Andy est heureux quand il quitte le centre d'entrainement après avoir été massé. D'après David présent ce jour-là, sa blessure est en bonne voie de guérison. Il sourit fortement quand il remonte dans sa voiture de sport. Il sait déjà ce qu'il va faire cet après-midi-là. Comme la veille, il compte rendre visite à la kiné en arrêt.

Il n'a de toute façon pas envie de rester chez lui. D'ordinaire, il aurait certainement été trainé avec Trent sur le marché de Noël, en profitant pour faire des achats. Mais le second défenseur était en train de s'entrainer, il ne pouvait donc pas aller boire des chocolats chauds en sa compagnie. Rendre visite à Robyn est une idée bien plus intéressante, d'autant plus que la jeune femme lui a envoyé de nombreux messages en disant que c'était horrible de rester ainsi allongée comme le voulait son médecin.

— Entrez !

La voix résonne depuis l'intérieur de la maison alors qu'il a appuyé sur la sonnette de la porte d'entrée. Il entrouvre la porte, glissant sa tête recouverte d'un bonnet tricoté par Mary à l'intérieur.

— C'est Andy !

Un rire résonne au loin alors qu'il retire son manteau. Il passe sa tête dans l'encadrement de porte et le visage souriant de la jeune femme l'accueille.

— Je me doutais que c'était toi, tu m'as mis un message y a quinze minutes !

Il rit de sa remarque avant de traverser le salon pour se retrouver à côté du canapé où elle est affalée. À côté d'elle, un livre est déposé sur la petite table qu'elle a rapprochée. Le ruban rattaché à un marque-page en dépasse. Il ne s'attarde pas trop sur l'œuvre, se penchant pour serrer la jeune femme contre lui. Quand il finit par s'éloigner, il note les branches de houx dessinées sur la couverture.

— Livre de Noël ?

Un petit sourire lui répond.

— Oui, j'en lis toujours un par an. J'ai bien fait d'attendre pour le commencer, au moins il m'occupe.

— Il va pas t'occuper très longtemps.

Une moue se dessine sur le visage de Robyn qui jette un léger regard à son livre. En effet, il ne compte pas énormément de pages ou pas au point de durer pendant des jours et des jours comme certains des romans qu'elle lit. Mais c'est aussi le principe des livres de Noël.

— C'est écrit en petit.

Il a un léger rire en réponse.

— Tu veux que je fasse un thé ?

Un hochement de tête lui répond et il quitte les lieux pour la cuisine où il s'affaire pendant quelques minutes. Il revient avec un plateau qu'il pose sur la même table. Dessus, il a déposé deux tasses, une théière et des gâteaux dans une assiette.

— Tu sais que le médecin m'a dit de ne pas me gaver de sucreries maintenant que je dois rester allongée le plus possible ?

La culpabilité s'installe un instant sur son visage. Il n'était pas au courant de cela mais il se dit que cela fait sens. Pourtant, il se dit que cela doit être réconfortant de pouvoir manger des choses bonnes.

— Peut-être quand tu es toute seule et pas en compagnie de quelqu'un ? Mais c'est noté.

La brune ne répond rien, se contentant de lui adresse un sourire de remerciements. Il n'arrive pas à savoir si elle vit mal cette situation. Avant les fêtes, ce n'est vraiment pas le moment d'être privé de toutes ces choses que l'on trouve parfois qu'en cette période de l'année.

Il finit par servir les deux tasses avant de récupérer la sienne, s'installant au bout du canapé. Il soulève délicatement les deux jambes étalées avant de revenir les poser sur les siennes.

— Tu fais quoi d'autres que lire ?

— Un peu de couture, j'y arrive quand même un peu. Des jeux en ligne sur mon téléphone avec mon frère quand il travaille pas. Je compte bien regarder des films et des séries. Mais c'est quand même hyper long.

Il l'écoute lui parler du livre qu'elle est en train de lire et lui montrer les premiers résultats de sa couture. Il ne comprend pas trop pourquoi elle ne semble pas satisfaite avec ce qu'elle a confectionné. Il serait incapable de faire quelque chose comme ça.

— Le perroquet est trop mignon.

— Tu trouves ?

— Oui, regarde-le avec ses petites plumes toutes mimi.

Leurs rires éclatent et se mêlent.

— J'aurais trop aimé avoir un truc beau comme ça dans mon salon si...

Il suspend sa phrase au milieu. Il écrase les idées qu'il avait un jour eues de son futur de son esprit alors que ça ne le menait à rien.

— Tu pourrais encore Andy.

Il crispe ses doigts sur sa tasse avant d'en avaler une gorgée tout en laissant ses yeux chocolat se perdre sur la vitre où une guirlande lumineuse clignote. Il fixe suffisamment longtemps les petites lumières pour être ébloui, sa vision devenant blanche pendant quelques secondes. Sa seconde main est plantée dans sa cuisse alors qu'il tente de croire aux mots que de trop nombreuses personnes prononcent sans réellement comprendre ce qu'il vit.

Des doigts glissent entre les siens, venant doucement les presser. Il quitte ses pensées pour tourner sa tête vers Robyn qui l'observe. Quand il se perd dans ses prunelles sombres, il y croit pourtant.

Il détourne ses iris quand la main glissée dans la sienne et les pupilles l'observant avec gentillesse le font perdre pied. La question du médecin quelques jours plus tôt lui revient en tête, comme les ongles pressés dans sa peau alors qu'ils étaient en rendez-vous. Il n'a pas envie de lire dans les actions de la brune ce qui ne s'y trouve certainement pas. Il a l'impression que son cœur gelé depuis un peu trop longtemps dégivre et se fêle en même temps.

— Andy. C'est possible tu sais, si tu te laisses la peine d'y croire.

Des doigts glissent sur sa joue et quand il tourne la tête, le visage de Robyn est à quelques centimètres du sien. Il a envie de lui dire de se rallonger, qu'elle ne devrait pas être assise à côté de lui. Il caresse la main collée à la sienne de son pouce.

Il ferme ses paupières sur ses iris chocolat avant que les lèvres de la brune n'épousent les siennes. Quand il les réouvre quelques secondes plus tard, la kinésithérapeute l'observe, un sourire hésitant installé sur le visage. Un flot de pensées l'assaille.

Il revoit le visage trop proche de la brune un an plus tôt. Leurs rires se mêlant lors de nombreuses soirées. Leurs après-midi piscine qui se terminaient autour d'une boisson chaude à discuter. Les éléments de sa vie privée qu'il lui avait confiés au fur et à mesure des années. Il comprend à quel point la brune avait petit à petit pris une place importante dans sa vie.

Ses lèvres s'étirent alors qu'il repense à la délicate caresse de sa bouche sur la sienne quelques secondes plus tôt et aux nombreuses remarques qu'elle a pu faire ses derniers jours. Sa tasse est déposée sur l'accoudoir alors que sa main gauche rejoint la joue, glissant doucement dessus.

— T'es sûre ? Parce que je...

La tête a un léger hochement alors qu'il passe en revue les pires scénarii dans son esprit. Pourtant, bientôt les lèvres sont de nouveau déposées sur les siennes, faisant s'évanouir la plupart des doutes qui l'attaquaient quelques secondes plus tôt.

— Oui Andy, je suis sûre.

Il sent son cœur s'emballer anormalement avant de la prendre dans ses bras et de la serrer contre lui. Ses cheveux lui chatouillent le cou, le faisant légèrement bouger, alors qu'elle glisse sa tête au creux de celui-ci.

— Merci d'être tant là pour moi.

Elle n'avait pas idée à quel point l'inverse était également vrai.

vous ne croyez plus à la fin ? et bien si la voilà avec qq jours de retard, entre les fêtes & les vacs, je suis limite plus occupée que d'ordinaire (grand classique). la suite (et fin) arrive bientôt, j'espère avant la nouvelle année :)