14. T'es rouge, Brooke.
B R O O K L Y N
- Merci Amanda, grâce à toi je peux montrer à tout le monde mon soutien gorge Victoria's Secret, j'adore.
Je souris mais je vous jure qu'à l'intérieur je suis en train de mourir. Dieu merci c'est le service de treize heure ce qui signifie que la majorité du lycée a déjà mangé à l'heure normal c'est à dire midi, mais bon il y a quand même une centaine de personnes qui fixe mon corps vêtue uniquement d'un soutien gorge à dentelle noir et un slim assorti.
- Prends ça.
Logan se trouve face à moi, torse nu, et me tend son haut noir à manches longues qu'il vient de retirer.
- Logan... j'essaye de protester
- Mets le, m'ordonne t-il.
Je lui lance un regard perdu, mais m'execute.
Grâce à lui je me retrouve avec la tête de Kanye West en gros plan sur moi, je ne prend même pas la peine de retrousser les manches qui sont bien trop longues, ce haut sent comme lui et est tellement grand.
Il s'avance vers un élève qui avait filmé la scène depuis le début, arrache son téléphone et l'éclate contre le sol.
- Croyez moi, si ne serait-ce qu'une image circule sur ce qu'il vient de se passer, je ferais en sorte de vous détruire d'une manière ou d'une autre, s'adresse t-il à la cafet sur un ton extrêmement froid et flippant. Josh, Cole, je veux que vous vérifiez tous ces téléphones.
- T'es sérieux Logan ? Il doit y en avoir plus de cent !
- Je t'ai pas demandé ton avis putain ! Tu le fais c'est tout ! s'écrit-il d'une voix très autoritaire.
Josh hoche la tête et se met au boulot.
- Kristina, s'adresse t-il calmement à ma meilleure amie ce qui nous fait sursauter toutes les deux en même temps, je voudrais que tu vérifies les téléphones des gens de ma table. J'ai pas super confiance.
Elle est tellement sous le choc aussi qu'elle hoche juste vivement la tête et se précipite vers leur table.
- Et toi, il se retourne vers Amanda et avance vers elle de façon menaçante, je jure que je n'ai jamais vu autant de colère et de haine dans ses yeux de toute ma vie, ces nouilles sont bouillantes, tu te rends compte que t'aurais pu la brû- ? Il s'arrête un instant comme si il venait de réaliser un truc. On en a pas fini, termine t-il.
Il se tourne vers moi.
- Toi viens, dépêches toi.
Vous commencez à me connaître, vous savez que normalement je lui aurais rétorqué quelque chose de piquant, mais je suis tellement choquée que je n'arrive même pas à aligner deux mots et j'obéis encore une fois en le suivant, après avoir fait signe à Kriss de ne pas me suivre.
Il me prend par le poignet, ce qui provoque une décharge électrique dans mon corps tout entier. C'est la première fois depuis plus de deux ans qu'il y a un contact de peau entre nous deux. Il me traîne dans les toilettes des filles.
- Sortez, lâche t- il à deux filles qui étaient en train de se remaquiller.
Elles ne protestent même pas et partent sans demander d'explications.
Pourquoi tout le monde lui obéis aussi facilement, putain mais le mec c'est un prophète ou quoi ?
Il me retourne face au lavabo et est derrière moi, je le vois seulement grâce au reflet du miroir.
- Logan qu'est ce que tu-
- Lèves.
- Quoi ?
- Ton- il se reprend, mon t shirt, lève-le.
- T'es malade ou quoi ?
- Très bien je vais le faire.
Je n'ai même pas le temps de bouger, il a déjà relever l'arrière de son t-shirt et observe mon dos.
- T'as mal ? me demande t-il calmement.
- Non, je répond mal à l'aise.
Il sort une bouteille d'eau, visiblement fraiche de son sac vu la buée se trouvant dessus, l'ouvre et en verse sa quantité sur mon dos. Je grimace à cause du contact froid contre ma peau, et aussi parce que une grande partie de l'eau coule sur mon jean. Il pose une de ses mains sur le haut de ma hanche droite pour me maintenir. Sa main est chaude, et bizarrement, ça me soulage un peu.
- T'es rouge Brooke...
J'ouvre la bouche mais aucun son ne parvient à en sortir. J'ai la chair de poule, à l'entente de mon prénom, à l'entente de sa voix qui est presque un murmure, mais encore entièrement perceptible.
Il passe sa main. SA MAIN. Sur MON DOS et je sens ses doigts parcourir la rougeur, doucement, et son autre main sert davantage ma taille. Je frissonne à cause de cette proximité, inhabituelle, et trop sensuelle. Je roule presque des yeux, je suis en train de perdre le contrôle.
J'essaye de me ressaisir, je le regarde à travers le miroir, et il est focalisé sur mon dos, comme s'il était fasciné. Il contracte sa mâchoire, mon coeur bat beaucoup trop fort, beaucoup trop vite.
- Il faut qu'on aille à l'infirmerie, il lâche, sa voix un peu plus grave que d'habitude.
- Ok, je réplique comme à bout de souffle, comme si je venais de courir un marathon.
J'espère qu'il n'a pas remarqué le son de ma voix, en tous cas, il ne le montre pas. Il décolle ses mains, remet le haut en place, et bizarrement sans ce contact c'est comme si je venais de me prendre un coup de froid.
- Ton jean est trempé, y avait pas d'autre-
- Solution. Je sais qu'il faut verser de l'eau froide pendant plus de dix minutes sur une brûlure de premier degré Logan, mon père est médecin tu te souviens ? demandé-je rhétoriquement.
Spontanément je retire mon jean, parce que déjà premièrement et heureusement le haut que Logan m'a prêté est deux fois trop grand donc il me va comme une longue tunique qui s'arrête au niveau de la mi-cuisse, oui ça me ressemble pas mais voilà c'est le deuxièmement ; vous avez déjà était trempé dans un jean ? Ouais, extrêmement inconfortable.
Logan fait genre de regarder vers la droite, même si voilà quoi y a pas grand chose à voir, j'enlève juste un jean de sous une sorte de robe improvisée, et il pose à nouveau son regard aussitôt que j'ai terminé de mettre mon jean mouillée dans mon sac. Donc maintenant je me retrouve sans pantalon et lui sans haut. C'est vraiment spéciale cette situation.
Je me retourne et ose à peine le regarder dans les yeux.
- Ça va ?
Je hoche la tête et essaye de me dégager pour regagner la sortie, il m'en empêche.
- Je t'ai demandé si ça allait. Réponds moi, m'ordonne t-il la tête toujours baissée vers moi, et moi qui refuse toujours d'engager un contact visuelle avec lui.
- Vas te faire voir, je te répond si j'en ai envie.
Il ricane doucement et réplique :
- Brooke, t'as le droit de pas aller bien. Tu t'es retrouvé en soutien gorge devant toute la cafétéria.
Je n'arrive pas à réfléchir, je n'arrive pas à le regarder je me concentre sur le nombres de carrés au niveau de ses abdos. Six. Il y en a six. Je pense qu'on peut faire un morpion dessus.
Oh, il m'a posé une question. Est-ce que je vais bien ? Je ne sais pas. Dans ma tête tout est mélangé. Et le pire c'est que ce qui me perturbe le moins c'est de m'être retrouvée à moitié nue devant une centaine de personnes.
Je le regarde enfin, dans les yeux. Ses yeux si clairs sont devenue si sombres, et son visage est tellement proche du mien que je peux sentir son souffle régulier se déposer sur mes pommettes.
- Je vais bien Logan. Mes seins sont magnifiques sans parler de mon soutif, alors Amanda a sûrement plus eu la honte que moi.
Il est sous le choc. Je suis sous le choc. J'arrive pas à croire que je viens de dire ça mais je l'ai dit. Oh mon Dieu. Au moins son état de choc me laisse le temps de passer et de quitter ces toilettes où l'ambiance est devenu bien trop particulière.
L O G A N
- Ok ma jolie, j'ai fini de t'appliquer la pommade, tu peux ré-ajuster ton pull. Tu vas rire mais heureusement que tu as retirer ton haut car la brûlure aurait pu être plus grave.
J'entends Brooke rire timidement à la remarque de l'infirmière depuis l'autre pièce pendant que je suis dans la salle d'attente. Elle lui préconise d'appliquer de la pommade deux fois par jour et lui dis que normalement au bout d'une semaine elle n'en aura plus besoin.
Brooke sort de la pièce et roule des yeux en me voyant.
- T'es encore là ?
- Ça se voit non ?
Elle lève encore les yeux au ciel et prend précipitamment son sac, s'apprête à sortir puis se ravise et se retourne vers moi.
- Pourquoi t'es encore là ? Non même pas en fait, pourquoi tout ça Logan ?
Je fronce les sourcils ne comprenant pas où est-ce qu'elle veut en venir.
- Fait pas cette tête la, tu sais très bien de quoi je parle !
- Non pas vraiment en fait...
Elle tape son pied droit contre le sol et me regarde très mécontente.
- Pourquoi tu t'es excusé la dernière fois ? Pourquoi tu m'as défendu aujourd'hui ? Pourquoi tu m'as passé ton t-shirt quitte à te retrouver torse nue pour moi ? Et pourquoi tu m'attends ? T'as passé toutes nos années lycée à me faire la guerre ! Alors pourquoi tout ça, maintenant ? Tu t'es pris un ballon de football sur la tête ou c'est un pari douteux avec tes potes ?
Elle termine son long et bruyant questionnement presque à bout de souffle, j'aimerais pouvoir répondre à chaque questions, sauf que je n'ai aucune réponse.
- Vu que t'aime autant les "pourquoi", POURQUOI tu me casses les couilles en fait ?
- Parce que TU m'as cassé les ovaires dans un premier temps ! rétorque t-elle en pointant son index sur moi. Tu vois, poursuit-elle, moi au moins je répond quand on me pose une question, t'en est incapable !
Elle secoue la tête et pose une main sur son front. J'ai l'impression qu'elle va dire quelque chose mais elle n'ajoute rien, elle ajuste son sac sur son épaules et passe la porte d'entrée de l'infirmerie, mon regard accompagne chacun des mouvements de ses longues jambes au teint mate sous mon t-shirt.
Non mais c'est normal attendez. Voir une fille porter uniquement mon t-shirt, voir Brooklyn porter uniquement mon t-shirt. C'est normal que ça me fasse un effet.
Ew, je commence vraiment à me sentir bizarre, et c'est de sa faute. Elle suscite quelque chose de bizarre chez moi.
Je secoue la tête vivement, j'ai vraiment besoin de me changer les idées. Je prend mon téléphone et poste une publication sans réfléchir sur Facebook.
« Je fais une fête ce soir, ramenez vous. »
En moins de 30 secondes la publication est aimé par plus de 240 personnes.
Quelqu'un commente : « Un lundi soir ? »
Oui, on a cours demain et alors ? Ma mère est pas là elle le saura jamais.
« Rien à foutre. » je répond au commentaire.
Haha, si j'avais su que ma mère rentrerai deux jours plus tôt, pendant ma soirée, et qu'elle soit en colère au point de me consigner chez Cavalli le week-end suivant pour pas que je fasse encore le con pendant son absence, franchement, j'aurais fermé ma gueule.
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