21 décembre

Le soleil tape doucement sur le visage d'Andy quand il se réveille ce matin-là. Il met plusieurs secondes avant de comprendre où il se trouve. Il se redresse sur le canapé où il s'est certainement endormi la veille au soir. De l'autre côté, il voit le corps allongé de la jeune kiné emmitouflé sous la couverture. Il tourne la tête dans l'espace, tentant de se faire à son environnement. Le sapin est toujours aussi beau orné de bleu et doré. La télévision ne diffuse plus rien mais il peut voir les symboles de veille sur celle-ci, signe que personne n'a pris le temps de l'éteindre une fois le film terminé.

Il pose ses pieds au sol et se lève. Ses jambes le lancent, mais il ne souffre pas comme ça peut être le cas après les journées à deux entrainements ou celles de match. Autour de lui, tout est calme. Il prend le temps d'observer la jeune femme endormie. Il se demande si comme lui, elle n'a pas pu voir la fin du film.

Il y repense et comprend qu'il ne sait même pas s'il s'est endormi proche de la fin ou avant. Il quitte le salon pour la cuisine. Il fait chauffer de l'eau et met un peu de thé dans la théière. Quand le sifflement de la bouilloire retentit, il s'en saisit avant de verser le liquide brulant dans le contenant puis de sortir deux tasses. Le four est éteint et il en sort un gâteau intacte. Ils avaient prévu de le manger après le film mais n'en avait jamais vu le goût. Il le démoule en faisant attention à ne pas le briser et est heureux de la forme qu'il prend. Son précédent n'a pas été une réussite, il est donc content que cela semble être le cas cette fois-ci.

Il sifflote dans la pièce tout en fouillant dans les placards pour trouver une planche à découper et un couteau.

— Andy ?

Il sursaute quand la voix résonne à quelques pas de lui. La brune se tient dans l'encadrement de la porte. Avec ses pieds uniquement vêtus de ses chaussettes en laine, que lui a certainement confectionné un jour Mary, il ne l'a pas entendue arriver. Elle lui adresse un timide sourire auquel il répond.

— J'ai préparé un petit déjeuner, tu dormais encore et...

Il désigne la table où il a posé le quatre-quarts ainsi que la sauce à l'orange confectionnée la veille accompagnés d'une théière et de deux tasses encore non servies. L'anglaise s'installe rapidement à une chaise.

— Tu sais comment se finit le film ?

Il rit quand elle se met à hocher négativement la tête.

— C'était pourtant pas trop mal, mais je me suis endormie avant de connaitre la fin.

— Moi aussi. T'as pas trop mal au dos ?

Elle se sert d'une tranche de gâteau qu'elle recouvre de coulis tandis qu'il fait la même chose quelques secondes plus tard. Quand il croque dans sa part, il est plus que satisfait du résultat. Il passe en revue ce qu'il aurait pu faire différemment la fois précédente sans trouver. Peut-être avait-il juste oublié de mettre la levure. C'est pourtant une erreur qu'il fait rarement.

Il boit quelques gorgées du thé vert au jasmin qu'il a fait. Si tous ici buvaient un thé particulièrement fort, il n'en avait jamais été particulièrement fan. Il est donc très heureux avec le thé vert qui était présent dans la cuisine de la jeune femme au milieu de plein d'autres. Il ignorait qu'elle en buvait des différents comme lui-même pouvait le faire. De son côté, il les achète régulièrement au cours de voyage à l'étranger. C'est le genre de chose qu'il aime ramener avec des gâteaux, recettes ou boissons locales.

Ce n'est qu'après plusieurs minutes à manger dans le silence qu'il prend conscience que le visage de Robyn est anormalement fermé. Il pensait son absence de bavardages liée à une fatigue ou un comportement matinal, la laissant tranquille comme il le fait avec certains de ses coéquipiers qui ressemblent plus à des ours que des humains au réveil. Il prend conscience qu'elle ne semble pas en grande forme.

— Ça va Robyn ? T'as l'air bizarre ce matin ?

Lorsqu'elle lève ses yeux sombres de sa tasse, il peut nettement voir les larmes brillant dans son regard.

— J'ai mal au ventre. Comme si... J'ai vraiment mal Andy.

Une seconde plus tard, il est levé et se retrouve au niveau de la brune donc le visage se déforme en une grimace alors qu'une plainte lui échappe.

— On va à l'hôpital.

— Mais c'est peut-être rien.

Il pose sa main sur l'épaule de la jeune femme qui prétend ne pas être paniquée. Il peut pourtant voir l'inquiétude présente sur son visage et la crainte luisant dans ses yeux. D'autant plus qu'il sait la jeune femme ne pas être du genre à se plaindre sans raison. Il n'a pas souvenir de la voir absente une seule fois du club et même quand elle tournait aux médicaments et que tout le monde lui disait de rentrer car elle avait mal au crâne elle continuait de les masser. Il est donc évident qu'elle lui ment et que ce n'est pas un mal de ventre léger comme elle tente de le prétendre.

— Robyn, tu te plains jamais. Et même si c'est rien au moins tu seras rassurée.

— Je veux pas les embêter alors qu'ils sont déjà débordés.

Il secoue la tête avant de s'éloigner en direction du salon où il récupère ses chaussures.

— Mets tes chaussures, on y va. En plus à cette heure-ci en semaine, il n'y a peut-être pas encore grand monde.

L'écossais doute de cela. Mais cela fait bien trop longtemps qu'il n'a pas été aux urgences pour le savoir. Quand il s'y rend, c'est toujours à travers un SAMU et il a la chance de passer en priorité. Il sait qu'il joue de son statut mais dans les rares situations où le médecin du club l'envoie à l'hôpital, il est heureux de cela tant la douleur est forte même gavé d'antidouleurs.

Il tend son manteau à la kiné qui finit par se lever et l'enfiler. Ils se dirigent ensuite vers le véhicule du joueur qui lui ouvre la portière avant de prendre place et de filer à vive-allure à travers la ville. À côté de lui, la brune est silencieuse. Son visage est crispé alors qu'elle semble essayer de se calmer et d'arrêter de s'imaginer les pires scénarii.

— Je suis certain que tout ira bien.

L'attente est longue assis dans le couloir d'hôpital. Autour d'eux, Andrew observe une famille avec un enfant qui se tient la main, un couple de personnes âgées qui était déjà là quand ils étaient arrivés, une jeune femme seule attendant en lisant un livre. Les voix sont faibles à l'exception de la voix du petit garçon brisant parfois le silence avec des questions amusantes sur l'univers et les personnes l'entourant.

— Mme Dawley, le docteur va vous recevoir.

Robyn se lève. L'écossais voit le regard légèrement paniqué qu'elle lui jette. Il ne sait pas quoi faire. Il ne comptait pas réellement assister à son rendez-vous et il est pris tel une biche dans des phares quand la question suivante est posée.

— Je ne suis pas.

— Il n'est pas.

Leurs voix se mêlent alors qu'ils prennent la parole en même temps et ils s'observent pendant quelques secondes quand ils s'en aperçoivent, ne finissant pas leurs phrases. Andy a les joues qui se mettent à le brûler fortement alors qu'il détourne le regard. Son cœur se serre alors qu'il pense qu'il n'y a pas la moindre situation où il pourrait être le père de cet enfant.

— Ah désolé, je pensais que... Étant donné que vous l'avez accompagnée. Vous pouvez venir si Madame le souhaite.

Il tourne ses prunelles chocolat vers Robyn qui l'observe. Il voit la supplication silencieuse qui est présente dans ses yeux sombres alors que la question muette qu'il soit là pour elle plane dans le couloir après le début de la conversation.

— D'accord. Tu es sûre que tu veux ?

Les doigts qui s'accrochent à sa main comme s'il était ce qui la maintenait à flot font qu'il la suit sans se poser de questions. Il sent cette même main se faire broyer alors que les images s'affichent sur l'échographie. Il détourne les yeux de l'écran et se focalise sur le visage sérieux de la jeune femme qui a les prunelles brillantes de larmes.

— Tout parait bon. On va quand même vous garder en observation pendant la journée et la nuit. Vous en faites certainement trop.

Il laisse s'échapper un soupir de soulagement qu'il ne savait même pas qu'il retenait depuis des minutes entières. Quelques secondes plus tard, il est plaqué dans les bras de la brune aux joues humides de larmes déchargeant toute la peur qu'elle avait ressentie depuis plusieurs heures. 

je suis forcée d'admettre que je n'arriverai pas à rattraper le retard avant le 25 malgré la volonté que j'y ai mis ^^ (mais faut voir les choses du bon côté, elle aura au moins une fin cette année !)

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