1 . « I WILL SURVIVE. »
→ . PREMIER CHAPITRE.
I Will Survive - Gloria Gaynor
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Oh no, not I, I will survive.
Oh, non, pas moi, je survivrai.
Oh, as long as I know how to love, I know I'm still alive.
Oh, tant que je sais aimer, je sais que je suis toujours en vie.
I've got all my life to live, and I've got all my love to give.
J'ai toute ma vie à vivre, et j'ai tout mon amour à donner.
And I will survive, I will survive, hey hey.
Et je survivrai, je survivrai, hey hey.
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« Eduardo, dépêches-toi ! » La voix du plus fou des brésiliens l'interpella lorsque le français descendit de la voiture, en se préoccupant immédiatement de fermer son véhicule pour ensuite glisser les clefs dans sa poche.
Eduardo n'aimait pas sortir le soir, encore moins si il s'agissait d'aller dans un pub chaotique où l'alcool et la drogue tournaient au milieu de gens qui dansaient collés les uns aux autres au rythme de la musique assourdissante.
Pourtant, Viní lui avait assuré que l'endroit qu'il avait choisi était quelque chose d'étrangement calme pour être un local au centre de la ville de Madrid, dans laquelle il habitait depuis deux ans.
Quelque chose en style années 90', le genre de choses que le français aimait fréquenter lorsqu'il était obligé par son groupe d'amis à sortir pour fêter n'importe quel truc qui passait par la tête du plus fou des trois brésiliens.
Cette fois par contre, le prétexte pour aller fêter n'était pas stupide. L'été arrivait, et leur année de cours universitaires allait se terminer dans moins d'un mois. Il fallait donc célébrer en profitant de la chaleur de cette soirée.
Eduardo n'avait finalement pas refusé cette proposition, puisque leur petit groupe avait décidé d'y aller. Tous ensemble, comme ils avaient l'habitude de faire depuis longtemps. Lui, Viní, Pablo, Rodry et Éder.
Le français avait opté pour des vêtements relativement discrets, rien d'extravagant, mais en thème avec le local dans lequel ils allaient pour passer ce vendredi soir, et profiter un peu de la vie comme avait dit Viní.
Un t-shirt couleur crème avec le logo des Radiohead en noir avec un pantalon de la même couleur, en plus d'une veste marron à carreaux glissée au dessus de ses épaules.
En ajout à cette tenue méticuleusement choisie, Eduardo avait décidé de garder ses cheveux détachés, les longues mèches tressées aux pointes blondes retombant sur ses épaules avec grâce.
Pour ce qui concernait son groupe, Pablo avait une simple veste en cuir avec un t-shirt blanc et une paire de jeans classiques, tandis que les trois brésiliens avaient chacun un blouson d'une couleur différente.
Rouge pour Viní, bleu pour Éder et vert pour Rodrygo. Les uns à côté des autres, ils donnaient l'impression d'être les personnages du dessin animé «Alvin et les Chipmunks».
« Ça m'a l'air bien ici, en fin de comptes. » Fit Éder en regardant d'un œil attentif l'extérieur du bar illuminé par quelques petites lampes, tandis que la pénombre de la nuit tombée les entourait.
Le plus âgé des brésiliens n'était pas convaincu initialement par la perspective d'aller dans cet endroit particulier, mais il avait finalement accepté, notamment lorsque son copain Rodrygo avait montré son enthousiasme face à la proposition de Viní.
« Mais oui c'est bien. En plus Eduardo va pouvoir en profiter pour draguer un peu, ici c'est parfait. » Lâcha ce dernier en lançant un regard taquin au français, que celui-ci réussit à apercevoir malgré la pénombre évidente.
Eduardo le fulmina du regard en plissant les yeux. Viní était toujours taquin, parfois dans l'excès. Le français leur avait répété maintes et maintes fois qu'il n'était pas intéressé par une relation, mais comme par miracle Viní l'oubliait toujours.
Le jeune homme aux cheveux longs savait ce que le brésilien voulait dire. Que dans ce genre d'endroit il pouvait rencontrer des gens différents, qui lui ressemblaient, mais ça revenait au même.
Avant que Eduardo ne puisse contrebattre en envoyant Vinícius balader ou en le menaçant de le laisser rentrer à pieds, le copain du plus fou de la bande intervint en se tournant vers lui d'un coup.
« Ici c'est parfait ? Comment ça ici c'est parfait ? Tu te fous de moi ? Tu as besoin de draguer toi aussi ? » Cracha Pablo en fulminant du regard Vinícius, avant de croiser les bras contre sa poitrine.
Le petit couple espagno-brésilien était ce qu'il y avait de plus extravagant sur cette terre. Les deux avaient un caractère bien trempé et un ego qui dépassait les limites du tolérable.
Ils passaient plus de temps à se taper dessus plutôt qu'à s'échanger des mots doux comme deux amoureux classiques, ce qui rendait chacune des journées qu'ils passaient ensemble tout sauf ennuyeuses.
Eduardo les aimait malgré tout. Il était attaché à son petit groupe d'amis soudé, aux deux couples qui le formaient et à tout ce qui allait avec, bonheur et malheur.
« Bon tu sais, quand Viní est ivre, il est capable de trouver même une plante attirante, donc fais gaffe Pablo. » Fit Rodrygo avec un ton taquin, son bras glissé autour de celui de Éder à ses côtés, près de Eduardo.
« En même temps, c'est pas compliqué... » Marmonna Viní d'un ton de voix délibérément élevé, de manière à ce que l'espagnol puisse l'entendre.
Et la réaction de celui-ci ne se fît pas attendre, en confirmant une fois de plus que leur routine quotidienne se basait sur s'insulter et se provoquer réciproquement.
« Espèce de salaud... je te déteste. » Fit l'espagnol en fronçant les sourcils, tout en rehajustant sa veste en cuir et son t-shirt en dessous, après avoir fulminé du regard Vinícius.
Eduardo cacha un petit sourire amusé par la situation dans laquelle ils se trouvaient, en pleine dispute devant l'entrée du bar devant lequel il avait garé sa voiture.
« Faites l'amour et pas la guerre... » Soupira Éder en levant les yeux au ciel, chose qui fit rire Eduardo et Rodrygo, tandis que le couple en pleine dispute se tournait vers le plus âgé des brésiliens.
« Crois-moi, on va le faire plus tard, ça... » Répondit Viní en adressant un sourire charmeur à son copain, qui lui gardait toujours les sourcils froncés face au brésiliens malgré la légère rougeur qui avait pris place sur ses joues après cette phrase.
C'était comme ça, avec eux. Ils se disputaient et la minute d'après ils étaient redevenus un couple, et la minute d'après encore ils s'embrassaient comme si rien autour existait.
« Vous avez intérêt à pas trop boire, j'ai pas envie de raccompagner chez eux une bande de alcoolisés en étant le seul sobre dans le groupe. » Fit d'un coup Eduardo en s'adressant au groupe tout entier avec un regard sévère.
Il avait fait ce sacrifice de laisser ses amis s'amuser, pour après les raccompagner à leurs respectifs appartements avec sa voiture en lui, restant sobre. De toute manière, il n'aimait pas les boissons alcoolisés, donc cela ne lui posait pas tant de problèmes.
« D'accord maman, promis. » Répondit Rodrygo d'une petite voix en hochant la tête comme un élève diligent, tandis que Pablo restait muet, conscient qu'il n'allait pas respecter cette règle.
« C'est toi qui t'es proposé, donc c'est toi qui en paye les conséquences monsieur l'abstème ! » Cria presque Viní en direction de Eduardo, qui le gratifia de sa provocation avec une doigt d'honneur.
« Bon, on rentre dedans ? Ou on est venus pour rien ? » Fit Éder en se redressant légèrement aux côtés de son copain bien plus petit, en profitant pour passer un bras autour des épaules de celui-ci.
« D'accord, on y va ! C'est chacun pour soi à partir de maintenant ! » Décréta Viní en attrapant la main de son copain encore mi-enervé avant de se diriger vers l'entrée du bar illuminé au milieu de cette nuit où les étoiles étaient à peine visibles.
Le couple des deux brésiliens fit de même, en se dirigeant main dans la main vers l'entrée du local, jusqu'à disparaître à l'intérieur comme l'avait précédemment fait le couple espagno-brésilien.
Eduardo les laissa y aller en premier, en lançant un coup d'œil à sa voiture à l'arrière avant de se concentrer sur ce qu'il y avait devant lui, la façade illuminée par les lumières.
Le français s'arrêta un instant avant d'entrer, en préférant momentanément admirer l'extérieur du pub en style années 90', sur les tons du brun et de l'or, avec supplément de vinyles et affiches de concerts pouvant être aperçues à l'intérieur.
En effet, c'était exactement le genre d'endroit qu'il aimait. Il avait pris soin de décorer son appartement dans ce style là, et il écoutait justement de la musique provenant de cette décennie là, et de toute l'époque qui précédait les années 2000.
Peut-être que Viní avait raison. Peut-être que ici il allait trouver quelqu'un comme lui, passionné de musique et écarté de la tranche des jeunes de son âge. Peut-être quelqu'un de plus âgé, peut-être un homme.
Une relation n'était pas ce que Eduardo cherchait, au contraire il y évitait tant bien que mal. Il était le seul célibataire du groupe et il essayait de se convaincre que ceci ne le gênait pas.
Même si il devait avouer qu'il aurait aimé quelqu'un qui le prenne dans tendrement dans ses bras comme Éder faisait avec Rodry, ou quelqu'un qui le fasse rire comme Viní se faisait rire Pablo.
Eduardo chassa cette pensée d'un revers de la main imaginaire, avant de se décider finalement à entrer dans les lieux de l'endroit choisi par son ami où il allait passer la soirée. Seul et sobre, d'ailleurs.
À l'intérieur, la musique résonnait sur les notes de la chanson « I Will Survive » de Gloria Gaynor, avec les gens chantant et dansant au milieu de la piste libre vers l'arrière du pub.
Adossé au mur le plus lointain de celui-ci, il y avait une scène en bois comme celles dans les vieux pubs où des artistes et des groupe naissants jouaient de la musique pour les clients.
Au dessus de cette scène, un piano à queue couleur ébène y était déposé, semblant inutilisé depuis beaucoup de temps et ayant désormais intégré le décor du bar.
Eduardo évita d'aller au milieu de l'emplacement où les gens dansaient, cherchant tant bien que mal de repérer ses amis au milieu de tous ses inconnus aux milles vies différentes.
Le couple des brésiliens s'était rapproché du stéréo qui diffusait la musique, chacun avec un verre dans la main, pour danser au rythme des notes du refrain de la chanson.
« Oh no, not I, I will survive. Oh, as long as I know how to love, I know I'm still alive. »
Pour ce qui concernait le couple espagno-brésilien, Pablo et Viní s'étaient rapprochés du comptoir pour commander à boire. Selon ce que le français apercevait, les deux étaient encore en train de se disputer pour quelques raisons inconnues.
Eduardo décida d'aller s'installer à une table vide près du mur décoré par des affiches vintages, au milieu de gens qui avaient préféré s'asseoir pour boire plutôt qu'aller danser sur la piste.
Le français prit une table à l'écart de celle des autres, en regardant distraitement la carte des boissons qui était posée sur la table, malgré son désintérêt de commander quelque chose, tout du moins pour le moment.
Il avait la chance d'avoir choisi un emplacement qui lui permettait d'avoir une vision complète de tout ce qui se passait au sein du bar, gardant à l'œil l'entrée du bar et la scène qui étaient l'un opposé à l'autre.
Avec sa chaise adossée contre le mur, Eduardo pouvait voir tout ce qui se passait. Le comptoir était à sa droite, il avait donc moyen de pouvoir commander à boire sans avoir besoin de se lever de sa chaise.
Le français regrettait de ne pas avoir amené son carnet avec un stylo pour écrire quelques lignes aléatoires, en suivant sa passion d'écrivain. Ou tout du moins ses écouteurs pour écouter de la musique dans son coin.
Mais cette soirée n'aurait eut aucun intérêt, sinon. Son objectif était de profiter de la vie, toujours en citant les paroles de Viní. Et pas de rester dans son coin comme l'introverti qu'il était.
Mais comment est-ce que Eduardo s'y serait pris ? Comment se laisser aller si ses seules préoccupations étaient ses études universitaires ? Il y avait très peu d'espace dans sa tête pour les activités secondaires, en excluant bien entendu sa passion singulière pour l'écriture.
Le français laissa son dos reposer contre l'arrière de la chaise, en rehajustant ses les mèches le long de ses cheveux et en laissant ses yeux parcourir toute la vaste pièce du bar tandis que la musique retentissait.
« I've got all my life to live, and I've got all my love to give. And I'll survive. I will survive, hey, hey. »
Le français aimait cette chanson. Lors de la victoire de la France lors de la Coupe du Monde 1998, elle avait été la musique symbole de leur réussite. Eduardo n'était pas né, mais en écoutant ce son il avait réellement l'impression d'avoir vécu le graal de l'équipe nationale.
Si toutes les chansons allaient être dans ce style là, alors Eduardo ne pouvait pas se lamenter.
Il le savait, il allait passer sa soirée assis là, en remuant à peine la tête au rythme des notes des chansons qui allaient s'alterner pendant toute la soirée, tandis que les gens autour de lui dansaient et profitaient ensemble.
Un début de soirée qui s'avéra ennuyant, tout du moins jusqu'à ce qu'une silhouette inconnue franchisse la porte de l'entrée du bar en capturant immédiatement l'attention d'Eduardo.
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Et voici pour vous le tout premier chapitre de cette nouvelle fanfiction, qui a été écrit en Mai.
Il dépasse les 2000 mots, et mon objectif est de faire ainsi pour chacun des chapitres de cette fanfic.
J'espère que vous avez apprécié en tout cas. Je serais ravie d'avoir vos impressions et vos attentes sur cette nouvelle histoire !
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