un petit être...
— Un marmot qui va chialer à longueur de temps, qui va falloir nourrir, changer, endormir...
— C'est trop tard pour flipper, Soldat.
Je lui souris et il me rétorque.
— Je panique pour rien, notre fils sera exceptionnel ! C'est obligé. Attends ! Regarde-nous. Le top de la crème. On va l'aimer et être heureux.
Et puis le voilà qui se remet à s'affoler et à s'alerter aussitôt.
— Mac !
— Quoi ? Mackenzie ?
— Elle va l'accepter ?
— On en a parlé avec elle à plusieurs reprises. Tu lui as même expliqué comment tu allais créer ce bébé avec Hope, alors qu'elle se demandait ce qu'était une mère porteuse.
— C'était un grand moment, il s'anime en y repensant.
— Ça, je te le confirme. Tu as été d'un conformisme affligeant !
Connor s'offusque de ma définition et attaque.
— Tu m'as pris pour qui ? Mac à quatre ans, je me devais de lui offrir une histoire en rapport avec son âge.
— Ben voyons, cache-toi derrière l'innocence de notre fille.
Je souris, mais ce n'est pas le cas de Connor qui ne plaisante pas avec l'éducation de sa Poupée.
— Tu n'aurais pas trouvé mieux, je parie.
— C'est sûr, mais, moi, je ne me serais pas embarqué le récit de cette histoire. J'aurais attendu qu'elle en fasse la demande.
— Au moins, elle n'a pas eu à se poser la question. Et puis, elle a été fière d'en parler.
— Ça, je te confirme. C'est bien ta fille sur ce point-là. Elle a raconté ta petite histoire à tout le monde tellement elle était heureuse de devenir la grande sœur d'une jolie fleur dont la graine avait été plantée dans la jardinière de Hope.
On éclate de rire en se souvenant de ces moments exceptionnels, qui jalonnent nos existences. Cet homme me fait vivre un grand huit incessant. Passant de la tristesse à l'ultime bonheur en un claquement de doigts.
Cette matinée en est l'exemple type. Il ne nous manque plus que l'ascenseur émotionnel.
— Viens, par là... Soldat.
— Non, c'est toi qui vas terminer assis sur mes cuisses. Je te signale que c'est moi qui ai lancé les festivités.
S'il n'y a que ça pour le combler et qu'il oublie l'échec du parking souterrain, alors je veux bien me laisser aller à ses caresses. Le sacrifice en vaut la chandelle et je ne suis en rien perdant. J'aime autant être passif qu'actif.
Avant de le chevaucher, je retire mon chino sous le regard excité de mon homme. Il en est presque intimidant. Connor, sans lâcher mes iris ténébreux, m'ordonne de sa voix rauque.
— Désape-moi !
Je me place à genoux entre ses jambes avant de m'attaquer à sa ceinture pour la détacher. Chacun des bruits produits augmente notre désir. La fermeture éclair, la boucle qui tinte quand je descends son jean, sa queue qu'il commence à branler pour être opérationnel dès que j'en aurai fini avec nos fringues. Mon regard se pose sur mon mari, qui a retiré son tee-shirt. Ses abdominaux me narguent d'insolence tant ils sont dessinés à la perfection grâce aux exercices que Connor effectue chaque matin sans exception.
— Tu es si beau, mon Apollon.
— Alors, viens, qu'il puisse t'honorer.
— Tu resteras toujours ce petit con prétentieux.
— Pourquoi changer ? Il se marre sans retenue. C'est comme ça que tu m'aimes.
∞ ∞∞ ∞
➥ On apprend dans quel enfer Connor était tombé à cause de la came. A-t-il bien eu raison de tout lui raconter ?
➥ Théo est un mec bien. Mais ça, on le savait déjà. Il a été aussi un frangin à la hauteur en prenant soin de Connor. Chapeau à lui, non ?
➥ Connor est à l'origine de ce désir d'enfant, qui se concrétise en apprenant que Hope est enceinte. Qui l'aurait cru au début de l'histoire ?
➥ On en parle de la façon dont Connor a expliqué à Mac comment le bébé serait créé ?
∞ ∞∞ ∞
📍 Mardi, on lira le chapitre de CONNOR :
🎭 C'est quoi encore cette connerie ?
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🥰 Bonne journée, mes Lovely Love, gros bisous 😘
✨ Kty.Edcall.Romance ✨
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