Ouais, le soleil reviendra.

Et j'suis restée toute l'après midi au près de toi, à m'accrocher à toi comme si t'allais partir en fumée, à dévorer tes yeux comme s'ils allaient s'éteindre à jamais. 

J'te jure je me suis accrochée à ton corps comme si t'étais ma seule bouée dans un océan ravagé par les orages. 

Je me suis écorchée l'âme près de ton cœur.

Quand je suis arrivée il y avais une lumière bleutée, presque surnaturelle qui illuminait ton visage et j'ai pas pu retenir les larmes qui affluaient à mes joues.

Je ne pouvais pas te laisser là, et j'ai cru que tu ne te réveillerais pas. Tout devenais flou autour de moi, je sentais quelques piétons marcher près de nous, mais tout semblait déformé, j'entendais à peine quelques bruits de conversations, quelques rugissements de vagues marines lointaines.

Quand j'ai pris ta main, quand elle s'est liée à la mienne, quand je t'ai pris dans mes bras, le temps m'emportait lentement et me réchauffait de son étreinte mélancolique. 

Ta tête retombait sur mon épaule pendant que nos larmes continuaient de dégouliner sur le ciel. Tu t'accrochais toujours plus à moi, et mes bras alors se plantaient autour des tiens. 

J'ai senti un soupir s'emparer de moi, comme si après une guerre je te retrouvais vivant, comme si j'avais pensé, au plus profond de moi, que tu ne reviendrais pas. 

Et un sourire s'est formé lentement sur mon visage. 

Tu étais là, j'étais avec toi, et rien à ce moment ne pouvait plus nous arriver. 

J'ai essuyé les larmes qui coulaient encore sur tes joues, et dégagé les mèches sombres qui tombaient sur tes yeux. 

Nous reverrons le soleil bientôt, je te le promets, le soleil brillera à nouveau.