Les rires extatiques
Des lumières éblouissaient mon visage.
Y'avait des voix survoltées derrière moi
L'odeur du goudron à mes pieds.
Vos courses un peu titubantes,
Vos chevilles nues,
Et tout les gestes que tu faisaient en parlant.
T'envoyais tout en l'air,
Tes cheveux sombres volaient en te cachant le visage,
Tes pommettes brillaient à cause de la lumière.
Et ton rire,
ton rire était magnifique Nina,
presque surréaliste.
Tes pas de danse improvisés Zoé,
étaient ivres de liberté.
Et j'avais confondu tes yeux étoilés Lily
à des miroirs célestes.
J'ai relevé la tête vers la Lune,
et on a commencé à courir comme des gamines.
J'ai ris comme si je pouvais toucher le bonheur du bout des doigts.
La nuit ne m'avais jamais parue aussi claire.
Pourtant y'avais des nuages gris au dessus de nos têtes.
A ce moment, j'ai gueulé au monde
que j'étais désolée.
J'étais désolée de me comporter comme une inconsciente.
J'étais désolée de ne pas pouvoir rester dans les carcans de la société.
Une société qui, je me le suis avoué, était quand même bien dépravée.
Ouais, désolé.
Mais
Y'avais de l'adrénaline liquide dans mes veines,
Y'avais une tempête autour de moi,
Et y'avais personne pour me retenir de refaire le monde.
Je savais bien que c'était vain
mais on a continué de courir,
et Lily m'a serré la main,
Nina et Zoé se sont retournées
emportant leurs cheveux qui virevoltaient
comme de la fumée.
Sur l'abri de bus,
j'ai vu mon acteur préféré,
cristallisé sur la papier.
J'me suis dis qu'il paraissait bien mort
au milieu de nos corps survoltés.
Mais ça ne m'a empêchée de sursauter un peu en le voyant
et de rigoler, encore.
Une fois arrivées, on s'est regardées,
nos soupirs se mêlant à la fatigue,
on s'est écroulées sur le banc qui transpirait le plastique.
J'ai posé ma tête sur l'épaule de Nina.
Et j'ai fermé les yeux,
les étoiles caressaient mes paupières.
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