Chapitre 3
- Sammy ?
- Hey ! Toi aussi ils t'ont appelé pour la mission de récup' ? demanda la jeune femme en se changeant dans les vestiaires mixtes de l'agence.
Bosston n'avait pas revu la jeune femme durant un mois, pour cause ? Cette dernière avait dû beaucoup travailler sur un album et avait donc été mise en stand by le temps que ce dernier soit prêt, mais cela signifiait que Bosston se retrouvait de nouveau seul pour les missions. Ils avaient pourtant décidé de lui coller une autre agent.
- Phi ! s'exclama justement cette dernière en arrivant toute guillerette.
- Salut. Du coup, tu as pu finir tes enregistrements ?
- Oui, répondit Sammy après avoir salué l'arrivante qui lui adressa un regard curieux. On a fini avant hier, mais j'étais tellement épuisée qu'hier j'ai rien fait.
- Ils t'ont appelé quand ?
- Ce matin.
- Tôt quand même, tu as pu te reposer assez ?
- Je peux toujours te botter les fesses, lui lança t-elle en riant.
- J'ai hâte de voir ça, répondit-il, content de retrouver sa partenaire, car même en dehors des missions, ils n'avaient pu se voir durant tout le mois où elle était enfermée dans les salles de répétitions afin de préparer son album qui était enfin fini et allait bientôt sortir.
Bosston lui avait manqué, tout comme leur complicité. Mais savoir qu'une autre lui avait été imposé, l'avait quelque peu... dérangé.
- Phi, on est encore ensemble aujourd'hui ?! demanda cette dernière en sautillant vers lui.
- Ma partenaire est revenue, donc je ne pense pas.
- Non, répondit Sammy, sur le tableau c'est indiqué qu'on est de retour sur le terrain. Désolée l'athlète, t'es coincé avec moi.
Bosston pouffa devant le regard déçu de la jeune femme. Elle les connaissaient pour les avoir déjà rencontré, elle savait qu'ils étaient très proches tout les deux et leur duo était de plus en plus célèbre, mais dans un espoir inespéré, elle avait enfin eut sa chance d'être avec son idol et crush. Mais, bien qu'il ai été un total gentlemen avec elle, Bosston n'avait jamais été réellement en osmose avec elle durant les missions. Il lui manquait une motivation et il semblait l'avoir retrouvé.
- Merci de t'être occupée de lui, entendit-elle Sammy lui dire en souriant.
Surprise, elle la détailla de la tête aux pieds et se mit à rougir. Quelle idée d'avoir pensé pouvoir la remplacer ? Elle était sublime, délicate et attentionnée mais avait ce côté dangereux et beaucoup trop explosif que semblait apprécier Bosston qu'elle-même ne possédait pas.
Sans regret, elle lui dit :
- C'est surtout lui qui s'est occupé de moi.
- Tu t'en sortais très bien, même sans moi, répondit ce dernier.
- Excuse le, un mois sans dire n'importe quoi ça l'a un peu rouillé. souffla Sammy en adressant à la jeune femme un clin d'oeil. Allez c'est à nous d'y aller.
- Oui cheffe !
Tout les trois pouffèrent de rire, puis elle les regarda partir avec un large sourire sur ses lèvres.
Quelle idée d'avoir espéré ? Mais quelle chance de les avoir rencontré ! Elle garderait ce souvenir jusqu'à son dernier souffle.
Sur le chemin, Bosston et Sammy parlaient à travers leurs oreillettes, car ils avaient l'habitude de partir à deux voitures pour être sûr de ne jamais se faire prendre et pour plus de sécurité.
- Alors, comment c'était ?
- De quoi ?
- Avec la petite qui était avec nous tout à l'heure.
- Jalouse ?
- Tu veux une vraie réponse ?
- Haha, non je pense que je la connais déjà, ne te fatigue pas. Mais pour te répondre franchement, c'était bizarre.
- Bizarre comment ?
- Quand ça fait des mois que tu partages ton quotidien avec quelqu'un et qu'au bout d'un moment on te remplace par quelqu'un d'autre que tu ne connais pas et dont tu ne sais pas comment faire pour ne pas vous marcher dessus...
- Je pense que je me sentirais pareil à ta place.
- Perdue ?
- Confuse.
Les deux pouffèrent, ils cessèrent subitement de parler, ils venaient chacun d'arriver aux alentours de leur mission et ils devaient être discret, agir en pleine nuit avait ses avantages mais également beaucoup d'inconvénients, comme le fait d'être tout de même vu par les radars ou par les voisins et autres passants qui avaient tous la possibilité de faire plonger les deux agents.
Ils se garèrent, pour se retrouver un peu plus proche de leur cible, mais quelque chose n'allait pas. Bosston sentait pas cet endroit et Sammy avait une sensation glaçante lui remonter le long de la colonne. Vraiment, quelque chose n'allait pas, sans savoir si c'était l'endroit qui leur donnait cette sensation ou bien la mission en elle-même qu'ils sentaient comme périlleuse.
- Je la sent pas.
- Moi non plus mais pas le choix. En piste tigresse, lui chuchota le jeune homme en passant devant.
Mais à peine avaient-ils mis un pieds dans le grand jardin, que les lumières éclairèrent pleins phares sur eux. Sammy l'attira avec elle pour se cacher dans la végétation ambiante afin de ne pas se faire repérer.
- Des capteurs de mouvements ?
- C'est ça, bien joué Einstein, lui lança t-elle alors qu'ils s'approchaient doucement d'une porte.
- Sam', on va pas pouvoir entrer comme ça, y en a partout.
- Attends, attends.
Elle fouilla dans sa sacoche et se dirigea vers la porte, tout en évitant soigneusement les capteurs éparpillés un peu partout autour de la bâtisse. Elle trafiqua la serrure pour entrer et tomba sur de nouveaux capteurs ainsi que d'autres problèmes plus dangereux et bien moins orthodoxes.
- Viens ! lui dit-elle.
Bosston la suivit, mais l'un comme l'autre se sentait étrangement surveillé, comme si quelqu'un était debout, attendant à ce qu'ils franchissent le pas pour les attraper et s'occuper de deux espions.
- Je le sens vraiment pas...
Alors qu'ils avançaient à tâton dans les pièces, une lumière vive les éclaira, aveuglant la jeune femme, Bosston l'attrapa de justesse, mais tout les deux furent attrapés et menottés.
- Avancez ! s'écrièrent quelques voix derrière eux.
On les poussa jusqu'à une pièce qui faisait office de bureau. Un homme y était installé confortablement.
- Vous ? s'écria Sammy effarée. Mais... Pourquoi ?
- Sam' ?
- Mademoiselle Coates, un plaisir de vous revoir. Monsieur Suphadach, je n'ai pas souvenir de vous avoir déjà rencontré en personne depuis que vous travaillez pour l'agence.
Pour l'agence ? Cet homme savait pour qui ils travaillaient ? Il tourna la tête vers la jeune femme qui semblait pétrifiée, cherchant à comprendre ce qui leur arrivait.
- C'est le patron de l'agence. Monsieur, je comprends pas, pourquoi l'agence nous a envoyé chez vous ?!
- Bonne question. fit l'homme en se levant de son fauteuil pour venir près d'eux. Détachez les.
- Bien Monsieur.
Une fois libérés de leurs liens, Bosston se précipita vers sa partenaire pour l'aider à se relever et lui jeta un regard étrange. Il ne comprenait rien, si leur patron était la cible, cela signifiait qu'il y avait quelque chose qui se tramait au sein même de l'agence... Une rébellion ?
- Pardonnez moi ce traitement, mais j'y étais obligé.
- Monsieur, qu'est-ce qu'il se passe, soyez franc avec nous, s'il vous plaît.
- Franc ? Tenez, lisez plutôt ceci ma chère.
L'homme à la peau tannée et les cheveux coupés brosses grisonnant, attrapa un dossier sur son bureau qui lui tendit. Sammy le réceptionna pour en découvrir avec horreur son contenu. Bosston, inquiet voulu savoir et lu avec elle.
- On a été vendu...
- Vous êtes des hors la loi toujours en poste, confirma l'homme en reprenant place sur son fauteuil, soupirant.
- Il y a bien une rébellion qui se prépare dans l'ombre, dit Bosston, comprenant que leur envie de quitter l'agence pour reprendre leur vie tranquille avait fuité.
Leur désir avait été trop visible et le coup de poing avait été le point de départ d'un doute trop longtemps laissé en suspend.
- J'ai été trahis par ma propre agence. annonça alors l'homme en soufflant. Installez-vous.
- Que voulez-vous dire ? Est-ce que c'est un test à cause du coup de poing que...
- Du tout Mademoiselle Coates, très joli coup soit ditant passant. la félicita l'homme.
Sammy rougit mais se rattrapa très vite, tout allaient trop vite dans son esprit et elle ne savait plus quoi en penser. Tout se bousculaient en elle, il fallait qu'elle trouve la première pièce de ce puzzle complexe afin de comprendre ce qu'il se tramait sous leurs yeux depuis un bon moment.
- L'agence perd beaucoup de ses membres depuis quelques années, beaucoup plus qu'à sa création il y a 35 ans. expliqua l'homme. Nous avons perdu beaucoup de très bons élèments et certains ont juste quitté pour reprendre leurs vies et être loin de tout ce danger.
- Ce qui peut se comprendre, mais je ne vois pas pourquoi maintenant ils sont décidés à nous tuer volontairement. N'ont-ils pas besoin d'agents pour justement s'occuper de ce genre de missions ?
- Si, bien sûr que si, mais comprenez que moins nous avons d'agents, moins notre objectif peut être atteint. De plus, il change assez souvent, car notre monde change aussi ainsi que les idéaux que nous souhaitons défendre.
Sammy était tendue, elle voulait comprendre exactement ce qu'il ce passait réellement, parce que rien n'allait, mais un à un, les morceaux commençaient à s'étaler devant elle. Il lui fallait juste trier et replacer les morceaux afin d'en comprendre le sens. Bosston la regardait, étrangement il était calme en apparence, mais pourtant à l'intérieur de lui, tout était en feu. Il était attiré et charmé par cette femme, mais surtout par ce beau bordel que leur directeur leur présentait. Mais une question restait : Qui avait commencé et pourquoi les vendre alors qu'ils étaient le meilleur duo de l'agence ?
- Je crois que je sais... dit alors Bosston.
Sammy et le directeur lui jetèrent un regard curieux.
- Sam' tu te rappelle pas ? Le soir où tu t'es emportée, tu as été mise à pieds.
- Oui, on m'a appelé pour me dire que la direction me mettez en arrêt à cause du coup. Ce n'était pas vous !
- J'ai vu le coup, mais je n'ai pas réagit du tout, lui confirma le directeur.
Sammy se leva d'un bond.
- Bosston... donne moi ce que tu as sur toi.
- Pour... Tiens.
Il savait qu'il n'avait pas à discuter avec elle quand elle prenait ce visage là où se reflétait l'inquiétude et l'autorité. Elle venait de comprendre quelque chose et visiblement allait devoir agir bien plus vite qu'ils n'auraient dû. Si même leur directeur était visé, alors eux aussi et ils avaient été envoyé en appâts pour mieux se faire prendre et être retirés du systèmes sans inquiéter personne. Mais c'était sans compter sur la réactivité de la jeune femme.
Il lui donna son téléphone, ses clés, et tout ce qu'il avait avec lui, y compris sa montre et sa ceinture, son oreillette et le boitier qui les suivaient partout. Elle vida ses poches, pour étaler au sol, tout leurs objets. Elle releva la tête pour cherchez quelques chose d'assez lourd afin de l'utiliser pour tout pulvériser.
D'un coup de couteau, Bosston ouvrit tout ce qu'il pouvait et l'aida à fouiller le contenu de leur gadgets pour trouver des puces un peu partout.
- Bah merde alors. souffla Bosston, mais Sammy lui intima de se taire.
En quelques signes, elle lui indiqua qu'ils devaient continuer de parler, comme si de rien était, même si elle était persuadée que ceux qui les écoutaient, avaient bien compris qu'elle avait trouvé quelque chose. Mais Bosston s'exécuta et le directeur reçu l'ordre muet de tenir une conversation du même acabit sans trop en révéler.
Sammy pris le couteau de son partenaire et se chargea de retirer chacune des puces et autres plaques de détections afin de s'assurer un minimum de sécurité.
Leur signal disparu totalement des tableaux de l'agence.
- On va devoir être très prudent. dit Bosston.
- Je peux vous y aider.
- Nous ne voulons pas abuser Monsieur, vous avez déjà fait beaucoup et nous venons de vous mettre un peu plus en danger, fit la jeune femme.
- Jeune fille, écoutez bien ceci, ma propre maison est mise sous écoute, rien de ce qui se dit ici n'est sûr hormis dans cette pièce insonorisée, mais si ils ont réussi à capter ce que nous venons de nous dire, alors vous ne serez pas plus en sécurité que moi en dehors de ces murs.
Des sirènes retentirent dans la rue.
- Merde ! pesta Sammy comprenant enfin ce qu'il se passait. Ce n'était pas un piège, mais un coup d'état. Ils voulaient juste nous abattre tout les trois.
- Prenez ceci avec vous, dit le directeur en leur donnant une petite boite.
- Venez avec nous, si ils sont dehors vous ne serez pas en sécurité ici non plus. Il nous faut un plan pour se mettre à l'abris le temps que l'on trouve de quoi répondre et mettre un terme à l'agence.
- Monsieur ! l'appela le directeur. Tout est prêt.
- Allons-y, mais je ne pourrais vous suivre, dit-il. Tout ce dont vous avez besoin est dans cette boite. Prenez la avec vous et rendez-vous à cette adresse.
- Vous nous y retrouverez ?
- Non, ne m'y attendez pas. Partez, suivez Jordan, il va vous indiquer par où partir et vous prendrez un des véhicules. Bon courage mes chers amis...
Mais c'était sans compter sur Sammy et sa force, elle attrapa le directeur, le poussa dans les bras de Bosston qui le souleva sur son épaule.
- Veuillez m'excusez Monsieur, mais les ordres sont les ordres, dit-il alors qu'il voyait sa partenaire mettre le feu au bureau.
- Qu'est-ce que vous faites ?!
- On gagne du temps. Partons.
L'homme au nom de Jordan, les précéda, bien que mal à l'aise de voir son patron être ainsi porté avec si peu de respect pour son grade, mais ne fit aucun commentaire. Il leur montra une porte cachée, puis tous descendirent dans un sous terrain bien planqué à l'image d'un bunker.
- Même ici vous n'auriez pas été protégé Monsieur, dit Bosston en le déposant dans un des véhicules à disposition.
- Maintenant, écoutez bien, fit la jeune femme au petit groupe. Nous sommes tous recherchés, mais nous devons protéger le directeur. La procédure ?
- En cas de danger, dans le sud du pays ou dans les montagnes.
- On va faire autrement. dit-elle. Je connais un endroit où l'on ne pourra pas nous trouver. En route.
***
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