Chapitre un

Voilà la premier chapitre, j'espère que vous aimerez! Bonne lecture! 

(musique utilisée: Arvo Pärt -Spiegel im Spiegel

Comme une journée banale, elle s'était levée. Comme une journée banale, elle avait pris une douche, avait pris son petit déjeuner. Mais ce n'étais pas une journée banale. Non, elle n'était pas à Los Angeles. Elle était en Afghanistan, et elle ne savait pas réellement pourquoi. Face à elle, dans le miroir, le reflet d'une femme. Une belle femme, personne ne pouvait dire le contraire. Mais une femme épuisée, dépourvue de toutes forces, arrachée à ceux qui l'aimaient. Une femme seule, triste, et effrayée. Effrayée pour quelque chose dont elle n'avait pas réellement conscience. Vous devrez l'éliminer, lui avait dit le directeur adjoint. La mission n'avait pas l'air si compliqué. Mais Kensi n'était pas un pion dans un jeu, elle n'était pas là pour tuer sans ressentir quoique ce soit. Jamais, elle n'avait jamais voulu devenir comme ça. Une machine sans cœur, sans âme, sans ressentis, programmée pour tuer. Non, elle ne voulait pas. Je veux être une femme. Une femme libre. Et je ne veux pas te perdre. Je reste sur mon lac gelé. Je ne veux pas que la glace se brise. Voilà ce qu'elle lui avait dit.

«Agent Blye? Agent Blye? Quelque chose ne va pas?, Elle ne voulait pas répondre. Elle voulait seulement qu'on lui fiche la paix. Assise, seule, par terre, genoux repliés contre sa poitrine, la respiration saccadée, elle voulait être tranquille. Agent Blye, répondez.

-Foutez moi la paix Granger.

Elle entendit un soupir de l'autre côté de la porte:- Kensi, je comprends. Vous avez parfaitement le droit d'être en colère. Vous avez parfaitement le droit de m'en vouloir, mais ne vous renfermez pas sur vous même., il baissa soudainement la voix. Ici, nous pouvons seulement compter l'un sur l'autre. Ne faites confiance à personne. Personne à part moi.

La porte s'ouvrit lentement pour le laisser rentrer: -Comment? Comment pouvez-vous me dire que vous me comprenez? Comment?! Il n'y a personne qui attend d'avoir de vos nouvelles. Il n'y a personne qui a peur, jours et nuits, de ne plus jamais vous revoir! Il n'y a personne pour vous là-bas. Vous ne savez pas ce que c'est Granger! Vous n'avez pas peur de recevoir un appel, une lettre, un courrier vous annonçant la mort de la personne que vous aimez. Vous ne savez pas ce que c'est, ne me dites pas que vous me comprenez. Parce que vous ne me comprenez pas. N'essayez même pas.

Figé de stupeur, immobile, Owen Granger, directeur des opérations essaya d'assimiler le sens de chacun des mots prononcés: - Vous pensez que je ne sais pas ce que c'est?, murmura-t-il calmement. Vous pensez que j'ai toujours été seul? Réfléchissez Kensi. Moi aussi, j'ai eu un partenaire. Moi aussi, j'ai connu ça. Moi aussi, j'ai perdu, gagné, été abandonné.

-Il ne m'abandonnera pas! Il ne m'abandonnera jamais!

-Vous disiez ça de votre fiancé.

Deux larmes, seulement deux larmes coulèrent sur les joues de Kensi. Deux larmes de rages: -Vous n'avez pas le droit. Deeks n'est pas Jack. Deeks n'est pas lâche.

-Ainsi nous y sommes. Deeks, votre partenaire.

-Oh je vous en prie Granger!, répliqua-t-elle levant les yeux au ciel. Vous le saviez très bien. Comme chacune des personnes du NCIS, vous saviez que ça arriverait un jour. Pourquoi n'avoir rien fait?! Pourquoi maintenant alors que ça pouvait marcher. Pourquoi maintenant alors que ça pouvait aller bien?!

-Ca n'ira pas bien agent Blye. Et vous le savez. Ca ne fonctionnera pas. Pas si vous n'arrivez pas à mettre à part vos sentiments.

-Je ne suis pas une machine! J'ai des sentiments, et besoin d'être aimée! Tout le monde n'est pas comme vous!, sur ce, elle quitta le camion, claquant la porte.

Sabatino sourit au directeur: -Sacré caractère.

-Je ne vous le fait pas dire.

Booker fit son apparition: -On ne peut pas travailler avec tout ces cris!

-Oh vous la ferme.»

***

            Elle souriait. Elle s'énervait contre lui. Les yeux fermés, Deeks savait que sur la photo suivante, elle aurait du gâteau au coin des lèvres. Il les connaissait par cœur. Les avait vues et revues. Votre partenaire a été transférée., depuis maintenant trois semaines, il devait se contenter de ça. Ces quelques mots, et faire confiance à Hetty lorsque celle-ci lui disait que Kensi irait bien. Frustré, il soupira, se leva et monta voir Nell, sous les yeux impuissants de Callen et Sam.

«On devrait faire quelque chose pour lui.  Elle lui manque., soupira Callen.

-Elle me manque aussi.

-Tu ne comprends pas. Elle te manque... on va dire mentalement. Elle lui manque mentalement et physiquement.

-Epargne moi les détails.

-Je ne voulais pas dire ça. Elle... tu as bien vu que quelque chose avait changé entre eux. Quelque chose a évolué. Sam, tu ne peux pas le nier. Je suis sûr que Kensi est dans le même état. Et sûrement exécrable avec Granger pour l'avoir foutue là dedans. Tu la connais...

Sam soupira à son tours, regarda le bureau face à lui: -Ils seraient en train de nous battre au Kems...

-M. Hanna, être nostalgique n'arrangera en rien la situation.

Sam, paniqué, se retourna et vit le petit robot porteur de la tablette où trônait, en gros plan, le visage de leur patronne: -Ramener Kensi ici arrangerait la situation.

-Je ne peux rien faire.

-Vous êtes celle qui l'a envoyée là-bas., lui reprocha Callen. Nous ne sommes pas vos pions.

-Il me semble vous avoir déjà dis que je ne déplaçais pas des pions, mais que je plaçais l'échiquier.

Deux yeux d'un bleu perçant scrutaient la scène en silence, mais ce fut trop, il craqua: -Mais qu'est-ce que ça veut dire Hetty?!

-M Deeks, la patience est la clef de grands nombres de maux.

-Je ne veux pas être patient! Je veux voir Kensi, ici, assise à son bureau. Je veux la voir et pouvoir la charrier, l'appeler Fern et l'énerver. Et pourtant, elle n'est pas là! Elle n'est pas là par votre faute Hetty! Tout est de votre faute.

Passablement irritée, la petite femme répliqua vivement: -Ce n'est pas moi qui ait tourné autour de mon partenaire pendant quatre ans et lui ai sauté dessus telle une panthère voulant diminuer son propre désir!

L'équipe entière semblait être choquée. Hetty elle-même fut horrifiée par ses propos. Plusieurs secondes s'écoulèrent sans que personne n'osent parler. Puis, doucement, murmurant à peine, Deeks réussit à articuler: -Alors c'est comme ça que vous la voyez? C'est comme ça que vous nous voyez? Hetty... Kensi n'a jamais... Kensi...

-Je ne voulais pas dire ça.», murmura-t-elle d'une voix lourde de remords. Qu'avait-elle fait? Elle courrait tout droit à la perte de son équipe...

***

            Comme une journée banale, Henrietta était assise à son bureau. Comme une journée banale, elle savourait un thé. Un thé au lotus ramené d'un voyage en Inde. Son équipe était en mission. Une bombe exploserait sûrement. Une journée banale. Rien de bien grave. Callen et Sam reviendraient en se disputant sur la diététique. Deeks se moquerait du beurre de cacahuète dans la voiture de Kensi, et celle-ci ferait mine d'être vexée. Un journée banale. Une journée comme les autres. Cette journée, pourtant n'était pas comme les autres. Quand Hetty vit Granger s'avancer vers son bureau, elle le comprit. Elle le comprit comme une femme réalise qu'un enfant changera sa vie. Elle le comprit comme un gouvernement se rend compte qu'il existe une faille dans ses opérations. Elle le comprit, comme l'on comprend que quelqu'un est mort. Elle comprit, qu'elle l'envoyait mourir. Un nœud se forma dans sa gorge. Henrietta Lange ne pleurs jamais. Henrietta Lange est une femme forte. Une femme qui a fait la guerre, perdu des amis, des camardes, tuer des hommes de trois fois sa taille. Mais lorsqu'elle décida d'y envoyer son unique agent féminin, elle s'autorisa à verser quelques larmes. Ses agents étaient ses enfants, cet endroit sa maison, son équipe sa famille. On ne tue pas un membre de sa famille. Et pourtant, c'était exactement ce qu'elle devait faire. Pourtant, c'était exactement ce qu'elle faisait. Soupirant, elle posa sa tasse. Ouvrit le dernier tiroir, au fond s'y trouvait une photo. Ils y étaient tous. Unis, comme une famille. Une larme coula sur sa joue ridée. Une larme s'écrasa sur le visage souriant de la jeune femme. Elle l'envoyait mourir. Et elle ne pouvait rien faire d'autre. La photo rangée, elle se leva. L'air était lourd, on ne respirait pas bien. Sa tête tournait. Et pour la première fois dans sa vie Henrietta Lange accepta d'être une femme. Une femme avec des sentiments. Et s'effondra en larmes au milieu des bureaux. S'effondra en larmes en regardant les photos sur les bureaux de ses agents. En regardant les petits mots qu'ils s'envoyaient. Et elle pleura. Elle pleura longtemps. Elle l'envoyait mourir.

           

            Granger avait assisté à la scène. De loin, il avait vu la petite femme se briser. Elle lui confiait sa fille. Elle lui confiait un membre de sa famille. Elle lui confiait pour qu'elle meurt. C'était irrémédiable. Cette mission se finirait ainsi, ou ne se finirait jamais. Kensi Blye avait le sens de l'honneur et de la nation. Elle se sacrifierait pour son pays. Pour ses amis. Mais il savait qu'elle se briserait avant. Il savait qu'elle ne resterait pas la femme forte que chacun connaissaient. Il savait, qu'elle ne serait plus jamais cette femme.

«Être fort, c'est accepter d'être faible. Être fort, c'est accepter d'avoir mal, accepter d'être triste, mais continuer à avancer. Ne pas s'arrêter. Tu dois continuer pour quelqu'un. Ta maman sera toujours fière de toi tu sais. Elle t'aimera toujours. Et elle veut que tu sois fort. Alors tu as le droit d'être triste, tu as le droit de pleurer. C'est ça être fort. , entendit-il.

Un sanglot lui parvint: -Tu es forte?

-Je ne sais pas., murmura la jeune femme. Granger s'approcha du petit duo. Oui, elle était forte. Sans aucun doutes. J'ai mis beaucoup de temps à comprendre ce que signifiait être fort. Il faut ouvrir ton cœur. Ne jamais te renfermer.

-Tu as ouvert ton cœur?

-Oui. Oui, mais c'était trop tard.

-Il est mort?

-Non. Il est loin. Très loin de moi. Et je ne le reverrai peut-être plus jamais. Mais je l'aime, et je sais qu'il m'aime. Et... je sais que j'ai le droit d'être triste. Triste de ne pas pouvoir lui parler, de ne pas pouvoir le serrer dans mes bras. Alors je suis triste. Mais je ne me laisse pas aller. Pour lui, je vais voler jusqu'aux étoiles et briller parmi elles.

Admiratif, le petit garçon sécha ses larmes et sourit à sa sauveuse: -C'est ton amoureux?

Kensi sourit doucement. Que devait-elle répondre?: -Oui, je crois.

-Tu crois? Comment tu peux pas être sûre? Soit c'est ton amoureux, soit c'est pas ton amoureux. Moi j'ai une amoureuse.

-Et elle s'appelle comment?

-Lise. Elle est à Vérone, à la maison. Moi je voulais pas venir ici, mais maman a dit qu'elle préférait m'avoir avec elle.»

Granger se détourna. Ce moment, cet échange, ne le regardait certainement pas. Alors, il vit seulement Kensi prendre le petit garçon entre ses bras et le serrer fort contre elle. Il les entendit pleurer silencieusement. Il entendit leurs douleurs à travers ses sanglots. Et ému, Owen souffla doucement. Il ne pouvait pas pleurer. Pas ici, pas ici où il devait s'imposer et ne jamais dévoiler ses faiblesses. Pas ici où il allait mourir. Parce que le directeur adjoint ne se leurrait pas. Il allait mourir. Il allait mourir pour qu'elle reste en vie. Il allait mourir pour qu'elle vive. Elle ne pouvait pas disparaître maintenant. Elle était aimée. C'était là toute la différence. Il n'était pas attendu. Il n'était pas aimé. Il n'avait pas de famille. Il n'avait plus de famille. Il ne perdait rien. Elle perdait sa vie. Le choix était vite fait. Le choix ne se réfléchissait même pas. Le choix n'existait pas.

Alors? Verdict? Est-ce que ça vous a plu?

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top