22 décembre
Mary dépose son cadeau sur la place d'Ibrahima. Il s'agit de spécialités écossaises. Alors qu'elle cherchait une idée depuis longtemps, il lui avait parlé nourriture et spécialités des différents pays quelques jours plus tôt au cours d'une séance de massage. Elle avait donc fait une exception à ses cadeaux fabriqués pour lui offrir un panier garni composé de petites choses sucrées et salées que l'on pouvait trouver en Écosse.
Elle sait qu'elle ne pourra pas voir sa réaction quand il trouvera l'objet car elle sera déjà occupée mais s'en moque bien. Elle le croisera dans tous les cas à la fin du match avant que tous repartent chez eux.
Alors qu'elle s'installe dans les tribunes, elle jette un coup d'œil à l'étage du dessus. Elle est étonnée quand elle n'y voit pas l'écossais blessé. Il lui avait pourtant dit qu'il serait présent quand ils s'étaient croisés au club deux jours plus tôt. Elle réalise alors avec étonnement qu'il ne s'était pas non plus présenté la veille. Alors qu'il s'agissait d'une veille de match, elle avait d'abord cru qu'il viendrait plus tard, laissant la place aux joueurs non blessés. En effet, soigner leurs petits bobos était alors la priorité. Prise dans le travail, elle n'avait pas réalisé qu'il n'était jamais venu.
Elle arque un sourcil avant de se pencher vers son collègue installé à côté d'elle. Peut-être que c'était entre les mains de David qu'il s'était retrouvé.
— Tu t'es occupé d'Andy hier ?
— Non pourquoi ?
Elle arque un sourcil alors que l'inquiétude naît en elle. Elle sait que l'écossais n'est pas du genre à faire faux bond à un entrainement et à ne pas venir voir ses coéquipiers alors qu'il avait promis de le faire.
— Je m'en suis pas occupé non plus et il est pas là aujourd'hui.
Elle observe son collègue alors qu'il se tourne sur le champ en direction de la tribune et fait le même constat qu'elle.
— C'est bizarre...
— Ouais.
— Je vais lui mettre un message pour être sûre que tout va bien.
Elle plonge ses mains dans ses poches pour comprendre qu'elle a laissé son téléphone dans la salle des kinés. Un nœud se forme au fond de son estomac alors que l'arbitre siffle en parallèle le début du match et qu'elle n'ose pas se lever une fois celui-ci fait. Elle sait parfaitement que malgré qu'elle ne soit qu'une kiné, ses faits et gestes sont susceptibles d'être vus sur les écrans et de générer bien trop de questions auxquelles elle n'a pas envie de répondre.
Loin d'elle l'envie que tout le monde comprenne que l'écossais ne s'est pas présenté à un entrainement et sèche l'observation d'un match pour une raison qu'elle ignore encore. Elle n'a pas envie qu'il ait à se justifier alors qu'elle n'a aucune idée de ce qui le pousse à agir ainsi et que certaines des hypothèses qu'elle fait sont des sujets dont il ne veut que peu parler.
Elle s'agite anormalement sur son siège alors que les quarante-cinq minutes sont les plus longues qu'elle ait connues. Quand les coups de sifflet retentissent, elle se précipite vers le vestiaire. Elle sait pourtant qu'elle ne pourra pas tout de suite lui mettre un message. Les quinze minutes de la mi-temps sont bien trop courtes pour cela alors qu'elle doit masser plusieurs joueurs qui ressentent déjà des douleurs.
Elle traine un peu dans les lieux et se faufile dans le couloir aussitôt les joueurs sortant de la pièce pour se diriger bruyamment vers le terrain. Quelques secondes plus tard, elle ouvre sa salle et se précipite vers l'endroit où elle a laissé son sac. Elle glisse son téléphone dans son sac avant de rejoindre le banc. Le regard de son collègue ne la lâche pas alors qu'elle se rassoie à côté de lui.
Salut Andy, je voulais juste prendre des nouvelles vu que tu n'es pas au match. Tout va bien ?
Elle ne parle pas de son absence de la veille, prétendant ne pas l'avoir remarquée s'il voulait la lui cacher. Elle lui en reparlerait plus tard. Elle enfouie ses mains dans ses poches pour les protéger du froid alors que son regard observe le match se déroulant sous ses yeux. Elle est heureuse pour les joueurs maitrisant parfaitement leur partition, mais ne peut s'empêcher de s'inquiéter. C'est d'autant plus le cas qu'aucune réponse n'arrive. Au fond de sa poche, son téléphone ne vibre pas, signe que le défenseur blessé ne lui a pas envoyé de réponse.
Quand le match se termine, elle applaudit la prestation de l'intégralité de l'équipe avant de se rendre dans la salle et d'y attendre les joueurs pour effectuer les premiers soins. Lorsque le dernier d'entre quitte la salle, elle reprend son téléphone posé sur le bureau. Quand elle l'allume, aucune notification de message reçu n'est présente.
— Il a pas répondu ?
La voix de David est calme. Quand elle relève le regard vers lui, elle voit que lui aussi semble inquiet. Elle hoche négativement la tête.
— Je comprends pas, ça lui ressemble pas.
Elle rouvre la conversation avec le joueur. Ses doigts pianotent rapidement sur l'écran.
Andy, je m'inquiète un peu. Si t'as un souci tu peu me le dire.
— Je suis sûr que ça va aller, il a peut-être eu un imprévu et il n'a pas son téléphone avec lui. Ce serait ni la première ni la dernière fois que ça arriverait.
Elle tente de se rassurer en disant qu'il a certainement raison. Pourtant, son estomac reste noué par la crainte.
— Ouais, c'est certainement ça.
— Je vais y aller, essaie de quand même passer quand même une bonne soirée Mary. On se voit demain ?
— Oui, bonne soirée à toi aussi.
Elle récupère son sac à main et quitte les lieux. Elle tente de penser à autre chose alors qu'elle cuisine mais son esprit ne se défait pas de cette absence de réponse étonnante de sa part. Elle sait son compatriote normalement ne pas mettre très longtemps à répondre lorsqu'elle lui met des messages. Malgré ses mains pleines de pâte à pain, elle se précipite en direction de l'endroit où son portable est posé quand la vibration synonyme d'un sms se fait entendre.
Coucou Mary. Désolé, j'étais à l'hôpital avec Robyn et ça capte pas (brouilleurs ??). Elle a eu des contractions hier matin et je l'ai emmené en urgences et je suis resté lui tenir compagnie un peu. Elle est sortie ce soir. Mais les médecins ont dit qu'il fallait qu'elle se calme aussi chez elle. Bonne soirée et à demain !
Un soupir de soulagement lui échappe immédiatement et un sourire s'installe sur son visage à cette réponse. Elle pense également à sa jeune collègue, heureuse de savoir qu'elle va bien malgré tout et que ce n'était qu'une fausse alerte. Elle compte bien lui rendre visite pour lui remonter les bretelles et la forcer à suivre les conseils des médecins, aussi embêtants qu'ils puissent paraître. Elle lui répond après s'être essuyé les mains sur son tablier. Tout finissait bien.
hop-là petite surprise de toute fin de journée :)
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