Si je te le dis - Partie 1

Mi...chiru ?

Perturbé, je venais de lui donner une gifle après qu'il ait terminé de me toucher. Je me sentais terriblement gêné, honteux et mal à l'aise face à lui. Je savais que je ne devais pas pleurer devant Ashana mais c'était plus fort que moi, je ne pouvais m'empêcher de laisser mes larmes sur mon visage avant de reculer.

—Michiru, je...

Quand il s'approcha de moi pour me tendre la main et me rattraper, je la rejetais aussitôt avant d'apercevoir Marlène plus loin que je retrouvais.

—R-Rentrons, je...

Je pris mon amie par la main pour m'en aller d'ici et pour fuir Ashana. À bord du fiacre, Marlène ne me posa aucune question sur ce qui s'était passé. Mon amie ne dit rien non plus sur mon apparence négligée, mes cheveux décoiffés, des mes yeux rouges et de mes vêtements froissés.

Je laissais simplement mes yeux humides envahir mon visage tout le long du trajet.

Pourquoi m'avait-il fait ça ?

***

Nous regagnions le palais avant Ashana et fûmes accueilli par le majordome de Kalaën qui nous raccompagna à notre chambre. Marlène retrouva son espace et moi le mien en attendant le retour de l'elfe. Pleurer m'avait fatigué alors quand je m'allongeai dans le lit pour fermer les yeux un instant, je dormis finalement pendant des heures. En me réveillant de mon sommeil pendant que la lune éclairée encore le ciel, la place à côté de moi était... vide.

— Asha...na ?

Seulement, après l'avoir cherché dans toute la pièce, je devais admettre qu'il long n'était toujours pas rentré. Je commençais à m'inquiéter car la nuit était totalement tombée à l'extérieur malgré les lumières d'Ynglingard. Je guettais son retour par la fenêtre du balcon qui donnait sur toute la cour principale mais j'abandonnais très vite l'espoir de le voir revenir. La panique et l'inquiétude me gagnaient.

Malgré la fatigue apparente sur mon visage, je faisais les cent pas dans ce grand espace avant de me décider à aller voir Marlène qui s'était endormie pour lui faire part de la situation.

—Marlène, l'appelais-je alors doucement pour la sortir de son sommeil.

—Michiru... ? Il est déjà l'heure de partir ?
—Non, euh... je...

Je tenais une lanterne papillon trouvait dans la chambre que j'occupais pour nous éclairer. Marlène était encore ensevelie par le sommeil mais très vite, elle se réveilla en enfilant un gilet épais pour m'accompagner. Je lui avais fait part de mon ressenti sur l'absence d'Ashana. Tout mon corps tremblait en sentant la peur m'envahir et la brise de la nuit passer sous mes vêtements du soir.

— Michiru, nous allons le retrouver.

Elle me tenait par la main chaleureusement pour me rassurer même si elle-même était très inquiète pour son maître. Je pouvais le sentir rien qu'à ses doigts autour des miens, tremblants et froids. Ensemble, nous traversions la cour dans la nuit sans nous faire voir de la garde de Kalaën, priant pour qu'un horrible démon ne vienne pas nous dévorer.

Plus que Marlène, j'étais terrorisé par cette escapade nocturne qui pouvait nous causer beaucoup de tort et je me cachais derrière son dos comme un enfant qui avait fait une bêtise.

Peut-être que... peut-être qu'Ashana me détestait parce que j'avais porté la main sur lui... ?

—T-Tu as entendu ce bruit ? Me demanda-t-elle toute paniquée en s'enfonçant plus loin sur le chemin.
—C-Comment ? Je...

Dans la cour, nous entendions le bruit de craquements de branches tout autour de nous. Nous n'avions rien pour nous défendre en cas d'attaque à part cette petite lanterne que nous tenions. Et plus les bruits se rapprochaient, plus nous sentions la peur nous gagner. Marlène inversa alors nos positions et passa derrière moi pour que je la protège. Mon amie se tint à mon dos aussi fortement qu'elle le put. Et si c'était mon rôle en tant que garçon de la protéger, je réalisais alors que je n'avais aucun courage et que je n'avais pas la force de le faire.

—O-On va mourir ! Cria-t-elle alors qu'une ombre sortie de nulle part se présenta à nous.

Je voyais alors cette main s'approcher de moi, grande et effrayante tenter de me toucher.

—Noon ! Hurlais-je en pleurant, cédant complètement à la panique et jetant sur cet individu la lanterne.
— Michiru, Marlène, que faites-vous dehors au beau milieu de la nuit ?

En entendant la voix d'Ashana, Marlène et moi qui nous étions effondrés sous ses pieds, venions d'être pris par l'étoile de soulagement.

—C'est dangereux pour des enfants comme vous de sortir la nuit. Des démons rôdent tout autour du château et vous ne ferez que les attirer.

Je n'écoutais pas ce que disait réellement Ashana, soulagé de le retrouver. Et quand il posa son regard sur moi et qu'il caressa le haut de ma tête si gentiment, il ne put s'empêcher de me sourire en plongeant ses yeux verts dans les miens.

—Tu as du avoir peur, petit humain.
—V-Vous ne me détestez pas ?
—Hein ? De quoi parles-tu ?

Même si je ne voyais pas très clairement dans la nuit, Ashana ne portait aucune trace de mon coup. Sa constitution physique et sa robustesse l'empêchait d'être blessé par un geste aussi insignifiant que cela, mais je ne pus m'empêcher de ressentir un sentiment de soulagement quand même.

—Jamais je ne pourrais te détester, Michiru.

J'avais envie de répondre que moi non plus, je ne le détestais pas.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top