Chapitre 2
- Vous ne m'aviez pas dit que je serais avec un autre ! hurla Sammy au téléphone après avoir contacté son référent à l'agence pour lui apprendre que la mission avait été effectuée.
- Nous ne savions pas si tu serais d'attaque.
- Et vous pensez que c'est la meilleure excuse que vous avez à me donner pour justifier ça ?!
Hors d'elle.
Bien que l'homme qu'elle avait croisé n'y était pour rien et semblait en savoir un peu plus sur la mission mais n'était clairement pas plus heureux qu'elle d'avoir trouvé un autre espion sur cette mission, Sammy avait été comme, trahis. Elle travaillait toujours seule et jusqu'à présent, même après une journée éreintante, elle avait toujours assumée ses missions, même au bord de l'épuisement et de l'évanouissement.
Mais savoir qu'ils ne lui avaient clairement pas fait confiance, montrait que l'agence commençaient à avoir des doutes sur sa fiabilité à répondre présente.
Si l'homme était bien de l'agence, elle le verrait dans quelques minutes, pourtant...
Sammy enrageait de s'être faite doublée par ses propres employeurs et qu'en plus de ça, ils osent lui répondre avec détachement comme si elle ne valait rien à leurs yeux, ce qui était vraisemblablement le cas...
Elle détestait sincèrement ce genre d'attitude, elle qui cherchait toujours à être la plus honnête possible et la plus sincère, se faisait bafouer à chaque fois par ceux pour qui elle travaillait. Elle était épuisée de subir ce genre d'attitude à chaque fois et ça n'irait pas en s'arrangeant, elle le savait que trop bien.
Quand elle arriva à l'agence, elle décida de faire une entrée remarquée et s'écria dans le bureau de son chef, toute sa colère et son ressentit vis à vis de leur manque de professionnalisme envers elle. Pourquoi il n'y avait que l'autre agent qui avait été mis au courant qu'il ne serait pas seul sur cette mission et pas elle ?
- Tu as fait ta mission ?
- Bien obligée.
- Alors pourquoi tu te plains ?
On toqua à la porte et l'homme qu'elle avait rencontré plus tôt durant cette fameuse mission, entra jetant sur la table le dossier qu'elle lui avait confié. Il avait entendu la conversation et sentait qu'elle n'allait pas laisser passer ce manque de respect.
- Bosston, félicita le chef en souriant. Bien, Sam' tu peux partir, on a plus besoin de toi pour l'instant. Tu peux retourner faire la majorette sur les planches.
Il fit un signe de main, comme si il chassait un insect. Furieuse, elle l'attrapa par le col de sa chemise de bureaucrate et lui assena un coup de poing puissant qui le mit K.O.
- Quand tu te décideras à faire notre travail tu comprendras que je ne fais ni la majorette ni que je dois recevoir autant de manque de respect de la part d'une cravate enfoncée dans son trône qui ne pourrait même pas faire ce qu'on fait. Réfléchit bien la prochaine fois que ut cherche à me rabaisser.
Elle récupéra le dossier, jeta un regard à Bosston qui se décida à ne pas participer mais à la suivre à l'extérieur pour tenter de l'apaiser. Elle avait eut l'audace de répondre alors que les agents savaient que si ils essayaient ils pouvaient risquer très gros. Mais lui-même avait été tenté de baffer l'ingrat, pourtant... Le droit qu'elle lui avait envoyé l'avait soufflé et il était de plus en plus curieux.
- Joli coup de poing, dit-il alors qu'ils étaient dans une salle vide de réunion.
Sammy avait eu besoin d'un endroit vide pour se calmer, ne pensant pas qu'il la suivrait.
- Qu'est-ce que tu veux ?
- Doucement tigresse ! répondit se dernier en levant les mains en l'air alors qu'elle pointait son poignard sur sa gorge, le regard assombrit par la colère et son maquillage.
- Comme tu peux le voir je suis pas d'humeur.
- J'ai cru remarquer, oui. Mais je ne suis pas là pour en rajouter.
- Qu'est-ce que tu veux alors ?
- Te parler. Tu accepterais une pizza ?
- C'est souvent que tu invites des nanas comme ça ?
- C'est souvent que tu reçois ce genre de proposition ?
- Touché.
Le silence entre eux n'était pas pesant, mais électrique. Elle était encore très remontée et lui admiratif voulait la connaître, touché par son caractère et l'aura qu'elle dégageait naturellement. Cette capacité à braver l'interdit pour se faire entendre.
- Je t'invite.
- Je prends les boissons.
- Je bois très peu. Les athlètes sont soumis à certains réglements.
- Mais ne s'interdisent pas les pizzas.
- Faut bien se faire plaisir de temps en temps.
- Un buble tea ?
- Okay.
Ils quittèrent les lieux, Bosston lui donna discrètement l'adresse où se retrouver et s'y retrouvèrent une heure plus tard.
[...]
- C'est sympas.
- Un appartement de location, quand je suis en mission. Vas-y, entre.
La jeune femme pénétra le logement épuré et assez sobre, la décoration n'était pas trop affluente, mais assez pour faire office de logement loué meublé pour un étudiant. La vue était imprenable sur la capitale de nuit, éclairée par la vie nocturne.
- Je ne savais pas ce que tu aimais, j'ai pris la même que moi.
- je suis pas très difficile, merci. Pour la pizza j'ai fait dans le simple.
- Pas de problème, ça me va.
Ils déposèrent le tout sur la table basse du salon et Bosston alluma la télé où passait divers informations. Ils mangèrent et buvèrent tranquillement devant les feuilletons débiles ou inintéressant jusqu'à ce que Bosston l'interroge :
- Qu'est-ce que le chef entendait par "faire la majorette sur les planches" ?
- Je suis mannequin et chanteuse.
- Oh ? Ah, je comprends mieux. Pourtant je n'ai jamais vu de mannequin jouer du bâton sur les scènes.
- On peut faire du show, si on nous le demande, mais en règle général on ne fait que marcher et poser pour faire découvrir les tenues et le travail des couturiers. Et toi ? Tu as dit être athlète ?
- Je suis un coureur.
Sammy le toisa de haut en bas et pencha la tête sur le côté.
- Je comprends mieux ces jambes.
- Quoi ? Qu'est-ce qu'elles ont ?
- Tu ne courrais pourtant pas si vite tout à l'heure. ironisa t-elle.
- Quand je suis entrainé par une jolie femme, c'est difficile d'avoir ma détente et qu'elle me suive, lui répondit ce dernier en souriant.
Sammy éclata de rire, le premier depuis longtemps.
La jeune femme était connue pour être un clown, faire rire les autres, ayant des réactions bien à elle, mais qui la connaissait vraiment ? Son travail ainsi que ses missions ne l'animaient plus autant qu'avant et elle se forçait à garder cette état là pour ne pas décevoir ceux qui l'encourageaient alors qu'au fond d'elle elle était épuisée et lassée.
Pourtant, alors qu'ils ne se connaissaient que depuis quelques heures, Bosston avait réussi à la faire réellement rire.
- Merci, dit-elle en s'essuyant les yeux larmoyant d'avoir trop rit.
- Pourquoi ?
- Je n'ai plus trop eu l'occasion de rire autant depuis longtemps.
- Dans ce cas, content d'avoir pu t'aider un peu, sourit-il, le regard braqué sur elle.
Le silence qui s'ensuivit était doux et léger, ils continuèrent durant une bonne partie de la nuit à se dire des bêtises, riant comme des enfants, se chamaillant comme des collégiens. Mais quand le téléphone de Sammy se mit à retentir, le sérieux reprit.
- Ouais ? Quoi ?! Vous êtes sérieux ?! Ouais, ouais... C'est ça...
Elle raccrocha furieusement.
- T'es convoquée ?
- Je vais devoir me justifier devant le conseil... Ils veulent me livrer parce que je n'ai pas "su me contenir de frapper un agent de bureau qui ne faisait que son travail". Ce foutage de gueule... Je trime pas déjà assez visiblement pour qu'on m'en rajoute.
- Tu l'avais pas loupé non plus.
- Il l'a cherché.
- J'ai pas dit le contraire, j'aurai aimé le faire à ta place, mais tu as été la plus rapide.
- C'est galant, merci.
Mais sa soirée était gâchée et vu l'heure, elle préféra rentrer chez elle pour se reposer et se préparer pour une nouvelle journée de merde.
- Bosston Suphadach, se présenta alors le jeune homme en lui tendant sa main.
- Mélanie Samantha Coates.
Ils se serrèrent la main, sourire aux lèvres.
- Tu es sûr que tu veux pas prendre la chambre d'ami pour la nuit ?
- Je dois démarrer tôt demain, et je n'ai rien pour me changer, j'ai pas envie d'arriver à l'agence de mannequinat habillée et maquillée comme ça. Merci quand même.
- Pas de quoi.
Il la raccompagna tout de même à sa voiture et lui souhaita une bonne nuit, la regardant partir.
Jeune femme intriguante.
[...]
Bosston n'avait rien à faire que d'entamer quelques recherches sur la jeune femme qu'il avait apprécié connaître durant une courte soirée. Après avoir fait son sport, rangé l'appartement et rallié son propre logement, il avait décidé d'allumer son ordinateur et de taper le nom de la jeune femme dans la barre de recherche.
"Mélanie Samantha Coates"
Et tomba sur une multitude d'articles en tout genre qui parlaient de la jeune femme sur tout les types de critiques ou d'exaltation d'avoir pu participer au défilé où elle avait été ou à ses quelques représentations de chanteuse.
La jeune feme était également une sportive pour avoir été championne d'un certain armatial.
"D'où le couteau" se dit-il en souriant pour lui-même.
Plus il en lisait sur elle, plus il prenait plaisir à découvrir que la jeune femme lui ressemblait sur bien des points. Elle n'aimait pas travailler pour cette agence qui se foutait littéralement d'elle, la rabaissant plus bas que terre, Tandis que lui se voyait surtout exploiter par son étonnante rapidité et discrétion à réaliser certaines missions périlleuses sans avoir recours à aucune arme que ce soit.
Elle avait un travail très exigeant avec une vie assez strict qui lui demandait de la régularité et un investissement psychologique comme physique assez rude.
Pour beaucoup de choses, ils semblaient se ressembler et le jeune homme se prit à imaginer un duo avec elle durant les missions. Mais il ne la connaissait pas assez pour vouloir le tenter, pourtant, durant les missions qui suivirent les mois suivant cet incident, ils durent se retrouver sur beaucoup d'entre elles, devant faire équipe malgré le fait que Sammy se faisait doubler de plus en plus et sciemment sans qu'elle ne puisse réagir sur la moindre décision, déjà mise en sursis pour son acte de violence non maîtrisé sur son chef de mission.
Pourtant, l'un comme l'autre appréciaient se retrouver durant ces missions car elles se finissaient toujours autour d'un repas et d'un verre devant la télé. Rares étaient les fois où ils n'étaient pas ensemble et rare où étaient les moments où on ne les trouvaient pas à discuter tranquillement ensemble à travers les couloirs ou les vestiaires de l'agence. Pourtant... chaque nuit, après une soirée de fin de mission, ils repartaient chez eux, n'utilisant que l'appartement comme point de chute afin d'être tranquilles.
Ils ne se connaissaient que depuis 3 mois, mais aucun n'avait envie que cette amitié nouvelle ne les mènent tous les deux dans des complications si ils découvraient qu'en réalité... ils vivaient à à peine une quinzaine de minutes l'un de l'autre.
La confiance n'était pas encore totale entre eux, bien qu'ils appréciaient être ensemble durant les missions ou en extérieur, ils leur faudraient bien plus longtemps pour entièrement se faire confiance. Rajoutons à ça que l'agence émettait des doutes quand à la loyauté de Sammy et commençait à douter de Bosston également.
Plus ces deux là étaient proches, plus l'agence sentait qu'ils allaient perdre des éléments d'exceptions que de toute façon, ils ne traitaient pas du tout avec respect, sachant que ce n'était que des pions changeables à la moindre emmerde. Pourtant, beaucoup trop attachés à ces deux-là, ils se demandaient si ils n'allaient pas les trafiquer un peu afin de les obliger à leur rester loyaux en mettant la pression sur l'un comme sur l'autre, obligeant ces deux là enfin à ne plus jamais tenter quoi que ce soit qui pouvait leur porter préjudice et assurer à l'agence le maintien sur leurs laisses.
Mais dans l'esprit du duo, quelque chose germait doucement, s'insinuant dans leurs esprits et dans leurs coeurs
telle une coulée douce de miel chaud qui venait imprégner leurs êtres d'une idée bien plus légitime que celle de rester dans ce monde pourrie régenté par des bureaucrates incapables.
Une guerre s'approchait et c'est doucement que le duo allait pénétrer cette fente creusée dans l'agence afin de mettre leurs propres vies en sécurité.
***
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