Coucou de Michiru en média 🥰

—Arrête un peu de faire ton idiot, et entre.
— Mais, et vous ?

L'elfe rit de nervosité avant de s’installer sur le rebord du lit.

—Il y a un sofa près du balcon, je n’aurais qu’à dormir là-dessus.

Il n’allait quand même pas dormir sur quelque chose d’aussi petit et étroit ? Ashana tomberait forcément par terre pendant la nuit. Il était imposant, ce sofa ne pouvait accueillir son corps en entier.

—Je…
—Allez, il faut que tu te prépares maintenant.

Il avait raison, je ne pouvais pas me présenter devant un roi dans ces vêtements abimés. Ashana mit fin à ce petit échange en s’affaissant à ses affaires de son côté, m'ignorant volontairement. Je fouillais dans ma petite valise pour prendre les vêtements que je porterais ce soir, avant de me mettre à rougir.

—A-Ashana !
— Mh ?

Quand il voulut se retourner pour me regarder, je lui criais de ne pas bouger.

—J’aimerais que vous restiez ainsi jusqu’à ce que j’enfile mes vêtements…

Il rit doucement avant de me narguer.

— Tu as peur que je découvre le corps qui se cache sous tes vêtements ? Très bien, répondit-il, je ne bougerai pas.

Je lui tournais le dos et après un instant d'angoisse, je finis par retirer mes habits. Intimidé par ce moment gênant, je mis du temps à enlever mon haut. Mais finalement, le tissu pourpre rejoignit le sol et entoura mes pieds, suivi de mon bas. Nu, mon corps était à la merci de l'elfe que je regardais un bref instant par-dessus mon épaule pour être certain qu'il tienne sa promesse. Et en voyant que c’était effectivement le cas, je pus me détendre et enfiler les vêtements pour cette grande occasion.

—C-C'est bon !

Quand Ashana se tourna vers moi pour me découvrir, il ne dit rien. J'osais à peine le regarder dans les yeux, gêné par cette situation. J’avais raison, cette tenue ne m'allait pas du tout ! Mon corps n’était pas fait pour de tels tissus nobles et maintenant, il allait se moquer de moi !

— Michiru, tu… 

Je portais une longue robe masculine, fine et délicate qui dévoilait mes jambes dans un voile de transparence. Le reste était plus épais grâce au coton. Sur les épaules, je portais une longue veste en soie qui glissais sur le sol, le tout noué à la taille par une grosse ceinture en toile. Les premiers instants, j’étais mal à l’aise car je n’étais pas habitué à porter un tel accoutrement. Les bijoux dorés restaient fins et délicats pour ne pas rajouter davantage de détails à cette tenue déjà bien complexe. Les différents tissus utilisés pour ces vêtements et la broderies faite de fil d'or sur ma robe ne passaient pas inaperçus. Alors quand Ashana ne dit rien, j’avais envie de partir courant et de creuser un trou dans lequel m'enterrer pour toujours.

—C-C'est étrange, n’est-ce pas ? Je vais aller me changer et…
—Michiru, attend.

L'elfe me retint par le poignet pour m’empêcher de fuir. Et quand il s’apprêtait à me dire quelque chose, il finit par être interrompu par la voix de Marlène qui m'appelait de l'autre côté de la porte. Un instant, je sentis les doigts d'Ashana se resserrer autour de ma main avant de finir par me lâcher.

—Michiru, tu es prêt ? Je dois te coiffer et maquiller.
— Euh, un instant… j-j’arrive !

Quand je me tournais pour parler avec Ashana, il m’avait à son tour tourné le dos en cherchant sa tenue.

— J'aimerais que tu t'en ailles le temps que je me prépare. Je fais confiance à Marlène pour le résultat.

Je ne dis rien, embarrassé par cette situation. Il y avait comme une sensation de malaise entre nous depuis qu'on avait quitté Altissa. Seulement, je n’arrivais pas vraiment à comprendre ce que c’était. Si Ashana était irrité, moi aussi j’étais un peu sur les nerfs.

***

—Voilà ! 🖤

Des pinceaux et un peigne à la main plus tard, Marlène recula pour admirer son œuvre et m'observer avec beaucoup d’insistance et d’étoiles dans les yeux.

— Ashana-sama sera complètement sous ton charme, Michiru !
— D-Dis pas n'importe quoi ! Rouspétais-je le visage complètement rouge.
—Huhu 🖤

Elle était vraiment mignonne ce soir. Marlène était une jolie jeune fille qui se cachait derrière sa tenue de servante. Je la découvrais pour la première fois dans une jolie petite robe blanche, à volants. Elle portait dans ses cheveux noués une jolie épingle ornée d'une fleur. Elle s’était maquillée pour l'occasion également afin d'être un peu plus féminine. Mais c’était naturelle que je la préférais.

— N-Ne me regarde pas comme ça Michiru…

Elle rougit avant de gigoter sa tête sur les côtés et de poser ce qu’elle tenait dans ses mains pour prendre un miroir. Elle me le tendit avant que je l'empoigne par le manche.

— Ah !

Je lâchais le miroir en découvrant mon reflet à l’intérieur. Je ne m’étais jamais vu ainsi, les cheveux complètement attachés, coiffés en un chignon légèrement négligé. Je portais une magnifique tiare doré, orné de petites pierres précieuses très prisée chez les jeunes elfes de sexe masculin. Marlène avait retravaillé mon teint et apporté de la chaleur sur mes joues, passé un brillant sur mes lèvres et redessiné mon regard. Encore un peu et Ashana pourrait me prendre pour une fille mais Marlène disait que cela faisait mon charme et que les garçons de ma nature ne devaient pas avoir honte de leur physique androgyne.

—Et pour terminer, ferme les yeux.
—Hein ?
— Allez où ça va piquer !
— O-Oui !

Elle m'aspergea de parfum pour mettre un point final à ma préparation. Marlène s’était beaucoup amusée et avait pris plaisir à me maquiller. Si cela m’avait un peu gêné, j’étais content de la voir sourire. Elle était dévouée auprès d’Ashana et elle avait tendance à s'oublier un peu elle-même.

Une fois qu'elle eût fini son devoir, elle me poussa dans le dos pour que j’aille à la rencontre d'Ashana, mais à mon retour dans la pièce, il n’était plus là.

— Ashana-sama est parti saluer certains de nos invités sur place, nous indiqua l’homme d'honneur de Kalaën.

Il était spécialement venu à notre rencontre à la demande d'Ashana. Apparemment, un véhicule semblait nous attendre juste devant les portes du palais. Maintenant j’en étais convaincu, Ashana était en colère après moi. Il était certain qu’il me fuyait.

—Allons-y, Michiru.
—Mh… oui.