13 décembre
Andy a un grand sac cabas à la main quand il quitte le bus pour l'hôtel ce jour-là sa valise dans l'autre et son sac à dos sur les épaules. Il suit ses coéquipiers à l'intérieur du lieu alors que la pluie dévale du ciel déjà noir en cette fin d'après-midi.
Si l'écossais adorait l'hiver, il n'en aimait pas le sombre si tôt en journée qui le terrifiait quand il pensait à ses proches obligés de conduire de nuit le matin et le soir sur des trop petites routes de campagne pour aller travailler. C'était pourtant contradictoire car il adorait les illuminations des rues qui ne pouvaient exister qu'une fois la nuit tombée.
À travers la fenêtre de sa chambre d'hôtel où il vient de déposer ses affaires, il regarde les gouttes ruisseler sur la vitre, rendant les lumières floues alors que les petites ampoules dorées font briller de mille feux la ville.
— C'est beau.
Il sursaute quand la voix de son meilleur ami résonne à côté de lui. Il secoue une seconde la tête quand il s'aperçoit qu'il portait encore son bonnet ce jour-là et ne semblait pas prêt à le retirer malgré la chaleur excessive présente dans la pièce.
Il ne dit pourtant rien et s'assoie sur le lit le plus proche de la fenêtre, laissant celui proche de la porte à l'anglais. Avec le temps, Andrew avait compris que son jeune ami prenait systématiquement le lit le plus près possible de la porte. C'était donc sans souci qu'il lui laissait cette place, lui-même se moquant bien de l'endroit où il allait tenter de se reposer.
Il se laisse tomber à la renverse, testant le confort du matelas. Ses doigts s'enfoncent dans la couette alors qu'il laisse son dos être amorti par les légers ressors. Il finit par se redresser, satisfait de ce qu'il vient de tester. Il ne doute pas une seule seconde que s'il dort mal la nuit à venir, cela ne sera pas à cause du lit de la chambre d'hôtel.
— Qu'est-ce qu'il y a dans ton sac ?
Il se lève et se précipite vers le sac recouvert de sapin de divers verts et diverses formes. Il tape à l'arrière du crane de Trent, penché au-dessus et tentant de découvrir ce qu'il contenait. Celui-ci se relève brusquement une fausse moue boudeuse présente sur son visage enfantin en cet instant. Si le défenseur vieillissait, il gardait par moment les mêmes traits et expressions qu'il pouvait avoir quand l'écossais était arrivé à Anfield six ans plus tôt et que le jeune anglais avait fêté sa majorité moins d'un an plus tôt.
— Rien qui ne te concerne pour l'instant gros impatient !
— Mais je vais le savoir dans pas longtemps, tu pourrais me le dire en avance, je suis ton meilleur ami quand même.
Il ne cède pas face aux yeux doux qui lui sont adressés, ceux-ci lui arrachant plutôt un léger rire.
— Patience, patience. Tu le sauras ce soir. Je sais que tu es incapable de tenir ta langue. Si je te le dis, toute l'équipe est au courant dans la minute.
Trent avait cette capacité à faire des gaffes et des boulettes avec les informations qu'on pouvait lui confier. Néanmoins, ce n'était pas le cas avec les choses réellement importantes. Il faisait partie des rares joueurs qui savaient tout de ses doutes, ses craintes et son cœur détruit. Il n'avait évidemment jamais parlé. Mais il savait très bien que concernant les petits cadeaux qu'il avait confectionnés et qu'il comptait offrir à toute l'équipe, s'il lui en parlait, tous ses coéquipiers seraient au courant avant même la fin de leur repas. Il ne comptait donc prendre aucun risque, malgré les supplications n'en finissant pas de son ami.
Le repas s'était déroulé sans péripéties et désormais l'intégralité de l'équipe était regroupée dans un salon privé. Deux joueurs étaient en train de faire une partie de babyfoot sous les encouragements d'une partie de l'équipe tandis qu'un petit groupe était rassemblé autour du billard, des explications sur comment tenir sa canne étant faite au plus jeune de la troupe qui n'avait pas réussi un seul coup. Plus loin, trois joueurs bouquinaient confortablement installés dans des fauteuils tandis que d'autres assis à leurs côtés étaient perdus sur leurs téléphones ou ordinateurs. Autour de la table, une partie du staff conversait calmement semblant discuter de sujets liés au match devant se dérouler le lendemain soir.
Un éclat de rire sort le brun de sa rêverie alors que ses yeux sombres suivaient les mouvements faits par les boules en attendant la fin de la partie pour pouvoir jouer à son tour, comme hypnotisé. Tous les regards se tournent vers la table où Pep est allongé et ne parvient plus à se calmer tandis que le préparateur physique est écroulé sur l'entraineur des gardiens. Quand il relève la tête, Andy peut voir les larmes en train de rouler sur ses joues tandis que ses lèvres sont étirées dans un immense sourire.
— Au moins, ça aura eu le mérite de vous faire rire.
— Ta femme l'a vu ?
— Pas encore, Mary vient de me l'offrir, mais je ne pouvais pas ne pas l'enfiler.
Le capitaine écossais se rapproche alors qu'il est question de la kiné qui n'est pas encore présente. Elle devait rester avec Liverpool, seul David et un médecin ayant fait le déplacement dès le soir, le reste du staff n'arrivant que le lendemain pendant l'entrainement en train après avoir géré les bobos de l'équipe féminine qui jouait ce soir-là. Ses iris se mettent à pétiller et un rire lui échappe quand il découvre le t-shirt ornant le torse de son entraineur. Sur celui-ci ce qui ressemble à des guirlandes lumineuses sont imprimées. Et régulièrement le visage de Jurgen et celui de sa femme sont présents, telles des boules accrochées. Leurs têtes sont d'ailleurs ornées de bonnet de Noël pour bien rappeler la période.
— Encore un truc sacrément utile en dehors de la période des fêtes ce cadeau ! Digne du bonnet de Trent ça.
La remarque du capitaine de l'équipe quittant quelques secondes son livre se fait entendre. Son regard est amusé et la malice est présente sur son visage avant qu'il ne replonge rapidement dans le roman policier qu'il semblait dévorer.
— Un tel cadeau peut ressortir dans plein d'occasions, même en plein été il fera rire mes invités.
Une grande partie de l'équipe se déplace pour voir l'horreur, les rires éclatant à chaque fois qu'un nouveau joueur ou membre du staff découvre le cadeau offert avant son départ par la kinésithérapeute la plus âgée du club.
— Bon, Andy t'avais pas des trucs à nous donner aussi ? J'espère que c'est plus beau quand même.
La voix de Trent résonne fortement dans la salle. Toutes les paires d'yeux se retournent dans sa direction alors qu'il avait complétement oublié son cabas posé dans un coin de la pièce quand il y était entré quelques dizaines de minutes plus tôt.
— Ah si ! Attendez.
Il se déplace rapidement vers son sac bleu et vert et le dépose au beau milieu de la table avant de l'ouvrir.
— C'est pas grand-chose, mais j'ai testé mes recettes de Noël hier et je me suis dit que ça vous ferait plaisir d'en avoir aussi donc...
Il plonge ses mains dans le sac et attrape un premier sachet.
— On est le crash-test c'est ça ?
— Et qu'est-ce qu'il se passe si on a tous une intoxication alimentaire demain ?!
Il roule ostensiblement des yeux avant de sortir le premier sachet contenant des caramels et des guimauves à différents parfums.
— Si vous en voulez pas, d'autres les prendront à votre place !
— Waw. Ça a l'air trop bon.
— J'avais jamais fait, donc je veux bien des avis. Après y a plein de parfums dans les guimauves, je sais pas s'ils sont tous bons mais j'ai gouté celles à la fraise, elles sont pas trop mal je trouve.
Il dépose un grand nombre de sachets où se mêlent les différentes sucreries confectionnées. L'écossais était rarement satisfait de sa cuisine lors de ses essais. Il avait toujours l'impression qu'il manquait quelque chose et n'était pas objectif sur le résultat de ses propres préparations. Alors il espérait être rassuré par ses amis autant qu'il pourrait leur faire plaisir en leur offrant.
— Pffff, « pas trop mal ». Tu dis toujours ça et c'est toujours des dingueries ce que tu cuisines.
Et le sachet se retrouve attrapé et rapidement enfoui dans la poche du sweat de son meilleur ami après qu'il ait englouti un caramel au passage.
— Trop trop bon. Tu pourras m'en refaire, je valide les caramels.
Les mains se saisissent des divers sacs contenant caramels et guimauves de diverses couleurs. Ses prunelles pétillent quand il distingue la joie présente sur les différents visages alors qu'il vient de leur faire un cadeau pourtant très simple.
Il voit le tas diminuer rapidement et pense alors à en prendre plusieurs qu'il met de côté. Il voulait absolument que Mary y goûte. S'il n'était pas convaincu de l'avis de son meilleur ami qui avalait sans se poser de questions tout ce qui était sucré, il savait Mary aussi bonne critique que cuisinière. Et puis il en garde aussi un second pour la deuxième kiné à qui il comptait apporter un peu de joie histoire de continuer de se faire pardonner. Après tout, il connaissait son amour pour les guimauves. Il échange donc le sachet qu'il a en main avec un autre contenant plus de celles-ci et moins de caramels dans l'espoir de lui faire plaisir quand il lui offrira le lendemain.
voilà une photo de l'affaire ^^ :
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