BONUS: carrière & fierté

Bon ce bonus c'est un warrior 😭 il a été écrit dans le train/pendant que je regardais un match/pendant que je faisais un blind test avec mon frère donc si ya des mmts où ça n'a pas de sens jsuis dsl mdrr j'ai vrm la flemme de relire
+ d'habitude j'écris 1200 mots et là on est sur du 1600 mots profitez-en

août 2021
carrière & fierté

-Salut, dit May-Ly d'une voix neutre en m'ouvrant la porte de chez elle, et j'entre sans trouver la force de lui répondre. Il n'y a personne chez elle, et je n'arrive pas à savoir si c'est une bonne ou une mauvaise nouvelle : d'un côté, personne ne va assister à la discussion, mais d'un autre, après plus de deux ans en couple avec elle, je commence à bien connaître May-Ly et à savoir qu'elle va avoir besoin d'être entourée après ce que je vais lui annoncer.

Elle s'assied sur une des chaises autour de sa cuisine, et je l'imite, m'installant en face d'elle. Comme à chaque fois qu'elle panique, elle commence à jouer avec ses doigts, et je réalise que même si je ne l'ai appelée que pour lui dire que je venais lui rendre visite, elle a très bien compris que ce n'était pas une simple visite de courtoisie. On ne devait pas se revoir avant ce week-end, et on est mercredi. Et surtout, elle sait très bien où j'allais ce matin.

-Dis-moi, me demande-t-elle tout à coup. Qu'on en finisse.

Je me mords la lèvre.

-J'ai parlé à mon agent ce matin. Il a reçu une offre de prêt pour moi.

Le visage de May-Ly se décompose si rapidement que mon coeur se serre.

-Où ça ? demande-t-elle, la gorge nouée, et je sais qu'elle se doute un peu que ce n'est pas la porte à côté.

-Chine. Ils proposent six mois. Sans option d'achat.

Elle ne réagit pas à mes mots ; son visage reste stoïque, comme si je parlais une langue qu'elle ne comprend pas.

-Est-ce que tu vas y aller ?

-Oui.

-D'accord, hoche-t-elle la tête, et je ris jaune.

-C'est tout ?

-Comment ça, c'est tout ? May-Ly fronce les sourcils, et je secoue la tête.

-Tu vas me laisser partir comme ça ?

-C'est ta carrière, j'ai pas mon mot à dire dessus, dit-elle simplement, et même si c'est la meilleure réaction possible et imaginable qu'elle pourrait avoir, je lui en veux. Je lui en veux de réagir aussi parfaitement, je lui en veux de me laisser partir comme ça juste pour du football alors qu'elle est toute aussi importante. Je lui en veux, à elle, mais aussi à sa fierté dont je me moque habituellement, mais qui aujourd'hui, ne me facilite pas la tâche.

-Alors tu veux pas que je reste ici ?

-Peu importe mon avis, c'est le tien qui compte. Et toi, tu veux partir.

Cette réponse et comme la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Parce que je ne veux pas partir ; c'est ma tête contre mon cœur. Alors je parle sans réfléchir.

-Tu t'y attendais, de toute façon. À ce que je t'abandonne.

Je réalise trop tard que je viens de prononcer la pire phrase possible, que je viens de dire la pire chose à entendre pour May-Ly. Et pourtant, elle fait tout le contraire de ce que j'attends qu'elle fasse. Elle hoche la tête.

-C'est pas en disant des choses blessantes que tu vas me faire m'énerver contre toi.

Tous mes muscles se relâchent à l'entente de cette phrase, comme s'ils abandonnaient cette lutte, et je me mets à pleurer.

May-Ly est surprise, à tel point qu'elle reste sans bouger quelques secondes--comme si elle ne savait plus si c'était la réalité ou un rêve--avant de se lever pour me serrer dans ses bras, ce qui fait redoubler mes larmes.

Je ne la mérite pas. Je vais l'abandonner pendant six mois, et elle me réconforte. Je viens d'essayer de la blesser volontairement, et elle me réconforte.

-On va passer au-dessus de ça, m'assure-t-elle en caressant mes cheveux, et j'essaie de calmer mes sanglots parce que je me sens vraiment ridicule.

Je finis par arrêter de pleurer, et May-Ly m'apporte des mouchoirs avant de tirer la chaise à côté de la mienne et de s'y asseoir. Quand je suis arrivé, j'ai préféré m'asseoir en face d'elle pour lui laisser la distance nécessaire à encaisser le choc sans penser que si moi, j'avais besoin de l'avoir à côté de moi, c'était peut-être aussi son cas.

-Tu reviendras en décembre, dit-elle, et je n'arrive pas à savoir si c'est une question où une constatation, alors je hoche la tête.

-Oui.

Je regarde par la fenêtre, me mordant la lèvre. Sous la canicule de cette début de mois d'août, c'est difficile de se dire que six mois, ce n'est pas si long : ça me semble insurmontable.

-Je te demande pas de m'attendre, dis-je tout à coup, et May-Ly fronce les sourcils avant de sourire.

-Pourtant, c'est ce que je vais faire.

Ce n'est pas une promesse, mais une simple réponse. Et pourtant, je décide de m'y accrocher. Je ne lui dis pas, à ce moment-là, mais si j'ai accepté ce prêt, ce n'est pas simplement pour ma carrière, mais aussi pour elle. Pour la rendre fière, pour essayer tant bien que mal d'obtenir du temps de jeu et peut-être convaincre le coach de me laisser ma chance en tant que titulaire quand je reviendrais. Pour la rendre fière.

...

alecgrg
je viens d'arriver à l'aéroport

mlh02
ton avion décolle à quelle heure

alecgrg
Woah
Qu'est-ce que tu fais debout?????

mlh02
je suis allongée (:

alecgrg
May-Ly

mlh02
🤷🏻‍♀️

alecgrg
Il est trois heures du matin en France !

mlh02
Il n'y a pas de couvre-feu en France.

alecgrg
rrrrh arrête de faire des phrases complètes comme ça, je suis pas un de tes élèves moi

mlh02
va enregistrer tes bagages

alecgrg
et toi, va te coucher

mlh02
j'arrive pas à dormir
je veux que tu sois là

alecgrg
t'as pas essayé
pour dire un truc mignon comme ça, tu dois être vraiment claquée

mlh02
:(

alecgrg
moi aussi tu me manques petit coeur
on se voit dans quelques heures ❤

...

Quand je pose les pieds à l'aéroport de Roissy Charles-de-Gaulle, j'ai envie de pleurer de joie. Après six mois en Chine, je remets enfin les pieds à Paris, et j'ai tellement rêvé de ce moment que je n'arrive pas à croire que ça arrive réellement.

Je récupère ma valise plus vite que l'éclair et je commence à chercher ma mère du regard. Elle ne m'as précisé si elle venait accompagnée ou pas pour venir me chercher, mais j'ai peu d'espoir de ce côté-là. Quand je suis parti, au mois d'août, c'est mon père qui m'a accompagné, tout seul. Ma mère et ma soeur ne voulaient pas pleurer à l'aéroport, et Arys aussi, même s'il n'a pas voulu l'admettre devant moi. May-Ly n'avait pas voulu venir non plus, et en vérité, ça m'avait rassuré, parce que je n'étais pas sûr de réussir à la laisser.

Je commence à m'inquiéter en ne trouvant pas ma mère dans la foule : elle sait à quelle porte je devais arriver exactement, et c'est la personne la plus ponctuelle que je connaisse. Soudain, mes yeux se posent sur May-Ly, qui me fait un grand sourire. Elle pose sa main sur l'épaule d'Arys, qui tourne la tête dans ma direction et sourit à son tour. J'accélère le pas, et quand j'arrive à leur niveau, il se jette dans mes bras, ce qui me fait rire.

-Salut, p'tit frère.

-Tu m'as trop manqué ! s'exclame-t-il, et je ferme mes deux, le serrant fort dans mes bras. Même si on a fait des appels vidéos pratiquement tous les soirs pendant ces six mois, sa présence m'a manquée. Maman elle voulait même pas que je vienne, elle a dit que je devais laisser Lyly venir toute seule.

Six mois sont passés, mais il continue de l'appeler "Lyly" devant moi juste parce qu'il sait que ça m'énerve d'entendre quelqu'un d'autre que moi utiliser ce surnom ridicule.

-Je suis content que tu sois là, moi, lui assuré-je, et il décroche ses bras de mon cou avant de se mettre à côté de ma valise, comme s'il attendait que j'aille voir May-Ly. Je lève les yeux vers elle, et je franchis les derniers pas qui nous séparent sans réfléchir, la serrant fort dans les bras. Elle soupire de soulagement, et je sens tout son corps se détendre, ce qui me fait sourire.

-T'es revenu, dit-elle comme si quand j'étais partie, elle n'était pas certaine que ça arrive, et je ris.

-Et je ne repars plus jamais.

Elle tente de quitter mes bras, et je la lâche. Elle n'a jamais été très affective en public, et ça m'étonne presque qu'elle ait accepté que je la prenne dans mes bras. Cependant, elle attrape ma main et entrelace nos doigts entre eux.

-Comment vous êtes venus ? balbutié-je en les suivant vers la sortie, et May-Ly sourit.

-Te revoilà enfin ! s'exclame une fois, et je relève la tête, surpris.

-Victor ! m'exclamé-je avant de le serrer brièvement dans mes bras, et il me demande de mes nouvelles tandis qu'on s'installe en voiture. Je me mets entre mon frère et ma copine, qui pose sa tête sur mon épaule. Je souris en repensant à toutes ces fois où on s'est retrouvés dans cette voiture avec Victor. C'est vraiment une des personnes qui a le plus assisté à notre évolution, à May-Ly et à moi.

-Alec ? la main de May-Ly passe plusieurs fois devant mon visage, et je sors de mes pensées, réalisant que je suis assis sur mon lit. A quoi tu penses, comme ça ?

-A Victor, répondis-je, et May-Ly éclate de rire.

-Six mois sans se voir et tu penses à Victor, se moque-t-elle, et je ris à mon tour, attrapant son bras pour la tirer vers moi.

-Viens ici, ton rire m'avait trop manqué. Et j'étais en train de me dire qu'on devait absolument l'inviter à notre mariage.

-Ici ? demande May-Ly en s'asseyant sur mes genoux.

-Quoi ? froncé-je les sourcils avant d'attraper son visage et de l'embrasser furtivement. Bah oui, ici. Je reste ici pour toute la vie maintenant.

-J'espère, répond-elle, déposant sa tête dans mon cou, et je caresse ses cheveux.

-Je veux juste te rendre fier, soufflé-je, et elle me répond d'un air perplexe :

-Mais je suis déjà fier de toi. Depuis le début.

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