-Aomine ! Réveillez-vous !

Aomine ouvrit les yeux, se redressant si brusquement sur sa chaise qu'il en tomba. Son voisin de table, Kise Ryouta, lui jeta un regard inquiet. Le bleu grogna de mécontentement, levant les yeux vers son professeur furibond, qui semble vouloir l'assassiner du regard. Il a fait quoi encore ? Ah oui...

Il dormait.

-C'est la troisième fois cette semaine, beugla le professeur.

-Ce n'est pas ma faute si votre cours est ennuyeux.

-Si je vous prends encore une fois en train de dormir durant mon cours, vous serez collé tous les samedis du mois !

Aomine hocha la tête, même s'il n'avait pas du tout écouté ce que le vieil homme lui a dit. Néanmoins satisfait, ce dernier retourna au tableau pour reprendre son cours. Aomine se réinstalla sur sa chaise, et immédiatement un pot de colle nommé Kise s'accrocha à son bras, le secouant fortement.

-Mais tu te rends compte de la situation, chuchote-t-il.

-Ouais. J'ai envie de vomir.

-Non, pas cette situation ! Si tu dors encore tu seras collé !

-Et alors ?

Aomine avait déjà été collé avant. Et que faisait-il durant ses heures de colles ? Dormir. Quoi ? C'est un adolescent en pleine croissance, et en plus il joue au basket. Forcément, il est très fatigué. Kise était du genre à paniquer pour rien. Il n'y avait pas de quoi en faire tout un plat.

-Kurokocchi ! Explique-lui toi, gémit le blond.

Le petit bleu releva la tête à l'entente de son prénom. Bien que son visage n'exprime aucune expression, il était ennuyé d'être celui qui devait expliquer à Aomine a quel point il est dans la merde. Il jeta un coup d'œil à Midorima, qui détourna le regard. Murasakibara en fit de même et Kise avait les larmes aux yeux, lui donnant l'apparence d'un chiot. Comment résister ?

-Si tu es collé, c'est le samedi, explique Kuroko.

-Je sais.

-Tous les samedis du mois.

-Je ne vois pas où tu veux en venir...

-Samedis où on a des matchs importants.

Aomine fixa Kuroko, impassible. Les secondes passèrent lentement, si bien que Kuroko se demanda si son ami était bloqué. Il s'imagina une barre de téléchargement au-dessus de sa tête. Lorsqu'elle arriva au bout, Aomine écarquilla les yeux. Il se leva de sa chaise bruyamment, faisant sursauter Kise et se retourner le professeur.

-Qu'est-ce que vous avez encore ?!

-Euh... Je me suis coincé le doigt dans ma trousse.

Excuse totalement pourrie, mais le prof n'avait pas envie de comprendre. Il retourna à son cours, laissant Aomine se rassoir, sous les rires plus ou moins discrets des autres élèves. Mais il n'en avait que faire. C'est vrai, il y a plus grave qu'une petite humiliation devant sa classe. S'il est collé, et qu'il ne peut participer à aucun match, alors ses compagnons vont gagner le tournoi sans lui. Hors de question que Kise lui vole la vedette !

-Je ne dois surtout pas m'endormir !

-Bien dit Aominecchi !

-Tu ne me bâteras pas Kise...

-Hein ? De quoi tu parles ?

-Rien, t'es trop naïf.

Kise cligna des yeux, ne comprenant rien. Mais bon, il laissa tomber. Midorima redressa ses lunettes sur son nez et jeta un regard en biais à son compagnon perturbateur.

-Tu sais Aomine, si tu te fais coller, il n'y a pas que le prof qui sera sur ton dos.

-Hein ?

-Si Akashi apprend que tu rates les matchs à cause de ton manque de sommeil...

-Tu as peu de chance de survie, termine Murasakibara.

-Murasakibara, on ne mange pas en classe !!!

Tandis que le garçon aux cheveux violets se faisait confisquer ses bonbons, Aomine réfléchit aux paroles de ses compagnons. C'est vrai que Akashi ne serait pas très content s'il se faisait coller, et il se prendrait une sacrée dérouillée. Mais bon, il ne court aucun risque, puisque Akashi n'est même pas là aujourd'hui. Il n'entendra pas parler de cette histoire. Il a juste à rester éveillé et il pourra jouer match d'ouverture Samedi, ainsi que tous les autres.

-Ce sera trop facile, ricane-t-il.

***

-C'est trop dur, hurle Aomine.

Il fit la moue, piquant nerveusement ses baguettes dans son bentô. Lui et ses coéquipiers mangent ensemble sur le toit de leur collège. Il avait tenu toute la matinée sans dormir, mais contrairement à ce qu'il pensait, se concentrer était extrêmement difficile. Kise lui tapota l'épaule pour le réconforter, alors que les trois autres l'ignorèrent royalement.

-Comment vous faite, se plaint Aomine. Vous n'êtes pas normal !

-Tu es le seul à ne pas pouvoir suivre un cours sans dormir, réplique Midorima. C'est toi qui n'es pas normal.

Kuroko hocha la tête. Pour une fois que ces deux-là sont d'accord... Aomine pesta et manga son bentô en marmonnant que c'était injuste de lui demander tant d'effort. Kise lui fit remarquer que c'est la base, qu'on attend de lui qu'il soit attentif comme tous les autres. Il se reçu un coup de poing sur le crâne et se dit de s'abstenir de tout commentaire à l'avenir.

-Dis-toi que tu le fais pour le basket, marmonne Murasakibara.

-Et pour vivre, ajoute Kuroko.

Bizarrement, cette dernière remarque remotiva Aomine. Il se répéta plusieurs fois de ne pas dormir, se pinçant dès qu'il sentait ses yeux se fermer. Il devait tenir à tout prix la dernière heure, car ils vont retrouver le professeur de l'enfer, celui qui a fait planer cette épée de Damoclès au-dessus de sa tête. Il ne devait pas lâcher, ne serait-ce que pour pouvoir voir la lumière du jour un matin de plus.

-Je vous jure les gars, je vais y arriver !

A peine les cinq premières minutes de leur dernier cours de la journée passèrent que sa tête tomba sur la table. Kise se donna une claque, mais en même temps il n'était pas surpris. C'est Aomine après tout. S'il ne court pas partout et qu'il doit rester assis sur une chaise, il s'endort automatiquement. Le blond le secoua.

-Aominecchi, réveille-toi.

Aucune réaction. Il essaya plus dort.

-Aominecchi ! Je t'en supplie, ouvre les yeux ?!

Le bleu ouvrit la bouche et laissa un petit ronflement sortir d'entre ses lèvres. Kise commençait à paniquer. Ce n'est plus qu'une question de temps avant que le prof ne trouve Aomine en train de roupiller sur sa table et ne le colle tous les samedis du mois. Il se tourna vers ses amis.

-Les gars, je n'arrive pas à le réveiller !

-Frappe-le, propose Midorima.

-Ok, j'essaie !

Kise abattit doucement la paume de sa main sur la joue d'Aomine. Évidemment, ça n'eut aucun effet.

-Plus fort, peste Midorima.

-Je ne peux pas ! Je vais lui faire mal !

-C'est le but andouille !

Kise essaya un peu plus fort. Aomine se contenta de grogner, chassant la main de son camarade comme s'il s'agissait d'une mouche qui l'embête. Kuroko se saisit de sa grande règle en plastique, se pencha par-dessus sa table et l'asséna violemment sur le crâne d'Aomine. Le bruit résonna dans la salle et le professeur se retourna.

-Qu'est-ce que c'était ?

Sans réfléchir, Kise se jeta par terre, les mains en l'air. Le professeur et toute la classe le fixa sans comprendre. Le blond prit un air penaud et expliqua.

-Je me suis cogné, j'ai mal.

-Au point de vous jeter par terre ?

-Mon corps est fragile monsieur.

Le prof secoua la tête, consterné, puis reprit son cours. Kise se réinstalla sur sa chaise, ravi d'avoir détourner l'attention de tout le monde d'Aomine. Kuroko regarda avec tristesse sa règle désormais cassée en deux. Il fouilla dans son sac pour prendre une règle en métal. Il la leva au-dessus de sa tête, mais Kise le stoppa.

-On va peut-être trouver autre chose !

-D'accord. Je vais essayer de lui donner des coups de pieds.

Kuroko se pencha en arrière sur sa chaise, tendant sa jambe sur sa table. Il donna une série de coup de pied à Aomine, qui ne broncha pas. Mordillant sa lèvre inférieure de concentration, Kuroko donna un coup plus puissant que les autres. Aomine grogna et fit un grand mouvement de bras, comme pour frapper la personne qui lui faisait mal. Il éjecta Kise de sa chaise, qui se ratatina par terre dans un grand bruit. Le professeur se retourna.

-Décidément Ryouta, vous ne tenez plus sur votre chaise.

-Euh... Elle n'est pas stable.

-Échangez avec votre voisin peut-être.

Pour le prof, c'est moins grave si c'est Aomine qui a la chaise bancale... Kuroko donna au même moment un coup de pied qui éjecta Aomine de sa chaise, donnant l'illusion que le bleu s'était jeter comme Kise précédemment. Le professeur le dévisagea, se demandant si c'était une mode de tomber au sol de cette manière. Le blond se précipita pour remettre Aomine, toujours endormit, sur sa chaise, pendant que le prof, qui n'a rien vu, reprend son cours.

-Ça ne marche pas !

-T'es violent Kurochin, ricane Murasakibara.

-Cet idiot, s'il ne s'endormait pas s'en arrêt, peste Midorima.

Il fouilla dans son sac, sous le regard intrigué des trois autres. Ils écarquillèrent les yeux lorsque le jeune adolescent aux cheveux verts sortit une paire d'aiguilles. Devant leur air surprit, Midorima remonta ses lunettes sur son nez.

-Mon objet chanceux du jour.

-Tu veux le piquer, demande Kuroko.

-Peut-être que ça marchera mieux que les coups de pieds ou de règle.

-Fait le dans le cul.

Cette remarque fut ignorée par tout le monde. Désolé Kuroko... Lentement, Midorima approcha son aiguille vers Aomine, l'enfonçant violemment dans ses hanches. Il sursauta si fort que les quatre collégiens se levèrent d'un bond, surprit. Le professeur claqua ses mains sur son bureau, en ayant marre que ce groupe de basketteur mette la pagaille dans son cours.

-Que se passe-t-il encore ?!

-Euh... Il y a une araignée, s'exclame Kise.

Toutes les filles de la classe hurlèrent. Le prof leur répliqua sèchement qu'ils n'avaient qu'à l'écraser. Kuroko remarqua que Aomine ouvrit la bouche pour ronfler. Voulant dissimuler le bruit, il se jeta par terre au même moment, sous les yeux sidérés de son professeur.

-Je l'ai tué, déclare le plus petit.

-Je vais changer de boulot, pense le professeur.

Malheureusement, Aomine choisit ce moment pour ronfler une fois de plus. Les quatre collégiens échangèrent un regard terrorisé. Le professeur fronça les sourcils et fit un pas en avant, scrutant la salle.

-Quel était ce bruit ?

-Mon ventre, s'écrit Murasakibara.

-N'avez-vous pas mangé ?!

-Oui mais ce n'est pas assez pour moi et vous m'avez pris mes bonbons.

Poussant un soupir agacé, le professeur lui rendit son paquet. Qu'a-t-il fait pour mériter une classe aussi bizarre et effrayante ? Il s'excusa auprès des élèves et quitta la salle dans l'intention d'aller se chercher un verre d'eau. Murasakibara sourit, content d'avoir retrouvé ses friandises, mais Kuroko lui prit le paquet des mains.

-Hé, proteste-t-il.

-Peut-être que l'odeur de la nourriture va le réveiller.

Il tendit le paquet à Kise, qui s'en saisit immédiatement.

-Kurokocchi, tu es un génie !

Il agita les bonbons sous le nez d'Aomine. Ce dernier sentit l'odeur, et de la bave commença à couler. Mais contre toute attente, il ne se réveilla pas. Il saisit le poignet de la blonde et y planta violement ses dents. Kise poussa un petit couinement de douleur et asséna son poing sur le crâne d'Aomine au moment où tous les yeux se posèrent sur lui.

-Ne faites pas attention, ils se battent, soupire Midorima.

Les élèves retournèrent à leur occupation, tandis que Kise pleurniche dans les bras de Kuroko pour son poignet maltraité. Murasakibara récupéra ses bonbons en sifflant joyeusement et Aomine était encore plongé dans ses rêves. Il faut croire que rien, à part le professeur beuglant comme un poulet effrayé, ne pouvait le réveiller.

-Je capitule, déclare Midorima. Je ne vois pas ce que nous pouvons faire.

-On ne peut pas abandonner Aominecchi comme ça !

-Si Akashi était là, il saurait quoi faire, dit Murasakibara.

-Il est à une réunion obligatoire des capitaines des équipes participant au tournoi, rappelle Kuroko.

-De plus, s'il était là, Aomine serait plongé dans un sommeil éternel.

Les quatre collégiens hochèrent la tête d'un commun accord. S'ils voulaient sauver leur ami, ils devraient se débrouiller pour le réveiller, ou le cacher à leur professeur jusqu'à la fin du cours. Ce dernier revient d'ailleurs en classe.

-Je vais vous distribuer des feuilles, déclare-t-il.

-Merde, pensent les quatre amis.

Le professeur commença à passer dans les rangs pour donner les copies. D'habitude, il ne distribue jamais lui-même, mais comme par hasard aujourd'hui si ! Le voyant approché, Kise paniqua et poussa Aomine, qui tomba tête la première dans son sac. Le professeur arriva à leur table et le regarda.

-Qu'est-ce qu'il fait ?

-Il cherche sa trousse.

-Celle qui est sur sa table ?

-Ça lui fait plaisir de chercher.

Le prof déposa deux copies sur la table et poursuivit. Il en avait assez d'essayer de comprendre ces gamins. Kise profita qu'il avait le dos tourné pour l'attraper par les épaules et le tirer. La tête d'Aomine tapa un grand coup contre la table, reposant ensuite sur la feuille distribuée et le professeur se retourna.

-Euh... N'est-il pas trop près pour lire ce qui est écrit.

-Il a de très bons yeux.

-Un jour, vous allez me faire pleurer, pense le professeur.

Il se dépêcha de finir la distribution et alla s'assoir à son bureau, essayant de se concentrer sur autre chose pendant que les élèves travaillent. Midorima, Kuroko et Murasakibara ne purent qu'applaudir le talent d'improvisation de Kise.

-On fait quoi maintenant ?

-On pleure de défaite ?

-J'ai beau cherché, je ne vois pas ce qui pourrait lui faire ouvrir les yeux !

On frappa à la porte. Le professeur ouvrit et les quatre collégiens écarquillèrent les yeux en voyant Akashi entrer, suivit de Momoi. Là, ils étaient bien dans la merde. Akashi allait forcément remarquer que Aomine dormait, et s'en serait fini du joueur de basket. Le professeur salua respectueusement Akashi et lui demanda pourquoi il était venu, étant donné qu'il avait prévenu de son absence pour ka journée.

-Pardon d'interrompre le cours, mais je dois prévenir mes coéquipiers.

Au moment où il tourna la tête vers ses amis, Aomine ouvrit les yeux et se redressa, sous les regards consternés de ceux qui se battaient depuis presque une heure pour qu'il émerge. Le bleu ne semble pas perturbé, agissant comme s'il était conscient depuis le début.

-Mais alors, pense Kise. Il n'y a que la voix d'Akashi qui peut le réveiller !!!

Il avait envie de pleurer. Kuroko avait envie de rentrer chez lui se reposer. Midorima avait envie de tuer Aomine pour être si con. Murasakibara, lui, avait juste envie de manger, ce qu'il fit d'ailleurs. Akashi s'approcha d'eux, intrigué par leur attitude étrange, mais ne faisant pas de commentaire.

-Les dates pour le tournoi ont changées. Nous commençons le mois prochain.

-On a fait tout ça pour rien, pensent les quatre collégiens.

Akashi et Momoi quittèrent ensuite la salle. Aomine sourit et se pencha en arrière, les bras derrière la tête. C'était une très bonne nouvelle pour lui si les dates ont changé.

-Je vais pouvoir dormir, puisque je peux être collé le samedi.

Quatre poings s'abattirent avec violence sur son crâne.

-Aominecchi Baka, gémit Kise.

-Idiot, renchérit Kuroko.

-Tu crains, ajoute Murasakibara.

-Va crever, termine Midorima.

-Mais qu'est-ce que j'ai fait, se plaint Aomine.

La sonnerie retentit au même moment, et tous commencèrent à partir. Agacé, Aomine se leva dans l'intention d'en faire autant, mais il se prit le pied dans sa chaise et tomba. Le prof balança ses feuilles et se mit à hurler.

-J'en ai assez de cette mode à la con !

Il poussa tout ce qui se trouvait sur son passage : chaises, sac, feuilles, Kise, porte, etc... puis quitta la salle en pestant contre les adolescents, réclamant des congés. Aomine le regarda faire en clignant des yeux.

-Mais... Je suis juste tombé...

Fin

Voilà un petit OS Kuroko no Basket qui me trainait dans la tête depuis un moment.

J'adore la génération Miracle et j'avais envie d'écrire quelque chose de drôle sur eux. J'espère que vous avez aimé, bien que ce soit assez court...