12 | Âme corrompue

* Publié le 15.08.2024


Little Nightmares II 

If Crossblood


Chapitre 12:

Âme corrompue



Impossible de se tromper sur la personne. Aucun autre survivant n'aurait le même foutu masque à papier, encore moins avec des traces de sang – et des déchirures par ci et par là. Ce long manteau délabré d'un kaki quasi sale, tout comme ce pantalon marron foncé, dont le bas était retroussé. Ce style n'appartenait que à une seule personne. Et à un seul garçon.

Alors que l'individu maintenait dans ses mains un papier, sur lequel, on pouvait apercevoir une illustration d'un genre de navire en demi-cercle, signalant la présence énorme de nourriture, l'enfant vêtu d'un long manteau de pluie jaune observait depuis sa cachette les deux enfants non loin, en train de rire insouciamment.

Cette imbécile se trompait sur son compte. Elle se faisait amadouer. La brune faisait des grands pas, toute enjouée, sans savoir qui était réellement Mono. Sans même reconnaître dans quel pétrin elle se mettait en traînant avec un dangereux fou. Normalement, ce garçon ne devrait même pas être dehors. Non. Il était censé être enfermé dans la Tour de transmission. Être avalé par les ténèbres, être rongé par la folie – ou la mort.

Pour une raison qu'elle l'ignorait, Mono, son ancien ami, son ancien allié était libre.

Six serra ses poings, froissa le papier qu'elle était tombée dessus, après sa fuite, après avoir abandonné ce garçon aux pires cauchemars.


On devrait trouver un endroit où passer la nuit, conseilla Mono à sa camarade que Six ne connaissait pas.

Oui ! Et récupérer des provisions !


L'enthousiasme de la brune avec un ruban rouge à ses cheveux avait le don de irriter l'enfant caché. Elle plissait ses paupières, la dévisageait. Être aussi optimiste n'apportait rien de bon dans ce monde tordu. Au contraire, amener un faux espoir était égoïste, malsain.

En les voyant s'éloigner de son champ de vision, Six rangea son papier dans la poche de son manteau de pluie, se mit à suivre les deux survivants. Bien évidemment, la noiraude aurait très bien pu partir, échapper à cette ville maudite. Toutefois, savoir que Mono soit toujours une menace, qui est plus, libre, à n'importe quel moment, il pourrait lui revenir, la tuer.


« Oï ! Six ! »


Autrefois, ce garçon était le premier à mettre de l'animation entre eux. Il était maladroit, mais courageux. Têtu mais attentionné. Protecteur et à la fois sensible. Aujourd'hui, avec cette parfaite inconnue, il était certes, moins bavard, cependant, on pouvait ressentir une certaine douceur, bienveillance.

Ça donnait la nausée à Six. Le fantôme de leur passé cogitait dans son esprit encore bien agité. Une voix plus grave, chantonnait dans sa tête.


Allons le supprimer. L'éradiquer.


La moitié de son visage assombrit par la capuche jaune, Six releva lentement sa tête, continuait de suivre dans l'ombre les deux autres enfants plus loin. Ses pieds nues abîmés se frottait contre les dalles froides et humides de la ruelle Pale City.


Tu as faim. Pas vrai ?


L'estomac de la petite fille se mit à grogner, ce qui fit geindre la noiraude, la poussant à se plier en deux. Depuis qu'elle avait échappé à cette Tour de transmission, tout était si vague. Une mélodie apaisante lui avait été fendue, par Mono. Depuis, une certaine rancoeur avait prit possession d'elle. On l'avait repoussé de ce qui l'aidait à fuir ce monde de dystopie. Et après qu'elle ait abandonné son ex-allié, son appétit n'avait cessé de croître.

Jamais de toute sa vie, elle n'avait eu autant faim.

Même avec des nourritures volées, ou des rats, Six n'était jamais rassasiée. Ce besoin fléchait, la rendait de plus en plus malade et elle-même, avait tilté qu'elle changeait. Peut-être qu'en allant sur ce bateau – ou un grand festin était offert, elle pourrait guérir. Tout cela n'avait aucun sens, cependant, ce n'était que la seule solution qui lui restait.

Les oreilles de la fillette bourdonnaient. Son estomac se compressait de nouveau et toute son énergie se vidait petit à petit. La noiraude prit de grandes inspirations tout en effectuant ses pas. Sa main prenait pour appuie sur le mur de briques.


Tout est de la faute de Mono.


Sa voix intérieure avait entièrement raison. Depuis qu'elle avait fait rencontre avec ce garçon, de l'autre coté de la rive, tout avait basculé. Surtout qu'il lui avait caché sa véritable identité. Il était le Thin Man ; l'homme mince avec un chapeau. Un monstre ignoble et impitoyable qui avait enlevé des tas d'enfants. Qui pouvait prendre contrôle de tout ce qui était en rapport avec les moyens de communications.

Il avait manipulé. Effacé la mémoire de sa version innocente ? Aucune idée. Dans tout les cas, Six ne pouvait pas non plus pardonner à Mono.


Cache-toi !


Sortit de ses songes, Six eut le réflexe immédiat de se couvrir derrière un énorme sac poubelle éventré. Une forte odeur de pourriture s'y dégageait mais la fillette surmonta ceci en se pinçant le nez. De toute manière, il ne s'agissait d'ici que le cadet de ses soucis. En effet, le sol se dérobait sous ses pieds et une ombre se mouvait, faisant vibrer tout ce qui était petit et fragile.

Le seul point positif que l'enfant au manteau de pluie pouvait pouvait lancer à Mono, était sa prévoyance. Il était toujours aux aguets de tout, à la recherche constamment d'un coin sécurisant. Six zieuta vers les deux autres. Son ex-allié avait le bras tendu, protégeait cette brunette derrière un meuble abandonné, un pied manquait, ce qui le faisait pencher sous le poids.

Cette imbécile ne savait pas faire face au danger qu'elle avait besoin d'être protégée ? Pathétique. Assister à cela ne faisait que fulminer Six. À supposer que cette parfaite inconnue ne cesse de réclamer de l'attention, qu'elle devait pleurnicher pour un rien et ne savait même pas se défendre ! La brunette avait bien le don de l'énerver. Elle ne la connaissait pas suffisamment, toutefois, juste à l'observer, agaçait fortement la noiraude.

Le monstre disparaissait dans un magasin, dont les vitres étaient défoncées, aucune lumière n'était visible là-bas.


Allons y.


Aussitôt, en restant légèrement penchés, les deux autres se mobilisaient, discrètement, à l'affût de tout autre potentiel danger. Six fronça davantage des sourcils.

L'air était humide, de la buée s'était formée au niveau des vitrines d'expositions. La ville était plongée dans un long silence, il n'y avait aucune autre forme de vie. Des cliquetis réguliers venaient se répandre un peu partout, et soudain, des craquement douteux survenaient derrière l'enfant. Une silhouette, identique à la sienne, tel son ombre qui se désintégrait, se tenait debout.

Six observait son propre double.


Tout est de la faute de Mono.


Cette accusation ricochait dans la tête de la petite fille.


« Tout est de sa faute.

Je le déteste.

Je l'ai aimé.

Je ne suis pas responsable.

C'est lui qui s'est mit dans cette galère. »


Il a tout calculé depuis le début.


« Il m'a tenu la main quand j'étais en danger.

Maintes fois il est venu à mon secours.

Il avait toujours cette aura si chaleureuse autour de lui.

Tout ceci n'était que du cinéma ? »


...Je ne sais pas.


Avec le peu de lucidité qui lui restait, la noiraude objectait contre son double enclin d'une noirceur non-discutable. Certes, Six n'avait pas pardonné son ex-camarade, cependant, elle avait l'impression de manquer quelque chose.

Des fragments de son propre passé refaisaient surface.

Mono et elle se sont rencontrés dans une forêt, à la pleine lune. Il était perché à un arbre, il n'y avait rien eu d'autre que un simple échange visuel. Pour la noiraude, c'était la toute première fois qu'elle rencontrait un autre enfant normal dans ce monde complètement chaotique, où leur espèce n'était pas le bienvenue. L'espoir avait été dérobé dès qu'elle fut attrapé par un chasseur, dont son visage était recouvert par un sac en toile de jute, avec un seul trou qui permettait sans doute de voir à travers. Enfermé dans sa cabane, sans aucun moyen de s'y échapper, Six n'avait trouvé une boîte à musique pour l'apaiser et l'aider à passer le temps. Elle avait déjà gribouillé un peu le mur après avoir trouvé une craie. Peut-être bien qu'elle finira par mourir de famine. Ou être tué. Qu'importait. Personne n'allait venir à son secours. Pas vrai ?

Quand Mono l'avait libéré, ils avaient dû apprendre à se faire confiance. Pour échapper au chasseur, tous deux avaient travaillé en équipe. Et avaient pu même le vaincre de justesse, en retournant une arme à feu contre lui. Le garçon masqué et Six avaient finalement fuit en empruntant la mer. Tous deux, avaient flotté, navigué jusqu'à Pale City. À partir de là, tous deux avaient pu nouer un lien solide.

Ils ont découvert une école dans laquelle, la petite-fille avait été capturé par des enfants poupées, des hystériques. Mono avait pu la secourir, et ensemble, ils avaient tout fait pour échapper à l'enseignante qui, son cou, pouvait devenir très extensible. Ensuite, les enfants avaient atterris dans un hôpital où, un docteur bien potelé, rampait au plafond. Ce dernier, avait fini par être coincé dans un conduit d'incinération, sans un seul moyen d'échappement.

À ce moment-là, Six se rappelait de son débat avec Mono. Elle voulait le faire cramer, brûler vif, entendre ses hurlements, son agonie tandis que son camarade, s'y opposait, jugeait que ce monstre méritait amplement de rester pourrir sur place, enfermé. Têtu et borné, il avait réussi à faire résigner la petite-fille au manteau de pluie jaune.

De là, à parvenir à vaincre des créatures immondes, à les semer, ne faisait que bomber leur fierté. Le duo formait une super équipe ! Incassable, inséparable, pouvant tout surmonter.

Toutefois, un accident avait eu lieu, ce qui avait quelque peu, dénouer leur lien.

Assez souvent, Mono était comme, attiré par des transmissions émises par des télévisions. Celles-ci, pourtant éteintes, s'allumaient à ses passages. Hypnotisé, appelé, le garçon masqué tendait sa main, était plongé dans un autre monde et tout autour de lui, n'existait plus. Six avait beau l'appeler, lui demander ce qui n'allait pas, son coéquipier ne trouvait jamais quoi lui répondre. Il était tout autant abasourdit.

Ce tour titanesque, située dans un coin de Pale City, trouvait des moyens pour l'atteindre. Mono avait beau essayé de se détourner, de ignorer les signes qu'on lui lançait, il ne pouvait pas s'en échapper. Les signes se multipliaient, ses rêves étranges avec et puis, un jour, dans une résidence, quelque chose en était sortit.

Un monstre avec une apparence d'un homme, maigre, très fin, avec un chapeau, les avaient poursuivis. Chaque pas qu'il fournissait, faisaient échos. Tout autour des enfants devenaient vagues, en distorsion. Le corps de Mono était mou, ses muscles lui faisaient terriblement mal et sa course, était presque ralentie. Mono s'était caché et Six, avait été comme aspiré par ce monstre, enlevée.

Elle avait crié.


« Pour l'éternité. Tu resteras enfermé ici. »


L'inconnu avait un ton si colérique et mélancolique à la fois. À travers son regard bien sombre et dépourvu d'émotions, Six avait ressentit un gros malaise.

Sa conscience soufflait qu'elle le connaissait. Et d'une autre part, elle ne désirait nullement faire un rapprochement.


« Tu ne m'atteindras plus jamais.

Souffre comme je l'ai été, Six.

Deviens le monstre que tu es.

Bientôt, je serais enfin libre de ce cycle sans fin. »


Ses propos n'avaient aucun sens pour la fillette.

Où elle se trouvait, rétrécissait. Les murs prirent une drôle couleur vive, éclatante. La fillette plissa ses yeux, se tortillait, gesticulait dans la grande main qui la retenait captive. L'homme fin la maintenait fermement que, soudain, elle entendit comme des grincement semblables à des portes.

Des gargouillement se manifestaient. Tout autour d'eux, c'était devenu sombre et, des clignotements se propageaient partout. D'en haut, sur la droite comme la gauche, plusieurs oeils s'ouvrirent, affamés, avides et observateurs. Ça suintait de partout, ça gesticulait presque grotesquement, que Six avait eu comme l'impression d'apercevoir de la chaire humaine, rouge pourpre accompagner ces choses inimaginables. Jusqu'à, on la dépose dans une pièce, où seul, une petite lueur jaunâtre s'échappait d'une ampoule au-dessus d'elle.

Une grande boîte à musique qui lui rappelait celui de chez le chasseur était disposé au milieu de cette pièce, avec des petits jouets et peluches. Confuse, Six jonglait entre ces étranges petits cadeaux puis le monstre, qui la relâchait, reculait.


« Adieu, mon amie. »


Cet au revoir, glaça le sang de Six. Très vite, elle comprit et fit le lien. La porte se referma devant elle, la condamnant à une isolation la plus totale. Le temps ici, était complètement différent de l'extérieur.

C'était le trou noir après cela. Et très sincèrement, la fillette ne se rappelait seulement d'une mélodie émise par sa boite à musique qui fut jouée. Tout ses membres se décontractaient, un sentiment d'apaisement la submergeait. C'était comme si, Six était transportée dans un autre monde ! Un doux rêve éveillé. La noiraude se sentait si bien. C'était si doux. Si parfait. Merveilleux. Elle avait la sensation de flotter !

Hypnotisant, captivant, la mélodie ne s'arrêtait pas. En effet, elle continuait, c'était sans fin et impossible d'en avoir assez. Six était bercée.


« HEEEE!!! », quelqu'un l'avait appelé.


L'esprit de la fillette était brouillé. Ses souvenirs avec. Des coups torrides l'agressait. La boite à musique encaissait, des sons bien trop graves ou aiguës faisaient dérailler la mélodie. Et cela fendait le coeur, brisait la sérénité de l'enfant qui avait été prit au piège de la grande Tour de transmission.

Et bien évidemment, Six avait été maudite. Et elle ne s'en était pas rendue compte. De toute façon, on l'avait guidé vers un monde meilleur, sans aucun danger, ni de monstre ! Tout était si bien ! Elle était si détendue ! Elle aurait pu accepter n'importe qui ici.

Et quelqu'un, qui avait pourtant une voix si familière, cherchait à la tirer de ce coin paradisiaque. Elle ne voulait pas. Non. Six voulait rester pour l'éternité ici. Avec cette mélodie. Ce chant de la folie.

Six était devenue un monstre difforme, bras et jambes longs, tordus, mous, comme si les os lui avaient été retiré. Sa taille avait quadruplé, elle avait le dos courbé et tout son corps, ne cherchait que à protéger sa boite à musique, qu'on venait de lui attaquer. Le sol grinçait, avec un outil bien lourd qui traînait, se rapprochait dangereusement.


« Six ! »


DONG.

Un puissant coup de marteau vint écraser son objet précieux. La mélodie dérailla de nouveau et cette fois-ci, Six était envahit par la colère. Elle cherchait à attaquer la personne qui venait perturber et mettre en l'air son petit royaume paradisiaque. Ses cris désespérés, en quête de rechercher le coupable, ses longues mèches recouvraient son visage, ne l'aidant pas à retrouver celui qui lui brisait le coeur.

Encore une fois, on l'appelait. Ceci faisait écho de partout. Ça surgissait de la droite. De gauche. De derrière... Six perdait la tête et hurlait, avait l'impression de devenir folle. La pièce où elle vivait, se mit à trembler. Des morceaux de bétons s'écrasèrent sur le plancher. Le sol se dérobait sous ses pieds.

Au dernier coup de marteau, détruisit l'objet maudit. Et ceci, mit définitivement un terme à la malédiction.

Peu après, Six se réveillait. Tout tremblait autour d'elle, menaçant de s'écrouler. Lorsqu'elle se redressait sur les coudes, elle constata qu'elle avait retrouvé sa petite apparence d'antan. Elle aperçut Mono plus loin, sans son masque à papier. Avec de courts cheveux noirs, elle tilta à ses yeux très sombres, qu'il était l'auteur de tout ce massacre.

Pourquoi l'avait-il retiré de son doux rêve ? Pourquoi lui priver d'un monde meilleur ? La réalité était absurde. Elle ne voulait pas y retourner.

Mono était à bout de souffle, avait retrouvé le sourire dès qu'il la retrouvait en forme originale. Il se releva péniblement, ses muscles bien endoloris suite à ses combats précédents, il fit vite comprendre à sa partenaire qu'ils devaient à tout prix s'échapper de cet endroit.

Que tout était désormais finis. Qu'ils pouvaient partir d'ici, et qui sait, trouver un endroit plus calme, à l'abri de tout danger.

Suivis, jaugés par des oeils, par de la chaire qui poursuivait les enfants, réduisant à néant tout ce qui se trouvait autour d'eux, les deux enfants couraient pour leur vie. La Tour recherchait un autre maître des lieux. Et avec gourmandise et une folie intense, celle-ci se focalisait que sur Mono. Le garçon était à la traîne comparé à son amie. Ce dernier, trébuchait, avait ses membres qui lui suppliaient de faire une pause. Que tout ceci était de la pure folie. Qu'il devrait abandonner.

Or, ce n'était pas ce que lui désirait. Maintenant, après avoir affronté son propre lui du futur, l'avoir vaincu, Mono était prêt à tout, estimait n'avoir plus peur de rien. Qu'il se fichait du regard de l'extérieur sur lui. Que là, sa seule ambition était de survivre, de fuir avec Six et de veiller sur elle. Elle était sa seule raison de vivre. Son petit rayon de soleil.

Rien que avec ces pensées, il parvenait à surmonter toutes les douleurs. Y comprit sa grosse migraine. La plateforme qu'il venait d'emprunter avec son amie se mit à vibrer. Non loin devant lui, une partie se fissurait puis, se brisait. Des morceaux de béton chutèrent dans le vide, venant s'écraser et sans doute, fondre dans la masse de chaire qui habitait la Tour. Six, avait pu passer de justesse de l'autre coté. Celle-ci se mit à ramper, à haleter.

Sans aucune hésitation, bien qu'il s'avait qu'il n'atteindrait pas complètement l'autre coté, Mono sauta dans le vide. Ses bras, recherchaient à atteindre sa camarade qui, s'était retournée, prête à le réceptionner comme ils l'avaient toujours fait en équipe. Sa main était moite, tout comme la sienne. Un sourire triomphant s'affichait sur les lèvres du garçon. Il n'attendait désormais plus que à être hissé, pour passer de l'autre coté. Une télévision allumée, était leur seule issue de secours.


« ...Six ? »


Conscient que son amie était sans doute aussi épuisé que lui, Mono éprouvait une certaine inquiétude à son égard. Elle ne souriait pas. Non. Elle avait le regard vide et et ne montrait aucun signe qui démontrait son envie de l'aider.

Troublé, en essayant de passer le message, le garçon s'agitait, ses pieds dans le vide. Ses yeux vinrent s'écarquiller dès que la noiraude finissait par relâcher sa main. Tout s'était passé si vite. Elle s'était redressée, lui tournait le dos tandis que Mono, incapable de produire un seul onomatopée, fut attiré par le bas. Dans l'abysse, abandonné et trahit par l'unique personne en qui il avait tout donné.

La petite-fille s'était rappelé du Thin Man. Du potentiel danger que représentait Mono. Et elle se fichait bien de ce qui aurait pu advenir s'il était resté avec elle. Non seulement, il avait décidé de lui priver de son bonheur, mais en plus, c'était de sa faute s'il l'avait transformé en monstre plus tôt.

Son estomac se tordait. Elle posa ses mains sur l'écran de la télévision devant elle, et fut transportée à l'intérieur. Et fut ensuite sortit par de l'autre coté, dans un autre endroit, affamée.


Il a l'air bien heureux avec cette fille.

C'est vrai.


Six suivit dans l'ombre les deux enfants normaux qui avaient l'air de très bien s'entendre. Mono mettait même une petite tape à l'épaule de la brunette qui rigolait.

Pourquoi ceci agaçait autant Six ?


Il va l'enfermer, comme il te l'a fait.


Les pas de la petite fille au manteau de pluie ralentissaient. Elle s'arrêta, observa toujours avec une distance raisonnable et plissa ses paupières. La version de Mono qui l'avait enlevé il y a longtemps, avait mentionné un « cycle ». Etrangement, elle s'interrogeait. Est-ce que cette parfaite inconnue a été présenté à Mono, bien avant ?

Une voix interne lui répondait que non. Que cette brunette n'avait aucune raison d'être ici. Et que si Mono était dehors, elle en était pour quelque chose. C'était évident ! Sinon comment ce garçon qui était autrefois son ami se serait sortit de la Tour ?

Le double de Six hocha la tête, confirmait les soupçons de l'originale. D'une voix grave, elle déclara :


Elle a libéré volontairement Mono.


Une menace dehors. Qui pourrait très bien être à sa recherche. C'était évident, que Mono viendrait se venger. Et que cette inconnue qui traînait avec lui, était sa complice.

Ou peut-être était-elle une œuvre de la malédiction de la Tour de transmission ? Aucune idée. De la colère et un sentiment d'insécurité était omniprésent chez la petite fille qui serra ses poings, recula légèrement.

Son visage sombre, elle dévisagea le duo.


...Elle est mon ennemie aussi.


Honnêtement, peut-être que Nueve était innocente. Ou pas. Six pouvait très bien lui tendre sa main, la prévenir des risques. Toutefois, la noiraude n'avait nullement l'envie. Ici, sa propre survie était en jeu. C'était soit elle, soit la mort assurée. 

En quoi était-ce mal d'être égoïste? Six ne voulait pas ressentir ce sentiment de trahison à nouveau. Elle ne voulait pas être utilisée. Ni être mentis comme Mono lui avait fait subir. Et encore moins qu'on la force à faire des choses qui lui déplaisaient.

Son estomac grognait de nouveau. La faim revenait tandis que son ombre s'était volatilisé, encore. Depuis quelque temps, elle entretenait des conversations avec son propre double. Etait-ce la folie qui l'avait consumé? Ou bien... 

Devenait-elle un monstre sans même s'en rendre compte? 

Sur ces pensées, Six tourna les talons. Elle aperçut au loin, une foule se rassembler, là, où se trouvait avant un étrange chapiteau; le Cirque Pale City. 


A suivre 

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