Chapitre 5

- Ils vont finir par s'épuiser à force de se battre comme ça, fit remarquer un des hommes en regardant Sammy et Bosston s'adonner ) quelques essaies de force.

Cela durait depuis environ une bonne heure, mais aucun des deux ne semblaient s'épuiser, au contraire ils étaient souriant. Étrangement, ils appréciaient s'affronter ainsi sur le terrain pour mieux expulser cette situation qui les oppressait mais surtout pour se libérer d'un besoin viscérale de vouloir se rapprocher, se toucher... Bosston avait de plus en plus de mal ) contenir cet élan de son cœur qui lui criait de l'embrasser, de glisser ses doigts dans cette chevelure brillante, de toucher ces lèvres pulpeuses et alléchantes. Mais plus il y pensait, moins il dormait, plus ça devenait compliqué pour lui de se tenir à ses côtés sans ressentir cette attirance qu'il avait toujours voulu garder loin de lui ou nier pour ne pas voir leur complicité  et leur travail ruiné par des sentiments qu'il se voyait déjà refuser par la belle jeune femme qui tournoyait autour de lui afin d'esquiver ses attaques tout en tentant des percées pour le faire lâcher.

Se battant tels des gladiateurs, ils refusaient de céder la place à l'autre, souriant de cet instant tout en expulsant ce qui brouillait leurs esprits déjà bien trop pollués par leurs plans contre l'agence.

- Il faudrait les arrêter non, avant que y en ai un qui finisse pas clasmer, proposa un des hommes.
- Je t'en prie, vas-y vu que tu te propose.
- Euh... sans façon, je veux pas mourir.

Mais ils n'eurent pas le temps de se décider de qui allait les stopper, une alerte retentit dans tout le complexe, mettant tout le monde en état de stress et d'urgence.

Sammy et Bosston s'arrêtèrent, figés par l'alarme qui retentissait sourdement dans leurs oreilles.

- Quelqu'un est entré ! hurla un des hommes qui s'était précipité depuis le poste de surveillance. Des voitures sont sur Chiang Rai !
- Quels types de voitures ?
- Des citadines blindées ! répondit l'homme à Bosston qui fronçait déjà les sourcils.
- Je crois qu'ils ont déjà trouvé leur prochaine cible.
- Non, attendez avant de répliquer. Ils vont sans doute vouloir traiter avec les familles de la région.
- Mademoiselle ?
- Allez-y, mais ne réunissez personne. Je n'aime pas ça.
- Vous pensez qu'ils seraient capable de tuer les familles si les dirigeants se présentaient tous en même temps ?
- Il y a des chances.
- Vous avez entendu ? Prévenez tout le monde, que personne ne sorte !

Sammy n'était pas sereine, pourquoi étaient-ils là ? Les avaient-ils retrouvé ? Elle ne l'espérait pas, bien qu'ils avaient commencé à poser des pièges un peu partout dans la capital et les régions voisines qui avaient toutes répondu présentes pour aider la jeune femme et son compagnon pris en chasse par une organisation gouvernemental qui se battait contre le gouvernement. Que c'était drôle comme concept, mais les familles n'avaient pas eu besoin de trop d'informations pour comprendre que la tête dirigeante était revenue chez elle pour prendre les rênes de leur monde pour les préparer à une mission suicide.

La leur ou celle de l'agence ?

L'ancien directeur avait travaillé si dur pour en faire une agence à la Robin des Bois, mais qui s'était assez vite retrouvée gangrainée par une jalousie naissante et un besoin de pouvoir ultime. Il aurait dû s'y attendre, mais n'avait pas su se méfier des bonnes personnes et avait malgré tout laissé ceux qu'il aurait dû virer, rester à ses côtés pour diriger l'agence.

- Sam', l'appela Bosston, sentant lui aussi que quelque chose n'allait pas dans ce procédé, s'approcha de la jeune femme pour la prendre par le coude et la faire reculer. Ta famille était connue ?
- L'agence sait juste qu'ils nous ont quitté en me laissant des dettes à régler, du moins c'est ce que j'ai fait croire quand je suis arrivée, mais mes traces étaient bien couvertes, même si une partie de l'histoire est vraie, personne ne pouvait le savoir.  Je sais qu'ils ont fait des recherches sur moi et ma famille, mais je doute qu'ils aient trouvé quoi que ce soit. Pourquoi ?
- Je crois qu'ils savaient, mais pas par toi ni par des recherches.
- Le directeur ?
- La boite qu'il nous a donné, on ne l'a pas ouverte.
- Tu crois qu'il nous aurai trahis ? Volontairement ?
- Je ne pense pas, mais on est jamais prudent, on doit retourner à la villa pour en avoir le coeur net.
- Ramenez Mademoiselle, discrètement ! ordonna un des vieux dirigeant de famille en pointant trois hommes.

Mais Sammy voulait refuser, ils seraient beaucoup trop voyant si ils faisaient une sortie maintenant et risquaient de mettre le doute aux intus qui tenteraient sûrement de les suivre jusqu'à la villa.

- Bosston, viens. Restez sur vos gardes tous ! ordonna la jeune femme en les regardant, prenant la mains de son compagnon. Ne les affrontez pas, restez bien hors de porté des tires ou des...

Un bruit d'un projectil traversant une fenêtre pour tomber tout près d'eux, retentit.

- Grenade ! hurla un des hommes.
- Par ici ! hurla Sammy en leur faisant signe de la suivre vers une zone que seuls elle et son père pouvait connaître. Entrez !

Elle poussa un battant qui abaissa une trape.

- Ah tiens je savais que je faisais équipe avec James Bond Girl, pouffa Bosston malgré la situation.
- T'as encore rien vu. Descendez vite ! Ne faites pas de bruit.

Malgré les attaques sur le complexe d'entrainement, les mafieux se dirigèrent en silence vers la trape que Sammy referma sur le dernier homme pour les bloquer dans un long tunnel.

- Ils vont arriver, nous devons nous diriger vers le plus loin dans les montagnes, à l'écart de la région. indiqua t-elle à vois modérée alors que les premiers pas se firent entendre au dessus de leurs têtes.

Elle alluma le flash de son téléphone et les guida à travers le long chemin, Bosston à ses côtés, guettant tout les deux l"état des hommes qui les suivaient, autant que pour s'assurer que personne ne les suivaient.

Il leur fallut une bonne heure pour en sortir et déboulèrent de l'autre côté des montagnes de Chiang Rai où ils purent reprendre leur air plus correctement.
Immédiatement, ils bouchèrent la sortie, ne voulant se risquer à être pris en faute, ils avaient déjà bloqué plusieurs couloirs afin de tromper et d'enfermer le groupe qui n'avait toujours pas trouvé l'accès.

- Mademoiselle, vous allez bien ?
- C'est à moi de vous demander ça. répondit-elle essouflée. Est-ce que tout le monde va bien ?
- On est en vie, répondit le plus vieux. Grâce à vous.
- G.I Jane en personne, rétorqua Bosston mort dde rire, embarquant les hommes avec lui dans une hillarité modérée.

Après cet instant, ils durent reprendre le chemin d'une autre planque afin de prévenir les autres et aussi la villa.

Les nouvelles firent le tour de la région et l'attaque au complexe avait même soulevée la colère des habitants qui s'en étaient pris aux agents venu les embarquer dans une pseudo rébellion contre la mafia pour les ralier. Mais ils s'étaient vu hué par ces derniers qui étaient pourtant des gens simple, ne demandant qu'à vivre en harmonie et avec tranquilité, loin de tout ce raffut mondain qui venait de la capital.

Savoir que les villageois s'étaient mis en danger pour défendre leur région et la jeune femme sans la citer, lui gonfla le coeur. Elle avait grandit parmi eux, les connaissaient bien et leur rendait la pareille dès qu'elle le pouvait en envoyant une part de son argent afin de faire reconstruire des bâtiments ou améliorer quelque peu leur quotidien. Bien que le chef des familles de la région ne soit plus, ils n'avaient pas plus entendu parlé du reste de la famille qu'ils pensaient tous morts. Mais si quelqu'un leur envoyait autant d'attention avec autant d'argent, mettant les familles aux pieds d'un fantôme alors c'est que quelqu'un se souciait d'eux, mais qui ?

- Ils veulent que cette personne reste cachée, lui avait dit alors l'un des espions qu'elle avait en ville.
- Je ne me montrerais pas, rassure toi. Comment est la situation ? avait-elle promit, bien que ça serai très dure à tenir car elle serait incapable de rester très longtemps cachée avant qu'ils ne la retrouvent et mette à sac sa région. Bosston était tout autant inquiet, mais ce qui l'agaçait était que le directeur ne répondait pas à ses appels.

Où était-il passé ? Ses hommes n'étaient pas dans les parages non plus et encore moins à l'entrainement, mais personne ne les avaient vu quitter la villa depuis des jours. Pourtant ils venaient quand même prendre leurs repas avec eux dans le grand salon. Que ce passait-il ? Et si Bosston avait raison de pointer le directeur comme étant une fouine ? Le plan était-il de piéger Sammy pour mettre la main sur son pouvoir de cheffe de clan et reprendre sa place en tant que grand dirigeant de l'agence, se vanter d'avoir à sa botte une des plus puissantes cheffe de mafia du pays ?

Si le scénario se tenait, beaucoup de choses n'allaient pas. Il leur aurait été facile de les tromper à tout moment et de les envoyer au casse pipe. Les tuer était pourtant facile, malgré leur discrétion et l'attention qu'ils avaient sur chaque détails, le directeur restait un agent en faction qui connaissait les ficelles du métier par coeur et ses gardes du corps, même si ils pouvaient être maîtrisés, savaient également comment les neutraliser.
Alors, pourquoi ? Pourquoi maintenant alors que toutes les missions avaient été lancées depuis des semaines ? Pourquoi les trahir maintenant alors qu'il avait activement participé à ces sauvetages d'agents sur le point d'être tués ?

Rien n'allait dans cette théorie qui pourtant était la seule à laquelle il pouvait penser, mais un regard à la belle jeune femme lui apprit qu'elle pensait comme lui. Elle voulait rentrer pour lui demander des comptes, mais une explosion retentit de l'autre côté de leur position.

- Le complexe a sauté ! lui appris l'espion en colère.
- Préviens tout le monde, ordonna t-elle, ils sont des ennemis très dangereux. Ils vont vouloir vous tuer ou vous amadouer. Portégez les habitants. C'est notre priorité numéro 1 en ce moment. N'envoie personne à la villa, ils seraient capable de vous y suivre.

Elle donna des ordres et téléphona à la villa.

- ils sont là.
- Le directeur n'a pas bougé de sa chambre, ses hommes sont avec lui.
- Prenez ce que vous pouvez et quittez les lieux. ordonna alors Sammy, le regard sombre. Je n'ai pas confiance. Phi, il y a dans ma chambre une boite.

Sammy lui donna quelques indications codées pour l'aider à trouver l'objet et lui donna des directives pour partir avec son mari et leur petit fils dans une autre planque.

Si le directeur était un traitre, alors il devrait répondre de ses actes.

Un regard envers Bosston et elle prit sa décision : ils retourneraient eux-même à la villa.

- Restez planqués ici, leur dit-elle en montrant la planque assez bien dissimulée. Il y a ce dont vous aurez besoin dedans, ne sortez sous aucun prétexte. Ils sont actifs la nuit et aiment traquer. Je ne veux aucun mort dans nos rangs.
- Bien Mademoiselle.
- Vous comptez quand même y aller ?
- Je dois vérifier quelque chose. Je serais prudente, rassurez-vous.
- Vous connaissez le signal.
- Je m'en rappelle. Dès que vous le verrez, retournez en ville.

Un dernier regard et tout les deux quittèrent la planque pour reprendre le chemin végétal vers la villa sans savoir ce qui allait les y attendre.

- Je n'aime pas ce qu'il se passe, dit-elle à son compagnon qui tenait sa propre arme entre ses mains, devant lui.
- Pas plus que moi et je pense qu'on a tout les deux une idée bien défini de ce qu'il va nous arriver une fois à la villa.
- Si jamais il ne nous a pas trahis, c'est que quelqu'un nous a traqué depuis cette nuit là.
- Si jamais... nous trouverons qui c'est et il devra tout avouer. Tu ne connais pas encore mon goût pour les interrogatoires.
- Non c'est vrai et je me demande bien comment tu t'en sors.
- Comme avec les demoiselles, je les charmes.
- Pervers.

***

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