Chapitre 12
Et si ! Je les avais pommés parmi toute la paperasse qui formait le foutoir qu’était mon bureau !
On se mit tous deux à fouiller partout dans mon bureau. On renversait tout, le temps pressant, on ne pouvait pas se permettre de perdre le dossier.
Au bout de dix longues minutes de recherche acharnée, où chacun balançait dans la pièce tout ce qui n’était pas ce qu’on voulait sur l’autre, je retrouva enfin le dossier rouge, au fin fond du dernier tiroir.
Je cria de victoire, ce qui stoppa Drago dans sa fouille de la poubelle.
On se regarda, et d’un commun accord, on se mit à courir vers le lieu de transplanage, situé dans le hall, trois étages plus bas.
A mi-chemin de notre destination, Drago, me trouvant sûrement trop lente, attrapa ma main et me tira pour que je cours plus vite.
Bien que je manqua plusieurs fois de tomber dans les escaliers et de me ramasser comme un vulgaire Troll unijambiste, cela fonctionna, et l’on arriva plus vite en bas.
Je crois qu’il ne se rendait pas bien compte de l’effet que me faisait sa main entourant la mienne, qui semblait alors minuscule. Cela me procurait un certain plaisir, que je ne manqua pas d’apprécier.
Heureusement pour moi, pour transplaner, il faut se tenir la main, donc il ne me lâcha pas.
Mais au moment de partir, une des feuilles s’échappa du dossier. On la suivit du regard, puis, regardant sa montre, il me demanda :
-T’es prête ?
-A quoi ? Répondis-je, affolée.
Il me prit par la taille et me porta pour que je puisse attraper la feuille.
On aurait dit que pour lui, je ne pesais pas plus lourd qu’une plume d’hyppogriffe. Il me soulevait avec une telle simplicité et une telle douceur que j’en oublia presque d’attraper la feuille manquante.
Presque !
Je ne suis pas si idiote, tout de même.
Une fois que je l’eût en main, il transplana dans le hall du bâtiment de la Gazette du sorcier.
Toutes les têtes se tournèrent vers nous lorsque l’on arriva.
Gêné, il me reposa sur le sol, tandis que je rangeais le papier rebelle à sa place. Mais à peine cela fait, il rattrapa ma main libre et la course poursuite était repartit jusqu’à l’étage publicitaire.
On rigola malgré tout durant notre course folle. Une fois arrivés devant le bon bureau, il ouvrit la porte sans ménagement et je déposa le dossier violemment devant la secrétaire tandis qu’il inspectait sa montre en criant :
-Et bim ! 10 heures pile !
-Qu’est-ce que je suis censée en faire ? Demanda la secrétaire, perdue.
Je regarda Drago, avec une lueur de malice dans le regard. Il acquiesça silencieusement à ma demande muette, puis je répondis nonchalante :
-Oh ça, c’est votre boulot ! Nous, on a fait le nôtre !
Puis l’on partit bras-dessus, bras-dessous, essoufflé et décoiffé.
Lorsque l’on se retrouva à nouveau dans mon bureau en bordel, avec des feuilles éparpillées sur le sol ainsi que sur les meubles, on explosa littéralement de rire.
Je pense que, ni l’un ni l’autre, n’avions vraiment remarqué le bazar que nous avions mis. On aurait dit la tanière d’un loup-garou enfermé un soir de pleine lune !
Drago s’assit sur le seul siège magiquement vide de toute paperasse, puis souffla.
Il avait raison, c’était épuisant ! J’en aurai bien fait de même, sauf que…
-Malfoy ! Je sais que tu te fourre la galanterie où je pense, mais quand même ! Il n’y a qu’un siège pas encombré !
-Tu n’as qu’à venir sur mes genoux, Chaton !
Je rougis, mais décida qu’étant la dernière journée que je passais avec lui, j’avais bien le droit de profiter et de m’amuser !
Je le pris aux mots et m’affala en toute légèreté
Hum hum…
Ou presque, sur ses genoux.
-C’était pas pour de vrai !
-Je sais ! Ris-je, tout en contemplant mes ongles comme si je m’en foutais.
Mon corps était en réalité en ébullition. J’étais collée contre lui, dans une position que l’on fait habituellement lorsque l’on est en couple.
Je ne l’ai jamais fait avec Ronald…
Vous vous demandez pourquoi ?
Tout simplement, parce qu’il n’a pas la carrure pour me porter.
Non je ne suis pas trop grosse ! C’est lui qui n’est pas assez musclé !
Je sentais que les papillons étaient de retour. Je n’étais qu’un peu gênée de cette proximité.
Le jour de la bataille de papier, j’étais réellement gênée car j’avais envie qu’il me saute dessus. Là je profitais juste d’être contre lui.
Ça n’avait pas l’air de le déranger. Je crois. J’espère !
-De toute façon, cette fois je crois que l’on n’a plus rien à faire.
-Tant mieux.
Mais évidemment, il a fallu que quelqu’un dérange ce moment magique.
On toqua à la porte et j’eus juste le temps de me relever, en époussetant mon t-shirt, que mon patron entra dans mon bureau.
Il voulut parler mais ses yeux se posèrent sur le carnage qu’était mon bureau.
Il ferma la bouche et plissa les yeux.
Tout ce que je pus dire pour me justifier fut :
-Il manquait un dossier important.
-C’est de l’art abstrait ! Se moqua le Serpentard, confortablement assis derrière moi.
-Bref ! Lança mon patron, ne voulant pas plus d’explication foireuse. J’ai ici un dossier normal. Vous le commencerez demain, après le départ de M. Malfoy.
Je le pris, tout en acquiesçant.
Une fois la porte claquée, je me retourna et lança un regard exaspéré à Drago.
-Quoi ? C’est vrai ! S’exclama-t-il, en levant les mains pour se dédouaner.
Je sortis ma baguette et lança un sort de rangement. Tout se remis à sa place et on y vit soudain plus clair.
Le blondinet se leva et me regarda d’un air grave.
-Hum, Hermione, comme… Comme on n’a plus rien à faire je vais… Retourner au travail… C’était très cool en tout cas.
-Ah oui… Oui…
Il ouvrit la bouche pour reparler mais, la referma, ne sachant sûrement pas quoi dire.
Je voulus également parler pour lui dire qu’il allait me manquer mais je me dégonfla et aucune phrase ne sortit de ma bouche…
Après un silence quelque peu gênant, il toussa puis se retourna et partit en me faisant un signe de la main.
Je resta dans la même position deux minutes après son départ. Je ne voulais pas bouger comme pour ne pas accepter qu’il était parti, définitivement…
Après avoir repris conscience, je m’affala très gracieusement sur ma chaise roulante avec une tête à en faire pleurer un Goblin, c’est vous dire.
Je laissa une unique larme couler sur ma joue pâle.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top