> chapitre 6 <
Une heure.
Une heure et quarante-trois minutes.
Je ne sais pas où il est, je ne sais pas si son coeur bat encore, je ne sais pas s'il est en train de me rejoindre, je ne sais rien.
Je sais seulement que mes membres se congèlent peu à peu sous le froid qui règne de maître dans la voiture.
Je ne peux n'y allumer le moteur, ni gratter la glace qui couvre les vitres.
Seule ma bruyante et sifflante respiration peuple l'habitacle.
J'ai si peur.
Et si il ne revenait pas ?
Et si personne ne revenait jamais me chercher sur ce parking froid ?
Et si plus personne ne m'embrasserait comme il le faisait, ses longs doigts jouant avec les cheveux de bébé qui caressent ma nuque ?
Et si son pesant regard ne me détaillait pas pendant que j'ondulerai sur cette scène ?
Et si je perdais la seule personne qui m'était devenue si chère ?
Mes dents claquent et je frotte le dos de mes bras dans l'espoir de me réchauffer, en vain. Je me recroqueville davantage sur la banquette arrière et mes yeux plongent dans le vide. Dehors, j'entends la pluie verglacée inonder le terrain vague et marteler le toit de la voiture.
« - Revenez..., je souffle et une fumée blanche s'échappe d'entre mes lèvres. »
Cet air pâle me fait penser à lui et ses cigarettes qu'il ne quitte pas. J'aime me persuader que je le verrai de nouveau rouler ce tabac ambré dans une feuille qu'il collerait d'un coup de langue puis apporterait à ses si belles lèvres.
J'ai si peur.
Je me laisse tomber sur les sièges un peu durs de sa voiture et mon regard esquisse de nouveau ses délicieux traits dans la toile que devient le plafond.
Je ne sais pas pourquoi je deviens si fou en son absence. Je ne sais pas comment il a pu me rendre si dépendant de lui.
S'il le voulait, il pourrait me mener à la baguette car il n'est pas question que je me sépare de lui. Il ne me reste que lui et lui seul. Et s'il disparaît, je n'ai strictement aucune idée de ce que je pourrais bien devenir.
C'est terrifiant.
C'est vraiment terrifiant.
Alors je prie et me souviens de ses paroles rauques.
Je reviendrai.
Le froid congèle mes doigts et je décide finalement d'allumer le moteur pour enclencher le chauffage.
Quand l'air chaud caresse ma peau, je pousse un petit gémissement de bien-être. Mes membres reprennent vie petit à petit et je me rallonge sur la banquette qui se ramollit.
Puis une nouvelle heure défile tandis que je m'imagine son visage maquillé par la mort.
D'un corps criblé de balles.
D'un épiderme si pâle et froid.
D'un regard sans paupières et sans pupilles.
D'un cadavre.
La portière s'ouvre à la volée.
Je me redresse si brusquement que ma tête me lance violemment.
Taehyung.
Son souffle est erratique et bruyant. Je retrouve ces taches de sang que sa peau semble si souvent porter et son odeur nicotinée et épicée emplit l'espace confiné.
Pendant quelques secondes j'ai l'impression de bel et bien l'avoir imaginé mais quand sa respiration se calme et qu'il se redresse légèrement, je peux voir son visage aux traits tirés.
Le temps semble se suspendre et j'ai l'impression que c'est l'un de ses nombreux pouvoirs sur ma personne. Je n'ai plus froid, je n'ai plus peur, je conserve seulement mes yeux écarquillés et ma bouche entrouverte alors que son profil se détache de la nuit.
Lentement, il pivote sa tête vers moi, et enfin, son regard pénètre mes orbes surpris.
Trois secondes s'écoulent.
Lentes et séduisantes.
Tendues et délicieuses.
Trois secondes s'écoulent avant qu'il ne jette sauvagement sur moi.
Ses lèvres froides et trempées par la pluie heurtent les miennes sans douceur et son corps s'écrase sur le mien. Ses doigts viennent meurtrir la peau de ma nuque tant ils appuient dessus. Et bientôt, ses jambes sont de part et d'autre de mon corps tremblotant tandis que son baiser ne s'arrête pas.
Mon ascenseur émotionnel m'offre un état second qui me rend étrange. Ma poitrine me fait mal tant j'ai envie que mon cœur implose de plaisir. Et je touche du bout des doigts cette sensation quand les mains glaciales de Taehyung se glissent sous mon vêtement. Ma peau frissonne violemment tant ce sentiment est délicieux. Nos températures si opposées se fracassent et se lient, et je dois retenir un petit couinement. Il ne cesse de mordiller ma lèvre inférieure et instinctivement j'entrouvre un peu plus mes lèvres pour qu'il puisse y glisser sa langue.
Je ne sais plus quoi faire de mes mains. Elles restent ridicules et hésitantes le long de mon corps. J'hésite à le toucher car j'ai peur que ça ne soit qu'une vulgaire illusion. Et j'en serais détruit.
Il rompt le baiser si brutalement que ma tête retombe sur le siège. Son manteau s'envole, bientôt suivi de son pull noir. Et une vague de chaleur dévore mon bas ventre quand son torse aux muscles creusés se dévoile sous mes yeux. La lumière bleutée de la voiture se reflète sur son corps, puis je découvre ses bras tatoués je ne peux m'empêcher de respirer un peu plus fort.
Il n'attend pas plus longtemps pour revenir à la charge et prendre mon visage en coupe, m'embrassant de nouveau avec passion et désir.
Ses doigts se posent aux seuls endroits où mes hématomes ne sont plus, il est si doux dans sa brutalité que s'en est déconcertant.
Sa peau contre la mienne se réchauffe et quand mes doigts se décident enfin à courir sur son épiderme mielleux, sa froideur s'est effacée. J'aime tellement la perception de sa peau écrasant la mienne que j'en demande plus et le repousse de la paume de mes mains. Il m'observe, haletant et aux lèvres bouffies, retirer à mon tour mon haut. Au moment où le tissu dévoile mon corps pour retomber au sol, ses grandes mains cavalent immédiatement ma peau nue.
J'ai besoin de contact, j'ai besoin de plus, j'ai besoin de lui. Alors je me redresse et nos torses s'entrechoquent. Et cette fois-ci je n'hésite plus une seconde pour plonger mes doigts dans ses cheveux perlés par la pluie. Car je sais qu'il est là avec moi, et qu'il ne me quittera pas. Il pose sa main dans le bas de mon dos pour éviter que je ne retombe. Ses mèches mouillent mes mains et les gouttes roulent le long de mes bras et là encore, leur température me fait frissonner. Nos visages sont si proches que je peux en découvrir toutes ses singularités. Son petit grain de beauté au coin de son œil, celui qui longe sa lèvre inférieure et sa minuscule cicatrice qui barre son arcade. Sans que je ne m'en rende compte, ma main s'élève et de la pulpe de mes doigts, je caresse tous ces petits détails qui font sa douloureuse beauté. Pendant ce temps, son regard me transperce si violemment que je préfère l'ignorer et me fasciner de ses fins traits.
Il m'intimide encore. Sa beauté, son regard, son aura écrasante, tout m'intimide. Je me sens si petit et faible dans ses bras.
Mais j'aime ce sentiment, car il est là. Que la main qui remonte le long de mon dos est la sienne, que le souffle qui s'écrase contre mon visage est le sien et que les traits que je longe de mes mains tremblotantes sont les siens.
Je sens une légère emprise sur mon poignet. Il stoppe mes mouvements aventuriers et dirige mon bras vers ses lèvres. Là, il baise doucement la fine peau de mon poignet où le sang pulse de plus en plus rapidement. Et il remonte avec lenteur et taquinerie. Parfois, ses yeux s'ancrent quelques secondes dans les miens et je peine à respirer convenablement mais il ferme rapidement ses paupières frétillantes et reprend sa séduisante ascension.
Ses croissants de chair se risquent jusqu'à rencontrer l'os de ma clavicule. Il tient toujours mon bras qu'il invite à s'enrouler autour de son cou alors que je sens ses dents toucher mon épiderme. Il mordille, suce, lèche, caresse, embrasse, chérit. Et il répète ces actions sur ma pomme d'Adam alors que j'ai tant de mal à ravaler ces petits couinements et soupirs. Il joue ensuite avec mes lobes de mes oreilles percées, ses dents emprisonnant l'anneau qui les habille et tirant gentiment dessus.
Mais finalement mes gémissements se font la malle quand il dépose sa main sur mon sexe qui tend mon pantalon. J'enroule immédiatement mon second bras autour de lui et me colle davantage à son corps.
«- Taehyung..., je souffle.»
Ses mouvement de poignets ne cessent pas alors que je pose mon front sur son épaule, soupirant mon bien-être. Il mordille toujours mon lobe, parfois en déposant ses lèvres le long de ma carotide palpitante. Et quand il s'arrête pour me retirer mon jean, je peine à ne pas gémir mon impatience.
Il emporte le reste de mes habits, ne me laissant seulement en sous-vêtement, là où mon excitation est évidente. J'aimerai m'en cacher mais Taehyung ne m'en laisse pas le temps, plaquant la paume de sa main dessus. Je glapis et mon corps se meut à la recherche de plus de plaisir encore. Je soupire son nom tellement de fois qu'il commence à sonner différemment dans ma bouche, comme si il perdait de son sens et qu'il suintait mon désir de plus, encore et encore plus.
Mon cerveau embrumé par mon envie, je ne réfléchis plus quand j'attrape son poignet pour le glisser sous le tissu tendu. Sentir ses longs doigts attraper ma verge me provoque un spasme ridicule que je préfère oublier quand je le sens sourire contre ma peau.
Et soudainement, j'ai une envie folle de le marquer. Je ne sais pas si il veut, je ne sais pas si pour lui c'est seulement une partie de jambe en l'air pour décompresser, je ne sais qu'une chose, c'est que je le veux pour moi. Au moins pour ce soir. Au moins quelques heures. Alors je dépose mes lèvres contre sa clavicule et aspire doucement sa peau. Il grogne un peu mais se laisse faire et ses mouvements de poignets sont plus brusques. Je l'imite en caressant son épiderme rougi de ma langue puis réitère mon action un peu plus loin. Mais mes soupirs de plaisir m'empêchent de continuer et quand je me sens venir, je pose précipitamment ma main sur la sienne.
Il s'arrête et quand sa main s'échappe de mon boxer, elle est déjà souillée par ce liquide incolore. Je ne sais pas vraiment ce qu'il me prend quand je la lui attrape brusquement et que je lèche ses longs doigts humides mais un long grognement fait vibrer sa poitrine. Et ce son presque animal me pousse à me jeter sur lui, inversant nos positions dominantes.
Je ne sais vraiment pas ce qu'il m'arrive. J'ai tellement envie de lui faire du bien, de n'être qu'à lui, d'être la source de son plaisir, que je ne me reconnais plus.
Et de mes mains qui ne tremblent plus, je défais rapidement son jean. Quand je découvre son boxer si tendu que je me demande si le tissu de ne va pas céder, je ne peux m'empêcher de m'arrêter pour l'observer. Lui et son torse qui se soulève rapidement, lui et son regard qui me rend si empressé et désireux. Et quand je réalise ce que je m'apprête à faire, ma timidité refait surface. Maladroitement, j'attrape entre mes doigts le bord de son sous-vêtement que je glisse doucement le long de ses cuisses. Sa virilité rebondit sur son bas-ventre quand le tissu finit au niveau de ses genoux.
Je déglutis difficilement.
Je me penche au-dessus de son sexe frétillant et l'observe quelques secondes. Comment suis-je censé mettre ça dans ma bouche ? Voyant mon hésitation, Taehyung vient attraper mon visage en coupe et l'incline vers lui.
« - T'es pas obligé Jungkook., murmure-t-il.
- J'ai envie de le faire. Je... Je sais juste pas comment.
- C'est ta première fois ?, s'étonne-t-il. »
J'hoche doucement la tête.
« - Avec un homme, oui., je précise.
Il sourit un peu.
«- Prends-la dans tes mains. »
Je m'exécute et l'attrape à la base pour la redresser vers mon visage.
« - Voilà, maintenant, tu n'es pas obligé de tout prendre tu peux juste- »
Avant qu'il ne finisse sa phrase, j'entoure la tête de son sexe avec mes lèvres et commence à la suçoter. Il s'arrête subitement de parler et gémit bruyamment.
C'est moi qui ai fait ça ?
Je retire subitement son membre d'entre mes lèvres et lève mes yeux vers lui. Son regard me provoque un violent frisson tant il est brûlant et sans arrêter notre échange brutal, j'engloutis de nouveau son sexe, plus profondément cette fois-ci.
Taehyung grogne.
Il grogne et ça me pousse à enfoncer sa virilité plus loin dans ma gorge.
Ses doigts s'agrippent précipitamment à mes cheveux sans me forcer à faire un quelconque mouvement. Puis, je commence timidement mes vas-et-vient observant ses réactions incontrôlées et magnifiques. Être le dictateur de ses réactions m'offre cette chaleur bouffante dans la poitrine et j'essaye de le rendre plus tremblant quand je décide d'accompagner mes mouvements avec des coups de poignets.
« - Plus vite. »
Et pour une fois, j'obéis.
Il jure, gémit, soupire. Ses doigts tirent un peu plus mes cheveux, son membre vibre sur ma langue et sa voix ne devient qu'un souffle animal. Et quand je sens qu'il est prêt à venir dans le fond de ma gorge, il ne me laisse pas le temps de le goûter et m'emporte jusqu'à ses lèvres.
Là, ses mains cavalent mon dos pour venir presser mes fesses entre ses doigts à l'odeur de poudre et bientôt, mon sous-vêtement rejoint ses semblables.
Dans un mouvement habile et rapide, Taehyung inverse de nouveau nos positions et me surplombe. Il arrache le jean qui entrave ses jambes et finit aussi nu que je le suis. Je me sens si gêné quand il me détaille sans omettre une seule parcelle de peau. Et je pense que mes joues se teintent de rouge quand il me souffle que je suis beau.
Très vite je sens le bout de ses doigts danser sur la fine peau de mes cuisses. Il y glisse, tapote, s'amuse et une violente chair de poule se dresse sur mon corps. Il frôle mon sexe puis dégringole. Et plus il descend, plus ma respiration s'accélère.
Son corps se détache sous les simples lueurs du tableau de bord, nuançant du bleu au rouge tandis ses deux orbes luxurieux brillent.
Puis son index joue sur mon entrée quelques secondes.
Je l'observe sans bouger alors qu'il rapporte son doigt à sa bouche et l'humidifie rapidement.
« - Détends-toi. »
Je hoche la tête et grimace quand il finit par me pénétrer de son index, avec lenteur et précaution. Il y reste un moment, bouge un petit peu, puis enfonce un deuxième.
Je gémis bruyamment.
« - Respire Jungkook. »
Je ferme les yeux pour acquiescer et me décrispe autour de ses doigts. J'observe sa poitrine s'élever au rythme de sa calme respiration puis je l'imite.
Il meut ses doigts et je me mords la lèvre pour éviter à ce ridicule cri de sortir de ma gorge. Je ne veux pas qu'il arrête.
Il y ajoute un dernier et troisième quand la douleur se dissipe et cette fois-ci, je ne peux m'empêcher de couiner de douleur.
Son visage reste neutre mais j'aperçois dans le fond de son regard une lueur d'inquiétude. Je ne veux pas qu'il puisse apercevoir mes larmes et ferme les yeux à contre-coeur. Bientôt, une paire de lèvres se dépose sur mes paupières frétillantes, l'une après l'autre. Puis, elles baisent mon front, le bout de mon nez, la ligne de ma mâchoire et écrasent une petite larme quand il bouge.
« - Respire, ça va passer. »
Puis au bout de longues minutes, une faible chaleur réchauffe mon bas-ventre. Ca me tiraille un peu moins et j'hésite à simuler ma douleur pour que ses lèvres ne quittent pas mon visage.
Il retire doucement ses trois doigts puis caresse mon membre avant de s'arrêter pour me regarder.
« - T'es prêt ? »
Je souffle mon accord et il hoche à son tour la tête.
« - Tu veux te mettre comment ?
- Je ne sais pas..., je veux vous voir. »
Et ses délicats traits s'étirent pour former ce léger sourire que j'ai si rarement vu.
Il attrape l'arrière de mes cuisses et me rapproche de lui. Puis, Taehyung prend son sexe en main et titille mon anneau de chair avec la tête.
Et quand il s'y enfonce, c'est si douloureux que le cri que je pousse ne s'entend pas.
« - Jungkook..., il grogne. »
J'ai envie de lui hurler de sortir de là, d'arrêter de me faire mal, mais l'idée que je ne fasse plus qu'un avec lui l'emporte sur ma raison. Alors je plante mes ongles dans les bras qui m'encadrent et souffre dans un silence qu'il me peine de garder.
Je sens qu'il s'empêche de bouger car il baisse la tête et ses soupirs deviennent bruyants. Ces longues minutes durent des heures avant que je lui souffle d'y aller.
Ses premiers mouvements sont douloureux.
Puis, cette douce chaleur fait muer mes feulements en gémissements de plaisir.
Et ses coups de bassins sont plus brutaux et forts.
Toujours plus forts.
Si forts que mon corps ne ressemble qu'à une vulgaire poupée de chiffon.
Soudain, il arrête ses mouvements pour se redresser et attraper mes hanches. Il me soulève un peu tandis que le haut de mon corps repose toujours sur les sièges au revêtement de coton. Et ses mouvements reprennent, plus profonds encore que les précédents.
Ses doigts glissent de mes hanches à ma chute de mes reins et il me redresse brusquement contre lui. Je m'écrase sur son torse et nos deux visages se font de nouveau face. Pour éviter de retomber, j'entoure sa taille de mes jambes et mes bras autour de son cou.
On se cherche un peu quand il essaye d'attraper ma lèvre entre ses dents et que je recule, taquin. Il gronde puis retente à nouveau. Pour lui échapper, je bascule ma tête en arrière et ses lèvres finissent par s'écraser contre ma gorge. J'ai encore un peu mal, mais l'illusion meurtrière de ces mains rugueuses s'envole quand Taehyung parsème mon cou de milieu de baisers papillon. Il marque ma pomme d'Adam, la naissance de mon cou, lèche mes clavicules. J'attrape entre mes doigts ses mèches rebelles et sombres et le plaque davantage sur ma peau. Et mon cri qui pourrait briser les vitres tant il est fort, éclate dans l'habitacle de fer quand ses dents se plantent dans ma chair en même temps qu'il ne s'enfonce si profondément en moi que mes paupières papillonnent.
La douleur de la morsure érotique s'accouple avec mon plaisir et m'offre ces sensations et ces cris terrassants.
Mon coeur s'agite dans sa frêle enveloppe tandis que ses bras forts me tiennent toujours contre lui.
Je sens sa peau sur la mienne et l'humidité de sa sueur quand elle coule dans son dos. Je voudrais pouvoir goûter cette saveur, sa saveur, mais mon corps est trop secoué. Alors je tente de l'arrêter, de calmer sa frénésie bestiale mais son regard luxurieux me fait oublier tout ce à quoi j'avais pu penser.
À cet instant, rien ne compte plus que son corps qui épouse le mien.
Et ses bras marqués par cette encre noire.
Et ses lèvres qui sont partout et nulle part à la fois.
Et mon amour qui déborde.
« - Je t'aime. »
Pendant quelques secondes j'ai si peur qu'il ne me réponde pas que je coupe ma respiration sifflante.
Il ne dit rien.
Il ne dit rien.
Il ne dit rien mais m'embrasse avec tant de fougue et de douceur en même temps que tout son amour silencieux se fracasse avec violence autour de nous.
Et sa bestialité amoureuse m'offre un gémissement qui s'écrase contre ses lèvres. L'orgasme me consume, je convulse, mes yeux montent au ciel et je vois blanc. Même pendant que je me déverse entre nos deux corps, il ne s'arrête pas de frapper cet endroit qui me fait voir des étoiles. Mon cri ne s'éteint seulement quand ma voix ne vibre plus tandis que j'hurle toujours à la Lune.
Il finit lui aussi par s'oublier en moi, et entre mes paupières frétillantes, j'observe son visage revêtir ces traits luxurieux qui m'étaient inconnus et qui maintenant me pousseraient à vendre mon âme pour les voir encore.
Quand nos deux respirations bruyantes se mêlent, il m'embrasse une dernière fois avant de me sourire.
J'esquisse à mon tour un rictus timide, toujours aussi essoufflé et flirtant avec les étoiles.
« - Ça va ? »
Je hoche rapidement la tête. Et son sourire mue en une expression protectrice et émerveillée. Il caresse mon visage du bout des doigts avant de me coucher de nouveau sur le dos. Il s'éloigne de moi et sa chaleur me manque instantanément. Taehyung se déploie pour attraper un paquet de mouchoirs sur la tableau de bord et je ne peux m'empêcher de redessiner du regard, ses muscles qui se contractent puis les fines lignes de son corps. Il essuie la substance blanchâtre qui peint nos abdomens et celle qui coule entre mes cuisses avant d'entrouvrir la portière et d'offrir le bout de papier renfermant nos vices et désirs à la nuit noire.
Je suis heureux que la banquette de la voiture soit assez grande pour accueillir nos deux corps et à la fois trop petite pour que Taehyung ne soit pas collé à moi.
Son souffle balaie mes cheveux et mes craintes et tous deux plongeons dans un sommeil où son visage peuplera mes rêves.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top