19 décembre

Mary quitte le centre d'entrainement en fin de matinée ce jour-là. Les entrainements du jour ont eu lieu et elle est désormais tranquille pour sa fin de journée. Elle compte en profiter pour acheter une plante pour sa fille avant de cuisiner et ranger chez elle.

Ses décorations commencent à être installées mais il reste des pièces où elle a envie de faire un grand tri avant de les fixer. Elle les répartit dans des petits cartons dans les coins des salles où elle compte les installer lorsqu'elle aura pris le temps de bien tout organiser. Dans son salon, de gros cartons sont placés à côté d'un sapin nu de toutes guirlandes, boules ou étoiles. Si elle sait qu'elle peut décorer le reste des lieux, sa fille ne lui pardonnera pas de s'occuper du conifère en son absence.

Elle pousse un soupir en entrouvrant l'un des deux cartons, l'envie de colorer un peu l'arbre grandissant. Elle regrette l'arrivée toujours plus tardive de sa fille et son compagnon. Avant, elle pouvait s'occuper de l'épicéa dès le début de son retour d'études en compagnie de son frère. Cette année, elle devra attendre la veille des festivités.

Elle finit sa tournée de petits gâteaux qu'elle confectionne pour le cadeau du lendemain en écrivant les recettes sur de belles fiches avant de sortir son téléphone. Dessus, elle peut lire les nombreux messages de sa collègue demandant des nouvelles des joueurs. Elle soupire alors qu'elle sait qu'elle n'a pas envie d'être chez elle. Elle-même avait eu le même souci lors de ses grossesses. Alors qu'elle a envie de tout sauf de penser à son métier pendant ses vacances, la sensation était bien différente alors qu'elle était en arrêt maternité. En effet, elle était alors en pleine santé et les journées seule chez elle lui paraissaient interminables. Sans compter qu'elle n'avait pas trop le droit de sortir, mesure de prévention.

Elle coupe donc son four, met sa plaque à refroidir et s'habille chaudement, quittant quelques minutes plus tard les lieux en direction de l'autre côté du quartier. L'air frais et sec frappe son visage. La kiné adore ce type de climat. Le froid y est alors agréable et le léger soleil présent réchauffe son visage malgré les herbes encore gelées lorsqu'elles étaient à l'ombre. Elle regrette de ne pas avoir pris son appareil photo avec elle quand elle voit des toiles d'araignées parfaitement figées sur un grillage. Les éléments glacés sont un spectacle qu'elle adore chaque année.

Une quinzaine de minutes plus tard, elle est devant le petit perron de sa collègue, espérant qu'elle ne la dérangeait pas et qu'elle serait heureuse de la surprise. Au pire, elle continuera son chemin jusqu'au parc à quelques centaines de mètres de là avant de rentrer chez elle.

— Mary ? Qu'est-ce que tu fais là ?

— J'avais mon après-midi de libre, je me suis dit que j'allais te faire la surprise, t'avais l'air de t'ennuyer dans tes derniers messages.

Un sourire éblouissant s'installe sur le visage et elle comprend qu'elle est plutôt heureuse de sa présence.

— Tu me sauves la vie. J'en peux vraiment plus, les journées sont interminables. Tout le monde bosse, personne me rend visite. J'en ai trop marre.

Elle rit devant l'air dramatique utilisé. Elle suit la jeune femme en refermant la porte derrière elle. Elle finit par s'installer sur la table où un chemin de table tranche sur la nappe blanche. I est vert foncé et des sapins sont découpés et de fines broderies dorées les encadrent. Partout dans les lieux l'ambiance de Noël est présente. Elle note même la musique légère s'élevant de la chaine hifi et achevant le tout.

— Tu veux boire quoi ?

— T'as du thé ?

— Ouep. Vert, noir, j'en ai un de Noël que j'ai fait ramener aussi.

Elle se décide rapidement pour le dernier. Si elle ne les aimait pas à d'autres saisons, les thés aux agrumes, cannelle ou amandes de cette période de l'année faisaient partie de ce qu'elle associait à la magie des fêtes.

— Va pour le dernier !

Quelques minutes plus tard, l'eau chaude est dans la belle théière de la jeune kiné à l'arrêt. Elle prend le temps pour observer l'objet. En fonte, il comporte de fins dessins de fleurs sur l'extérieur et est vraiment magnifique. Les tasses sont d'un style complétement différent avec leurs rennes, bonhommes de neige et petit père Noël dessinés.

— J'ai acheté la plante en début d'aprem. J'espère qu'elle lui plaira.

— Tu l'as en photo ?

Son visage se déforme en une légère moue. Elle regrette de ne pas l'avoir prise pour demander son avis. Mais elle pense qu'elle a fait le bon choix. Elle était vraiment la plus belle du magasin à ses yeux.

— Non, je te l'enverrai quand je rentrerai si tu veux.

Les prunelles noires pétillent une seconde.

Tu fais quoi de tes journées du coup ?

— J'ai un peu bricolé. J'ai fait des décos de Noël. Andy est venu aussi. J'essaie de faire un tapis de sol pour la crapule mais je suis pas très douée.

Elle montre le tissu emmêlé au bout de la table. Fil et morceaux colorés se mélangent et elle y jette un coup d'œil de sa place.

— Tu veux que je t'aide, je sais un peu coudre.

— Un peu ou un peu comme la cuisine ?

— Non, un peu, je suis bien moins douée qu'en cuisine.

Elle avait un peu cousu, quand elle était enceinte. Et puis elle avait rapidement arrêté par manque de temps et ses actions ont par la suite consisté à de petites réparations d'habits préférés ou de doudous abimés.

Le tissu est rapproché et elle observe de plus près les actions qui ont déjà été réalisées. Les motifs sur le tissu sont vifs. Des perroquets multicolores prennent place à divers endroits et entre eux, des tissus assortis forme un damier.

— Ça a l'air très bien pour l'instant.

Elle ne voit pas trop où est le souci dans l'objet qu'elle tient à la main même s'il est très loin d'être terminé.

— Je sais pas. J'ai l'impression que tout ce que j'essaie de faire est nul. Même pour acheter des choses ou préparer sa chambre je sais pas quoi faire. Y a trop de choix et je sais pas comment me décider. Je suis sûre que je prends jamais la bonne chose.

Ses doigts se déposent sur la main qui se crispe dans le tissu.

— Tout le monde se pose des questions avant d'être maman Robyn, c'est normal.

Le visage se baisse en une légère moue. Les prunelles s'assombrissent et elle peut y déceler doute et crainte.

— Oui, mais ils sont deux pour prendre leurs décisions. Alors que je serai toute seule et...

Elle essaie de se mettre à sa place sans y parvenir. Quand elle était dans sa situation, elle avait son compagnon, le père de ses enfants pour la rassurer. Elle ne pouvait pas se mettre à la place de la peur que devait ressentir la jeune femme.

— Peut-être que tu rencontreras quelqu'un qui t'aidera, il y a plein de parents célibataires qui s'en sortent plus ou moins bien, mais ils y arrivent, y a pas de raison que ce soit différent pour toi. Et puis, si tu as besoin d'aide il faut surtout que tu n'hésites pas. On est plein à pouvoir t'aider pour plein de choses.

Le hochement de tête qui lui répond est faible. Mary était quand même bien heureuse de n'avoir vu son couple voler en éclats qu'après que ses enfants soient suffisamment grands pour comprendre mais aussi se débrouiller la plupart du temps seul. L'idée d'avoir les deux à gérer alors qu'ils auraient été plus jeunes ne lui faisait clairement pas envie.

— Je suis pas certaine que quelqu'un voudra de moi en sachant ça.

Ses yeux s'écartillent devant les mots prononcés. Comment pouvait-elle croire ce qu'elle disait ? Ses mains se posent avec délicatesse sur celles de sa collègue et amie.

— Je suis persuadée du contraire Robyn. Que tu sois une maman ne change rien à qui tu es. Il y a plein de gens qui se rencontrent ensuite, il faut juste que tu laisses une chance au destin.

Ses pensées se tournent immédiatement vers celui qu'elle sait être intéressé par la jeune femme même si elle n'a aucune idée de ce qu'il lui a ou non confié. Elle se demande si la future maman réalise que l'écossais la voit comme bien plus qu'une amie ou non. Elle se demande s'il est capable de faire le premier pas mais en doute. Andy se posait beaucoup trop de questions sur lui pour avoir le courage de faire face à un refus de celle qui semblait réussir à réactiver un peu son cœur à l'arrêt.

Elle reste silencieuse sur ses doutes et ses hypothèses alors que les deux semblent se confier à elle sur la même situation sans le savoir. Les éléments donnés semblaient aller dans la même direction mais elle n'est pas certaine de ce qu'elle doit en faire. 

Mary rêvait de les voir heureux que ce soit seul ou ensemble. Mais savoir que Robyn vivait mal la situation quand le brun l'avait repoussée, entendre la douleur quand elle disait qu'elle n'était certainement qu'un amusement ou bien que le défenseur se demandait s'il pouvait lui plaire n'était pas une raison pour lâcher les informations livrées par ceux qui avaient suffisamment confiance en elle pour les lui confier.

On essaie d'avancer ta couture ? À deux, ça ira peut-être plus vite, ou je peux commencer autre chose si tu veux ?

Elle change habilement de sujet quand aucune réponse ne vient de celle à qui elle a tenté de remonter le moral. Si elle ne voulait plus de cette conversation pour le moment, elles pourraient toujours en reparler plus tard. En attendant, elle était là pour lui tenir compagnie, pas pour continuer de discuter d'un sujet qui semblait douloureux. 

C'est ce qu'elle semble réussir, quand elle voit le sourire peint sur les lèvres alors que le visage de son amie est concentré sur sa tâche quelques dizaines de minutes plus tard. C'est encore plus le cas lorsque ses traits sont rayonnants de fierté quand elle a bien avancé sur son objet donc elle a bouclé la seconde étape de confection une heure plus tard.

aller acheter mon cadeau d'anniversaire/noël >>>>> écrire le calendrier de l'avant hier haha. 

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