chapitre 15
Nous voici donc tous ensemble dans la maison de notre cher Antoine. C'est une idée à la con, on est d'accord. Je veux bien que les flics ne soient pas des lumières mais quand même, ils vont sûrement aller vérifier chez ses potes. Donc c'est cool, mais c'est vraiment une idée à la con. Normalement, on devrait être en train de planifier comment changer d'identité, avoir de faux passeports... Mais comme on est des fugitifs en cartons, on est en train de jouer à Mario kart sur la télé de Antoine. Bah quoi, c'est lui qui as dit "faites comme chez vous". Moi, je fais comme chez moi.
Moi: Geek, tu triches !
Geek: même pas vrai, c'est juste toi qui est nulle !
Panda: je suis d'accord avec Gab', c'est pas juste !
Mathieu : je suis le seul qui est stressé d'être recherché par les flics ??
Moi: ho non, je flippe aussi.
Mathieu : ça se voit vachement.
Moi: ouais je sais. Attend c'était de l'ironie ?
(On se regarde instant. Il me déconcentre et je me mange une peau de banane. Putain. Du coup j'ai fini douzième. Je hais les jeux vidéos. Notre cher Antoine nationale s'approche de nous, l'air pas trop saoulé par la situation.)
Antoine : tout le monde s'est installé ?
Moi: pas vraiment.
Antoine : ok donc, au cas où tu ai oublié. Vous vous installez dans le salon ou dans ma chambre. Mais vous allez pas tous tenir dans une seule pièce.
Moi: Mathieu et moi on dors dans ta chambre et le reste au salon, ça roule ?
Antoine : ça me vas.
Geek: y'a une télé dans ta chambre ?
Antoine : heu... Non.
Geek: bah ça me vas alors.
(Et il relance une partie mais seul Panda joue cette fois, moi j'abandonne. Je prends mes affaires et monte dans la petite chambre de Antoine, un peu dépitée à cause de tout ce qui s'est passé. C'est vrai que ça crains ce bordel. J'ai envie de dire que tout ira bien, qu'on ne risque rien et que tout se finira un jour mais... Je crois que c'est mal barré. Je sens une présence derrière moi et me retourne. Notre schizophrène favori !)
Moi: Mathieu !
Mathieu : j'aurais pu dormir en bas, pourquoi tu m'as pas demandé mon avis ?
Moi: excuse moi mais il fallait qu'on se décide.
Mathieu : bon de toute façon, c'est fait.
Antoine : c'est bon ? Vous vous installez ?
Moi: ouais ! Merci Chewbacca.
(Il sort de la chambre en nous disant qu'il vas foutre une branlée sur Mario kart à Geek et ferme la porte. On commence à mettre les draps sur les deux matelas qu'on vas foutre au sol pour dormir. Pourquoi es ce qu'il a autant de matelas d'ailleurs ? C'est limite suspect. J'allais proposer ma théorie comme quoi Antoine fait de la revente de drogue en la cachant dans des matelas à Mathieu mais je remarque qu'il as l'air ailleurs.)
Moi: Mathieu ?
Mathieu : heu ouais ? Tu disais quoi ?
Moi: rien, rien... T'as l'air ailleurs.
Mathieu : on est recherchés par les flics. Évidemment que j'ai l'air ailleurs. Je m'inquiète !
Moi: mouais.
Mathieu : c'est pas comme ça que je m'imaginais finir, tu vois ?
Moi: moi non plus. Mais tu sais quoi ? Si je devais tout recommencer je referai exactement la même chose.
Mathieu : mais... À cause de nous t'as perdu ton job de psychiatre.
Moi: j'ai trouvé quelque chose de bien plus précieux qu'un job.
Mathieu : quoi ?
Moi: une famille.
(Il hoche la tête, sûrement un peu surpris. Bon j'avoue j'étais moyen ravi lorsque les flics ont débarqué chez nous, tout ça parce qu'on s'est enfuis d'un asile et qu'on as été téléportés par accident par un masque chelou qui vole. Normal quoi. Il soupire avant de me regarder.)
Mathieu : on n'as été une famille très cool pour toi. Je n'ai pas été une famille pour toi.
Moi: Mathieu. Vu les circonstances, t'as géré.
Mathieu : ouais mais je me sens con.
Moi: ho je crois qu'on est au même niveau.
(Je pose ma main sur son épaule et lui sourit sincèrement avant de me lever pour prendre un coussin et le mettre sur le matelas au sol. Le silence qui règne est agréable. Il fait beau dehors et c'est con qu'on soit des fugitifs recherchés par la police et que du coup on ne puisse pas en profiter.
Au bout de plusieurs minutes à s'installer, on descend pour trouver un joyeux bordel, enfin plutôt un bordel tout court. Maître Panda fait un karaoké, Patron est en train de fouiller dans les tiroirs d'Antoine, sûrement pour trouver du porno tandis que ce dernier est en train de l'engueuler. Normal.)
Moi: où est Geek ?
Patron: si je réponds "dans ton cul", ça te vas ?
Mathieu : ça risque surtout d'être compliqué d'un point de vue biologique.
Antoine : un enfant d'un corps adulte dans l'anus d'une femme, j'appelle ça un meurtre.
Patron : ou la position des poupées russes.
Panda: mais personne n'as dit qu'elle était encore vivante au moment de la pénétration.
Moi: ho dégueu. Bon, un peu moins de nécrophilie et un peu plus de réponses svp.
(Ils se regardent tous. C'est... Plutôt une mauvaise nouvelle j'imagine. Je me retourne vers eux, l'air plus inquiet que prévu. Je veux dire, on est en cavale, recherchés par les flics et personne ne sait où est Geek ! L'inquiétude me tord la gorge, se faisant entendre dans ma voix.)
Gabrielle : où est Geek les gars ??
Mathieu : il est sûrement pas loin... On vas le chercher.
(Certains se lèvent pour aller voir non loin, Patron le premier. Je commence à marcher vers l'étage mais je finis par courir, la panique me gagnant. C'est pas possible putain !! Je fais le tour de l'étage, appelant le nom du petit et retournant toutes les pièces. Comment il as fait pour disparaître comme ça !?? Je descends en bas, bredouille.)
Antoine : tu l'as trouvé ?
Moi: non, il est pas en haut !
Antoine : putain mais c'est pas possible !
Patron : c'est bon, je l'ai trouvé.
(On commence tous à accourir en suivant la voix du Patron. Il est sur le pas de la porte et observe le Geek, accroupi sur le trottoir en train de caresser un chat. Je souffle de soulagement et l'inquiétude fait place à la colère. Sérieusement, c'est dangereux ! Il aurait pû se faire renverser par une voiture et pourquoi il est sorti sans rien nous dire !? Je commence à m'avancer pour le faire revenir à l'intérieur lorsque Patron mets son bras entre le chemin et moi.)
Moi: Patron ?
Patron : fout lui la paix deux minutes, gamine.
Moi: mais si la police-
Patron : écoute. Juste pour quelques secondes. Laisse ce gosse être... Bah un gosse quoi.
(Je m'arrête un instant, me rendant compte que Geek as les yeux qui brillent en caressant ce chat. Je hoche la tête.)
Moi: ok. Attendons.
(Le reste de la maisonnée part pour vaquer à ses occupations tandis que je reste ici en compagnie du Patron pour surveiller les alentours et le petit. Au bout de plusieurs minutes, le chat se tire et Geek se lève pour revenir vers nous.)
Geek: ho coucou !
Moi: Geek... T'as demandé la permission pour sortir ?
Geek: non..
Patron : demande, ça me casserait les couilles que des enculés de flics nous choppent à cause de ça.
Moi: language !
Geek: gné ?
Moi: il veut dire que ça peut être dangereux de sortir.
Geek: d'accord, je ferai plus...
Moi: viens, on rentre.
(Je prends sa main et nous rentrons à la maison qu'on squatte.)
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