chapitre 14

On se regarde tous, ne sachant pas quoi faire. Après ce qui me semble être une éternité de silence et de tension, on entend les personnes derrière la porte dire, sûrement à leur collègues, que personne ne répond et qu'ils vont appeler des renforts pour entrer de force. D'un coup, Mathieu balance son tablier et commence à foutre tout ce qui lui passe sous la main dans des sacs.

Mathieu : vite ! On se tire !!

Panda : mais pour aller où ??

Patron : on se démerdera, grouillez vous !

Mathieu : préparez tous vos affaires, on embarque le minimum !

(Et là, c'est le branle bas de combat. On croirait voire une scène d'apocalypse. Tout le monde court de partout, essayant de ramasser le max de ses affaires éparpillées dans la maison. J'en fais de même, évidemment. Je ramasse mon livre, la robe (enfin plutôt la nuisette) que Patron m'as filé, des vêtements, des mangas et à bouffer, principalement des boîtes de conserve. Après plusieurs secondes de chaos total, on se retrouve tous dans le salon, plus ou moins chargés avec nos bagages.)

Mathieu: c'est bon, tout le monde est là ?

Jeanne : programme Mathieu Sommet. Vous semblez oublier quelques chose.

Panda: quelqu'un as pris des brosses à dents ?

Hippie : ouais gros.

Geek: c'est sûr que je peux pas emmener la télé ??

Moi: j'ai pris des mangas au pire, Geek.

Patron: et moi, ma collection de pornos.

Jeanne : je ne parlais pas de ça. Que vais-je advenir ?

(On se regarde tous. C'est vrai... Comment faire venir avec nous un programme d'intelligence artificielle ? Je m'y connais pas trop en informatique et par pas trop, je veux bien dire pas du tout. Le masque chelou qui vole allait dire quelque chose mais elle est interrompue par des bruits venant d'en bas. Merde, les renforts !)

Jeanne : partez, je vais les retenir.

Panda : quoi mais et toi Jeanne ??

Jeanne : je me débrouillerai, humain.

Mathieu : tu es sûre ?

Jeanne : programme Mathieu Sommet. Veuillez obéir.

(On se regarde tous. Nous sommes comme des cons, dans le salon avec nos sacs et un masque qui flotte en face de nous. Patron est le premier à réagir.)

Patron : cassons nous et vite.

(Je jette un dernier regard à Jeanne et à cet appartement. Un des endroits où je me sentais chez moi. Mais pas le temps pour du sentimentalisme, là il faut s'enfuir. On commence à courir en direction du balcon. Je rappelle qu'on est au premier étage et que par conséquent, on est bien dans la merde. Surtout que Mathieu as juste une vieille voiture qui peut à peine tenir quatres personnes à l'intérieur. Petit rappel, on est sept.
Merde merde merde.)

Moi: attend, on vas sauter là ??!

Geek: mais c'est dangereux...

Panda : ouais bah on as pas le choix !

Hippie: vers l'infini et au delà, gros !

(Il saute en premier, tombant la tête la première dans un buisson. Il se relève, comme si tout était normal. Bon bah Yolo comme disent les jeunes, je saute à mon tour. L'atterrissage n'est pas agréable mais ça passe, je crois que je ne me suis rien cassée. Tout les autres lancent les sacs, qu'on réceptionne avec le hippie avant qu'ils ne sautent tous à leur tours.)

Mathieu : ok, tout le monde vas bien ?

Geek: voui...

Panda: bon c'est bien mignon mais on fait quoi maintenant ?

Hippie : j'crois j'ai une idée gros.

Mathieu : c'est pas le moment de prendre de la beuh, hippie !!

Patron : on les butes au pire ?

Mathieu : personne ne vas tuer personne !

Hippie : nan gros, je parlais de ça, là bas.

(Il désigne du doigt le vieux combi tout moche qui était garé non loin d'où un hippie sortait. Il ne nous faut pas bien longtemps pour prendre une décision, moins de trois secondes je dirais parce qu'on est en train de courir vers le type et sa caisse. Hippie allait lui demander si on pouvait lui voler sa bagnole mais Patron est plus rapide que lui et assomme le pauvre homme qui tombe au sol, ko.
On monte tous dans le van, Patron au volant et le Panda à côté de lui. Le reste, on est derrière, au milieu des motifs psychédéliques et des banquettes en faux cuir brun.
Au loin, les sirènes des voitures de polices résonnent.)

Patron : bon, où es ce qu'on vas ?

Mathieu : j'ai ma petite idée... Déjà, faut qu'on échappe au barrage de police.

Hippie : j'aime bien ce van, gros.

Panda: ho putain, y'a de la weed dans la boîte à gants !!

Hippie : de la quoi ?

Moi: oui, et il y a une porte. Je sais pas ce qu'elle fout là.

Hippie : c'est une porte, on peut faire des blagues.

(Patron part donc dans une direction indiquée par Mathieu, sans vraiment respecter le code de la route et les limitations de vitesse. Il as grillé plusieurs stop d'ailleurs. J'ai pas mon permis perso mais même moi je vois que c'est un chauffard. Il mets pieds au plancher et c'est flippant parce que ce tas de ferraille doit dater du siècle dernier et que par conséquent, il peut péter à tout moment.)

Moi: moins vite, moins vite !

Mathieu : on doit pas se faire repérer, ralentis !

Patron : rha tu m'emmerde gamin !

(L'homme aux lunettes pile d'un coup, nous faisant tous tomber des banquettes sur lesquelles on était installé. On as franchi les barrages de police je crois, on n'entend plus aucune sirènes et c'est tant mieux. Derrière, donc là où je me trouve, il y a une petite radio que j'allume.)

Radio : la police est toujours sur les traces de fuyards s'étant évadés d'un hôpital psychiatrique.

Panda: hey mais c'est vous ça !

Radio: il s'agit de Gabrielle Noodle, élève en psychiatrie et de Mathieu Sommet, un patient. Ils seraient aidé de plusieurs hommes. Ha, un instant nous avons des nouvelles de notre équipe sur place.

Geek: ils sont rentré dans la maison ?

Patron : j'en sais rien, fermez la on n'entend rien !

Radio : l'appartement où se trouverait les deux suspects as explosé, blessant légèrement trois membres des forces de l'ordre. Pour les policiers, aucun doutes, les individus recherchés étaient là.

Hippie : l'appart gros !

Mathieu : et Jeanne ?? C'est elle qui as fait ça ??

Patron : qui tu veux que ce soit d'autre ?

Moi: elle est... Morte ?

Panda : bah techniquement elle était pas vivante alors bon...

(Bilan des pertes, Jeanne notre intelligence artificielle favorite et l'appartement. On ne peut plus faire marche arrière maintenant qu'on est tous des fugitifs. On as besoin d'aide mais quiconque nous aidera sera considéré comme un criminel à son tour. Moi, je connais personne qui pourrait nous aider. Mathieu et les autres peut être, j'en sais rien. Après plusieurs minutes de routes, je me penche vers Mathieu.)

Moi: on vas où du coup ?

Mathieu : en lieux sûr.

Moi: et on risque pas de se faire choper par les flics ?

Mathieu : j'espère pas.

(On roule pendant encore un bout de temps dans une ambiance morose, une ambiance de fuyards dans un van de hippie quoi. Les couleurs qui nous feraient faire des convulsions sont trop joyeuses pour la situation actuelle et personne n'ose trop faire de blagues. Patron conduit, Mathieu as échangé sa place avec Panda pour lui servir de copilote, Panda dors, Hippie contemple la décoration, Geek regarde la route et moi... Bah je les observe.
C'est quand même une sacrée merde dans laquelle on s'est foutus.)

Mathieu : gare toi là, on est arrivé.

(Patron se gare avec la délicatesse d'un marteau piqueur dans le cul d'un nouveau né et on sort pour tomber sur une petite maison, dans un quartier pavillonnaire plutôt sympa. Mathieu s'avance dans la cour et toque à la porte tandis qu'on reste en arrière pour prendre nos affaires.
La porte s'ouvre, dévoilant des cheveux mal coiffés et des lunettes de travers.)

Antoine : Mathieu ? Mais qu'es ce que, je croyais que vous étiez recherchés par les flics !?

Mathieu : c'est le cas.

Antoine : ho.

Mathieu : ouais.

Antoine : bah qu'es ce que vous attendez, rentrez ! J'ai toujours rêvé d'héberger des criminels en fuite.

(On lui dit tous bonjour en rentrant en file indienne dans sa maison, portant nos sacs et bagages. Oui, on dirait une scène de film Disney mais bon, au point où on en est... D'un côté, si on y regarde bien on est un peu les sept nains nouvelle génération !)

Moi: salut Antoine !

Patron : c'est où les chiottes ?

Panda: coucou.

Hippie : salut gros.

Geek: coucou Antoine.

Mathieu : merci de nous aider mec.

Antoine : c'est normal, t'inquiètes.

.
Jours de cavale numéro 1:

Des flics ont trouvés l'appartement. Jeanne est morte. On squatte chez Antoine pour l'instant et on as volé un minibus à un hippie.
Je crois qu'on est vraiment dans la merde.
Fin de rapport.

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