Chapitre 17 : Les Aquila
Gabi grignotait un sandwich lorsque le groupe de Gardiens se rendit à La Plume cendrée, aux alentours de treize heures. La brune ne sortait que rarement du Terrier, préférant largement coordonner toute l'équipe depuis l'auberge. Marchant dans les galeries aux côtés de Talia, elle emboîtait le pas de Scorpio, Charlie et Luka. Ren dormant encore au moment de partir et Sarah étant toujours alitée et en convalescence, ils avaient tous décidé d'aller au rendez-vous sans eux.
Le groupe se stoppa en arrivant devant l'arcade conduisant au bar clandestin. L'escalier descendant vers la porte était plongé dans une pénombre peu accueillante. Scorpio se tourna vers ses camarades.
— Bon. Nous allons enfin rencontrer Faïza et Astrid qu'on cherche depuis des semaines. On fait comme d'habitude : soyons aimables, clairs, concis, expliquons les choses avec justesse et normalement on ne devrait pas avoir de soucis pour obtenir un pacte de sang avec elles.
— Je vous rappelle qu'elles m'ont paru bizarres hier soir, intervint Luka. Très méfiantes surtout. J'ignore ce qu'on leur a raconté, mais elles risquent d'avoir une vision faussée des choses. On devra être convainquant.
— Ça va le faire, promit Charlie.
— Mais oui, approuva Talia. Et puis n'oublions pas qu'elles ont Pearl et Nacre avec elles. Elles seront certainement engagées dans leur mission et pèseront lourd dans la balance pour convaincre Faïza et Astrid.
— Allons-y qu'on en finisse et qu'on quitte cet endroit, soupira Gabi en terminant son sandwich.
— Luka tu connais le chemin : toi d'abord, invita poliment Scorpio.
Le roula leva les yeux au ciel et s'engagea dans l'escalier. C'était la première fois qu'il se rendait au bar clandestin en civile. Sa chemise bordeaux aux manches retroussées sur les avants bras, son veston noir et son jean le changeaient complètement comparé à son déguisement d'infiltration. Déguisement qu'il ne remettra plus jamais, ça il en était sûr : plus jamais il ne refera de cross-dressing !
Une fois en bas des marches il frappa poliment à la porte du bar. Derrière lui, perchés dans les marches d'escalier, les Gardiens guettèrent la suite des événements. Par prudence, Gabi se servit de son pouvoir pour scanner les environs. Les fils des esprits de ses compagnons lui apparurent dans les airs. Vert, jaune, bleu, argent, un arc en ciel de filaments translucides fut révélé. Elle se concentra et projeta son propre esprit plus loin dans la salle de bar. Deux personnes se tenaient en bas, immobiles. Elle détecta une troisième personne, un peu plus loin. Elle pouvait sentir le stress et la méfiance qui teintaient les fils en orange.
Personne ne bougea quand Luka frappa à nouveau... Les fils brillèrent d'une couleur plus intense, indiquant comme une décharge d'adrénaline. Gabi commençait à trouver cela suspect quand Luka ouvrit la porte et entra prudemment.
Les Gardiens rentrèrent à leur tour dans La Plume cendrée, vide. L'ambiance dans les bars déserts était toujours étrange... Tout était si figé, si silencieux, comme si le temps avait été arrêté. Gabi ne trouva pas les propriétaires des esprits. Il n'y avait personne.
— Y a quelqu'un ? demanda Luka en s'avançant.
Le sixième sens de Gabi lui provoqua un violent frisson, suivit d'un spasme. Deux personnes surgirent alors de derrière le comptoir. L'une des deux, une jeune femme pâle, se jeta sur Luka à l'écart du groupe et le plaqua face contre une des tables, bras bloqués dans le dos. Le fracas métallique d'un tabouret qui valdingua masqua le glapissement de surprise que lâcha le roux. Les Gardiens se précipitèrent à son secours. L'autre personne, une femme très grande, musclée et à la peau cannelle s'interposa devant eux, armée d'une immense hache en or et en métal blanc.
— Personne ne bouge ! ordonna-t-elle en les menaçant de son arme.
— Lâchez moi !! cria Luka en se débattant, joue écrasée contre la surface en verre de la table.
— Qu'est-ce que t'as fait à notre frère ?? cria la femme qui le tenait.
Du coin de l'œil, Luka reconnut alors Astrid. La jeune femme l'écrasait de tout son poids contre la table, lui tenait fermement les poignets dans le dos et l'empêchait de bouger. Sa sœur Faïza faisait barrage au groupe de Gardiens avec sa hache, dissuadant quiconque de porter secours au roux.
— Qu'est-ce que t'as fait à notre frangin ??? répéta Astrid en lui tordant un peu plus les poignets dans un angle douloureux.
La colère faisait gronder sa voix.
— Rien !! jura Luka. Absolument rien, je ne sais même pas de quoi vous parlez !!
— Ah tu lui as rien fait ?? tonna l'albinos. Dans ce cas tu peux me dire pourquoi il est allé se soûler et se mettre minable au bordel du coin ?? Et pourquoi on l'a retrouvé complètement amorphe et dépressif quand il est revenu chez nous ?? C'est ta faute, c'est ça ??
— Non mais laissez le partir !! supplia Charlie en tentant de s'avancer.
Faïza lui pointa sa hache sur la gorge et la fit reculer. La blonde glapit et se colla à Scorpio qui leva les mains pour apaiser la situation.
— On se calme. Nous sommes venus pour simplement discuter, comme c'était prévu.
— Oui, nous sommes les Gardiens, assura Charlie en indiquant son œil de saphir. On ne vous veut aucun mal.
— Nous ne sommes pas venus pour nous battre, alors posez cette arme et lâchez notre Luka ! exigea Talia en effectuant un pas en avant.
Faïza serra ses mains sur le manche de sa hache et pointa l'arme à tour de rôle sur les Gardiens. Sa sœur ne desserra par sa prise sur Luka.
— Je le lâcherai quand il nous aura répondu !! protesta Astrid.
— Et tant qu'on ne connaîtra pas vos véritables intentions, il est hors de question de déposer les armes !
— Ça suffit les filles...
Le groupe eut un léger sursaut en entendant cette voix grave. Les têtes pivotèrent vers une des banquettes au fond du bar. Assis dessus, jambes croisées, bras étendus sur le dossier, un verre dans une des mains, Isaac observait la scène. Ses yeux jaunes de rapace semblaient luire dans la pénombre. Il but une gorgée d'alcool ambré.
— Bienvenue à La Plume cendrée. Isaac Aquila pour vous servir, se présenta-t-il.
Il se décolla du dossier de la banquette, avança son buste et posa les avants bras sur les cuisses. Avec sa main de libre, il pointa un index sur les membres des Gardiens.
— Nous avons donc Scorpio... Charlie... Talia... dénombra-t-il en les indiquant à tour de rôle. Toi que je n'ai jamais croisée...
Gabi le fixa en silence, soutenant son regard à la pupille fendue. L'esprit de l'homme lui apparut comme un bazar sans nom. Les couleurs se mélangeaient toutes entre elles. Elle n'aperçut aucun motif de cohérence. La seule conclusion qu'elle put obtenir de son observation fut qu'Isaac était en colère, amer, mais également brisé au fond de lui et accablé par un chagrin profond. La couleur jaune et criarde de la sournoiserie, de la fausseté et de l'hypocrisie prenait l'ascension sur tout le reste. Enfin Isaac posa son regard sur Luka, toujours maintenu par Astrid. Le roux cessa de se débattre et se pétrifia sur place en faisant face à l'ange déchu.
— Et Luka... termina Isaac d'un ton sec.
— Je vois que tu as bien retenu nos noms, remarqua Scorpio. Fantastique. Maintenant que toute la petite famille est au complet, on va pouvoir discuter tranquillement. Dernière sommation : toi tu poses ton arme et toi tu lâches Luka.
Les jumelles pivotèrent vers leur ainé, attendant à ce qu'il prenne la décision à leur place. Après un examen visuel rapide du groupe, Isaac leur fit un vague geste de la main. Astrid lâcha Luka en grognant et la hache en or de Faïza disparut dans un éclat de lumière. Les jumelles partirent se placer de part et d'autre de leur frère. Après s'être rapprochée de Luka, Charlie s'enquit de son état, à la manière d'une mère vérifiant que son enfant ne s'était pas trop fait mal en tombant. Il avait encore les marques des doigts d'Astrid autour des poignets.
— Qu'est-ce que vous voulez à mes sœurs ? demanda Isaac.
— Rien de bien méchant, rassura Scorpio en trainant une chaise par le dossier.
Il se rapprocha du trio puis s'installa face à eux.
— On va commencer par le début : nous sommes les Gardiens des Douze, continua le réincarné. Notre groupe est à la recherche des Gardiens manquants à travers les trois mondes. Et il se trouve que vous deux êtes les derniers maillons de la chaîne du Premier monde. Ça fait des semaines qu'on vous cherche et enfin, avec des façons détournées et de nombreuses complications, nous vous avons trouvées.
— Oh ça je suis au courant, dit Isaac. Très jolie mascarade au passage...
Il venait de jeter un regard furtif et accusateur en direction de Luka. Le roux baissa immédiatement les yeux sur ses poignets douloureux. Charlie était en train de le soigner avec une sorte de substance végétale synthétisée avec ses pouvoirs.
— Évidemment, les choses auraient été plus simples si tu avais collaboré dès le départ, ajouta Talia en s'adressant à Isaac. Nous n'aurions pas eu à mettre en place cette stratégie d'infiltration et de déguisement si tu nous avais dit dès le début que tu connaissais Faïza et Astrid. Pourquoi avoir fait cela ?
— J'ai su à l'instant où Scorpio et l'autre beau brun ont posé les pieds dans mon bar que les autres Gardiens étaient à la recherche de mes sœurs, expliqua Isaac en remuant l'alcool dans son verre. Ma mission est de les protéger en les gardant éloignées des Gardiens, point. Alors j'ai fait en sorte que vous dégagiez de mon bar pour que vous ne les trouviez pas.
— Sauf que notre mission à nous était de les trouver, enchaîna Scorpio. On a besoin d'elles, vois-tu.
— Et pour quoi faire ? questionna Faïza. Nous voler notre sang et notre pouvoir ?
— Ressusciter le mal absolu ?? demanda Astrid.
— Créer une sorte de chimère avec nos cadavres une fois que vous nous aurez tué ?
Scorpio échangea un regard sceptique avec Talia, debout à côté de lui.
— Qu'est-ce que vous racontez ? soupira la doyenne.
— On n'a nullement l'intention de vous faire tout ça, dit Scorpio. Tout ce qu'il nous faut c'est faire un pacte de sang avec vous.
— Et nous faire rejoindre votre organisation maléfique ? questionna Astrid en fronçant les sourcils.
— Mais enfin... Qui vous a mis ça dans la tête ?! s'indigna Talia.
— Tout le monde depuis qu'on a Pearl et Nacre avec nous, répondit Faïza.
— Tout le monde, y compris votre cher grand frère ?
— Étant donné que j'ai qu'un an de plus qu'elles, on m'a servi le même discours, répliqua Isaac. Notre père, les Veilleurs... Ils nous ont tous répété la même chose, tous les dimanches où les filles allaient s'entraîner chez eux.
Dans le bar, Gabi sentit un frisson courir sous sa peau à la mention des « Veilleurs ». La dernière fois qu'elle en avait entendu parler remontait à six ans... Depuis, rien. Impossible de savoir si cette organisation était contre eux ou non. D'un côté ils les avaient surveillé en secret pendant les deux dernières années de leur lycée, mais de l'autre personne n'avait agi, personne n'avait cherché à leur nuire, rien... C'était à se demander quels étaient leurs objectifs. Et voilà qu'ils rencontraient ce trio, qui avait été en contact direct avec les Veilleurs. C'était l'occasion d'en apprendre plus.
— Toujours il nous ont répété les mêmes consignes, poursuivit Isaac. De ne surtout pas chercher les autres Gardiens... Si leur chemin venait à croiser le notre, ça voudrait dire que la fin du monde approche.
— On nous a donc défendu de faire le moindre pacte de sang avec les autres Gardiens, ajouta Faïza. Parce qu'en nous rassemblant ça provoquera le chaos total. La preuve : le monde court déjà à la catastrophe à cause de ces fichus Ombres et détraqués ! Et bizarrement vous vous pointez ?
Gabi cerna un peu mieux qui étaient ces Veilleurs. Une organisation contre eux, voulant les empêcher de se réunir pour une raison obscure. Avoir deux Gardiennes sous la main avait été une occasion en or. Ils avaient visiblement lavé le cerveau des jumelles en leur racontant des sottises au sujet des Gardiens, de sorte à ce qu'elles ne les cherchent pas et empêchent ainsi de compléter l'Horloge. La situation chaotique du moment avec les Ombres était la preuve idéale pour accuser les Gardiens de provoquer la fin du monde. Non ces deux événements n'avaient pas de lien entre eux. Ce n'étaient que des coïncidences, ni plus ni moins.
— Nous devons nous rassembler parce que le monde court à sa perte et pas l'inverse, corrigea Talia. Nous ne sommes en aucun cas responsable de l'invasion des Ombres. Ces événements sont liés à autre chose.
— Un beau jour, continua Scorpio, Obsidian le Treizième reviendra terminer ce qu'il a commencé il y a quatre milles ans. Il ne reculera devant rien pour avoir son monde parfait, rien qu'à lui. Les épidémies d'Ombres et de détraqués sont un avertissement de sa part ; une mise en bouche face à la catastrophe qui nous arrive dessus. Nous, les Gardiens, avons le devoir d'arrêter tout ça. Et pour cela, nous devons nous réunir et fermer notre cercle.
— Si nous restons chacun dans notre coin, les bras croisés dans l'ignorance, cette fin du monde arrivera quand même, rajouta Talia. Nous réunir est notre seule chance de l'empêcher.
Les deux doyens du groupe abattaient leurs arguments avec l'assurance d'un joueur de carte, confiant de son jeu. On avait servi un discours faux aux jumelles, à eux de le démentir.
— Mais... fit Faïza.
— Pearl et Nacre vous ont-elles parlé d'une mission ? demanda Scorpio.
— Oui mais... marmonna Astrid.
— Elles n'ont pas été très explicites.
— Alors que les Veilleurs eux étaient clairs.
Donc elles avaient choisi de les croire eux, plutôt que leurs déesse. Sans savoir pourquoi, Gabi sentit comme une anguille sous roche... Quelque chose la gênait dans cette histoire, mais elle ne pouvait pas mettre le doigt dessus.
— Et bien nous venons simplement de vous dire explicitement en quoi consistait la mission des Gardiens des Douze, lança Scorpio.
— Nous rassembler et sauver le monde ? répéta Astrid, peu convaincue.
— Exactement ! intervint Charlie. Moi aussi au départ je n'y ai pas cru à tout ça.
La journaliste blonde se rapprocha et s'installa sur un tabouret face aux Aquila sur leur banquette. Après les arguments en béton de Scorpio et Talia, Charlie prenait le relais avec sa gentillesse qui mettait tout de suite en confiance. Nul doute qu'elle réservait une anecdote sur son expérience personnelle pour les convaincre.
— J'ai eu des soucis personnels au moment où Sapphire m'a désignée comme Gardienne. Et moi je ne voulais pas de cette mission. Chercher la vérité, rassembler les Gardiens, je ne voulais pas de ce poids sur mes épaules. Surtout pour prétendument « sauver le monde » alors qu'il allait très bien le monde. J'ai donc ignoré ma mission au début. Mais j'ai rencontré Scorpio. Puis Ren...
Si les jumelles ne perdaient pas une miette du discours de Charlie, Isaac ne se gêna pas pour bailler à pleins poumons et chercher une occupation du regard. Il tourna la tête en direction du comptoir. Gabi y était assise et l'observait comme si elle cherchait à sonder son âme. Sans un mot, depuis tout à l'heure... Flippante. A côté d'elle, Luka était en train de nettoyer son mousquet, plongé dans ses pensées.
— Puis j'ai vu de mes yeux les Ombres commencer à envahir notre monde, continua Charlie. Je me suis alors dit que je ne voulais pas d'un monde de ténèbres, peuplé de monstres et de détraqués. En sachant que la fin des temps se rapprochait dangereusement, j'ai pris la décision d'accepter mon rôle de Gardienne. C'est notre devoir de protéger les trois mondes. Alors s'il vous plaît : aidez-nous toutes les deux.
— On a réellement besoin de vous, confirma Scorpio.
— Joli discours, lâcha Isaac. Maintenant qui croire ? Des inconnus qui débarquent de nulle part ? Ou bien notre famille de Veilleurs qui a toujours été là pour nous ?
— Attends Isaac, dit Faïza.
— Peut-être qu'on devrait... ?
Leur ainé leur jeta un regard abasourdi.
— Attendez, vous n'allez pas les laisser vous faire changer d'avis comme ça ? Ils mentent peut-être ! Et si les Veilleurs ont raison, vous allez juste empirer les choses !
— Peut-être... dit Gabi d'une voix gutturale.
Son intervention ramena l'attention de tous au niveau du bar. Personne ne s'attendait à ce qu'elle prenne la parole, elle qui était restée muette comme une tombe depuis son entrée dans La Plume cendrée.
— Peut-être que les Veilleurs vous ont juste menti toute votre vie...
— Impossible !! protesta Astrid d'une voix forte.
— Enfin si c'est le cas, notre propre père nous aurait menti tout ce temps... ? dit Faïza en secouant la tête, refusant de croire une telle option.
— Sauf si on lui a aussi servi ce même discours...
La brune ne rajouta plus rien, considérant que ses quelques paroles avaient semé la graine du doute chez les Aquila. Le trio s'échangeait des regards qui en disaient long sur leur perplexité. Scorpio toussota pour s'éclaircir la gorge.
— On comprend que vous puissiez être perdus. Nous sommes de parfaits inconnus et on vous raconte des choses qui vont à l'encontre de tout le discours qu'on vous a donné depuis des années. Mais s'il vous plaît : réfléchissez. Sans vous les mondes s'effondreront à coup sûr. Avec vous on aura une chance de les sauver.
L'impression d'entendre le tic tac d'une horloge se renforça à mesure que le silence s'éternisait. Les jumelles se regardaient en parlant à voix basse. Par moment elles ne disaient plus rien, sans doute que Pearl et Nacre s'invitaient mentalement dans leur conversation. Talia finit par perdre patience.
— On préfèrerait vous convaincre et que vous nous rejoigniez de votre plein gré. Mais s'il faut employer la force, alors on le fera. Les enjeux sont trop importants pour qu'on vous laisse partir.
— Par la force hein... répéta Isaac avant d'avoir un rictus en coin.
Il se redressa puis se leva de la banquette en finissant son vers cul sec. Lorsqu'il regarda à nouveau l'assemblée, une étincelle de défi brillait dans ses yeux mordorés.
— On va réfléchir à tout ça à une condition, commença-t-il en levant un index.
— Parce qu'en plus il vous faut des conditions... soupira Charlie.
— On écoute... fit prudemment Scorpio.
— Vous nous battez en combat en équipe dans le Colisée, déclara Isaac. Vous tous, contre nous trois. Vous avez l'avantage du nombre et de la puissance, vu que vous êtes des Gardiens sur-entraînés pour affronter Obsidian.
Le sourire qu'il avait ne masquait absolument pas la moquerie qu'il y avait dans ses propos. L'ange déchu avança sa main vers Scorpio.
— Ça ne sera qu'une formalité, pas vrai ? Vous nous battez et seulement après on acceptera votre pacte de sang. Ça va pour vous les filles ?
— Toujours partante pour une baston, tu nous connais ! s'exclama Astrid en cognant ses poings entre eux.
— Et on réfléchira à tout ce que vous nous avez dit entre temps, ajouta Faïza.
— Alors, marché conclu ? termina Isaac.
Scorpio consulta ses compagnons du regard qui hochèrent tous la tête sans hésiter. N'importe les conditions : Faiza et Astrid devaient les rejoindre. Le réincarné servit son rictus assuré à Isaac puis se leva de son tabouret. Même si Scorpio était déjà grand, il arrivait à peine au niveau du nez d'Isaac. Il serra la main du déchu, d'une poignée ferme, confiante.
— Une victoire contre un pacte de sang : ça marche.
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top