Liés
Incapable de voir.
Incapable de parler.
Incapable de crier.
L'inconnu m'avait bandé les yeux et bâillonné la bouche. Il m'avait dissimulé sous une cape semblable à la sienne et me forçait à le suivre je-ne-sais-où. J'étais terrifié. Si terrifié que je n'osais même pas résister. J'aurais très bien pu l'envoyer balader et m'enfuir. Et pourtant, je n'y arrivais pas. Pour une raison que j'ignorais, j'avais la désagréable impression que l'inconnu était plus fort que moi. Je savais qu'il pouvait me tuer sans que je puisse avoir le temps de savoir comment.
Je sentis au changement de température que nous pénétrâmes dans un bâtiment. Mon agresseur me força à m'assoir sur un vieux canapé et il me libéra de mon bâillon et du bandage de mes yeux.
Aussitôt, j'enlevais ma cape et regardais frénétiquement autour de moi. J'étais dans une étrange pièce circulaire. Il y avait des immenses étagères remplies de livres. Des tables surchargées d'ouvrages et de papiers. Des fioles et des bouteilles étaient disposées ça et là sur d'autres tables. Des objets dont je ne connaissais pas la fonction, des outils, des vêtements, de la nourriture jonchaient le sol, les murs, les étagères, les tables. Il y avait de tout, partout. La salle était tellement remplie que ça me donna le tournis.
L'inconnu s'agitait dans tout les sens à la recherche de quelque chose. Il saisit une canne taillée dans du bois de chêne et s'en servit comme aide pour se déplacer. Il ouvrit un coffre et en sortit une grande peau de bête. Victorieux, il se débarrassa de la large cape qui lui couvrait la tête et se vêtit de son nouvel habit.
Il se retourna vers moi, et tout s'assembla dans ma tête : L'Hermite.
"Vous ?! Mais pourqu-
-Ne commence pas avec tes question gamin ! Je vais aller droit au but : Tu es en danger.
-C-comment ça ? béguayais-je.
-Sache que je fais ça par pur choix personnel, et j'en prend l'entière responsabilité !"
Il se dirigea vers une vieille armoire à double porte enterrée sous une épaisse couche de poussière. Il saisit l'une des poignées et tira dessus de toute ses maigres forces avant de réussir à décoincer la porte. Un affreux grincement résonna dans la pièce tandis qu'il l'ouvrait.
"Elle n'a sûrement pas été ouverte depuis des lustres, songeais-je."
Il toussa et écarta les nombreuses toiles d'araignées qui décoraient les flacons soigneusement rangés dans la vieille armoire.
"Bon sang mais où a t-il bien pu passer ce foutu flacon ... grommela t-il, Ah ! Le voici !"
Le vieillard referma l'armoire brutalement ce qui souleva une vague de poussière. En s'aidant de sa canne, il me rejoignit et s'assit sur un tabouret en bois.
"Tend moi ton bras, ordonna t-il."
Je m'exécutais. Il déboucha son flacon et le positionna au dessus de mon bras, prêt à en verser le contenu sur ma chair.
"Qu'est ce que c'est ? demandais je, inquiet.
-Ça ? C'est une substance que j'ai inventé moi même, répondit il simplement.
-Et quelle est son utilité ?
-Tuer la Bête.
-Pardon ?!"
Je retirai brusquement mon bras. Ce vieux voulait m'utiliser pour je ne sais quelle expérience, et ça ne me plaisait pas du tout.
"Enfin ! Rend moi ton bras !
-En quel honneur ?
-Je dois vérifier quelque chose.
-D'abord vous me dites précisément ce que vous comptez me faire, et ce sera à moi de juger si je suis consentent ou non."
Il lâcha un long soupir. Un soupir de fatigue, de lassitude.
"Vois-tu, les balles qui sont chargées dans les armes des Eclaireurs lors d'une alerte ne sont pas exactement les mêmes que celles que vous recevez pour les patrouilles ... expliqua t-il.
-Par alerte, vous entendez l'apparition de la Bête ?
-Exact. Je poursuis : comme tu dois déjà le savoir, la Bête est immortelle. Pourtant, on parvient à la mettre en "veille" pendant une durée indéterminée grâce à une balle tirée pile entre les deux hémisphères du cerveau. Mais cela ne fonctionne que si la balle est imbibée de ceci, poursuivit il en me montrant le flacon.
-Et pourquoi vous vouliez me le verser dessus ?
-J'y viens. Après t'être fait frappé par la Bête, tes capacités physiques ont été décuplées. Tu es le deuxième cas depuis l'existence de la communauté des Naufragés. Ces capacités hors normes, on les retrouve uniquement sur la Bête.
-Vous voulez dire que ...
-Tu as les mêmes capacités physique que la Bête, gamin, conclut-il."
J'avalai ma salive. Une boule dans ma gorge se forma.
"Qu'est ce que ça veux dire ? demandais-je la voix tremblotanye.
-Je ne le sais pas vraiment moi même. Pour une raison que j'ignore, tu as simplement les mêmes capacités.
-Et ce flacon du coup ? Il sert à quoi ?
-Seulement la Bête est réactive à cette potion, pour les humains, c'est comme si on leur versait de l'eau dessus. Je veux donc vérifier que tu n'es pas réactif a ce produit. Maintenant donne moi ton bras.
-Et si ça s'avère être réactif ?
-Donne moi ton bras."
Je soutins son regard quelques secondes. Il me pris mon bras et le tendis bien droit. Il versa une goutte du flacon sur ma chair, et une douleur atroce s'en suivit.
La substance pénétrait ma chair, se mélangeait à mon sang, circulait à travers mes veines, mes organes, mes muscles, mes os. Elle se répendait dans mon corps comme un long frisson et laissait juste le goût d'une souffrance intense derrière elle.
D'un geste brusque, je me débarrassai de l'emprise que l'Hermite avait sur mon bras, le faisant tomber en arrière. J'avais mal.
Je pris ma tête entre mes mains en hurlant.
Au secours.
Je m'arrachais les cheveux, me griffait le visage et les bras.
Aidez moi je vous en prie.
J'hurlais plus fort que la douleur, j'en devenais moi même sourd.
J'ai mal, sauvez moi ...
Je me tortillais et me débattait sans cesser de crier. Mon hurlement était inhumain.
Sauvez moi ...
Je tremblais de manière incontrôlable et hurlais encore et encore.
SAUVEZ MOI !
J'hurlais comme la Bête.
L'Hermite lança une poudre au visage. J'en reçu une partie dans les yeux, la bouche et le nez. Je toussais bruyamment, étouffé. Cette fois çi, ce n'étais pas du poivre, et ma douleur avait disparu. J'étais à présent si calme que je me demandais comment j'avais pu être si agité quelques minutes plus tôt.
L'Hermite se releva et secoua ses vêtements. Il saisit sa canne et remis le tabouret sur ses pieds, puis il s'assit dessus et me regarda.
"Tu va mieux ?
-Oui ... merci ... qu'est ce que c'est ? Demandais je en montrant la poudre qu'il m'avait jeté.
-Simple mixture d'houblon, de passiflore et de valériane. Ces plantes sont connues pour leur vertues calmantes, expliqua t-il.
-Je vois, c'est efficace.
-En effet.
-Qu'est ce qu'il m'est arrivé ?"
L'Hermite baissa la tête. Il esquivait mon regard.
"Mes craintes ont simplement été confirmées, répondit il.
-C'est à dire ?"
Il releva la tête et planta son regard dans le mien.
"Tu es directement lié à la Bête."
~~
Bonsoiiir ! Chapitre peut être légèrement court et peu rempli mais ça fait 4 jours que j'essaye de l'écrire et j'ai vraiment du mal xD Je préfère vous proposer un chapitre court qui sera posté plus rapidement qu'un chapitre long que j'aurais du mal à écrire x) J'espère que ce Chapitre vous as plu ^^ Il peut faire légèrement penser à Harry Potter avec la fin je trouve mais ce n'était pas voulu au départ xD (MorganeMge c'est pour toi ;D) Bonne nuit !
-JeSuisLeCha
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