15 décembre

Robyn se lève à huit heures ce matin-là. Malgré son médecin lui ayant spécifiquement dit de se mettre au repos, elle ne trouve pas le sommeil après ses horaires habituels de lever. Pour la seconde journée d'affilée, elle se demande comment elle va occuper sa journée.

La veille, elle avait profité de son arrêt pour mettre sa maison en ordre et continuer de mettre des décorations de Noël qu'elle était allée acheter pour l'occasion. Tous les ans, la jeune kiné augmenter son nombre. Elle avait ainsi enlevé celles qui étaient fixées aux fenêtres de sa cuisine pour les remplacer par d'autres toutes neuves. Les précédentes se retrouvant reléguées à celles de la chambre d'amis à l'étage.

Par la suite, elle avait regardé le match de l'équipe pour laquelle elle travaillait. Elle avait été heureuse de les voir gagner celui-ci et de les voir être propulsés à la tête du classement du championnat. Si l'objectif officiel de fin de saison était un podium et la qualification en Ligue des champions, le club ne pouvait s'empêcher de toujours viser plus haut malgré la très rude concurrence.

Elle s'était figée devant les images d'Andrew au sol. Depuis, elle hésitait à prendre de ses nouvelles. Elle avait bien entendu lu les communiqués du club et toutes les informations rattachées à cette blessure. Elle ne savait juste pas si elle devait ou non lui envoyer un message.

Depuis leur sortie et sa nuit passée sur son canapé, la brune ne savait pas sur quel pied danser avec l'écossais. Parfois elle avait l'impression que tout était redevenu comme avant. Et d'autres elle lisait une immense tristesse sur son visage quand il posait les yeux sur elle. Il y avait un éléphant dans la pièce quand ils se retrouvaient à deux alors qu'ils n'avaient plus évoqué le sujet après qu'il se soit confié un chocolat chaud dans les mains.

Robyn avait désormais connaissance de la situation sans avoir les détails. Elle comprenait ses réactions sans savoir s'il voulait ou non en rediscuter après s'être confiée. La kinésithérapeute ne savait pas si elle devait en reparler ou prétendre que cette conversation n'avait jamais eu lieu. En attendant, chacun de leurs échanges étaient ternis par le sujet qu'ils évitaient en le faisant plus ou moins exprès.

Elle relègue le brun à un coin de sa pensée alors qu'elle s'habille et prépare un semblant de repas pour le midi après avoir petit-déjeuner. Elle se demande si ce qu'elle a confectionné sera bon. Elle prend ensuite une bande-dessinée offerte par une amie belge rencontrée lors d'un match international deux ans plus tôt et s'installe dans son canapé pour la lire. Elle dévore l'intrigue, mais constate qu'elle n'en aime pas particulièrement les dessins. Elle est pourtant convaincue qu'elle lira d'autres tomes tant elle a été captivée par les aventures des deux héros.

Quelques heures plus tard, une seconde bd aux dessins bien plus fins et à son goût avalée, elle reprend son téléphone et traine sur les réseaux sociaux où elle tombe sur les photographies de l'entrainement du jour. Son cœur se serre quand elle pense qu'elle n'y était pas et n'y serait certainement pas avant un bout de temps. Elle repense alors au capitaine écossais qui devait être dans la même situation qu'elle.

Salut Andy, comment tu vas ? Ils t'ont dit pour combien de temps tu vas en avoir ?

Elle repose son téléphone après lui avoir mis un message. Quelques secondes plus tard, son téléphone se met à vibrer sur la table où elle vient de l'avoir posé. Elle est étonnée quand elle voit le nom s'affiché et le visage heureux orné d'un chapeau de paille pris en photo plus tôt dans l'année remplir tout l'écran. Elle n'hésite pas longtemps avant de faire glisser son doigt pour décrocher au défenseur blessé.

— Hey.

— Hey.

— Comment tu vas ? Mary m'a dit que t'étais au repos ?

— Oui, le médecin dit que j'en fais trop...

— Mais y a rien sinon ?

— Non non, juste plus de voiture, essayer de moins bouger. En gros, il veut que je reste cloitrée chez moi.

Le silence se fait pendant quelques secondes. Elle entend le semblant d'approbation de l'autre côté de la ligne.

— Et toi ta jambe ?

— Contracture. Reprise certainement après les fêtes, ils préfèrent me mettre au repos vu l'enchainement. Les médecins aimeraient bien que je joue en coupe. Sinon ce sera pour après la trêve.

Elle écoute les mots qui s'élèvent, rassurée que la blessure ne soit pas aussi importante qu'elle l'avait crue dans un premier temps.

— T'étais au club ce matin ?

— Ouep. Soins avec David. Il est plus bourrin que toi. J'ai cru que j'allais pleurer quand il m'a massé.

Un rire lui échappe alors qu'elle pense à son collègue. David l'avait autant prise sous son aile que Mary quand elle était arrivée et elle lui était très reconnaissante de ça. Et à peine deux jours et les conversations qu'elle pouvait avoir avec ces deux-là lui manquaient déjà.

— Ça me manque déjà. Une journée et je tourne déjà en rond.

— Tu veux que je vienne te tenir compagnie ? Je viens de finir et j'allais rentrer chez moi.

La question tombe immédiatement, la prenant par surprise. Sa réponse met uniquement quelques secondes à être formulée.

— Oui.

Passer du temps avec le brun lui manquait plus qu'elle ne l'aurait cru ces dernières semaines et elle espérait bien rattraper un peu du temps perdu, ou dégivrer leur relation qu'elle n'arrivait plus à cerner. Elle se disait qu'il n'aurait pas proposé s'il n'avait pas voulu la voir. Et peut-être qu'elle comptait un peu quand même pour lui.

— Je suis là dans une demi-heure, le temps que je vienne. J'amène de quoi manger.

Ça raccroche avant même qu'elle n'ait pu répondre. Elle laisse tomber son téléphone dans le canapé où elle s'était installée le temps de la discussion avant de se lever pour aller s'habiller. 

— Entre !

Elle crie à travers la pièce quand elle entend la sonnette de la porte d'entrée. Quelques secondes plus tard, un brun se tient dans l'entrée de son salon, un bonnet sur la tête et une grosse écharpe assortie protégeant son visage.

— Rien que pour la météo, je suis heureux d'être blessé. Ça devrait être interdit de faire aussi froid, j'ai cru que j'allais perdre mon nez juste entre ma voiture et chez toi.

Pour la première fois depuis des jours, Andy lui parait joyeux. Un sourire orne son visage quand il s'approche d'elle pour la serrer quelques secondes contre lui, lui faisant comprendre d'un mouvement de la main qu'elle pouvait rester assise. Elle l'observe avec curiosité quand elle le voit déposer un sac de courses à côté de lui avant d'enlever son manteau.

— J'ai ramené mon repas test de Noël, j'en avais trop pour moi tout seul.

Elle comprend alors qu'il a passé la soirée à cuisiner. Elle savait par Mary que c'était ce qu'il faisait parfois quand il voulait s'occuper l'esprit et ne pas penser à sa vie. Elle se demande si c'était suite à ses problèmes avec son ex-compagne qu'il avait commencé à s'y mettre. Elle ne lui pose pourtant pas la question.

— Tant mieux parce que j'ai complétement raté mon repas.

L'avantage à travailler au club était que Robyn n'avait jamais à cuisiner. Elle se débrouillait toujours pour manger le midi à celui-ci et confectionnait des plats peu complexes le soir. Souvent des choses toutes préparées qu'elle n'avait plus qu'à réchauffer. La raison était que toutes ses tentatives de se faire un plat avaient fini en échec au fin fond d'une poubelle. Aujourd'hui n'y avait pas coupé et en plus, cela ne l'avait pas occupée aussi longtemps qu'elle l'aurait cru, l'unique raison de sa tentative étant de vouloir faire passer le temps.

— J'espère que c'était quelque chose de plus compliqué que des pâtes !

Elle le pousse gentiment alors qu'il s'est installé à côté d'elle.

— J'aurais jamais dû te dire que je les ratais toujours.

Un rire franc éclate avant que la tête se penche en direction du sac.

— Tiens je t'ai ramené ça. Je pensais te le donner hier mais...

Elle se saisit du petit paquet qui lui est tendu et elle reconnait immédiatement les guimauves qui sont dedans. Son sourire s'élargit et ses prunelles sombres se mettent à pétiller. Elles brillent encore un peu plus quand le visage de son ami s'éclaire à cette vue.

— Merci !

Elle ouvre le paquet et en avale une sur le champ, la dégustant et ses papilles se mettant en action alors qu'elle la savoure.

— Elles sont bien ?

La kiné hoche vivement la tête, amusée de voir le doute sur le visage du brun. Même si ce n'était pas le cas, elle n'oserait de toute façon pas le critiquer. Elle savait que c'était ridicule de ne pas le faire parce qu'elle n'avait pas le moindre talent aux fourneaux, mais cela aurait été malvenu. Pourtant, Andy n'arrêtait pas de lui dire d'être honnête et que ce n'était pas parce qu'on ne savait pas cuisiner ou faire du football qu'on n'était pas apte à juger ce qu'on goûtait ou voyait. Mais la réalité, c'était qu'il cuisinait trop bien pour proposer quelque chose qui aurait été complétement raté.

— J'ai aussi ramené des jeux.

Il les sort du sac pour les poser sur la table basse. Elle sourit quand elle voit qu'il a ramené certains de ses préférés lors des soirées qu'ils avaient pu faire à plusieurs coéquipiers chez lui.

— Il est trop beau. Il est nouveau ?

Elle s'est saisie du jeu de dames coloré qu'il vient de déposer. Un petit hochement de tête timide lui répond et elle ne comprend pas la raison.

— C'est Mary qui me l'a fait pour ma fête. Ça faisait longtemps qu'elle devait m'en faire un et elle en a fait deux. Un pour moi et un pour son calendrier, mais je sais pas à qui elle va l'offrir ni quand. Il me semble qu'elle m'a parlé de June mais je suis pas sûr.

— Il est vraiment magnifique, elle est trop douée.

Ses doigts glissent sur le bois coloré et poli à la perfection. Ils effleurent les contours d'une pièce parfaitement ronde.

— On peut y jouer si tu veux. Comme ça on arrivera peut-être à la battre un jour.

Un éclat de rire lui échappe. La mère de famille ne cessait de les battre dès qu'ils avaient tenté de gagner à ce jeu, s'y mettant parfois à deux. Quelques secondes plus tard, le tableau et les pions sont placés et ils commencent à jouer. Le temps défile et la jeune femme est plus qu'heureuse d'avoir le brun pour lui tenir compagnie. Et quand elle voit le sourire présent sur son visage qui parait moins creusé, elle évite tout sujet qui pourrait le faire disparaitre pour encore une journée.

toujours dans les temps ! (de justesse)

je suis enfin en vacances, voilà. je les ai rarement autant attendues. (ça me met moins de pression pour réussir à tenir le rythme au jour le jour pour la suite du coup haha).

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