19. anniversaire & ikigai
alecgrg
après l'anniversaire de ton frère demain, on va à un deuxième rendez-vous
mlh02
tu me demandes pas mon avis ?
alecgrg
ta fierté va te faire dire non
mlh02
même pas vrai
j'allais dire j'hésite
alecgrg
....C'est pas mieux, May-Ly
mlh02
Un peu quand même
C'est moi qui paie cette fois
alecgrg
???? on a fait un pique-nique la dernière fois donc c'est tjr mon tour de payer
mlh02
T'as payé la nourriture qu'on a mangé
alecrg
ça compte pour du beurre
mlh02
on est de retour en primaire pour sortir ce genre d'expression ?
alecgrg
Toi tu vas y retourner bientôt madame la future maîtresse
Bref, tqt je paie comme c'est mon tour, et tu paieras la fois suivante
**
Quand j'arrive chez May-Ly, je ne suis vraiment pas serein. En théorie, j'ai déjà rencontré sa famille, mais en pratique, je ne les ai vus que quelques minutes, et ils n'ont pas eu le temps de me détester.
J'envoie un message à May-Ly en arrivant devant elle pour m'assurer que c'est elle qui va m'ouvrir quand je vais toquer, et une partie de mon anxiété s'envole quand je vois son sourire.
-Alec !
Elle sort en chaussettes pour me faire un câlin, et je ris.
-Mais May-Ly, je vais pas disparaître.
Elle finit par me lâcher et on entre à l'intérieur. Son frère Nolan est encore devant Beinsports, et je commence à penser que c'est son occupation principale dans la vie--et qu'en réalité, sa grande soeur doit souvent faire la même chose. Je souris en voyant qu'il porte le survêtement d'entraînement du PSG.
-Joli ensemble.
-Merci, hausse-t-il les épaules.
Je dis bonjour aux parents de May-Ly, qui comme la semaine dernière, sont très accueillants, et souhaite un joyeux anniversaire à Arthur, qui est déjà en train de supplier sa grande soeur de le laisser ouvrir son cadeau.
Leur mère ne réagit même pas à cette scène--ayant des frères et soeurs, je sais que c'est presque une scène du quotidien--et s'éclipse dans la cuisine. Après presque une minute d'hésitation, je finis par la suivre, et elle semble surprise de me voir.
-Oh, Alec, tu veux quelque chose ?
-Juste savoir si vous avez besoin d'aide.
-Tu peux m'aider à poser les bougies, dit-elle avant de les compter pour s'assurer qu'il y en ait le bon nombre sur le gâteau.
Je m'exécute, et on pose les bougies en silence. Je ne sais même pas comment engager la conversation, parce que May-Ly ne m'a jamais vraiment parlé de sa mère.
-Donc tu es footballeur, dit-elle fièrement, et je souris.
-Oui.
-Mais comment tu as rencontré May-Ly ? Quand ils vont voir les matchs au stade ?
-Euh, non, je réponds honnêtement. Sur Intagram, en fait.
C'est l'explication la plus ridicule du monde.
-D'accord ! sourit-elle comme si tout prenait sens.
Je suis presque triste que May-Ly ne lui en ai pas parlé. Pas parce que je suis vexé, mais parce qu'elle semble vraiment heureuse de savoir d'où je viens dans l'équation.
-Arthur a bien dix-sept ans aujourd'hui ? demande-t-elle tout à coup, et je fronce les sourcils.
-Euh, oui, hoché-je la tête, me souvenant que May-Ly m'avait dit qu'il avait seize ans quand je lui avais posé la question.
Elle allume les bougies, et je la suis en dehors de la cuisine. Il reste une place à côté de May-Ly autour de la table.
-Laisse-moi deviner, elle t'a posé des questions stupides sur moi, me souffle-t-elle après qu'on ait chanté joyeux anniversaire et qu'on ait commencé nos parts de gâteau. Je fais la moue.
-Nan, pas trop. On a discuté.
On termine nos parts de gâteau et Arthur ouvre ses cadeaux. On s'échappe presque une heure après, même s'il est encore trop tôt pour dîner.
-On y va à pied ou en bus ? interrogé-je May-Ly, qui hausse un sourcil.
-T'étais pas serein la première fois qu'on s'est vus quand je t'ai proposé d'aller prendre le métro, et maintenant tu me proposes de prendre le bus ?
-C'est même pas vrai ! rétorqué-je, sur la défensive. C'est toi qui étais pas sereine en plus.
Elle lève les yeux au ciel, secouant la tête.
-On y va à pied. Il fait beau et j'ai peur que des gens te reconnaissent dans le bus.
-May-Ly, je suis toujours pas Messi.
Elle m'ignore et attrape ma main avant de commencer à marcher, et je ne bouge pas d'un pouce. Evidemment, vu sa force inexistante, elle tire mon bras plusieurs fois avant de se retourner.
-Alec !
Je souris, et elle plisse les yeux.
-À quoi tu joues ?
-À rien, je veux juste te dire bonjour, haussé-je les épaules.
Elle fronce les sourcils et s'apprête à me demander ce que je raconte, mais je ne lui laisse pas le temps de le faire ; j'attrape son visage et l'embrasse.
-Bonjour, soufflé-je en séparant nos lèvres, et May-Ly sourit.
-Tu m'embrasses avant le rendez-vous ? C'est pas très professionnel monsieur Georgen.
-Oh ? je réponds. Bien, je t'embrasse plus avant la fin alors.
Cette fois, je commence à marcher, et comme nos mains sont toujours entremêlées, elle me suit directement.
-Très bien, dit-elle, et je ris.
-Cette fierté.
-Elle s'en ira jamais, me dit-elle, et je hausse les épaules.
-Je sais bien. J'allais dire "moi non plus," mais t'allais encore dire que c'était une disquette.
Au bout d'une quinzaine de minutes de marche, on arrive enfin devant le restaurant. Ce n'est pas une chaîne, et May-Ly semble vraiment surprise que j'ai trouvé ce restaurant, ce qui me rend très fier. On décide de prendre à emporter pour aller manger dans le même parc que la dernière fois. Le temps qu'on soit servi et qu'on arrive dans le parc, on commence enfin à avoir faim : à peine installé, on attaque déjà notre dîner. On mange silencieusement, écoutant les bruits autour de nous, jusqu'à ce que May-Ly dise :
-Je m'entends pas trop avec ma mère.
Je ne sais pas quoi répondre, probablement parce que je ne m'y attendais pas. Mais heureusement, elle n'attend pas de réponse et continue :
-Elle est égoïste. Elle...elle a trois enfants mais elle se fait toujours, toujours passer en première. Peu importe de quoi il s'agit. Elle s'intéresse même pas à nous, à tel point que j'ai même plus envie de lui parler de ma vie. Je suis en troisième année de licence d'anglais, et parfois elle me demande si j'ai eu anglais aujourd'hui.
Elle soupire.
-Désolée, je sais pas pourquoi je te dis tout ça.
-T'excuse pas, je...comprends mieux ses questions.
-Qu'est-ce qu'elle t'a demandé ?
-Si ton frère fêtait bien ses dix-sept ans. Et où on s'est rencontré toi et moi.
May-Ly sourit tristement.
-Je lui ai déjà dit où on s'était rencontré. Je lui ai parlé de toi plusieurs fois mais elle écoute pas. Ou alors ça rentre par une oreille et ça ressort de l'autre.
Je soupire et m'approche d'elle à quatre pattes pour la serrer dans mes bras.
-Toi tu t'souviens de tout, elle fait un petit sourire, même des trucs que j'ai dit qu'une fois. Et à l'oral, pas par message.
-Je lui ré-expliquerai où est-ce qu'on s'est connu autant fois qu'elle en a besoin jusqu'à ce que ça rentre dans sa tête, tapoté-je mon doigt sur le front de May-Ly, et elle sourit, ce qui me fait sourire aussi.
-Elle se souviendra sûrement pas de la date de notre mariage.
-On lui mettra un décompte sur son téléphone, proposé-je, et May-Ly me dévisage avant de m'embrasser. Je ferme les yeux et l'embrasse en retour, mais je recule ma tête au bout de quelques secondes, les sourcils haussés.
-Le rendez-vous est pas fini.
-T'as dit "je t'embrasse plus jusqu'à la fin," et c'est moi qui t'ai embrassé, sourit-elle, fière d'elle, et je ris.
-Tu réfléchis trop. Ça doit être fatiguant d'être dans ta tête.
-Là t'avais l'occasion de sortir une belle disquette, du genre "heureusement que tu penses tellement à moi que je suis tout le temps dans ta tête aussi," ou alors "heureusement que t'es aussi dans mon coeur."
-Trop d'imagination d'un coup, secoué-je la tête, et elle sourit.
-Tu m'inspires.
-Donc tu es mon ikigai et moi je suis ta muse.
-J'irai pas jusq...
-Trop taaard, rétorqué-je, c'est un fait établi.
On continue à se chamailler et je finis par gagner simplement parce que May-Ly "préfère ses frites que moi."
-Tu disais pas ça quand tu m'as demandé en mariage.
-Je pensais pas que t'allais répondre.
-Je réponds à tout le monde.
-Oui mais là c'était chelou, je pensais que t'allais faire comme si t'avais pas vu.
-Heureusement que j'ai pas fait ça. Heureusement. Parce que je serais passé à côté de beaucoup de choses.
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ÉPILOGUE DANS UNE HEURE LES CHATS
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