Je me tus… Il ne fallait pas que je m’énerve où c’était fichu. Mais je la trouvais génial moi cette affiche.

Une heure plus tard, il avait tout refusé et je commençais à épuiser mes réserves…

-La onzième :

-Mais non Granger ! Tu veux faire fuir les clients ?

Je soupirais et rangeais la onzième dans la poubelle, avec toutes les autres.

Arrivée à la dernière, j’eut le plus gros faux espoir de toute ma vie. Cela faisait deux minutes qu’il l’examinait sans faire de commentaires désagréable… Un petit sourire vint prendre place sur son visage, que je frappe tous les soirs dans mes pensées.

Je cru qu’il allait valider la dernière et que l’on pourrait enfin passer à la pub dans les journaux mais… Ses sourcils se froncèrent et il annonça la sentence. Ma sentence :

-Non, finalement je n’aime pas le slogan… Mais tu t’améliore. Enfin niveau affiche, pas niveau coiffure ! Allez, on fait une pause !

Puis il sortit de la pièce. Moi, je m’affala sur une chaise en le traitant d’imbécile. Mais l’on avançait plus vite que lorsque je répondais à ses piques.

Je garda ce comportement les jours suivant. Lui continuait à lancer des blagues, mais moins, étant donné que je restais de marbre. Mais le jeudi… ça dégénéra…

Je me dirigeais vers mon travail en me rongeant les ongles. Je n’avais que deux nouvelles affiches car je m’étais endormie devant mon ordinateur. En plus, Ron m’avait pris la tête me disant que je passais plus de temps avec Malfoy, qu’avec lui. Il clamait qu’il allait partir et que je ne le remarquerait même pas, mais j’avais balayer ses remarques d’un geste de la main, lui disant que j’avais mieux à faire que de m’occuper de ses crises d’adolescent.

J’étais donc sur le chemin de la salle de travail avec la boule au ventre, n’ayant que deux nouvelles idées en réserve…

Bien évidemment, le débile de blond platine les avaient refusées. Et quand je lui ai dit que je n’en avais pas d’autre parce que je m’étais endormie… Il l’a… Comment dire ? Mal prit ?

-Comment ça tu n’as rien d’autre ? Non mais tu le fais exprès ? Tu t’es endormie ? Tu crois que ça m’amuse de venir ici pour qu’au final tu n’aies que de la merde à me proposer ? Tu veux que je le mette dans mon rapport ?

Je ne disais rien car il n’avait pas tort… Je me devais de ne rien répondre.

Malfoy ou pas, c’était mon client et je me devais de lui apporter de nouvelles idées tous les jours jusqu’à satisfaction, c’était mon travail. J’avais fait une erreur et je le reconnaissais, il fallait que je me rattrape car je pouvais me faire virer pour cela…

En face de moi je ne voyais plus Malfoy en train de me faire vivre un enfer. Je voyais un client mécontent de mon travail et dont chaque phrase me blessait.

-Granger, tu as intérêt à bosser parce que sinon je vais aller en parler à ton patron ! Je pourrais être en train de faire du chiffre d’affaire, mais je m’occupe de la campagne de mon entreprise… Mais avec une incompétente pareille ! Je ne peux pas avancer ! Ne fais pas cette tête ! Oui tu es une incompétente, tu ne sais pas faire ton travail, tu es une débutante ! Regarde-toi, tu n’es pas prête ! On arrivera à rien ! Je ne sais pas si tu le fais exprès parce que c’est moi ou si tu es réellement mauvaise dans ton travail !

Il s’arrêta là, mais chacun des mots était un couteau qui allait se planter dans mon cœur, à présent transpercé. Oui j’avais fait une erreur mais de là à me traiter d’incompétente. Cela faisait trois semaines que je m’arrachais les cheveux et que rien ne contentait Môsieur Perfection !

J’en avais les larmes aux yeux. J’étais Hermione Granger ! Je me devais de réussir tout ce que je faisais. Je ravala mes larmes, attrapa mon sac et transplana chez moi.

J’étais déterminée ! J’allais lui montrer ce que je savais faire, que j’étais loin d’être aussi mauvaise qu’il ne le prétendait ! Je voulais lui prouver, et me prouver, que M. Varlin avait eu raison de me choisir pour contenter ce pourri gâté !

J’ouvris mon ordi et commença à créer des dizaines d’affiches, essayant de me rappeler tout ce qu’il avait pu me dire.

« Strict mais pas trop »

« Avec des balais, forcément »

« Je dois être dessus, je suis le patron ! »

« Perfection »

« Qualité et Nouveauté »

« Besoin de personnel »

« Affluent aux portillon »

J’allais lui faire les plus belles affiches publicitaires qu’il ait jamais vu de toute sa misérable vie !

J’y ai passé toute ma journée, et une grosse partie de ma nuit.

Le lendemain j’étais prête à tout affronter, j’avais vingt-cinq différentes affiches dans mon sac, toutes plus superbes les unes que les autres. J’y avais mis toute mon âme, tout mon temps et toutes mes tripes !

Je ne déjeunais que peu, surexcité à l’idée de montrer à ce petit prétentieux que j'étais bien plus douée qu’il ne le pensait !

Avant de partir je m’exclama, à l’intention de Ron :

-Souhaite moi bonne chance ! Je vais lui en mettre plein la vue !

Je m’attendais à un encouragement mais au lieu de ça, il me répondit :

-Ouais c’est ça, va retrouver ton amant !

-Mais qu’est-ce que tu racontes ? C’est n’importe quoi !

Je lui fis un bisou et lui lança :

-Allez, je vais être en retard ! A ce soir !

Personne ne pouvait entraver à ma bonne humeur à ce moment précis, pas même la jalousie absurde de Ron.

Je m’avançais en chantonnant vers l’endroit que j’avais quitté précipitamment la veille.

Malfoy était déjà là, ce qui était plus que rare !

-Hello Malfoy !

-Euh… Salut Granger ? Que me vaut cette bonne humeur !

-Tu va voir que je ne suis pas incompétente, c’est tout !

Alors que je m’attendais à une remarque cinglante, il me lança un :

-Ah, j’ai hâte de voir ça !

C’était dit sans méchanceté, ni moquerie, il me fit même un sourire… Sincère ?

Ce fut assez troublant venant de lui… Mais je ne m’attarda pas dessus plus longtemps et lui déballa toute ma précieuse marchandise, fraîche de la veille.

Il ne fit aucun commentaire, se contentant d’épier mes mouvements…

Une fois que j’eus placé les 25 affiches devant mon client, ce dernier garda le silence pendant deux minutes qui me parurent interminables, puis soupira et prit la parole :

-Granger, Granger, Granger…

Ça y est c’est la fin… Il n’aime rien, je vais me faire virer…