Chapitre 23
Ce fut sur les derniers mots insupportables de Lorie que je sombrai dans l'obscurité.
*
Lorsque je repris conscience, l'air autour de moi était frais mais j'étais persuadée d'être en intérieur malgré tout.
Mes paupières pesaient des tonnes et je me sentais toute engourdie.
-Les gars ? Tentai-je.
J'attendais une réponse collective ou non mais en vain.
Je supposai que la télépathie était bloquée en ces lieux et je l'espérai surtout ...
Soudain, en tendant l'oreille, j'entendis quelqu'un faire les cents pas et j'ouvris les yeux.
J'étais couchée au sol, une sorte de lino et me redressai, ma tête tournai encore énormément.
C'était Cole qui ruminait dans sa barbe cherchant sûrement un moyen de sortir de là.
Je me relevai tout en observant la pièce dans laquelle on se trouvait. Elle n'était pas très grande et me faisait penser à une chambre de quarantaine présente dans les films sur les asiles.
Nous étions seulement deux, où étaient les autres ?
Je me tins au mur derrière moi à cause de mes jambes toutes tremblotantes.
-Cole ?
Ma voix enrouée et faible le fit réagir car elle brisa un long silence.
Il se rua vers moi, je voulus faire un pas mais mes jambes ne me soutenaient pas à cause du produit encore présent dans mon sang.
Je me collai dos au mur et me laissai glisser jusqu'au sol pour ne pas tomber.
-Lu' ça va ?!
-Et toi ?
-Gueule de bois. Avoua t-il.
Je ris nerveusement, ça ne m'étonnait pas, les verres qu'il avait bu hier étaient chargés !
-Oh ça va ... Je me souviens de tout au moins !
-Les autres ? Demandai-je aussitôt.
-Je sais pas ... J'ai dis qu'il valait mieux me laisser avec toi et ils nous ont séparés après ça. Et la télépathie ...
-Ne fonctionne pas, je sais ... Soupirai-je.
Il m'observa un moment avant de me rejoindre assis contre le mur.
-Désolé ...
Il me colla à lui et m'embrassa la tempe tendrement.
-Je croyais que tu te souvenais de tout. Tu t'es déjà ...
-Ça c'est pour ne pas t'avoir cru pour cette garce ... Me coupa t-il.
-Ah je vois ...
J'observai les lieux une seconde fois et vis une caméra, sans aucune retenue je levai mon majeur vers celle-ci. Cela fit rire Cole aussitôt.
-Pourquoi même dans ce genre de situation, tu restes arrogante ? Me demanda t-il en riant.
-J'y peux rien écoute ! Je lui souris.
-Je préfère largement te voir comme ça avec les autres plutôt qu'avec moi ! Tu m'as manquée ...
-Toi aussi.
Ne sachant pas si la caméra était dotée d'un micro, je chuchotai à l'attention de Cole.
-Prépare-toi la porte va s'ouvrir.
Il se leva rapidement en entendant la porte et m'ordonna de rester assise.
C'étaient deux hommes qui venaient me chercher sous l'ordre du chef.
Cole se crispa tout en restant devant moi tandis que je me levai en m'appuyant contre le mur.
-Lu' ... Me chuchota Cole.
-Laisse, si tu fais quoi que ce soit, ça va aggraver la situation et ils risqueraient de nous séparer après ... Lui dis je sur le même ton.
-Mais ...
-Non, on va juste parler Cole.
-Sois prudente quand même.
On s'embrassa tandis que les deux pantins s'impatientaient.
Cole me soutint jusqu'à eux en se méfiant, le produit faisait toujours effet bordel et c'était insupportable !
Ils m'empoignèrent par les épaules ce qui fit grogner Cole puis ils devinrent plus doux avec moi.
On sortit aussitôt de la pièce et j'observai comment l'ouvrir, une carte d'accès comme au labo.
Bien, il faudra essayer d'en voler une.
Mais il y avait des caméras partout putain, ça devait être le laboratoire principal.
J'espérai fortement qu'on allait simplement discuter avec ce chef car honnêtement, il pourrait clairement profiter de ma faiblesse actuelle ...
Même si j'avais rassuré Cole, je savais qu'il s'en doutait et il devait être hors de lui en ce moment.
On allait bien voir ...
Nous marchions dans un couloir interminable et ma tête me faisait toujours autant souffrir, j'espérai que ça ne serait pas long.
On arriva devant une porte qui me paraissait cacher une pièce très importante.
Alors on allait vraiment discuter dans son bureau ?
L'un des deux gorilles frappa à la porte et après avoir reçu une réponse on entra.
La pièce était plus spatieuse que ce que je pensais, on aurait pu se croire dans le bureau du président des États-Unis.
Le bureau étant en demi cercle se trouvait au centre de la pièce et captait l'attention.
Il y avait un coin salon, de grandes bibliothèques le long des murs et je cru deviner une autre pièce à côté.
Un homme assis sur sa chaise de bureau me présenta un siège en face de lui.
Je me redressai pour ne pas montrer mon état et les deux hommes me laissèrent pour sortir de la pièce.
Je réussis à atteindre le siège seule et observai à présent mon interlocuteur.
Cheveux grisonnants parfaitement coiffés, il avait de grandes cernes en dessous de ses yeux d'un bleu océan. Son nez était assez grand et imposant sur son visage peu allongé. Une fossette se faisait voir au creu de son menton et il arborait à présent un léger sourire remarquant que je le détaillai.
Je me sentis soudainement gênée de la situation, je venais vraiment de le passer au scanner.
-C'est donc toi la fameuse Lucy ? Me demanda t-il en souriant.
Sa voix n'était pas arrogante ni agressive, il se voulait amical et chaleureux.
J'allais rester méfiante tout de même ...
-Oui c'est bien moi.
-Docteur Sullyvan Freeman. Se présenta t-il.
Je fronçai aussitôt les sourcils et cela le fit rire.
-Non, nous ne sommes pas de la même famille si ça peut te rassurer !
-Je vois ...
-Bien. Je suis étonné de te voir debout après la dose de tranquillisant que tu as reçu plus tôt.
-Je n'ai reçu que la moitié aussi.
-Même mes hommes, plus robustes que toi ne se sont pas réveillés encore. C'est incroyable ! Me dit-il enthousiaste.
-Si vous le dites.
-Appelle-moi Sullyvan.
-D'accord.
-Je dois t'avouer que je suis surpris que tu ais découvert que ma fille devait s'infiltrer dans votre groupe.
-Attendez, Lorie ?
Pourquoi n'avais-je pas fais le rapprochement ?
-Oui c'est mon père, voilà pourquoi je ne vous en parlais pas.
Sa voix insupportable se faisant entendre derrière moi, je dû grimacer car Sullyvan rit amusé.
-Lorie ne rentre pas sans frapper et laisse nous tranquille. Lui dit-il en souriant.
-Je voulais juste te dire qu'elle ne m'avait rien casser mais je ne peux pas en dire autant de ses phalanges ... Dit elle tout sourire.
-Elles étaient déjà cassées avant, j'ai juste ralenti la guérison.
J'aperçus au dernier moment un bleu sur sa mâchoire et j'en fus ravie !
Elle partir sans rien dire en claquant la porte, Sullyvan soupira.
-Ne fais pas attention à son insolence, depuis que sa mère n'est plus là elle n'écoute plus rien ...
-Je vois ...
-Mais on peut voir que tu ne la portes absolument pas dans ton cœur. Dit-il amusé.
-Disons que mes amis ont douté de moi par sa faute et maintenant nous voilà ici.
-Oui mais nous ne sommes pas ennemis et si ça n'avait pas fonctionné on aurait trouvé une autre solution pour vous amener à nous.
-Qu'est-ce que vous nous voulez exactement ?
-Malgré le fait que tu ais explosé un de nos laboratoires, les caméras filmant l'enceinte du bâtiment étaient intactes.
Et merde ...
Il avait donc vu quand j'avais utilisé mes flammes ...
De toute façon cette garce de Lorie l'aurait mis au courant.
-Maintenant je vais te dire pourquoi vous êtes là toi et tes amis. Tu dois te douter que j'ai besoin de vous.
-D'où le fait qu'on ne soit pas ennemis après ce qu'on ait fait au labo.
-Pas de représailles même si vous avez éliminé un bon nombre de mes hommes. Mais pas de représailles ! Répéta t-il en souriant. De toute façon ce que James faisait n'était pas dans mes principes. Dit-il d'un air grave.
C'était donc ça le nom de l'homme que tout le monde appelait ''monsieur'' ?
En tout cas, j'avais hâte de savoir ce que ce Sullyvan nous voulait.
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