BONUS: pull & téléphone

C'est la fête ajd, on a le pdv de May-Ly, c'est pour ça que j'ai crié les prénoms en gras au-dessus <3

août 2022
pull & téléphone

ALEC.

Je cligne plusieurs fois des yeux en entendant du bruit autour de moi. Quand j'ouvre enfin les yeux, je tombe sur une May-Ly à moitié habillée qui farfouille dans l'armoire. Elle se tourne vers moi et sourit en voyant que je suis réveillée.

-Alec, je peux prendre ton pull gris ?

-Mmh, marmonné-je, et elle pose ses mains sur ses hanches d'un air théâtral--ce qui ne lui donne aucune crédibilité étant donné qu'elle est en soutif.

-Tu sais même pas duquel je parle.

-Depuis quand t'as besoin de mon autorisation pour me voler mes fringues ? demandé-je, las, en regardant mon téléphone, et May-Ly ne répond rien, attrapant le premier pull qu'elle trouve avant de quitter la pièce. Attends, tu vas où comme ça, il est même pas neuf heures.

-Chez Carol et Marqui. Je vais jouer avec Duda.

-Encore ?

May-Ly marmonne quelque chose mais je n'entends que "intérêt," ce qui ne m'aide pas vraiment à deviner de quoi elle parle. Je soupire et me recouche.

MAY-LY.

-May-Ly.

Je relève la tête vers Carol, qui me regarde d'un air pas vraiment ravi.

-T'inquiète, c'est pas du vrai vernis que j'ai mis à Duda, c'est du vernis qui part à l'eau.

Elle soupire et s'assied sur la chaise de bar à côté de la mienne, et je fronce les sourcils.

-Merci pour ça, sourit-elle, mais c'est pas de ça que je voulais te parler.

-Qu'est-ce qu'il y a ? J'ai mal fait un truc ?

-T'as perdu du poids.

Je sens mon visage se décomposer, et je sais que c'est trop tard pour faire comme si de rien n'était.

-Oui, dis-je simplement, et cette réponse agace mon amie.

-Mais c'est pas ça, la solution au problème !

-Quel problème ? demandé-je, mais évidemment, Carol n'est pas Alec. Lui, ça le fait un peu rire que je vive dans le déni tout le temps, mais elle, ça l'énerve.

-Quel problème ?! Ton problème avec Alec, May-Ly ! Je suis super contente de t'avoir à la maison, Duda t'adore et moi aussi, on rigole toujours beaucoup ensemble, mais je suis pas aveugle. Je vois bien que t'es triste et que tu viens ici pour échapper à Alec. Qu'est-ce qui se passe ?

-Je sais pas, répondis-je honnêtement, et la main de Carol vient se poser sur la mienne.

-Est-ce qu'il a déjà levé la main sur toi ?

-Non ! Non, bien sûr que non, secoué-je la tête. Jamais.

Je me mords la lèvre.

-Je crois qu'il s'est lassé de moi.

-May-Ly, souffle-t-elle. Vu comment il te regarde, je pense pas que ce soit possible.

-Ça fait deux semaines qu'il m'a pas regardé. Il s'intéresse plus à moi, secoué-je la tête, essayant de ravaler mes larmes parce que je ne veux pas pleurer devant Carol. Il me parle plus, il me répond à peine quand moi je lui parle. Il passe tout sur son téléphone et moi je suis là, je le vois s'éloigner de moi, et je peux rien faire, et ça me fait peur.

Je sens une larme couler sur ma joue, et malheureusement, d'autres la suivent assez rapidement. Personne n'est au courant de tout ça, et je m'en veux presque de lui en avoir parlé. Mais je me sens seule et perdue, et Carol semble être la personne en qui j'ai le plus confiance après Alec.

-Il se passe quelque chose, déclare Carol en fronçant les sourcils, et elle se tourne vers Marquinhos. Ils s'échangent un regard qui semble vouloir dire beaucoup de choses, et celui-ci se lève.

ALEC.

Je sursaute en entendant quelqu'un entrer dans la chambre, et je fronce les sourcils en voyant qu'il s'agit de Marquinhos. Celui-ci s'approche de la fenêtre et il ouvre complètement le volet, ce qui me fait mettre ma main devant mes yeux.

-Qu'est-ce que tu fabriques ?

-Lève-toi, on va courir.

-C'est notre jour de repos, t'es pas mon capitaine aujourd'hui, laisse-moi tranquille, rétorqué-je, reportant mon attention sur mon téléphone, mais évidemment, Marcos n'a aucune prévu de m'écouter.

-Je suis pas ton capitaine mais je suis ton ami. Et t'as besoin que quelqu'un te secoue parce que tu fais que de la merde, Alec, et ça commence à être lourd.

C'est la première fois qu'il me fait ce genre de reproches, et je me lève, prêt à rebondir.

-Je sais ! Je sais, que je fais que de la merde, tu crois que j'ai pas remarqué ! On a pris un but en finale de la Ligue des Champions à cause de mon incapacité à défendre, je me suis blessé, et maintenant que je peux enfin rejouer, je joue encore plus mal ! Alors vas-y, faites ce que vous attendez tous de pouvoir faire pendant le mercato, prêtez-moi, vendez-moi, même ! Débarrassez-vous de moi, j'irai dans un club à l'autre bout du monde et j'abandonnerai ma fiancée ici, c'est ce qui est prévu non ?

Je m'arrête, reprenant mon souffle, et Marquinhos me dévisage, comme surpris par cette tirage.

-Alors c'est ça, ton problème ?

Il secoue la tête, comme désespéré.

-T'es un con avec May-Ly à cause de ça ?

-Elle me suivra pas si le club me vend. Autant qu'elle s'habitue dès maintenant.

-T'es vraiment stupide, ma parole. Tout ça, c'est dans ta tête et seulement dans ta tête, Alec. Personne veut te vendre. Des mauvaises passes, on en a tous, ça fait parti du métier, et c'est pas la première que tu passes, alors je vois pas pourquoi t'es surpris. Mais t'es parisien et tu vas nulle part.

Je baisse les yeux, prenant le temps d'encaisser la nouvelle.

-Ca fait des semaines que t'es un abruti avec elle, Alec. Tu passes ton temps à l'ignorer, tu te rends compte de ce que tu fais ? Mets-toi à sa place deux minutes, c'est pas de ça qu'elle est tombée amoureuse, elle, c'est du Alec qui à l'entraînement du mardi, nous disait qu'il allait la rejoindre parce qu'il connaissait ses horaires par coeur. C'est du Alec qui passait du temps avec elle. C'est toi qui a acheté ces fleurs ? me demande-t-il en montrant un bouquet de roses en fin de vie qui est posé sur la commode de May-Ly.

La culpabilité m'envahit, et j'en viens à me demander si elle va me pardonner un jour. Parce que je ne suis pas sûr de mériter son pardon.

-Qu'est-ce que tu fais sur ton téléphone, toute la journée alors que t'as la femme de ta vie en face de toi ?

-Je la mérite pas, soufflé-je, prenant une douche froide, et Marcos acquiesce.

-On est bien d'accord là-dessus.

Il plonge sa main dans sa poche et me tend une partie du trousseau de clefs de May-Ly.

-Je lui ai pris sans qu'elle le voit, tu lui rendras. Salut et sois pas en retard demain.

Il quitte la pièce, et je me retrouve tout seul, au milieu de la chambre, à regretter tous mes choix de vie. Je ne me souviens même plus comment on en est arrivé là, May-Ly et moi, quand est-ce que j'ai commencé à l'ignorer, comment j'ai pu ne pas voir tous les signaux qu'elle m'envoyait. Elle savait très bien, ce matin, qu'elle pouvait prendre mon pull gris, elle voulait juste une raison de me parler, une raison d'entamer la conversation. Et ça fonctionne avec le peu de situation d'échange dans lesquels on s'est retrouvé ces derniers jours, voire ces dernières semaines.

@alecgrg
May-Ly?

@mlh02
quoi

@alecgrg
tu veux bien rentrer à la maison pour qu'on mange ensemble

@mlh02
je sais pas

@alecgrg
s'il te plaît?

@mlh02
je vais essayer

Je soupire de soulagement. C'est déjà mieux que rien : je m'attendais à ce qu'elle me mette un stop direct, mais là, elle semble être un peu ouverte au dialogue. Un peu, parce qu'en vérité, je sais qu'elle sera aussi froide.

Mais je l'ai bien cherché.

**

Quand la porte d'entrée claque, je ne bouge pas, restant debout devant la table du salon, ne sachant plus quoi faire. Même lors de nos retrouvailles après mon prêt de six mois, je n'était pas aussi angoissé. Ca en dit long sur mon attitude de ces derniers jours.

La première chose que je remarque, c'est qu'elle a pleuré. Ca lui arrive tellement rarement que je le remarque automatiquement, et ça ne fait qu'augmenter ma culpabilité.

Pour la première fois depuis très longtemps, elle a pleuré dans les bras de quelqu'un d'autre.

-J'ai préparé un pique-nique mais il pleut, je voulais recréer notre rendez-vous du jour où j'ai su que j'étais pas juste amoureux de toi, mais que je voulais passer toute ma vie avec toi.

-Ça fait deux semaines que t'as oublié, ouvre-t-elle enfin la bouche, et je hoche la tête.

-Je sais. C'est pour ça que je voulais recréer celui-là. Pas pour m'en souvenir, mais pour te montrer que je m'en souviens, pour te montrer que c'est toujours le cas.

Je me retourne et attrape mon téléphone avant de m'approcher de May-Ly et de lui tendre.

-Je veux que tu le gardes. J'en ai pas besoin. Tu peux fouiller, si tu veux, haussé-je les épaules, et elle secoue la tête.

-Non, je vais pas faire ça. Je sais pas ce qui s'est passé mais je sais que tu m'as pas trompé.

C'est tout ce qu'il me faut entendre pour être rassuré. Je franchis le dernier pas qui nous sépare et la serre dans mes bras. Elle a dit que ça faisait deux semaines, et pourtant, quand elle arrête son hésitation et me serre en retour, j'ai l'impression que ça fait des années.

-Je vais tout t'expliquer, je lui promets, attrapant sa main pour la guider vers le canapé, où on va faire notre pique-nique d'intérieur, et elle hoche la tête.

Je sais qu'une fois qu'elle saura tout, elle ne passera pas l'éponge aussi facilement. Mais j'ai besoin d'elle. Peu importe le temps qu'il lui faut.

______
Désolée hihi
Le prochain bonus sera vrm la suite de celui-ci du coup

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