Chapitre 11

L'idée n'était pas mauvaise. Si ils devaient faire réagir Pan en utilisant son statut spectral inventé par les habitants de la région, dont la rumeur s'était répandu dans tout le pays et voir même plus loin que les frontières, alors ça pouvait jouer en leur faveur.

Bien qu'il sache à quoi ressemblait le Fantôme de la Dame, il ne pouvait pas s'attendre à ce que celle-ci l'attaque de front, sur son territoire. Pourtant, c'était risqué et Sammy, tout comme Bosston, le savaient pour la raison que, si ils se foiraient ils en mourraient.

Mais c'était un coup à tenter et pour ce faire, le plan devait être bien préparé, jusqu'à la dernière seconde. Ils y passèrent une semaine entière à réfléchir, mais au final, une journée aurait pu suffir, tant ils savaient où aller et comment procéder.

- C'est trop risqué ! s'était alors écrié l'un des chefs de famille en panique.
- On a pas d'autre choix, si il veut nous trouver, on doit faire comme ça, expliqua Bosston avec calme. Du calme Phi, rien ne nous arrivera.

Les promesses étaient belles, pourtant... arriverait-il à les tenir ? Parce que le plan consistait tout bonnement à se rendre sur les lieux et agiter le drapeau blanc en disant qu'ils se rendaient, mais Pan n'était pas stupide, il s'attendrait forcement à un piège et guetterai au loin si personne ne viendrait pour les sauver ou lui tendre un piège. Mais ils n'avaient pas d'autres choix que de se rendre là bas et en finir à l'ancienne.

Le départ était prévu et il fut organisé avec leur arrivé là où ils aimaient se retrouver après chaque mission : l'ancien appartement de Bosston.

- Tu as tout ce qu'il te faut ?
- Oui.
- Sam'...
- Je sais, mais c'est maintenant ou jamais. Une fois fini, on a encore du travail.
- James Bond t'irai bien à toi.
- Et tu jouerais les femmes que je me ferai ?
- La seule que tu te feras, ouais pourquoi pas.

Elle pouffa, réalisant alors que c'était sans doute leurs derniers moments et elle ne voulait pas les gâcher avec des engueulades futiles. Elle délaissa ses affaires pour venir le prendre dans ses bras et l'embrasser.

- Déjà ? soupira t-il.
- On a pas encore baptisé ton appartement.
- Ni ma maison ou la tienne.
- On va en avoir du boulot Monsieur Suphadach.
- je ne vous le fait pas dire Madame Suphadach.

Sammy pouffa, Bosston lui avait déjà parlé d'une demande mais l'entendre prononcer son nom à côté d'elle lui faisait comme un effet aphrodisiaque.

- Quand tout sera fini, dit-elle contre lui, encerclée de ses bras puissants, la douceur de sa caresse sur ses cheveux.
- T'en fais pas, tu auras droit à la plus belle demande et cérémonie que même le Roi ne pourrait avoir.
- C'est pas un peu présomptueux ?
- Pas du tout, c'est dit avec le coeur.

Il lui baisa le front et reprirent alors leurs préparatifs avant de tout engouffrer dans le coffre du SUV de l'ancien directeur.

- Vous êtes sûr ?
- Oui, prenez soin de tout ça pour nous.
- P'tit gars ! t'as intérêt à revenir et avec la Demoiselle !
- T'en fais pas phi, on va revenir et vous aurez le droit à une belle surprise.

AH la surprise, elle allait être belle quand Bosston la découvrira à son tour une fois arrivé à l'appartement et que Sammy s'était immédiatement dirigée vers les toilettes pour y vomir son trajet.
La panique c'était lu sur son visage alors que Sammy en était sortie complètement épuisée et prête à y retourner pour vomir à nouveau.

Ils s'étaient regardés dans le blanc des yeux, comprenant que cette fois il y avait un risque encore plus gros et que si ils voulaient en sortir vivant, ils allaient devoir être plus que prudent.

- Je... Ce... Ce n'était pas prévu, pleura alors Sammy, s'effondrant sur le sol.
- He, pleurs pas Sam', je suis là. C'était pas prévu, mais on va tout faire pour qu'il ou elle soit en vie à notre retour.
- Mais... Mais...
- Pas de mais, Tigresse, il ou elle a besoin de son père et de sa mère. On sera là et je vous protégerai tout les deux.
- Bosston !
- je suis là. N'aies pas peur ma belle, je suis là.
- Je suis désolée, je voulais pas...
- Pourquoi tu t'excuse ? J'en rêve !
- Quoi ?
- Tu sais que, en l'état, on ne pouvait pas en avoir vu ce qu'il ce passait autour de nous, mais j'en veux. Avec toi, ça va de soit, mais j'en veux et je veux un chien, un chat et deux poissons rouges.

Sammy pouffa, souriant à travers les larmes. Bosston avait toujours eu les mots pour la soulager et l'encourager, mais cette fois, sa peur était réelle autant que sa situation était critique.

- Et si...
- On en refera, autant de fois qu'on en veut, jusqu'à ce que tu n'en puisses plus.
- C'est un peu trop.
- Du moment que tu souris et que tu me dis oui, je te promet tout.

Ils se regardèrent, admirant cette flamme brillante dans le regard de l'autre, le baiser qu'ils échangèrent ce jour-là était la promesse d'une vie qu'ils s'emploiraient tout les deux à créer et à protéger jusqu'à leur dernier souffle.

- Sam', je vous protégerai.
- Je sais. Je t'aime Bosston.
- Je t'aime aussi ma Tigresse.

[...]

Qu'avaient-ils fait ?!

Pourquoi tout tombaient maintenant ?!

Rien n'avait été prémédité, pourtant, l'un ou l'autre devait s'y préparer, mais Sammy ayant disparue, Bosston s'en voulait de ne pas être sortie avec elle alors qu'elle était enceinte. Il se doutait de ce qui avait pu lui arriver et se félicitait d'avoir placé le tracer dans ses bijoux, mais il devait prier pour que Pan ne les lui confisque pas au risque de perdre sa trace.

Quel con il avait été de la laisser partir seule même si c'était pour aller à la superette du coin qu'ils avaient l'habitude de dévaliser les soirs de missions alors qu'ils étaient épuisés. Mais là, c'était en pleine journée et Sammy n'était pas en état. Ses nausées étaient difficile à cacher et si Pan l'apprenait il allait forcement en tirer partie pour s'amuser à les torturer tout les deux pour les faire souffrir.

"Je vous protégerai tout les deux" n'est-ce pas ce qu'il lui avait promis pas plus tôt que dès leur arrivée ? Quel beau con il était de ne même pas avoir pu la tenir alors qu'il avait à peine prononcé ces mots.

Mais il devait se dépêcher et la retrouver.

Son traceur avait du mal à bien la localiser, mais il pouvait facilement quadriller le périmètre qui s'affichait sur son téléphone. Il connaissait assez bien les lieux et savait où il n'avait pas à chercher. Mais si il faisait attention, certaines des maisons du coin pouvaient facilement abriter des agents en faction prêts à lui tomber dessus à n'importe quel moment. Il devait attendre le bon moment, mais attendre signifiait réduire la sécurité de sa belle et de leur enfant à peine grandissant dans le ventre de cette dernière.

Il devait réfléchir à un plan d'action.

- Allô ? Oui. Hein ? Oui je sais, ils l'ont enlevée. Je sais, mais je vais la retrouver. Oui je veux bien. Merci, je te revaudrais ça.

L'appel de la bénédiction !

Si First Takizawa ne l'avait pas appelé, il n'aurai jamais pu se reprendre alors que la panique commençait à se répandre en lui. First était le meilleur dans son domaine et il avait eu de la chance de le rencontrer alors qu'ils voulaient avoir un accord avec Sammy. Ces trois grosses têtes de la mafia thai étaient des êtres tous aussi exceptionnels et savoir qu'il pouvait compter sur ces derniers pour retrouver sa compagne, lui était d'une aide précieuse. First avait repéré des mouvements suspects dans les environs de l'appartement et il lui avait précisé que des convois étaient maintenant en mouvement pour bouger quelque chose ou quelqu'un de place. Bosston comprenait que si le marqueur ne bougeait pas, c'était que Sammy était encore au même endroit ou que Pan avait retiré ses bijoux pour être sûr qu'il n'ai aucun moyen de s'assurer qu'il la retrouverait en vie ou du moins en un seul morceau.

Si il devait se faire passer pour quelqu'un d'inquiet c'était bien joué, mais plus il se prenait à ce rôle, plus la réalité le rattrapait, car le convoi s'était dirigé vers l'extérieur, sur le terrain des Mesakogwen alors que le traceur n'avait pas bougé de place. le piège était si visible, mais il devait bien choisir sa zone afin de ne pas la perdre ni qu'il lui arrive quoi que ce soit.

Il se dépêcha de monter dans sa voiture et de la démarrer, mais un sursaut de lucidité lui fit rappeler qu'elle cachait toujours quelque chose dans ses vêtements que seul lui pouvait le savoir. Impossible que Pan lui ai demandé de se déshabillé et même les détecteurs ne pouvaient le trouver. C'était quoi déjà ? AH oui.

Il tapa sur son portable pour trouver l'appli et alluma le tracer secret qui lui indiquait qu'elle était bel et bien là où le tracer de ses bijoux l'avait localisé.
Bon au moins ils étaient raccord entre eux. Direction la planque de l'agence que squattait Pan et où se trouvait sa belle.

- Tu es suivi, eut-il comme appel.
- Je sais, je dois brouiller le trajet pour aller la voir. Ils ont prit la direction de chez vous.
- On s'en charge, retrouve là, on t'envoi du monde.
- P'Mark arrive ! entendit Bosston derrière son interlocuteur à la voix féroce.
- Merci.
- On est pas loin de toi, mais on va prendre leur direction. Takizawa et les Crow vont chasser autour de ta position.
- Je vous envoi les coordonnées que j'ai.

Rassuré, il ne perdait pourtant pas de vue sa mission et elle était complexe : retrouver sa femme en vie et leur enfant grandissant encore en développement dans son ventre qu'il avait hâte de voir s'arrondir et de l'entendre se plaindre avec les hormones en ébullition.

Ah que la vie était aussi douce que détestable. Mais pour le coup, il y avait grandement participé, malgré leurs protections, on ne pouvait pas toujours resté safe, la preuve était qu'ils allaient être parents, si il arrivait assez vite pour la délivrer.
Le but de la mission était en deux temps : 1) trouver Sammy et s'assurer qu'elle allait bien, 2) tuer Pan et anéantir ce qu'il restait de ses conneries.

Allez mon gars ! s'encouragea t-il mentalement, tu dois foncer, appuie sur la pédale, on doit arriver avant que l'un ou l'autre lance les hostilités.

Si il savait quelque chose de la jeune femme, c'était qu'elle pouvait facilement diriger une escouade sur entrainée, comme péter un câble et démarrer le chaos avant d'y plonger dedans tête la première comme une plongeuse olympique.

Il lui fallut une bonne dizaine de minutes avant que les hommes envoyés par les Mesakogwen ne se manifestent et perturbent la course poursuite.

- Regarde à ta droite. C'est Mark.
- Okay, merci les gars !
- Fonce, on s'occupe du reste !
- Salut beau gosse ! entendit-il dans son oreillette.
- Euh...
- Je suis Tin, le partenaire de Mark, Kyle des Crow est juste derrière nous.
- AH ! Salut les gars ! Merci de l'aide !
- T'en fais pas, ça nous fait un peu d'action, lui répondit le fameux Tin. Et puis on va pouvoir rencontrer nous aussi le Fantôme de la Dame !

Tin semblait se moquer, mais Bosston ne put qu'en rire, lui-même assez moqueur quand au surnom donné à sa compagne.

les trois voitures foncèrent vers la localisation qu'il avait partagé pour trouver les lieux déserts. Mais ils ne devaient pas s'y fier, car tout ce passait en dessous de leurs pieds. Bosston connaissait par coeur les lieux et savait comment ça fonctionnait, mais ne savait pas qu'entre temps, certaines choses avaient changés et il allait l'apprendre une fois la porte trafiquée pour entrer dans les sous terrain.

- Attendez ! leur dit-il alors qu'il trouvait l'entrée beaucoup trop facile. Si ils nous laissent entrer comme ça c'est qu'ils s'y attendent.
- Je propose qu'on vérifie le traceur et les caméras.
- Elles sont toutes actives, lui répondit Bosston. Mes brouilleurs sont en place, mais je ne pourrai pas toutes les avoir.
- Tu as quel modèle ? demanda Mark en sortant un engin de son sac.
- Oh j'ai le même.
- Okay, si je peux le calibrer on pourra couvrir une plus grande distance, mais il faut être méthodique et ne pas tout brouiller pour qu'ils ne sachent pas les directions.
- P'Kyle, tu proposes quoi ?
- Tu sais où elle est retenue ?
- Je crois avoir une idée de la zone où elle est mais il doit s'attendre à ce que je la trouve.
- Vu qu'il a envoyé un convoi vers le territoire des loups je le trouve pas trop con, mais assez pour avoir oublier à qui il avait affaire, rétorqua le mafieux en regardant l'écran des deux téléphones, réfléchissant à un plan.
- J'ai une idée, je peux envoyer une ligne défini pour down leurs caméras, montrant qu'on est plusieurs et qu'on s'est séparé pour la retrouver.
- C'est une idée, mais ça couvre une trop grande distance.
- Non, intervint Bosston en captant l'idée. Pas si on prend ce trajet là comme point de référence.
- Eh, Bosston, pourquoi son traceur fait des cercles ?

Les quatre hommes regardèrent avec plus de précision l'écran où se trouvait Sammy. Ce n'était pas des cercles qu'elle faisait, mais du morse à sa manière. Elle savait ! Bordel mais oui !

- Tigresse t'es la meilleure, sourit-il.
- Explique.
- C'est notre façon de communiquer, elle me donne ce que je dois savoir.
- Futée en plus d'être célèbre la Dame.
- Si tu savais, sourit Bosston.
- Bon du coup, elle te dit quoi ?
- Secteur 5... déchiffra t-il. Bureau des Tangibles... Se... Hein ?! Putain il a osé !
- Quoi ? Quoi ? Il a osé quoi ?
- Il lui a administré quelque chose et elle se sent très faible. S....Sam' est enceinte.
- Quoi ?!!
- He bien joué champion ! s'exclama Mark en lui assenant une accolade virile à l'épaule.
- On l'a apprit dès notre arrivée ici. Mais c'était pas dans nos plans pour tout de suite.
- Si elle est enceinte, ça change beaucoup de choses. dit Kyle très sérieux.
- On ne peut pas laisser ça s'ébruiter. décida Bosston. Il aura une raison de lui faire encore plus de mal qu'il ne lui en fait déjà et je ne veux ni la perdre ni notre enfant alors que c'est même pas encore formé.
- T'en fais pas, si on suit bien le plan, on va la sortir de là.
- Laissez le moi, déclara le jeune homme au regard sombre de colère. J'ai fait une promesse, je dois la tenir.
- T'en fais pas, je pense que ta nana voudra y participer.
- Je sais, allons d'abord la chercher.

Ils se mirent en route, trouvant les accès étrangement faciles et les espaces assez vides, pourtant, quand ils rencontraient un ou plusieurs agents dans les couloirs, ils purent apprendre que c'était à cause des récentes tueries dû à la colère de Pan et de sa folie meurtrière. Pas le temps d'attendre, ils évoluèrent de façon méthodique et brouillèrent leurs passages grace aux engins de Mark et Bosston. Ce dernier menait le groupe à travers les dédales de couloirs sous terrains jusqu'à arriver là où se trouvait Sammy.

- Sam' est là ! leur indiqua t-il en découvrant une salle où ils pouvaient la voir tourner en rond, puis faire d'autres trajets, ressemblant plus au fait d'une personne mentalement dérangée qu'à une cheffe de mafia très intelligente.
- Jolie.
- Merci.
- Oh, t'en fais pas, on risque pas de te la piquer, on est tous déjà casé.
- Ouais et si ça vous dérange pas, j'aimerai éviter de me faire étriper en arrivant en retard à la Tour.
- Pas de soucis phi, pouffèrent les trois autres.

Détaillant les lieux avec minutie, ils trouvèrent que trois gardes, facile à neutraliser, les caméras étaient brouillées, donnant alors le signal que Pan attendait pour les trouver, sans s'attendre à en découvrir pas un tout seul mais 4 venu chercher la jeune femme.

- Sam', entendit-elle tout proche.
- Bosston ?
- Hey, salut.
- T'en as mis du temps.
- Désolé, mais j'avais pas prévu à ce qu'il t'enlève aussi rapidement.
- Moi non plus, mais sors moi de là que j'aille lui en mettre une deuxième.
- Sacrée lionne, intervint Mark.
- Vous êtes ?
- Tin et Mark des Mesakogwen et Kyle des Crows.
- Les loups et Takizawa, enchantée.
- De même Madame, mais il faudrait pas trainer.
- Trop tard, dit-elle, le regard sombre pointant une ombre anthropomorphe qui se découpait sur le sol du couloir qu'ils avaient emprunté pour venir la chercher.

Des rires retentirent ainsi que des applaudissements.

- Si je m'attendais à ça, déclara alors Pan en souriant. Bosston à la rescousse de sa belle et qui voilà... De nouveaux cadavres ?
- Le seul qui va finir en cadavre c'est toi ! s'écria Sammy agitée dans les bras de son compagnon qui la retenait comme il le pouvait.
- Ma chère Sammy, je vous ai offensé par le passé, mais saché que ce n'était que la vérité.
- Donc vous soutenez qu'une femme ne peut pas faire votre sale boulot ? Alors dites moi une chose, espèce de taré, pourquoi est-ce que des milliers de personnes me suivent ?
- C'est moi qu'ils devraient suivre ! Pas une faible dans votre genre ! éructa Pan blessé dans son orgueil de mâle.
- Ha, il est là le vilain petit canard oublié par papa, hein ?

Les trois hommes se jetèrent des regards surpris mais néanmoins admiratif face à la façon dont elle avait de lui tenir tête.

- Je vais vous apprendre à me parler sur ce ton !

Des bruits de pas, des cris et des armes qui se chargeaient, retentirent dans l'espace, mais cela ne fit peur à aucun des 5 déjà prêts à se battre. Si Pan pensait s'en sortir, alors elle devait agir la première. Sammy dégaina l'arme que Bosston lui indiquait à l'arrière de sa ceinture, l'arma et visa l'épaule de Pan, le faisant hurler de douleur.

- Butez la ! Butez les tous ! Ce sont des traîtres !
- Si vous voulez vraiment vivre, indiqua Kyle avec fermeté et tranquilité, je vous conseil de ne pas faire un pas de plus car personne ne va en ressortir vivant.
- Le premier qui bouge fini mort, intervint Tin.
- Vous allez faire quoi ? Vous êtes que 5 ! s'exclama une des agents encore sous les commandes de Pan.
- Qui vous dit qu'on est seul ?
- Boss ?
- On est dans les sous sols.
- Takizawa, tire, ordonna Sammy.
- La Dame a parlé, chéri tu veux bien abattre celui que tu tiens ?

PAN !

- Abattez ceux qui vous résistent, si vous les voyez pleurer, enfermez les dans les salles, ordonna alors la jeune femme, visant à nouveau Pan.
- Vous êtes qui pour donner des ordres ?! s'écria ce dernier encore au sol, furieux de la voir à la place qui lui revenait.
- Je suis le Fantôme de la Dame. déclara Sammy en s'avançant.

Bosston attrapa un des agents qui allait lui tirer dessus, le bloquant, il lui tordit le bras et assena sa croce sur l'arrière de sa tête, le laissant tomber par terre. Voyant là un signe de départ, Tin, Mark et Kyle l'imitèrent, chacun s'occupant d'une partie pour laisser champ libre à la jeune femme qui avait des comptes à régler avec leur ancien supérieur.

- Vous avez cherchez à nous faire tous tuer, même ceux qui sont encore ici ne savent pas qu'ils sont déjà mort et que vous n'attendez qu'une chose : l'occasion de les envoyer à la mort. dit-elle assez fort pour que tous puissent l'entendre. Vous avez tué le directeur sans état d'âme, alors que vous nous aviez envoyé chez lui afin de nous faire tuer Bosston et moi. Vous avez attaqué une région entière, fait tuer des agents qui ne voulaient qu'une chose : partir d'ici.
- Ils n'avaient pas le droit de partir ! Je suis leur chef ! ils doivent m'obéir !
- On dirait un enfant capricieux, entendirent-ils tout proche.
- Takizawa, c'est tout comme.
- Jeune Maître !
- Kyle, tu peux arrêter. La Dame a quelque chose à faire. Vous autres ! Si vous tenez à ressortir en vie et à ne plus faire ce sale boulot pour un gosse en pleine crise d'identité, je vous conseil de déposer les armes et de faire demi tour. Tout ceux qui résistent iront rejoindre la pile qui s'entasse à l'entrée.

Des coups retentirent en échos dans les couloirs froids dont seule la mort pouvait encore les longer sans se perdre, souriante et accueillant la moindre âme susceptible de croiser son chemin. Le froid s'insinua dans chacun d'eux, faisant reculer les agents jusqu'à ce qu'ils prennent la fuite sous les cris outrés de Pan qui, toujours à terre, attendait probablement que quelqu'un vienne l'aider, lui apportant son soutien, mais personne ne vint à lui.

- Vous êtes seul avec votre folie, déclara alors Sammy, pointant son flingue sur lui.
- La clé !
- Je sais et vous ne l'apprendrez jamais. Au revoir.

Mais il tira avant elle, la touchant au ventre.

- NON ! hurla Bosston se précipitant vers elle.

Il tira dans la tête de Pan qui laissa retomber son bras mollement sur le sol, les yeux ouvert de stupéfaction.

- Sam' ! hurla Bosston horrifié et en panique. Hey, chérie reste avec moi !
- Le bé...
- L'hôpital !
- First appelle les ! Dis leur qu'on arrive et qu'ils ont intérêt à avoir tout de prêt sinon je fais sauter le bâtiment !
- Je suis déjà dessus !
- Faut partir.
- Allez y, on va nettoyer et tout faire péter, dit Mark.
- Prenez ce que vous trouvez, déclara Bosston, sa femme dans les bras, compressant le trou fait pas la balle.
- Partez ! Kyle va vous conduire.

Le trio partie rejoindre First, au téléphone avec les urgences contre qui les menaces pleuvaient comme une tornade dévastatrice, mais dont la douceur de la voix laissait présager le pire.

- Accroche toi chérie, on va te rafistoller.
- Il est mort, hein ?
- Je lui ai mis une balle entre les deux yeux, tu en dis quoi.
- Que tu es le meilleur, souffla t-elle, la douleur crispant ses traits.
- Parle pas, respire, on va y arriver.
- Le bébé...
- T'en fais pas ma belle, il tient de nous deux, il survivra.

[...]

Durant les informations du soir, l'annonce d'un grand feu dans une base secrète anti gouvernementale avait fait le tour du pays voir du monde, mais personne ne parla de qui avait mit le feu, ni de ce qui se trouvait réellement à l'intérieur. Kao Mesakogwan avait eu le bras long et avait fait en sorte que les médias se tiennent à l'écart de la moindre enquête, les mafieux avaient apportés leur soutien au couple qui vivait des heures compliquées. Alors qu'ils étaient à peine arrivés, Sammy avait été prise en charge rapidement mais avait perdu beaucoup trop de sang et ne parlait déjà plus, les paupières rabattu sur ses yeux, Bosston craignait le pire. Encore plus quand il dut leur dire qu'elle était enceinte, sans savoir depuis combien de temps.

"C'est tout récent" avait-il seulement réussi à leur dire. Mais hormis ces informations là, que pouvait-il faire d'autres ? Même Sammy ne semblait pas le savoir, depuis combien de temps était-elle enceinte ? La question universelle, mais en voici une deuxième : l'enfant allait-il survivre ? La balle avait-elle touché la zone ?

Elle était immédiatement entrée au bloc et voilà que cela faisait près de 3 heures qu'elle y était. Est-ce que c'était normal que ça dure aussi longtemps pour retirer une balle ? Mais il devait s'accrocher car deux vies étaient en jeu et si il se laissait avoir par la panique et le désespoir, il allait s'y perdre aussi et ajouter une troisième vie à ce tableau morbide qu'il peignait déjà dans son esprit.

- Comment ça se présente ? lui demanda Toru en arrivant dans la salle d'attente.
- j'ai aucune info, personne n'est sortie encore, répondit le jeune homme assis, sur le point de rentrer en fracassant les doubles portes closes.
- Bosston ?
- Kao ? Ohm !
- Salut, on a apprit par Mark et Tin ce qu'il s'était passé là dessous. s'exclama l'aîné des deux loups.
- Merci pour votre aide.
- Mesakogwen.
- Takizawa.
- Vous aussi vous attendez le faire-part ?
- Avec impatience, d'ailleurs, Earth est déjà prêt à faire l'église lui-même, soupira Kao.
- Fluke espère faire la pièce montée, renchérit son frère aussi dépité que lui.
- Je peux aisément l'aider avec sa tenue, intervint First en arrivant dans un déhanché maitrisé.

Tous rirent, aidant Bosston à mieux anticiper les nouvelles.

Les portes s'ouvrirent enfin et il se releva d'un bond.

- Vous êtes de sa famille ?
- Je suis son fiancé, déclara t-il tendu.
- Bon, nous avons réussi à retirer la balle, non sans mal, elle était placée dans une zone sensible.
- Mais, elle... Elle va bien ?
- Oui, ne vous en faîtes pas.
- Et le... Le bébé ?
- Quoi ? Elle est enceinte ?
- Je vous l'ai dit boss, c'est un champion.
- Votre bébé est un battant. Votre fiancée est enceinte de deux mois. La balle à touché juste au dessus de lui, mais il n'a rien.

Bosston s'effondra au sol, le soulagement était entier.

- Je... Je peux la voir ?
- Bien sûr. Suivez moi.

Le sourire aux lèvres, il sentait son coeur battre sourdement dans son corps et le sang battre dans ses oreilles.
Dans une chambre simple et VIP, merci les Crows pour leur intervention, la jeune femme dormait paisiblement malgré le bip des machines qui l'entourait.
Elle était si belle et pourtant il en était si fier.

- Il va lui falloir encore quelques heures pour se réveiller, mais tout s'est bien passé, le rassura une dernière fois le médecin avant de quitter les lieux.

Bosston était à la fois si soulagé mais si seul, il se prenait déjà à réver de son réveil, de la voir sourire et l'entendre l'engueuler ou lui lancer des blagues moisies, de la voir réagir à l'annonce, de savoir qu'il voulait encore plus qu'elle l'épouse dans l'heure et de ce que les deux familles de la capital avaient décidé pour leur mariage. Tant de choses se passaient dans son esprit durant les heures interminables où il attendait de la voir revenir à la surface.

C'est le lendemain, alors que les familles arrivèrent pour l'après-midi, qu'ils eurent la surprise de la voir se réveiller enfin.

- Bos...ston...
- Hey, fit ce dernier avec douceur, salut ma Tigresse.
- Je suis où ?
- Dans un hôpital. Ils ont pu retirer la balle.

Soudain, alors qu'il appuyait sur le bouton pour prévenir l'infirmière de son réveil, que la panique pris place en elle.

- Le bébé ! Il...
- Tout va bien, la rassura t-il en souriant.
- Mademoiselle ? Ah vous êtes réveillée.
- C'est le médecin qui t'as opéré.
- Docteur, est-ce que...
- Doucement. Comme je l'ai dit à votre fiancé, votre bébé n'a rien, il est en forme et grandit bien pour deux mois de grossesse.
- Deux... Deux mois ?
- Vous allez devoir rester ici quelques temps et suivre un obstétricien de notre établissement le temps de votre séjour ici.
- Merci Docteur.

Ce dernier les quitta et les familles purent la saluer. Elle leur était reconnaissante mais surtout envers Bosston qui n'avait pas perdu de temps pour la récupérer et la protéger, même si elle avait prit une balle.

Cet homme était son pilier de vie et il le serai à jamais.

Sammy resta encore un moment à l'hôpital avant de pouvoir retourner à Chiang Rai et qu'elle soit suivi à l'hôpital régional ainsi que par le médecin du clan.
L'annonce de son retour avec une belle surprise avait fait grand bruit dans le pays et partout dans le monde. Si bien, qu'ils reçurent bon nombre de messages venant des présidents et autres dirigeants qui avaient signés avec eux. Recevant même des cadeaux pour la naissance, sans savoir quel en était le sexe. Comme promi, les familles Takizawa et Mesakogwen participèrent à la préparation du mariage, tout en évitant que le jeune architecte de la famille se mette à créer une église de toute pièce pour l'évènement.
Sa robe avait été faite sur mesure par First et elle était sublime, une vraie robe de princesse, tout comme le costume de Bosston.

Ce n'était pas un mariage en grande pompes, mais il était comme Bosston le lui avait promis, encore plus grandiose que celui du Roi et elle n'avait pas pu espérer mieux que d'être entourée des personnes qui représentaient sa vie maintenant.

En tirant un trait sur son ancienne vie, elle avait décidé d'abandonner le mannequinat, mais pas la chanson. Quand à Bosston, il avait laissé de côté les médailles et les coupes, pour un tout autre trophé qui poussait doucement dans le ventre de sa belle. Devenant le dirigeant que leur ancien directeur voulait qu'il soit, il avait décidé d'apprendre la gérance et le management. Il s'entraînait dur avec les mafieux, tout en soutenant la jeune femme.

Leur vie avait bien changé depuis leur fuite de la capital qui avait déclenché tout ceci. Mais ils étaient plus qu'heureux maintenant avec un vrai but à défendre, des valeurs communes et une région qui comptait sur eux pour les aider à vivre sans avoir à pleurer à leur porte pour leur protection ou un besoin.

Bien sûr, ils devraient continuer à négocier avec les dignitaires étrangers et s'occuper de la criminalité dont la hausse à certains endroits était étrange.
Il pouvait compter sur leurs soldats postés partout dans le monde, à l'abris d'une mise à mort non choisi.

- Respire chérie ! s'écria Bosston alors que Sammy se retenait de lui envoyer son poing dans la figure.
- Ferme là ! s'écria t-elle alors qu'elle sentait une nouvelle contraction.
- Il faut y aller Madame Suphadach, l'appela la sage femme qui l'aidait à accoucher. Je vois la tête, vous êtes dans la bonne voie.
- Bonne ou pas, j'en peux plus !
- Je sais, j'en ai trois chez moi.
- Ah !
- Mais vous allez voir c'est la plus belle chose au monde.
- Je vous croirait une fois qu'il sera sortie !
- Alors prenez une grande inspiration et poussez quand vous le sentez.

Sammy brouilla littéralement la main de son mari et poussa de toutes ses forces jusqu'à ce qu'un cri fort et aigüe se fasse entendre.

- Vous avez été sublime Madame, la félicita la sage femme. Voulez-vous couper le cordon Monsieur ?

Bosston jeta un regard énamouré à sa femme qui lui fit signe d'y aller et elle partie avec le bébé.

- Elle revient, ils doivent le nettoyer et faire les premiers trucs d'usage, tu sais, tenta t-il de la rassurer, captant son regard inquiet malgré la fatigue.

Elle avait été si merveilleuse qu'il s'en était voulu de l'avoir mis dans cette situation, mais elle était radieuse tout de même le rendant encore plus amoureux qu'il ne l'était déjà.

On leur ramena leur fils un peu plus tard dont Bosston choisi le nom.
Sammy voulait qu'il ai une part dans cette décision, aussi elle le laissa choisir, mais c'était dans le regard de sa femme qu'il le trouva :

- Shin.
- Shin Suphadach. souffla Sammy en le prenant contre elle.
- Merci ma Tigresse.
- Je t'aime James Bond.

Ils rirent et s'embrassèrent.

Les familles leur rendirent visite des jours plus tard alors que ce dernier tenait son fils dans ses bras, sa femme les regardant allongée sur un transat, cachée du soleil par un grand parasol.

Si leur vie avait commencé étrangement, travaillant pour une agence anti-gouvernementale, traçant un chemin dangereux et bancal, ils avaient réussi à tracer leur destin jusqu'à devenir un couple réputé par sa justesse, son amour et sa force.

Chacune des familles les connaissaient et pouvaient courber l'échine devant eux, sans se sentir inférieur, car chacun vivait son trajet différement mais avec autant de soutien et d'amour que celui-là.

Bienvenue dans notre monde Shin Suphadach, que ta vie soit aussi belle que celle de tes parents, que l'amour que tu trouveras soit aussi puissant que le leur et aussi durable. Que, à l'image des tiens, tu sois aussi juste et droit, que tu aies ce côté fou qui les caractérise et que ton humour soit tout aussi étrange que celui de ta mère. Soit doux et réfléchit, mais ferme dans tes décisions. Ils seront là pour guider tes pas, mais à toi de regarder plus loin.

Fin.

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