BONUS: accouchement & respiration

avant de commencer je veux dire que:
- j'ai pas envie de parler de la ligue des champions, donc je vais juste prétendre que ça n'existe pas
-je spoil, ce bonus n'est pas le plus joyeux, je suis désolée de foutre la merde dans leur vie mais je peux pas m'en empêcher apparemment, j'accepte toutes les insultes dans les com
-je suis désolée s'il y a des trucs incorrects et ou faux, je me suis basée sur des vraies témoignages mais j'ai adapté à ma sauce donc jsp
-j'ai un bonus qui va avec celui-là genre c'est un bonus du bonus, donc je le poste bah dans quelques minutes j'imagine

janvier 2024
accouchement & respiration

-Alec.

J'ouvre immédiatement les yeux en entendant la voix de May-Ly, et je me redresse en voyant de la douleur sur son visage.

-Qu'est-ce qui se passe ? C'est des contractions ?

Elle hoche la tête avant de fermer les yeux, et je caresse sa joue.

-Beaucoup, pas beaucoup, décris-moi la douleur, parle-moi, je me sens inutile et j'aime pas ça.

-Beaucoup, je...j'ai essayé de calculer mais j'oublie à chaque fois et je...

-Hey, hey, j'attrape son visage pour planter ses yeux dans les miens, calme-moi, ça va aller.

-J'ai peur, on est qu'au huitième mois, je peux pas accoucher maintenant, dit-elle, et je secoue la tête.

-Si elle veut sortir, alors on va à l'hôpital. Mieux vaut qu'on se déplace pour rien plutôt qu'on prenne des risques. Allez, on y va.

En quinze minutes, j'ai eu le temps de rassembler toutes nos affaires nécessaires, et May-Ly a mis ses chaussures--ce qui est déjà un accomplissement en soi. On monte dans la voiture, et une heure plus tard, May-Ly est allongée sur un lit, attendant qu'on vienne la prendre en charge.

-Je vais vraiment accoucher, dit-elle, et je ris. Non, mais, te moque pas de moi, j'ai l'impression que c'est irréel.

-J'arrive pas à croire que c'est la dernière fois que je vois enceinte comme ça, soufflé-je, et elle hausse les épaules.

-La dernière fois pour Céline. Elle sera le capitaine du FC Georgen, maintenant il manque les dix autres joueurs.

Je sais très bien qu'elle plaisante quand elle dit ça, mais je sais aussi qu'elle veut d'autres enfants et que sauf si quelque chose nous en empêche, elle a raison : je la reverrai enceinte.

Notre bulle de bonheur est éclatée quand la porte s'ouvre, et un médecin entre et commence à s'affairer immédiatement.

-Bonjour monsieur et madame Georgen, sourit-elle, et May-Ly attrape immédiatement ma main, comme si elle sentait qu'elle allait avoir besoin de mon soutien. Madame Georgen, vous êtes dilatée à quatre, ce qui est très encourageant, mais ce qui m'oblige à vous demander tout de suite l'autorisation d'injecter du surfactant dans le liquide amniotique.

En voyant nos têtes, le médecin sourit.

-Je vous explique tout de suite. Votre bébé sera prématuré, et il y a des chances qu'il soit touché par le syndrome de détresse respiratoire. Hormis les difficultés à respirer de lui-même à la naissance, cela peut entraîner des complications dans le futur. Si on injecte le surfactant maintenant, il va pénétrer dans ses poumons grâce à ses mouvements de respiration, ce qui peut réduire toute difficulté respiratoire quand il sortira. Le plus tôt fait, le mieux votre bébé a le temps de le respirer. Je peux sortir de la pièce si vous avez besoin d'en discuter.

Je secoue la tête.

-Non, bien sûr, allez-y, faîtes-le maintenant, demandé-je, et May-Ly hoche la tête, mais je peux voir à son visage qu'elle est totalement terrorisée.

-Très bien, je reviens tout de suite, dit le médecin en quittant la chambre, et dès qu'elle referme la porte derrière elle, May-Ly se met à pleurer.

-J'ai peur, dit-elle immédiatement, et c'est à ce moment exacte que je réalise qu'on s'apprête de nouveau à traverser une épreuve qui va nous marquer à jamais, et que la fierté de May-Ly a bien compris qu'elle n'y avait pas sa place.

-Non, secoué-je la tête, ça va aller, ils vont injecter le liquide et...

-Et si ça fonctionne pas ?

Je secoue de nouveau la tête et m'assieds au bord de son lit de façon à pouvoir être plus ou moins en face d'elle.

-Je t'ai jamais menti sauf que je dis que je t'ai laissé gagner la course de descente de colline, commencé-je, alors c'est pas aujourd'hui que ça va commencer. Je sais pas ce qui va se passer, moi non plus, et je sais pas si cette injection va fonctionner. Je sais pas si notre fille va réussir à respirer toute seule, j'en ai aucune certitude. Mais je fais confiance au personnel de l'hôpital pour réagir comme il se doit, peu importe la situation, et je refuse d'imaginer le pire contrairement à ce que tu es en train de faire.

Je ferme les yeux.

-Je te l'ai jamais dit mais ça m'intimidait, la grossesse. Je sais que c'est pas le moment de reparler de ça mais quand on a avorté je me suis senti plus qu'inutile parce que jamais je ne pourrais imaginer le sentiment que tu as ressenti, toi qui a porté le...l'embryon, parce que c'était même pas un bébé. Et j'avais pas peur que ça fasse la même chose avec la grossesse, mais...je savais que je le vivrais pas comme toi, Céline est dans ton ventre à toi, et j'avais l'impression...que je la connaîtrais pas quand elle allait naître, qu'on aurait pas de connexion elle et moi, j'en sais rien. Mais c'est complètement faux. Je pense que ça aurait pu être le cas, mais t'as tout fait pour m'inclure au maximum dans cette grossesse, et je suis certainement pas aussi proche d'elle que toi, mais je sais qu'on se connaît tous les deux, je compte pas le nombre de fois où elle a réagi juste en entendant ma voix ou même simplement en sentant ma main sur ton ventre. Et elle est plus forte que ça, parce qu'elle nous aime autant que nous on l'aime, et elle va pas nous lâcher, May-Ly. Pas à la première difficulté. Je sais que tu auras jamais une confiance aveugle en les médecins mais aie confiance en notre fille.

**

Quand la sage-femme entre dans la salle d'accouchement en annonçant que c'est le moment, j'ai peur que May-Ly refuse de laisser Céline sortir de son ventre. Mais elle ne prononce pas un mot, se mettant en place sans rien dire, et ça m'énerve de rien pouvoir faire. Je suis obligée de rester sur le côté, comme si j'étais sur le banc alors que mon équipe jouait un match décisif. Moi, je veux être titulaire dans l'accouchement de May-Ly, mais je dois juste me taire et attendre la suite des évènements.

Les médecins n'ont même pas besoin de dire à May-Ly de pousser, elle le fait toute seule, et quand je la vois grimacer de douleur, je comprends que ça y est, notre fille est en train de naître.

-La tête arrive ! s'exclame la sage-femme, et je vois May-Ly se mettre à paniquer.

-Elle pleure pas, souffle-t-elle, elle pleure pas, répète-elle en me regardant, mais je suis trop occupé à regarder notre bébé, qui en effet, ne fait pas un bruit. Je n'entends plus ce qui se passe autour de moi, et tout à coup, je sors de ma torpeur en voyant la sage-femme partir avec le bébé. Va avec elle, s'il te plaît, la petite voix de May-Ly me demande, et je suis la sage-femme sans réfléchir, comme un zombie.

Elle me demande de rester là en me promettant de revenir tout de suite, je l'attends devant une porte qui est dépourvu de fenêtre ; je ne sais pas où elle a emmené notre fille, May-Ly doit être morte d'inquiétude et j'ai juste envie de me mettre à pleurer.

**

Je ne sais pas combien de temps est passé quand j'entre dans la chambre de May-Ly, et quand je la vois allongée en position foetale, l'air sans vie, je me précipite à ses côtés. Quand elle me voit, elle se redresse et se mets immédiatement à pleurer.

-Alec...

-Elle va bien, je te jure, elle va bien, elle va bien mon petit coeur, son pronostic de vie n'est pas engagé, elle va bien, répété-je pour que ça s'imprime dans sa tête, et elle se met encore plus à pleurer, mais cette fois, de soulagement. Je la serre dans mes bras, me sentant presque coupable d'avoir mis autant de temps à venir lui dire tout ça. J'ai dû attendre qu'ils installent Céline en couveuse avant de pouvoir la voir de mes propres yeux, et ça a dû prendre un temps fou, surtout pour May-Ly qui était seule, ici, dans l'attente de nouvelles.

-Je veux la voir, pleure-t-elle, je peux pas me lever pour l'instant, je veux la voir, est-ce que tu l'as vu ?

-Oui, oui je l'ai vu, elle va bien, elle a encore besoin d'aide pour respirer mais elle va bien, je te le promets. C'est l'histoire de quelques heures, d'accord ? Quelques heures.

-D'accord, hoche-t-elle la tête, mais je sais très bien qu'au fond, elle est tout sauf d'accord.

**

À 22 h, May-Ly réussit enfin à fermer l'oeil pour la première fois depuis notre arrivée à l'hôpital. Si elle avait pu, elle serait restée encore éveillée, mais elle n'avait plus aucune force, et sa lutte contre la fatigue s'est soldée par un endormissement. Je n'ai pas le temps de me demander si ça va durer longtemps que j'entends la porte de la chambre s'ouvrir, et quand je vois une infirmière avec un grand sourire pousser un berceau avec notre fille dedans, je me lève, soulagé.

-La revoilà, votre petite Céline, souffle l'infirmière, et mes lèvres s'étirent en un sourire en la voyant. Elle respire très bien maintenant, elle a juste encore un peu de mal à réguler la température de son corps, il va falloir faire du peau à peau toute la nuit. N'hésitez pas à sonner la cloche si besoin.

-Merci beaucoup, soufflé-je, et je me retrouve seul face à notre fille, émerveillée.

-Il faut que je réveille maman, elle a besoin de sommeil mais elle m'en voudra toute sa vie si je la laisse dormir, soufflé-je à Céline, et quand je me penche pour l'attraper, je suis surpris de sa légèreté. Lyly. Hey, Lyly.

-Mmh, dit-elle avant d'ouvrir vivement les yeux, comme si la réalité l'avait rattrapée, et elle me met immédiatement à sourire en me voyant avec Céline.

-Tiens, prends-là.

-Bonjour, Céline, sourit-elle une fois qu'elle est dans ses bras, et ça y est, j'ai l'impression d'enfin pouvoir respirer moi aussi. On est enfin réunis tous les trois.

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