Chapitre 2

Chapitre 2

 

 

Point de vue de Camille

Voilà. Ça y est. Enfin… Tout allait pouvoir finir. À cette date, cet endroit, cette heure, ce pont, j’allais enfin me libérer. Mais au moment où j’allais ENFIN faire le grand saut, une voix me fit chavirer le cœur à l’envers.

-??: NOOOOOOOOON! Ne fais pas ça, je t’en prie.

Cette voix… Si douce, familière et étrangère à la fois. Bizarre, n’est-ce pas? Mais…qui avait crié comme ça!? Qui voulait encore de moi sur cette terre beaucoup trop cruelle!? Je croyais pourtant que j’étais seule au monde, sans avenir à tenir entre mes mains, sans rien à accomplir.

J’avais tout planifié depuis déjà des semaines. Je n’avais pas eu le besoin de rédiger une lettre, car…personne ne se souciait de moi de toute façon. Même si j’avais sauté d’un immeuble et que je m’étais cassé une jambe, personne ne s’aurait intéressé à me sauver ni même à se soucier de moi ne serait-ce qu’un petit peu. Mes parents? Je ne les connaissais même pas… J’avais vécu dans un orphelinat quasiment toute ma vie jusqu’à ce qu’à 16 ans, je décide de m’enfuir pour Londres avec mon simple petit sac à dos y contenant quelques vêtements, mes journaux intime, des lettres remplis de mots tranchants et un crayon à l’encre violette… Ma couleur préférée. Les gens autour de moi avaient tous disparus un après l’autre. Mes parents sont morts dans un accident de voiture lorsque j’avais un an, ce que m’avaient raconté certaines personnes de l’orphelinat. Mes grands-parents avaient décidé de ne plus venir me voir parce que je ne leur parlais jamais de toute manière. Ils venaient pour discuter et savoir comment j’allais, mais je leur crachais toujours à la figure. Je ne voulais personne. Je n’étais qu’une bonne à rien, qu’une limace sans cervelle. Je ne méritais personne. Je ne méritais rien. Je méritais juste de mourir.  Je me disais que si Dieu avait décidé de me mettre dans cet affreux corps, c’était qu’il me détestait, alors je ne suis pas croyante. Je crois plutôt aux extraterrestres. Ces êtres verts étrangers si différents des êtres humains, qui sont la pire espèce du monde. Je crois également que j’en fais partie, car les gens semblaient me traiter différemment des autres. J’ai été longtemps à être intimidé. Mes camarades de l’orphelinat s’amusaient chaque jour à me faire du mal physiquement et psychologiquement. De plus, j’ai 18 ans maintenant et je n’ai encore rencontré personne. Mais de toute manière, qui voudrait de moi? Qui pourrait réellement m’aimer?

Je suis loin d’être aussi jolie que les autres filles. Je dirais plutôt que je suis carrément affreuse. Mes yeux bruns/verts donnent un effet de vert kaki dégoutant que personne n’a envie de voir à son réveil. Mes cheveux, de couleur tellement laids que même les chats ont peur de moi lorsqu’ils me voient. De plus, ils ne sont pas domptables! Une journée, ils sont plats et une autre, ondulés. Ark!

Je ne m’ai jamais aimée et acceptée telle que je suis réellement. J’ai toujours eu plus de rondeurs que les autres et je suis également différente. Je ne parle jamais beaucoup lorsque je suis en compagnie de personnes. À l’orphelinat, les gens me surnommaient le fantôme, car mon teint était toujours pâle et j’étais aussi discrète qu’une fourmi. De plus, il était très rare que je mange un réel repas. Je grignotais de temps à autre sans jamais véritablement manger, car je savais que j’allais essayer de me faire vomir par la suite.

Par contre, si je pourrais vous donner juste UNE chose qui me plait sur cette terre est l’écriture. Lorsque je vais mal, j’écris. Lorsque je vais bien, j’écris (ce qui est assez rare, tout de même). Lorsque j’ai une idée en tête, j’écris. Aussi, j’adore dessiner. Cela aussi me permet de me libérer. Oui, c’est ça. L’écriture et le dessin : mes deux sources d’inspiration. Sans cela dans me vie, je crois que j’aurai été morte bien avant.

Mais aujourd’hui est le grand jour… Je voulais plus que tout au monde réussir à sauter de ce foutu pont sans penser à quoi que ce soit comme…comme la mort. Je ne voulais pas penser à APRÈS la mort. Que se passait-il de l’autre côté? Allais-je retrouver mes parents? Allais-je voir cette fameuse lumière si connue? Je n’en savais rien, mais étonnamment, je n’avais pas peur. Je savais que je faisais le bon choix. Je savais que cela allait régler tous mes problèmes. Je savais que cela allait me libérer… Par contre, lorsque j’ai entendu la voix d’une autre jeune fille me disant d’arrêter, j’ai tourné la tête à ma droite, prise de panique, arrêtant absolument tout mouvement de ma part.

Une jolie jeune fille aux cheveux ondulés de couleur de blé lui retombant sur ses petites et fines épaules courait vers moi à toute allure et me suppliait d’arrêter. Mais en quoi ce que j’allais faire était important dans sa vie!? Je ne la connais même pas!

-Moi : N’a…n’approche pas. Réussis-je à articuler.

Malgré mes efforts de rester forte face au geste que je vais commettre d’une minute à l’autre, des larmes ruisselaient le long de mes joues à une vitesse affolante.

-Elle : Ne saute pas! Je t’en pris! Finit-elle, finalement rendue proche de moi, à environ un mètre de moi.

-Moi : En quoi ça te regarde si je saute!? Lui crachai-je impulsivement.

Je ne sais pas ce qu’il m’arrive… Pourquoi suis-je aussi brave tout d’un coup? Je ne parle jamais comme ça à une inconnue!

-Elle : Parce que…parce que si tu sautes, MOI je saute!

Elle n’est pas bien dans sa tête!?

-Moi : Mais tu…tu es folle!? Non! Ce...ce que tu vas faire, c’est retourner d’où tu viens et faire comme si tu n’avais rien vu, c’est compris?

Elle soupira, accota ses avant-bras sur la barre.

-Moi : N’approche pas! Lui dis-je sur la défensive.

-Elle : Je ne m’approche pas, ne t’inquiète pas… Mais par contre, je resterai ici jusqu’à temps que tu descendes de ce bord du pont.

-Moi : Tu vas attendre longtemps!

-Elle : J’attendrai le temps qu’il faut…

Je plongeai ses yeux dans les siens. Ils sont magnifiques : un mélange de bleu et de vert parfaitement harmonisés. Une chose est sûre : cette fille était beaucoup plus jolie que moi. Mais comment elle peut s’intéresser à moi et à ce que je fais!?

Nous restâmes comme ça, les deux plongées dans les yeux de l’autre pendant quelques secondes, sans rien dire, mais elle finit par briser ce petit moment en détournant la tête vers l’avant.

-Elle : Bon, eh bien… J’ai quelque chose à faire, moi. Soupira-t-elle. De très important…

-Moi : Eh bien…fais-le. C’est ça, laisse-moi seule. Je n’ai besoin de personne. Crachai-je sèchement.

La jeune fille soupira une autre fois et posa un pied sur le bord dans l’espoir de grimper à ma hauteur.

-Moi : Hey, oh! Non! Que…que fais-tu!?

Elle s’assit à mes côtés.

-Elle : Eh bien…comme tu peux le voir, moi aussi je veux sauter. C’est ça que je suis venue faire en venant ici…

-Moi : Quoi!?

-Elle : Tu as bien comprise… Moi aussi je veux mettre fin à mes jours.

-Moi : NON! Ne fais pas ça! Tu ne mérites pas!

-Elle : Et toi, tu crois que tu le mérites!?

Je ravalai ma salive.

-Moi : Ce…tu ne peux pas comprendre.

-Elle : Je suis sûre que si. Répondit-elle du tac au tac.

Mais…c’est un moulin à parole, cette fille ou quoi!?

Les larmes se reformèrent au coin de mes yeux.

-Moi : Je…je ne mérite pas de vivre. Je ne vaux rien. Donc, présentement, je ne comprends même pas comment tu fais pour rester à mes côtés. Tu dois être une médium, car je suis un fantôme…

La jolie fille fronça des sourcils, s’interrogeant sûrement sur ma réponse débile, mais tellement sensée pour moi.

-Elle : Je comprends…

Je tournai la tête vers elle, surprise.

-Moi : Quoi?

-Elle : Oui, je comprends. Tu te sens comme un fantôme, car tu as l’impression que tu es invisible aux yeux du reste du monde entier.

Ma mâchoire se décolla graduellement de mes joues.

-Elle : Moi aussi je connais ça, ne t’inquiète pas…

-Moi : Tu…

Elle me coupa.

-Elle : Quel est ton nom, ma belle?

À l’entente de son petit surnom qu’elle avait prononcé à mon égard, je déglutis. Comment peut-elle penser ça de moi? Ou…ah! Elle doit sûrement jouer la comédie. Et si elle est une comédienne!?

-Moi : Tu es une comédienne? Demandai-je spontanément, ma parole plus vite que mon cerveau.

Parfois, il faudrait vraiment que je me la ferme…!

-Elle : Quoi!? Pourquoi dis-tu ça?

-Moi : Je…pour rien.

Elle doit sûrement de dire que je suis folle à présent. Ma main gauche resserra le barreau un peu plus et fixai l’horizon.

-Moi : Camille… C’est…c’est mon nom. Et toi? Lui répondis-je, mes larmes enfin séchées.

Je la sentis sourire faiblement à mes côtés.

-Elle : C’est très joli… Et moi c’est Élisabeth.

Je tournai ma tête vers elle et la regardai quelques secondes.

-Moi : Pourquoi t’intéresse-tu à moi comme ça? Personne ne s’intéresse jamais à moi d’habitude.

-Élisabeth : Peut-être parce que…parce que tu étais assise sur le bord d’un pont…! Ce genre de chose ne passe pas inaperçu! Dit-elle et je ricanai.

Wow…! Mon premier ricanement depuis de nombreuses années… Comment cela est-il possible?

-Élisabeth : Écoute, je veux faire quelque chose avec toi… Un...marché.

J’haussai les sourcils.

-Moi : Quoi?

-Élisabeth : Je reste si tu restes.

-Moi : Que veux-tu dire?

-Élisabeth : Je promets de ne pas sauter…si TOI, tu le promets aussi.

-Moi : Mais on ne se connait même pas…! M’exclamai-je.

-Élisabeth : Et si on essayait…?

-Moi : De se connaître?

-Élisabeth : Ouais? Pourquoi pas?

-Moi : Parce que je ne suis pas intéressante! Au contraire, je suis ennuyante. Tu ne voudras jamais avoir une amie comme moi… Je n’ai rien à part de vieux souvenirs déplaisants.

-Élisabeth : Je suis sûre que ce n’est pas vrai… Dans ton sac, il y a quoi? Hocha-t-elle de la tête en me désignant mon sur mon épaule.

-Moi : Rien d’important.

-Élisabeth : Je ne te crois pas.

-Moi : Tu devrais…

-Élisabeth : Eh bien, non. Désolée, mais je suis sûre que dans ce sac, il y a toute ta vie et…il est gros. Donc, il ne contient pas seulement que de mauvais souvenirs.

Je ris jaune.

-Moi : Tu serais surprise…! M’exclamai-je.

-Élisabeth : D’abord, montre-moi…

Je regardai en dessous de moi, l’eau coule abondamment dans la rivière. Je ravalai ma salive.

-Moi : Non.

Elle soupira.

-Élisabeth : Alors? Ce pacte? On le fait oui ou non?

J’hésitai quelques secondes avant de replacer une de mes mèches de cheveux derrière mon oreille.

-Moi : Tu…tu ne vas pas sauter? Tu me le promets?

-Élisabeth : Juste si toi, tu le promets…

J’acquis de la tête, attendit quelques instants avant de passer mes jambes de l’autre côté et de descendre du bord, suivie d’Élisabeth. Rendue sur la terre ferme, je replaçai mon sac à dos sur mon épaule et continuai de la regarder. Pourquoi je me sens si en confiance en sa compagnie? Elle est pour moi une pure étrangère, mais…elle m’inspire du bonheur et de la sincérité.

-Moi : Ou…oui, je… Je le promets.

Un petit sourire se dessina sur ses petites lèvres rosées.

-Élisabeth : D’accord… Moi aussi. Je le promets.

-Moi : Mais…je veux rester avec toi. Je…je veux dire que je veux rester en contact avec toi. Tu…tu es la seule personne qui s’intéresse à moi pour de vrai et…c’est…cool. Dis-je la voix tremblante et elle me sourit de nouveau.

-Élisabeth : On restera l’une pour l’autre…

-Moi : Ou...ouais. Donc, si c’est TOI qui me demandes de rester, je…je vais rester.

-Élisabeth : Et…si TOI, tu me demandes de rester, eh bien…je vais rester aussi.

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Coucouuuuuuuuuuuu!! je sais, je suis encore à l'avance, mais J'aavis TROP d'inspiration! ;) Donc, j,espère que ce chapitre vous a plu! :)

je sais que je ne suis pas à la hauteur du chapitre précédent d'Éli, mais j,ai fait de mon mieux pour ne pas la décevoir! Elle, elle a un don pour l'écriture! ce n'est pas comparable à moi! :o Donc...ouais! x) Éli? J'espère que je ne t'ai pas déçu ou que mon chapitre n'était pas ce que tu espérais! :/ <3

Donc, votez et laissez-nous vos avis!!!!!!!!!!! Éli et moi, on adooooooooore les lire! :D

Bisous, Xox

-Cam<3

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