4 . « WHEN WILL I SEE YOU AGAIN. »
→ . QUATRIÈME CHAPITRE
When Will I See You Again - Shakka
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Shooting stars never fly for me.
Les étoiles filantes ne volent jamais pour moi.
My heart's on Mars, kinda hard to see.
Mon cœur est sur Mars, c'est un peu difficile à voir.
But you know, you know I'll see you again.
Mais tu sais, tu sais, je te reverrai.
You know, you know I'll see you again.
Tu sais, tu sais, je te reverrai.
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« Eduardo ! » La voix de Éder le tira violemment de ses pensées, tandis que le brésilien s'approchait de la table où le français avait été assis toute la soirée sans bouger.
Son ami venait de le rejoindre suivi de son copain, se traçant un chemin pour passer parmi la foule en mouvement avec tout type de réactions différentes face à ce qu'ils venaient d'entendre.
« Tu as vu le pianiste ? Et surtout, tu l'as entendu ? » Fit le plus petit des deux brésiliens avec une voix chargée d'enthousiasme, les quelques verres qu'il avait bu se faisant ressentir dans le ton de sa voix.
Eduardo cligna les yeux, sa voix restant bloquée dans sa gorge. Il ne s'était toujours pas remis de ceci, et le retour improvisé de ses deux amis l'avait fait redescendre avec les pieds sur terre.
« Oui... oui j'ai tout entendu. » Réussit-il à répondre en reprenant son souffle, sans pouvoir s'empêcher de se redresser un peu pour regarder par dessus les épaules de ses amis.
Ces deux-là s'étaient placés face à lui, en lui couvrant partiellement la vue de la scène de laquelle Aurélien était à présent descendu. Eduardo pencha à peine la tête pour pouvoir l'apercevoir discrètement.
L'homme était bel et bien descendu de la scène, et il était à présent en train de parler avec quelques-uns des présents qui étaient venus le féliciter chaleureusement.
Eduardo aurait tant désiré faire la même chose, s'excuser auprès de ses deux amis et filer voir celui qui avait conquit son cœur avant qu'il soit trop tard. Mais il ne trouvait pas le courage pour le faire.
« J'en connais un qui vient à peine d'avoir son premier coup de foudre. » Plaisanta Éder en remarquant le regard d'Eduardo derrière lui, en donnant un coup de coude à son copain tout en adressant un sourire taquin au français.
Ce dernier se surprit à rougir sous l'effet des paroles de son ami, de son groupe qui le connaissait comme personne. Ils savaient le rapport qu'il avait avec ce genre de choses, ils le comprenaient.
Étais-ce si évident que ça qu'il était tombé sous le charme d'un homme qui ne le connaissait pas en le temps d'une soirée, la durée nécessaire pour jouer quelques notes. Lui aussi, il n'avait pas été discret.
« N'importe quoi. Je... j'aime juste la manière dont il a joué. Pas lui. Enfin... aussi. Peut-être. » Chercha-t-il de mentir tant bien que mal, les mots confus confirmant les suspects du plus âgé des deux brésiliens.
C'était la première fois que ça lui arrivait. Il ne savait pas quoi faire, comment réagir face à cela et surtout comment aborder la situation. Le coup de foudre... ça lui était réellement arrivé.
« Va lui demander son numéro ! C'est l'occasion ou jamais de tomber sur quelqu'un qui te plaît réellement ! » L'incita Rodrygo en s'accrochant au bras de Éder, les yeux brillants.
« On vit qu'une seule fois. Et il faut vivre sans regrets. Fonce. » Ajouta se dernier en se décalant de manière à ce que le français puisse se lever de sa chaise pour avoir l'accès au chemin qui menait à la scène.
Eduardo se mordit la lèvre en hésitant un instant. Son cœur battait à toute vitesse, il ne savait pas si écouter ses amis ou s'accrocher à la conviction qu'il avait de ne pas avoir besoin de quelque chose d'aussi futile.
Il se décida finalement à redresser la tête pour regarder en direction de la scène, mais lorsqu'il pointa ses yeux dans la direction où Aurelien était il y a quelques instants, il s'aperçut que celui-ci avait disparu.
Le français balaya la salle du regard, mais plus aucune trace de l'homme duquel il semblait être tombé amoureux. De bien grands mots, mais qui en ce moment même prenaient tout leur intérêt.
Eduardo sentit son cœur le fissurer, une ultérieure confirmation du faite que Aurélien ne l'avait pas laissé totalement indifférent. Il était rentré dans ses pensées et n'allait plus les lâcher désormais.
« C'est pas grave... de toute façon j'avais pas envie. Ça aurait été trop chelou. » S'empressa-t-il de dire en secouant la tête face aux regards interrogateurs des deux brésiliens.
Sans leur laisser le temps de répondre, il se leva de sa chaise, en remettant celle-ci sous la table à laquelle il avait passé toute la soirée jusqu'à là.
« Il est tard... mieux vaut qu'on rentre. Je vais chercher Pablo et Viní. Attendez-moi près de la sortie du bar. » Fit-il d'une voix autoritaire qui le surprit lui-même, avant de s'engouffrer dans la foule.
Il n'avait pas d'autres mots à dire, pour décrire comment il se sentait, tandis qu'il passait au milieu des présents tout en se regardant autour. Un peu pour chercher Aurélien, un peu pour repérer ses deux autres amis.
Manque de chance pour le premier, mais bonne pioche pour les seconds. Car il ne tarda pas à trouver le brésilien et l'espagnol contre le mur du bar opposé à celui où il était lui précédemment.
Les deux étaient en train de s'embrasser avec fougue, impliqués dans un baiser bien trop intense pour un lieu publique. Visiblement ils avaient décidé de résoudre leur dispute à leur manière.
Car Viní avait jugé bon de plaquer son copain contre le mur du bar et s'attaquer à sa bouche tout en tenant fermement ses hanches, tandis que Pablo avait les bras passés autour des épaules de son copain pour s'y accrocher comme si sa vie en dépendait.
Lorsqu'ils remarquèrent la présence de Eduardo malgré l'alcool qui tournait dans leurs veines, le français les sépara en leur disant rapidement qu'il était temps de rentrer.
Les deux ne manquèrent pas de se plaindre lorsqu'ils furent presque traînées vers la sortie du bar où attendaient déjà Éder et Rodrygo, qui lancèrent à Eduardo un regard compatissant.
Ce dernier s'attarda un instant avant de sortir effectivement de la structure en dehors de laquelle la nuit profonde les attendait. Il ne savait même pas qu'elle heure il était.
Il lança un dernier coup d'œil derrière lui, dans l'espoir d'apercevoir au moins une ultime fois Aurélien, mais celui-ci n'était plus visible dans la foule.
Peut-être qu'il y était encore, peut-être qu'il était parti en douce après avoir parlé avec quelques-uns des présents. Le français chassa ces pensées avec le cœur gonflé.
Tandis qu'il montait dans sa voiture sur le siège du conducteur, les regrets prirent possession de lui. Il se maudissait de ne pas avoir osé faire quelque chose.
Il aurait dû faire comme lui avaient dit les deux brésiliens. Où dès le début il aurait dû intervenir lors de la dispute entre le barman et Aurélien, pour rester au moins imprimé dans les souvenirs de ce dernier.
Le français attacha sa ceinture de sécurité et démarra le moteur du véhicule après s'être assuré que ses quatres amis étaient bien là. Pablo assis à la place du passager, et les trois brésiliens à l'arrière.
Lorsque la voiture se mit en marche, la musique dans le véhicule se synchronisa automatiquement sur la dernière chanson qu'ils avaient écouté dans la voiture avant de garer celle-ci devant le pub.
« When Will I See You Again » de Shakka. Eduardo n'y prêta pas attention, s'empressant de commencer à conduire dans les rues de Madrid illuminées par les réverbères.
Pablo s'était endormi rapidement, tandis que les trois brésiliens entre eux parlaient les uns sur les autres en couvrant presque la musique que Eduardo écoutait distraitement.
« When will I see you, see you, see you again ? »
Les mots exprimaient à la perfection le ressentit actuel du français face à la situation qu'il venait de vivre. Les remords, le faite de ne pas avoir eut le courage de faire quelque chose.
Il ne savait pas si il aurait eut un jour l'occasion de recroiser l'homme qui avait capturé son cœur. Ce pianiste si talentueux, ce rêveur différent de la masse.
Il avait dit qu'il faisait des études en commerce, il avait son nom et son âge, des informations que Eduardo y avait bien entendu enregistré dans sa mémoire. Peut-être qu'il aurait réussi à le retrouver en se basant sur ces informations
Il eut le temps d'y penser, en déposant d'abord Éder et Rodrygo chez eux, et ensuite Pablo et Viní. Il échangea très peu de mots avec eux pendant le trajet. Engager une conversation raisonnable avec ses amis défoncés n'était pas une idée brillante.
Avec Viní et Pablo c'était impossible de parler, tandis que Éder et Rodry étaient restés silencieux après avoir vu le français voir l'homme de sa vie disparaître sous ses yeux.
Lorsqu'il rentra finalement chez lui au beau milieu de la nuit, Eduardo ne fût encore une fois pas épargné par ses pensées envahissantes. La chance était que le landemin, samedi, il aurait pû dormir même toute la journée si il le souhaitait.
Il n'avait pas envie de profiter du week-end pour sortir. Il préférait plutôt rester enfermé chez lui, vu les deux jours de pluie qui étaient prévus samedi et dimanche.
Il regrettait d'ailleurs de ne pas apprécier l'alcool, car dans cette situation où ses pensées le rongeaient de l'intérieur, oublier momentanément grâce à ça aurait été fort utile.
Au lieu de ça, il s'empressa de prendre une douche pour ôter ces vêtements qu'il avait porté toute la soirée, en s'habillant simplement d'une boxer sombre. Il remerciait le mois de Juin d'être aussi chaud pour lui permettre de ne pas s'encombrer au niveau vestimentaire.
De toute manière, il vivait seul. Il pouvait même rester debout jusqu'à 4 heures du matin, puisque le sommeil ne l'avait pas atteint jusqu'à là.
Eduardo éteignit toutes les lumières de son habitation, en laissant allumée uniquement la petite lampe à son bureau, dans sa chambres près du lit où il dormait constamment seul.
Avec comme unique compagnie celle des posters qu'il avait aux murs, certains en style vintages, et d'autres reflétant sa passion pour le foot, pour le Real Madrid en particulier. En plus de la lampe qui illuminait faiblement la chambre d'une faible lueur dorée.
Son carnet aux fines lignes grises et son stylo à bille, était tout ce qui lui servait pour se vider la tête. Une activité qu'il faisait à longueur de journée.
Une passion, un rêve. Eduardo aimait écrire, plus que tout. C'était la seule façon pour lui de se vider la tête, celle d'écrire des textes, de transcrire ses pensées ou même uniquement les quelques mots insignifiants.
Le français s'asseya à la chaise, en silence, en ouvrant son cahier. Bientôt le seul bruit audible fût celui du stylo qui gribouillait sur la page blanche qui se remplissait peu à peu.
Aucun autre bruit dans la nuit sombre à part ça, à l'exception de celui de sa propre tête qui refusait de lui concéder un instant de paix suite à cette soirée qui avait chamboulé sa vie.
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voici finalement une autre mise à jour de cette histoire, après tout ce temps !
certains des chapitres sont déjà écrits mais je suis tellement en manque de temps et de motivation qu'il m'est même compliqué de les relire pour les publier ensuite.
bref, je reprendrai avec plus de régularité au plus vite j'espère !
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