7 - Sublime cécité

Emile
ferma
donc
les
yeux

Mais

     Entraîné
     Malgré lui
Au coeur d'engrenages
Et de milliers de rouages
Brisant tout sur leur passage

Mais

     Prisonnier
     Malgré lui
De l'immense et malsain
Mécanisme humain
Du mouvement quotidien

La première chose qu'il constata
De cette cécité d'un soir
Ce fut un simple écran noir

Et le sentiment
Étouffant
de
    perdre
                son
                       temps

Mais il ne voulait pas
Partir comme un voleur
Alors qu'était là
Son bourgeon de fleur

Mais il ne voulait pas
Laisser passer une chance
De peut-être, encore une fois
Entendre sa voix blanche


Alors il attendit
Patiemment
Sur ce banc

Alors il attendit
Les yeux clos
Sans un mot

Le

Temps

Semblait

Glisser

Au

Ralenti

Et

Dans

Cette

Infinité

Figée

Emile

Commença

Par

Entendre

Les

Bruits

Son poul
          qui ralentissait

Le vent
          qui chantait

La pluie
          qui pleurait

Les oiseaux
          qui bavardaient

La mer
          qui ronronnait

Et l'écran noir
      De son regard
             Peu à peu
                   Se colorait

Emile
Attendait toujours
Immobile
Aveugle d'un jour

Mais lentement il commençait à comprendre
La sublime beauté
D'une éphémère cécité

Mais lentement il commençait à voir
Les couleurs du silence
Ses multiples nuances

Puis
   Peu à peu
      Vint se joindre
          Un nouveau sens

Peu à peu
Il remarqua

La morsure du sel
Au fond de ses narines

L'amertume du ciel
Et ses effluves marines

Peu à peu
Il prit le temps

De contempler
Le monde et sa placidité

Peu à peu
Il prit le temps

De vivre
Tout simplement

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