Comme tous les ans depuis qu'elle travaillait en tant que kinésithérapeute à Liverpool, Mary avait confectionné vingt-cinq petits cadeaux qu'elle allait distribuer tout au long du mois de décembre. La veille, elle avait offert un calendrier de l'avant à Calvin. C'était une tradition depuis plus de vingt ans qu'elle exerçait. Le premier jour de décembre, elle offrait un calendrier qu'elle avait elle-même confectionné au plus jeune joueur de l'équipe. L'année précédente, c'était donc Harvey qui avait pu en profiter. 

Ce jour-là, elle cherche la deuxième personne de sa liste. Comme tous les ans, elle avait fait sortir une liste comprenant l'ensemble des salariés du club et en avait tiré vingt-deux au sort. 

— Hey Mary ! Je suis dans ta liste cette année ?

Elle lève les yeux au ciel face à la remarque de Thiago. L'espagnol l'avait observée avec attention chaque matin l'année précédente et elle avait pu noter chaque jour son air un peu désolé quand il s'apercevait qu'il n'était pas celui à qui le cadeau était destiné. 

— Je ne dis pas. Mais celui-là n'est certainement pas pour toi.

Elle éloigne habillement le cadeau dont il tentait de s'emparer. Si elle travaillait avec l'ensemble des joueurs, il y en avait dont elle était plus proche que d'autres et l'ancien du Bayern faisait partie de ceux-là. 

Mais celui avec qui elle préférait passer du temps était le capitaine de l'équipe écossaise. C'était certainement lié à leurs origines et le fait qu'ils aient des passions communes en dehors du football. Il n'était ainsi pas rare qu'Andy traine chez elle alors qu'ils confectionnaient des plats basés sur des recettes venant du monde entier qu'ils partageaient ensuite à des amis qu'ils invitaient. 

Leurs invitations étaient grandement appréciées au sein de l'équipe, et après y avoir participé une fois même Jurgen avait accepté que tous puissent profiter des différents mets, même s'ils étaient parfois trop gras ou trop sucrés pour leurs régimes alimentaires particuliers. 

Alors qu'elle se dirige justement vers le coach et son adjoint pour donner son cadeau numéro deux à Pep, elle voit Andy un peu plus loin en pleine conversation avec Diogo. Elle fait un signe au portugais qui lui répond d'un sourire. Le plus âgé se retourne suivant son regard, ses prunelles s'illuminant légèrement. Elle peut alors voir le pull qu'il porte et elle lève les yeux au ciel. Mais l'écossais n'y prend pas attention, alors qu'elle les rejoint. Il se détourne de sa conversation pour la serrer un court instant dans ses bras pour la saluer avant de se reculer.

— Ah Mary tu tombes bien. Je proposais à Diogo de venir cuisiner avec nous à notre prochaine session de la BBC. On pourrait faire Noël portugais ?

— Bien sûr. On avait dit jeudi non ?

Le brun hoche vigoureusement la tête en réponse. 

— Eh ben tu vois que ça la dérange pas. Je te l'avais dit. Tu m'avais parlé que l'ambiance de Noël à la portugaise te manquait, tu as le champ libre pour le récréer. Impressionne-nous et nos invités ! Et demande des recettes à ta maman, les gâteaux que t'avais ramenés l'an dernier étaient un délice. 

Elle n'écoute plus la suite de la conversation, continuant son trajet vers l'adjoint de l'allemand. Comme chaque jour, un grand bonheur emplit son cœur quand elle voit son regard s'illuminant lorsqu'il comprend que le cadeau est pour lui. 

Avec les années passant, chacun savait qu'il ne s'agissait que de petits présents, mais tous étaient toujours aussi ravis. Elle tend le petit paquet bleu recouvert de cristaux de glace blancs à celui qu'elle côtoyait déjà depuis des années. 

— Merci Mary, j'ai cru que j'y aurais jamais droit. 

Son rire s'élève alors qu'il arrache sans cérémonie le papier. C'était l'une des choses que l'écossaise préférait. Chacun ouvrait le cadeau d'une manière différente et cela l'amusait toujours. À l'intérieur, l'entraineur trouve une étoile. 

— Je pensais pas que tu t'en souviendrais. 

La kiné sourit. Comment aurait-elle pu oublier l'anecdote de son chat détruisant l'objet l'année précédente ?

— Merci beaucoup, je vais en prendre grand soin. 

Ses prunelles pétillent de malice. 

— Protège là bien de ton félin. 

— J'y compte bien ! 

normalement on alternera les points de vue d'un jour à l'autre. 

le cadeau de mary :