En sortant de la pièce, je fis attention à bien refermer la porte derrière moi. J'avais le cœur battant et la tête plein d'espoir. J'avais pu enfin finaliser la machine. Il avait suffi de quelques réglages, au préalable fixés par une bonne centaine de calculs, et elle était enfin opérationnelle. Cela semblait irréaliste, pourtant je l'avais fait. Je ne connaissais pas le mot "impossible" ; rien ne l'était. L'imagination était sans borne alors pourquoi le reste le serait ?

Je sortis du bâtiment d'humeur légère et insouciante. En parcourant à pieds quelques rues au hasard, je sentis que le monde s'offrait enfin à moi. Mon projet arrivait à terme et j'avais désormais la certitude de sa réussite. Rien ne pouvait m'empêcher de réaliser ce que j'avais à faire ; tout était à ma portée. Il ne restait plus que quelques combines et tout sera rentré dans l'ordre.

J'allais sortir d'une ruelle quand j'entendis un crissement de pneus derrière moi. Il ne m'en fallut pas plus pour me retourner, tous les sens en alerte. Cependant, à peine eus-je fait un tour de cent quatre-vingts degrés que je sentis quelque chose de dur frapper violemment l'arrière de mon crâne. Des étoiles se mirent à danser devant mes yeux tandis que mes jambes flanchèrent, me précipitant dans une chute inévitable. Le bitume m'accueillit douloureusement et, alors que je peinais à rester conscient, je reçus un deuxième coup sur la tête.

Tout devint noir.