chapitre 2
Le soir j'ai revu Mathieu. Rien de nouveau, il reste sans rien dire à fixer le mur. Nickel. Le soir, seule dans ma petite chambre, je décide de voir ce qu'il faisait. "Slg" c'est quoi ça encore ? Je regarde un épisode, puis deux, puis 3 puis 10 ... C'est super bien cette émission ! Maintenant je comprends ce qu'il voulait dire. Ce ne serait pas elles ses personnalités ? Mais il joue pourtant la comédie ! Je veux dire, c'est un sketch, c'est fait exprès.
À moins que toutes ses personnalités aient fini par faire partie intégrante de lui ?
Possible.
Je met pause et observe le Prof. Je me penche un peu plus sur mon ordinateur portable. Il m'est étrangement familiers. En même temps, c'est Mathieu déguisé donc c'est normal !
J'éteins mon ordinateur et vais me coucher. La nuit est, comme souvent, ponctuée de cauchemars. Et comme souvent c'est encore le même.
Des cris.
Des pleurs.
Quelqu'un qui me dit adieu.
J'ai mal.
Je suis emmenée et traînée quelque part.
Je hurles jusqu'à me déchirer les poumons.
Aucune réponse.
Je sens une aiguille dans mon bras.
Un visage flou de penche vers moi. Il as l'air triste.
Je me relève dans mon lit en sursaut.
Moi- ça m'avait manqué, tiens !
( Je fais ce cauchemar environ tout les 4 jours... J'en ai marre bordel. Je me lève et vais à la fenêtre. Tout est calme dans le campus. Je décide après de longues minutes de me recoucher.
Le lendemain, je vois le patient en première heure. J'ai bon espoir ! Je réussirai à le faire parler et à le sortir de la déprime !
Jours 3:
Le patient Mathieu Sommet ne montre aucun signe d'amélioration malgré mes tentatives d'interagir avec lui. Je ne désespère pas
Fin de rapport.
Jours 5:
Rien à signaler. Comme chaque jours, je tente de lui parler et de m'intéresser à mes révisions mais je finis toujours par lui raconter ma vie.
Cette nuit as aussi été ponctuée de cauchemars.
Fin de rapport.
Jours 6:
Étant donné que je passe 3 heures à tenter de faire parler un muet, j'amène des mangas. C'est plus sympathique. Aussi bien pour lui que pour moi ! J'ai réussi à convaincre Landru en disant que c'était une expérience. "Les mangas ont'ils une influence sur notre santé mentale ?" Bon je sais bien que c'est du bullshit mais c'est toujours amusant de voir son prof tenter de lire un manga.
Fin de rapport.
Jours 15:
Bon.... Je pense que le patient numéro 34690 s'est habitué à ma présence. Je n'ai toujours pas réussi à obtenir un contact avec lui mais il semble plus détendu que lors des premières fois.
Fin de rapport.
Jours 16:
Journée banale. La vie suit son cours.
Mathieu ne semble toujours pas disposé à me parler.
C'est chiant. Je suis une si mauvaise psychiatre que ça ?
Fin de rapport.
( Ça fait plus de 2 semaine que je suis là, je fais des heures supplémentaires pour tenter de communiquer avec lui mais rien ne marche. J'en ai un peu marre. Au moins il montre deux ou trois expression. Mais toujours aucun sourire. Dommage.)
Moi- bon Mathieu, je vais pas te le cacher, si ton comportement n'as aucune amélioration, ça voudrait dire pour eux que tu es fou et on t'enverra en asile. À comparer, ici, c'est un paradis.
Mathieu-....
( Il lève un sourcil, interrogateur. Il doit pense que je bluff. Mais non, Landru m'as averti. Si dans deux jours il n'y as aucun changement, il sera envoyé en asile où il sera shooté aux médicaments H24. Et ça je veux pas. Pourquoi ? Ça peut sembler stupide mais lorsque le le vois longtemps, les cauchemars sont plus nets. C'est à dire qu'au lieu de voir seulement du flou, je distingue quelques formes.
Je ne veux pas l'avouer mais j'ai besoin de lui parce que j'ai besoin de savoir.)
Moi- je te mens pas. Je n'en ai aucun intérêt.
Mathieu-....
( Il hocha légèrement la tête. Je me penche vers lui et le regarda dans les yeux.)
Moi- pourquoi tu refuses de parler ?
Mathieu- ....
Moi- tu sais, je comprends ton silence mais.... Ça se vois que tu veux parler. Tu vas péter un câble à rien dire.
Mathieu- ....
( Il me regarda. Dans ses yeux je distingue une forme de tristesse. Il sait que j'ai raison. Il vas devenir fou si il ne réagit pas. 4 ans sans interactions sociales.... Il devrait déjà être sénile.)
Moi- si tu ne veux pas me parler... Peut être qu'eux ils voudront ?
( J'avais bien appuyé le "eux" en effet, si Mathieu refusait,peut être que les autres accepteraient ?)
Moi- ils sont encore là ?
( Mathieu secoua la tête pour faire signe que non.)
Moi- merde. Bon en tout cas, ça ne change rien... Tu vas devoir faire quelque chose, je sais pas moi ! Réagis ! Je veux pas que tu tombes plus bas que tu ne l'es maintenant !
Mathieu- ......
( Il soupira et posa sa tête sur la table. Il tape plusieurs fois son front en signe d'agacement.)
Moi- t'es pas obligé de parler. Juste de faire un signe.... Je sais pas moi ! Fais un truc qui pourrait laisser penser que tu n'est pas dingue, juste muet !
( Il se releva et me fixa de ses yeux bleu océan. Son air agacée devint un air ironique, comme si j'avais dit un truc stupide et qu'il se moquait se moi.)
Moi- qu'es ce qu'il y a de si drôle !?
( Je m'étais redressé de ma chaise. Mais mon pied glissa malencontreusement et je tomba par terre. La chaise que j'avais tenté de tenir pour me rattraper tomba avec et sur moi. Je me rêva avec difficulté et me frottant la tête. Et là....
Mathieu riait. Pas méchamment mais il riait bien. Un sourire stupide m'apparut au visage. C'est ça !!! Je me penche rapidement vers Mathieu et attrapa son col. )
Moi- c'est ça !!! Il faut que tu souris Mathieu !!! Il paraît que seul les humains savent sourire. Fais ça et il verront que tu n'est pas fou !
( Mathieu me regarda, un sourire au coin des lèvres. J'avais réussi. J'ai réussi à faire sourire mon patient !! Il est sauvé avec ça !!)
Moi- t'es sauvé !
( Je me mit sur la table et commença à danser et chanter. Ce qui fit encore plus rire Mathieu.)
Moi- c'est génial ! Bravo Mathieu ! Chuis fière ! De toi bien sûr ! Bon de moi aussi j'avoue mais surtout de toi !!!
Mathieu- hahaha !
( Son rire cristallin résonna dans la pièce. Il ressemble donc à ça lorsqu'il est heureux.... Je suis vraiment contente. Il vas s'en sortir... Mais là j'ai un autre problème. Au fil des jours, je le suis attachée à Mathieu. La seule chose que je devais à tout prix ne pas faire. C'est pas juste un patient, pas juste le numéro 34690. Non... C'est un ami pour moi, un être humain à part entière. Et je m'en veux pour ça.
Jours 18:
Le professeur Landru m'as informé des progrès de numéro 34690. Il en est extrêmement satisfait et me qualifie comme étant : "La fille qui as plus fait avancer les choses en 2 semaine qu'en 4 ans." Mathieu n'ira pas en asile. Il restera ici et maintenant j'ai une heure supplémentaire avec lui pour stabiliser son état.
Le professeur m'as demandé comment j'ai fait. Je n'ai rien fait de spécial. Je lui ai juste parlé, raconté un peu ma vie et tenté de le sortir de sa prison de solitude. Ça as porté ses fruits pour une raison que j'ignore.
Toujours est-il que maintenant je n'ai pas intérêt à le faire régresser.
Fin de rapport.
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