Chapitre 40
Sur le chemin, pas de surprise, Maya fait comme à l'aller. Elle râle, s'arrête et m'insulte de temps à autre. Elle et la nature, ce n'est pas tout à fait ça.
— On en est où du coup ? demandai-je. Je suis ta petite amie ?
— Ouh là, non. Tu vas encore ramer pour passer à ce statut. Ne pense pas que je ne t'en veux plus. Simplement je t'aime un peu plus que ce que je te déteste.
— Alors comme ça tu m'aimes ? dis-je étonnée.
— Non, je t'apprécie fortement. D'ailleurs, si on pouvait éviter de parler de notre baiser, ça m'arrangerait. Je préfère que ce soit notre secret, qu'on avance toutes les deux de notre côté.
Je la regarde perplexe.
— Je n'ai pas honte de nous, ok ? Et si jamais on passe une étape et qu'on se met ensemble, alors là oui on n'aura plus à se cacher.
— Mais je fais comment avec Éva ? Elle va me cramer en deux secondes.
— Ça, c'est ton problème.
Après de longues minutes de marche, nous finissons enfin par rejoindre la route. Je sors alors mon téléphone en ayant l'espoir d'avoir du réseau. Bingo, j'ai même toutes mes barres.
Éva :
On mange pizza sur la plage, rejoignez-nous quand vous rentrez. Je montre le message à Maya puis nous sourions mutuellement.
— Je te préviens tout de suite, on ne couchera toujours pas ensemble, me dit-elle sur un ton sérieux.
— Attends sérieusement ? Y a personne à la maison pour une fois !
— Oui, mais on ne fera pas l'amour avant le mariage chérie.
— Je te déteste, dis-je en râlant.
Elle rit de sa bêtise tandis que j'accélère le pas pour la semer un petit peu. C'est mon tour de bouder maintenant ! Malgré ça, ça n'a pas l'air de la déranger.
Nous rentrons et je dois avouer que c'est très bizarre de voir la maison aussi vide. Il n'y a pas un bruit, aucun cri, aucune musique, rien.
Maya se précipite à l'étage, et je comprends alors pourquoi : la salle de bain. Nous partageons la même salle de bain, alors la première arrivée est la première servie. Malheureusement, elle a pris de l'avance. Elle s'est même déshabillée dans le couloir. Elle a semé ses vêtements jusqu'à sa chambre. Je les ramasse un à un jusqu'à tomber face à la porte de la salle de bain. Je toque avant de demander.
— Je peux entrer ?
— Seulement si tu es sage.
— Je vais aller dans la salle de bain de Mathis du coup.
Je ne pourrais pas rester sans rien faire devant elle et je dois respecter le fait qu'elle veuille attendre, alors on ne va pas prendre de risque et je vais aller prendre ma douche autre part.
L'eau chaude me brûle tellement le dos que, pour une fois, je prends une douche rapide. Je sors en serviette et traverse le couloir jusqu'à ma chambre pour m'habiller. Je ressors, vêtue d'un jean troué, un tee-shirt blanc et une chemise à carreaux. Au même moment, Maya sort également de sa chambre, toute pomponnée avec un jean taille haute et un petit croc top blanc.
— Tu es très jolie, lui dis-je depuis ma porte.
— T'es pas mal non plus.
Nous finissons par rejoindre les autres sur la plage la plus proche. Même de loin, nous ne pouvons pas louper ce petit groupe qui chante à plein poumons du Patrick Sébastien. Ils sont si beaufs.
À peine arrivées, tout le monde nous dévisage, essayant de savoir si nous sommes en bons ou mauvais termes.
— Je peux de nouveau la supporter un petit peu, finit par dire Maya pour briser le silence.
On nous demande comment s'est passé l'après-midi, alors avec quelques sourires complices, nous racontons nos péripéties tout en omettant certains détails.
La soirée reprend alors à plein régime, mais Éva continue de me fixer. Elle finit par venir me chercher et m'emmène près de l'eau.
— Je veux tout savoir, me dit-elle d'entrée.
— Je ne peux rien te dire, dis-je en esquivant son regard.
— Ça y est ! Vous vous êtes enfin pecho ! crie-t-elle.
— Chut ! C'est un secret pour le moment. On s'est juste embrassées, on avance doucement.
— Ne me dites pas qu'Alex a enfin un tout petit peu de maturité.
— Ah ah.
Je finis par tout lui raconter pendant qu'elle m'écoute très attentivement, ne voulant rater aucun détail. D'habitude, c'est plutôt elle qui passe son temps à me raconter toutes ses histoires de cœur. Mais pour une fois, je ne peux m'empêcher de montrer à quel point je suis heureuse à ce moment-là. Éva, elle, me regarde avec un grand sourire et ne peut s'empêcher de lâcher un petit cri de victoire quand la scène du baiser est évoquée.
Durant la soirée, Maya n'a pas arrêté de me regarder en me narguant. Elle sait pertinemment que je n'ai qu'une envie, c'est de lui sauter dessus, de l'embrasser et de l'avoir dans mes bras.
J'aurai vraiment aimé que l'après-midi dure plus longtemps, que je puisse encore profiter de la chaleur de ses lèvres, de la douceur de ses gestes.
J'ai finalement réussi à avoir un petit bisou avant d'aller dormir pendant qu'Éva était partie aux toilettes.
Je peux donc dormir sereinement maintenant. C'est fou comme je me sens beaucoup plus légère maintenant que c'est arrangé avec Maya. Je sais qu'il nous reste encore beaucoup de chemin à faire, mais on a déjà fait un grand pas aujourd'hui.
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