4. Chapitre 1 : Le 5 Novembre, 20 Sejong daero 16-gil (RiHyo)
La sonnette du magasin retentit. RiHyo sortit du magasin, un sac rempli de poulpes, carottes, oeufs, lait et jus de fruits, elle avait besoin de quelques ingrédients pour cuisiner un ojingeo-bokkeum.
Son colocataire avait mangé les poulpes qu'elle avait stocké dans le frigo quelques jours auparavant.
Qu'est-ce qu'il pouvait lui sortir par les yeux ces derniers temps ! Il était tellement à fond dans son jeu vidéo qu'il ne réalisait plus aucune tâche dans l'appartement. RiHyo n'avait plus envie de rentrer chez elle, elle préférait se balader ou réviser dans un parc. Les bruits incessants du jeu vidéo de tir de ChanYeol l'insupportaient, même dans sa chambre elle ne pouvait pas être au calme.
Fut un temps, elle aurait joué avec lui ou elle aurait mis un fond de musique dans sa chambre pour éviter de l'entendre, ou bien elle lui aurait demandé de mettre un casque ! Mais plus elle l'évitait mieux elle se portait.
RiHyo savait pourtant que le problème venait d'elle, ChanYeol avait toujours été comme ça, bruyant et tête en l'air, cela faisait des années qu'elle vivait avec lui et jamais ça n'avait été un problème jusque-là.
Mais en ce moment, c'était l'une des gouttes d'eau qui faisait déborder le vase : éviter ChanYeol étaient dans ses priorités, ses études lui passaient par-dessus la tête, la personne avec laquelle elle fleurtait ne passait pas la deuxième et pour combler le tout RiHyo venait de s'attraper un rhume !
Elle monta les marches d'un pas lourd et atteignit la porte numéro 4, elle l'ouvrit et entendit instantanément les tirs incessants du jeu et les cris de son meilleur ami.
— Yah ! Tu vas voir mon gars, tu vas le regretter tout de suite !
RiHyo enleva ses chaussures, son masque chirurgical et sa veste puis entra dans la pièce principale.
L'ambiance était à son comble avec ChanYeol : il était devant l'écran mais ses affaires de cours étaient éparpillées sur la table ronde qui était installée au milieu de la pièce de vie.
Son appartement ? RiHyo y était bien - habituellement -, avec ses études d'architecte et celles de ChanYeol sur le design de l'intérieur, leur lieu de vie était tout bonnement unique et uniforme.
Ils avaient récupéré de vieux meubles qu'ils avaient retapés, des horloges démodées qui ne fonctionnaient plus, des appareils photos antiques, de nombreuses lampes aux formes diverses et variées, tantôt carrés, tantôt montées sur des pieds hauts et fins, puis, pour accompagner le design vintage qu'ils avaient réalisés, ils avaient choisi une nappe et un tapis de salon d'un ton marron défraîchi.
ChanYeol squattait le canapé noir en imitation cuir et avait déposé dans son dos des oreillers de formes géométriques pour soutenir sa colonne vertébrale, il avait également étalé d'autres cours sur les deux fauteuils noirs et la table cigogne couleur chêne où il posait actuellement ses pieds.
— Ah RiHyo ! Ça va ? Merci pour le poulpe, je te revaudrai ça ! Promis la prochaine fois j'essayerai de me rappeler que tu l'as prévu au menu.
Mais la brune ne prit pas la peine de répondre, le garçon de grande taille, aux cheveux couleur flamme était déjà reparti dans une nouvelle partie.
RiHyo entra dans la cuisine aux couleurs lumineuses pour y déposer le sac de courses et s'atteler à son activité.
Elle repensa à son passage en caisse et à sa voisine, HyunAe. C'était étrange, mais jamais elles n'avaient discuté ensemble, pourtant, elles connaissaient toutes les deux MyungSoo : elles n'avaient jamais trouvé le bon moment pour se connaître, enfin c'était ce que pensait RiHyo.
MyungSoo était un garçon avec qui l'étudiante fleurtait depuis des mois... Des mois ! Ils étaient tous les deux célibataires et pourtant rien ne se passait ! N'avait-il pas envie de se mettre en couple ? Voulait-il la considérer comme une simple amie ? Pourtant, RiHyo n'en avait pas l'impression. Elle pensait juste que le garçon aimait prendre son temps. Mais pour elle, ça commençait à devenir très long... Pourquoi ne l'embrassait-il pas ? Il lui prenait simplement la main, c'était tout. Un jour elle avait eu le droit à un bisou sur la joue ! Qu'est-ce qu'elle avait été heureuse en rentrant ! Mais depuis, il n'y avait rien eu de plus.
ChanYeol lui avait fait remarquer qu'elle pouvait, elle aussi, faire le premier pas, que ce n'était pas toujours à l'homme de le faire : "On n'est plus dans les années cinquante !", avait-il dit. Pourtant, elle n'en fit rien. Elle attendait encore et encore le premier pas de MyungSoo.
Ajouté à tout cela ? En plus de son problème avec MyungSoo et ChanYeol ? Son ras le bol des études. Elle n'en pouvait plus, elle voulait travailler, elle voulait officialiser son projet, faire des plans, des avancements, améliorer, construire, mais pour le moment elle devait étudier. Elle avait encore de longues années d'université avant de pouvoir sortir de cette vie monotone.
RiHyo ajouta une bonne pincée de piment dans la marinade et sortit de la cuisine pour aller dans sa chambre.
Elle était grande mais tellement meublée qu'elle semblait minuscule. Un grand lit aux draps géométriques avec ses dix oreillers étaient disposés gracieusement sur le lit. Il y avait également une grande armoire en boulot - où elle stockait la totalité de ses affaires pour ne pas encombrer la pièce principale -, une petite table où était montée une maquette d'architecture et son synthétiseur monté sur pied placé devant un tabouret : tout ceci prenait beaucoup de place.
RiHyo posa lourdement ses fesses sur son tabouret puis elle regarda les touches de l'instrument. Qu'est-ce qu'elle aimait en faire !
C'était un autre point commun qu'elle avait avec ChanYeol - en plus de l'architecture - : la musique. Le garçon faisait de la guitare et elle, du piano. Ils chantaient l'un au-dessus de l'autre, réalisant des duos admirables, la voix rauque du garçon et celle de RiHyo, claire, se mariaient à merveille ! Malheureusement cela faisait plusieurs semaines qu'ils n'avaient pas pris de temps pour ça. En même temps, RiHyo ne faisait aucun effort, refusant toute activité que lui proposait son colocataire.
Le portable de la jeune femme sonna, elle le sortit de sa poche : « Park JiBin », un message de son frère. La seule personne au monde qui ne la saoulait pas ! Elle l'adorait, c'était son petit-frère plus jeune de quatre ans mais c'était le seul homme au monde qu'elle trouvait plus mature que son âge.
Discuter avec lui était un plaisir, il savait trouver les mots, il rigolait sans cesse et son optimisme était aussi grand que celui de RiHyo – quand la jeune femme avait décidé d'être de bonne humeur, ce qui n'était pas son cas ces derniers temps.
Sa grande sœur comptait énormément pour lui, il aimait savoir comment elle allait, connaître les moindres détails de ses études d'architecte, voire même la conseiller avec son œil extérieur sur le projet personnel de construction de RiHyo.
ChanYeol était son meilleur ami avec qui elle passait la plupart de son temps mais avec JiBin, elle partageait les moments les plus courts mais les plus intenses, ils se voyaient peu et en profitaient quand l'occasion se présentait.
Pour le plus grand bonheur de l'étudiante, JiBin et ChanYeol étaient copains comme cochons.
"Alors ? Tu es allée voir à la boîte aux lettres ?"
RiHyo pesta contre elle-même, elle avait oublié que JiBin lui avait envoyé un cadeau, elle ne prit pas le temps de répondre à son message et retourna à l'entrée pour remettre ses chaussures.
— Tu sors ? cria ChanYeol, très attentif aux faits et gestes de RiHyo malgré son jeu immersif.
— Non, cria-t-elle en retour sans donner plus de détails.
La brune descendit les marches quatre à quatre. Elle atteignit le rez-de-chaussée et faillit bousculer une locataire.
— Oh excusez-moi ! s'écria l'étudiante en architecture.
— Il n'y a pas mal, répondit la blonde face à elle.
Cette jeune adulte qui devait tout juste dépasser la vingtaine, travaillait le soir. ChanYeol lui avait déjà parlé de cette voisine, il avait de vues sur cette blonde quand il l'avait aperçue dans l'immeuble, un soir. C'était une Japonaise venue habiter à Séoul, son accent était presque excellent, sa taille était petite. Elle portait des vêtements tantôt féminins tantôt décontractés voire trop larges pour elle. Ses cheveux lui arrivaient aux épaules, très souvent attachés en une petite queue de cheval. Ses yeux étaient plutôt clairs pour une Japonaise, ils tiraient vers le marron plutôt que le noir habituel des Asiatiques, ce qui rappelait son origine, c'était la forme de ses yeux en amande très prononcé.
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